Vivre sur la route
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Vivre sur la route

Les nouveaux nomades nord-américains

  1. 222 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Les nouveaux nomades nord-américains

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À propos de ce livre

Ils sont quelque six millions à vivre sur les routes nord-américaines. Certains se déplacent souvent, d'autres ponctuellement, mais tous sont nomades. Les motifs qui les ont poussés à sillonner le continent sont très nombreux, les trajets de vie sont chaque fois particuliers. Célia Forget a passé plusieurs années avec eux, portant une attention particulière à ceux qu'elle appelle les full-timers parce qu'ils vivent en permanence dans leur véhicule récréatif. Le portrait qu'elle brosse de cette population est à la fois dépaysant et familier ce qui traduit sans doute notre propre déchirement entre l'ici et l'ailleurs.« Fascinée par l'histoire de la mobilