Suicide et politique
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Suicide et politique

La révolte est-elle honorable?

  1. 152 pages
  2. French
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Suicide et politique

La révolte est-elle honorable?

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«Il n'y a qu'un problĂšme philosophique vraiment sĂ©rieux, disait Camus, c'est le suicide». Oui, mais il existe mille façons de parler du suicide et autant de se suicider. La mort volontaire n'est pas ce qu'on pense gĂ©nĂ©ralement. Elle ne se rĂ©duit pas Ă  un acte choisi, Ă  un Ă©vĂ©nement prĂ©cis. À preuve Charles Bukowski. Son existence s'apparente Ă  un suicide lent, Ă  un aller vers la mort qui s'accomplit chaque jour. Ce qu'on voit chez lui d'une maniĂšre Ă©vidente, c'est un «échapper Ă  l'existence»: jeu, alcool, sexe, fainĂ©antise, indiffĂ©rence mĂȘme Ă  toute chose. Si l'existence n'est pas toujours facile, souvent absurde, Bukowski plus que Camus l'a montrĂ©. Mais on persiste Ă  donner raison Ă  celui-ci et non au premier. On continue de prĂ©tendre qu'il faut non pas abandonner, mais se rĂ©volter: lĂ  serait notre seule condition. En est-on sĂ»r? MenĂ©e dans une perspective radicale — celle qui doute de tout sans compromis et sans aucun dĂ©sir de proposer autre chose Ă  ce qui est soumis Ă  la question —, cette rĂ©flexion sur notre rapport Ă  la mort et Ă  l'existence rĂ©pond Ă  cette question.

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Informations

Année
2014
ISBN
9782895784562
Comme toujours Ă  Tristan et Ă  FĂ©lix
À Yan (Monica) et Arielle Wang
À Hervey
L’art — musique, peinture, poĂ©sie, littĂ©rature, philosophie, sculpture, architecture, etc. — est la pire des idĂ©ologies. Il flatte notre orgueil. Nous nous imaginons libres et crĂ©ateurs.
Introduction
Rien ne finit, tout recommence, l’autre est encore le mĂȘme. Minuit n’est que Midi dissimulĂ©, et le grand Midi est l’abĂźme de lumiĂšre d’oĂč, mĂȘme par la mort et ce glorieux suicide que Nietzsche nous recommande, nous ne pouvons sortir. Le nihilisme nous dit donc sa vĂ©ritĂ© derniĂšre et assez atroce: il dit l’impossibilitĂ© du nihilisme.
Maurice Blanchot
Les corneilles prĂ©tendent qu’une seule corneille pourrait dĂ©truire le ciel. Cela est hors de doute, mais ne prouve rien contre le ciel, car le ciel signifie prĂ©cisĂ©ment: impossibilitĂ© des corneilles.
Franz Kafka
«Il n’y a qu’un problĂšme philosophique vraiment sĂ©rieux: c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’ĂȘtre vĂ©cue, c’est rĂ©pondre Ă  la question fondamentale de la philosophie1», Ă©crivait Camus au dĂ©but du cĂ©lĂšbre Mythe de Sisyphe. Il est exact que le suicide, en mettant fin Ă  la vie individuelle et Ă©ventuellement Ă  la possibilitĂ© de la vie collective, rend caduc l’amour de la sagesse. À quoi bon philosopher si l’existence est Ă  ce point absurde qu’on voudrait y mettre volontairement fin? L’évidence saute aux yeux, mais comble-t-elle la signification de l’affirmation de Camus? Je ne le crois pas, car il ne s’agit pas seulement de philosophie, mais aussi et surtout de politique. En autorisant le suicide, ce n’est pas que la possibilitĂ© de la vie en commun qui est Ă©branlĂ©e, son fondement devient, pour dire le moins, des plus prĂ©caires2.
La question philosophique du suicide dĂ©borde donc largement sur le politique. Mais si, chez Camus, politique et philosophie se cĂŽtoient, c’est d’une maniĂšre certainement Ă©tonnante puisque ses ouvrages, L’homme rĂ©voltĂ© spĂ©cialement, ont Ă©tĂ© particuliĂšrement mal reçus au niveau politique3. Pour aborder ce rapport, voyons d’abord en suivant une perspective radicale les liens qu’il tisse entre le suicide et l’existence4.
Le suicide met-il fin Ă  l’existence? On en Ă©tait jusqu’à rĂ©cemment encore certain, mais cette certitude tend peu Ă  peu Ă  s’effacer. La finitude de l’homme ne se rĂ©sume pas Ă  sa mort physico-biologique. Le corps mort, Ă©tendu devant l’assistance qui le regarde, le plaint, existe encore sous le mode du cadavre d’une personne aimĂ©e, haĂŻe ou le plus souvent indiffĂ©rente. C’est donc qu’il y a encore Ă  penser dans la question du suicide si la mort n’est pas une fin, mais une possibilitĂ©, celle de son propre achĂšvement. Comment comprendre cet achĂšvement autrement que comme mort? L’achĂšvement et la possibilitĂ© de l’existence sont-ils rattachĂ©s en un sens qui nous Ă©chapperait encore? On peut le croire si on les soustrait aux conditions habituelles dans lesquelles elles nous apparaissent et Ă  partir desquelles on les pense. Comment penser autrement l’achĂšvement?
Camus est, Ă  mon avis, le premier Ă  concevoir l’achĂšvement en un sens nouveau mĂȘme si sa tentative Ă©tait, nous le verrons, vouĂ©e Ă  l’échec. Si, pour lui, le suicide est une question philosophique, il a fait des raisons du refus de la mort volontaire une rĂ©ponse adroite et incontournable Ă  la domination politique. Philosophie et politique sont insĂ©parables, mais en un sens original. La cause de son Ă©chec est moins dans son effort de penser singuliĂšrement politique et philosophie que d’avoir succombĂ© en fin de compte aux chimĂšres du politique et voulu Ă©chapper au nihilisme.
Il est vrai que la pensĂ©e de Camus a Ă©tĂ© l’objet de jugements impitoyables. Il est certainement l’un des philosophes qui ont endurĂ© le plus de sarcasmes et de mĂ©pris de la part de leurs compatriotes. Et pourtant, il y a dans sa rĂ©flexion beaucoup plus qu’on ne l’a cru; il a posĂ© les fondements philosophiques de la rĂ©volte humaine5. Ce n’est pas rien dans un monde oĂč la question politique fait foi de tout. Comprenons bien, il ne s’agit pas ici de la rĂ©volte politique comme on l’entend en gĂ©nĂ©ral. S’il est question de la rĂ©volte de l’homme contre tout ce qui l’asservit, il faut ajouter, et cet aspect est essentiel chez Camus, que les modes de servitude incluent les grandes idĂ©ologies politiques (capitalisme, communisme, fascisme, etc.). On le voit, philosophie et politique sont dans un rapport singulier. Contrairement Ă  plusieurs, la philosophie pour Camus ne se laisse pas commander par la politique. La rĂ©flexion n’a d’autre impĂ©ratif qu’elle-mĂȘme; elle ne peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e par l’urgence de la situation. Elle est souvent lente, capricieuse, inconsĂ©quente, instable et toujours indiffĂ©rente. On comprend que Camus ait Ă©tĂ© si mal accueilli par ceux qui sont toujours asservis Ă  l’obligation d’agir.
Il n’est donc pas question ici de rĂ©volution, qui n’est rien d’autre que la subordination de la rĂ©volte Ă  une idĂ©ologie politique6. Ce dont on parle est plus important et essentiel. De la rĂ©volte chez Camus, on peut dire qu’elle est ontologique, liĂ©e d’une maniĂšre nĂ©cessaire Ă  l’existence de l’homme. C’est cette singularitĂ© de la rĂ©volte qui fait de lui un penseur si remarquable. En refusant de lier directement la rĂ©volte aux idĂ©ologies politiques, il a permis de la penser philosophiquement — hors des contingences sociohistoriques7 — et surtout il a rĂ©pondu Ă  la question de l’absurditĂ© de l’existence d’une façon fort inattendue. Mais qu’est-ce donc la rĂ©volte?
La révolte
L’intelligence de Camus, c’est d’avoir fourni une rĂ©ponse qui nous conduit sur des chemins qui nous semblent aujourd’hui Ă©tonnants tant la vĂ©ritĂ© est sous condition politique8. Il a fourni les idĂ©es pour comprendre le suicide et penser philosophiquement contre lui: la rĂ©volte et la libertĂ©. En fait, il nous a lĂ©guĂ© les raisons qui, dans l’ordre philosophique, Ă©cartent le suicide comme solution Ă  l’énigme de l’existence humaine, individuelle et communautaire, et comme enjeu de rĂ©flexion. D’une certaine façon, il a pensĂ© la question du se donner la mort volontairement contre toute problĂ©matique sociopolitique, qui est devenue pour nous tellement Ă©vidente qu’il est pratiquement impossible de considĂ©rer la rĂ©volte autrement que sur le mode politique. Sa rĂ©flexion sur la rĂ©volte reste aujourd’hui des plus Ă©clairantes pour lutter contre la domination politique concrĂ©tisĂ©e dans l’absurditĂ© de notre condition humaine. AbsurditĂ© que le communisme, le capitalisme, l’anarchisme, le fascisme ne font que reconduire sous des formes diverses. Il nous a procurĂ© une raison incontournable, une force considĂ©rable, pour refuser l’irrĂ©mĂ©diable; l’homme est capable de rĂ©volte.
Il est vrai que cette formule est devenue banale pour nous, modernes, qui en avons fait un devoir et mĂȘme une nĂ©cessitĂ©. L’idĂ©e que l’homme soit sous la domination de forces politiques qui le briment et l’oppriment est une certitude et une Ă©vidence qui hantent nos existences tout comme l’est sa consĂ©quence, le refus de cette hĂ©gĂ©monie et le dĂ©sir de la combattre de toutes nos forces. La rĂ©volte est ainsi conçue comme ce moment oĂč l’homme conscient de sa condition aliĂ©nĂ©e s’efforce de lever cette contrainte qui pĂšse sur lui. Il s’efforce de persĂ©vĂ©rer.
Comment faut-il dĂšs lors entendre la rĂ©volte? En son sens habituel ou selon ce que Camus en dit? Tradi­tionnellement, la rĂ©volte est, plus encore qu’un effort de persĂ©vĂ©rer, un vouloir Ă©chapper Ă  ce qui nous opprime. Elle a Ă©tĂ© paradoxalement problĂ©matisĂ©e comme une raison de la lutte politique — une exigence nĂ©cessaire mais jamais suffisante. Elle ferait partie de la nature de l’homme moderne, sa condition sociohistorique, qui est de s’opposer Ă  tout ce qui l’opprime ou l’anĂ©antit au nom plus souvent qu’autrement de la libertĂ©. Pourtant, jusqu’à Camus et encore aujourd’hui, jamais ou rarement on n’a considĂ©rĂ© que la rĂ©volte parvenait Ă  sortir l’homme de son Ă©tat de minoritĂ©. Avec elle, ce n’est pas la rupture et la sortie de l’oppression. Trop individuelle, elle n’est pas assez politique. C’est plutĂŽt la rĂ©volution qui constitue la nĂ©gation totale, le triomphe contre ce qui nous soumet.
C’est parce qu’on a fait du politique le centre et le fondement de l’existence humaine que la rĂ©volte n’a jamais Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme le moyen pour l’homme de se libĂ©rer. La philosophie n’aura Ă©tĂ© en consĂ©quence qu’un prĂ©texte pour s’exercer Ă  la politique. La rĂ©volte n’a Ă©tĂ© qu’une formalitĂ© de la rĂ©volution. L’auteur de L’homme rĂ©voltĂ© offre une autre façon de considĂ©rer la rĂ©volte. Pour bien la comprendre, empruntons un moment le chemin qu’il a suivi.
Révolte et révolution
Camus distingue rĂ©volte et rĂ©volution. Cette distinction n’est pas Ă©vidente pour tous. Souvent prĂ©sentĂ©e comme une exigence de la rĂ©volution, la rĂ©volte est le moment du faire face de la contestation, non plus seulement individuelle mais collective. Il ne peut y avoir de rĂ©volution sans la prise de conscience d’une injustice, une vexation Ă  la morale du bien ou du juste et surtout une volontĂ© de dire non Ă  l’oppression. Le faire face est nĂ©cessaire mais toujours perçu comme insuffisant. La rĂ©volution suppose qu’on se soit avisĂ© de sa condition d’exploitĂ© ou d’aliĂ©nĂ© soumis Ă  un systĂšme accablant Ă  renverser. La rĂ©volte est cette prise de conscience individuelle qui n’a pas l’ampleur ou la portĂ©e historique de la rĂ©volution. Une Ă©tincelle qui allume un brasier, mais qui reste toujours limitĂ© et insuffisant car facile Ă  Ă©teindre. Ce n’est qu’une rĂ©bellion9. Elle est certes l’Ɠuvre d’une conscience rĂ©fractaire mais, selon plusieurs, sans rĂ©elle portĂ©e historique.
L’interprĂ©tation proposĂ©e par Camus fait heureusement figure d’exception. Sa critique passe par l’association de la rĂ©volution au nihilisme, qui traite l’homme comme une chose, un moyen en vue d’une fin qui dĂ©passe l’homme lui-mĂȘme. «La rĂ©volution contemporaine qui prĂ©tend nier toute valeur est dĂ©jĂ , en elle-mĂȘme, un jugement de valeur. L’homme, par elle, veut rĂ©gner. Mais pourquoi rĂ©gner si rien n’a de sens? Pourquoi l’immortalitĂ©, si la face de la vie est affreuse? Il n’y a pas de pensĂ©e absolument nihiliste sinon peut-ĂȘtre dans le suicide, pas plus qu’il n’y a de matĂ©rialisme absolu. La destruction de l’homme affirme encore l’homme. La terreur et les camps de concentration sont les moyens extrĂȘmes que l’homme utilise pour Ă©chapper Ă  la solitude. La soif d’unitĂ© doit se rĂ©aliser mĂȘme dans la fosse commune. S’ils tuent des hommes, c’est qu’ils refusent la condition mortelle et veulent l’immortalitĂ© pour tous10.» Il y a beaucoup dans ce passage. Retenons-en pour le moment trois aspects qui nous permettront de mieux comprendre la conception de la rĂ©volte que propose Camus.
La rĂ©volution est un jugement de valeur, le jugement de celui qui veut rĂ©gner. Cette valeur vide, la rĂ©volution, se prĂ©tend au-dessus des valeurs. Que n’a-t-on pas fait pour elle? La rĂ©ponse est connue et il n’est pas nĂ©cessaire d’y revenir encore une fois. La rĂ©volution rejette les valeurs qu’elle juge nĂ©fastes, mais en fait elle en promeut de plus dangereuses. Elle veut permettre Ă  l’homme de rĂ©gner sur le monde, mieux que jamais auparavant. C’est lĂ  tout un programme et en mĂȘme temps sa limite. Il faut pour satisfaire «la soif d’unité», explique Camus, dĂ©truire l’homme pour en fabriquer un nouveau. Une fois libĂ©rĂ©e, plus rien ne pourra freiner la puissance de destruction de l’homme animĂ© par la volontĂ© de dominer le monde. La rĂ©volution propose seulement, dira-t-on, une autre façon de rĂ©gner, mais qui, au bout du compte, consistera encore et toujours en une politique de destruction de l’homme par l’homme. L’unitĂ© et l’immortalitĂ© mĂ©ritent-elles qu’on sacrifie autant de vies humaines?
On est aussi en droit de se demander par quel moyen la rĂ©volution entend imposer le rĂšgne de l’homme. La rĂ©ponse de Camus est sans appel: elle utilise les moyens extrĂȘmes pour crĂ©er une vie en commun libĂ©rĂ©e de toute coercition. Il faut que la solitude soit devenue telle pour l’homme qu’il pense Ă  user de moyens extrĂȘmes pour s’en dĂ©livrer. Quels sont ces moyens extrĂȘmes? Un refus total et sans appel de ce qui est, une nĂ©gation qui se revendique de l’absolu, une aversion incroyable pour ce qui est indiffĂ©rent, insensĂ©, immobile. Il y a peu de moyens qui s’offrent Ă  l’exception de la violence et de la mort. Encore faut-il ĂȘtre attentif Ă  ce qui s’énonce et comprendre par «moyens extrĂȘmes» ceux, singuliers, que rĂ©clame une visĂ©e unique. La violence n’est pas en soi un moyen condamnable, mais est-ce seulement cela que propose la rĂ©volution? Celle-ci est Ă  elle-mĂȘme sa propre justification. Elle dĂ©livre au nom d’une puissance qui n’est pas en son pouvoir. L’idĂ©e de rĂ©volution ne tue pas; elle mobilise une puissance et une volontĂ© qui ne sont pas les siennes et elle eng...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. DĂ©pĂŽt LĂ©gal
  3. DĂ©dicace 1
  4. DĂ©dicace 2
  5. Introduction
  6. Chapitre 1: L’impossibilitĂ© de l’homme
  7. Chapitre 2: Littérature contre philosophie
  8. Chapitre 3: Haine: révolte et suicide
  9. Conclusion
  10. Notes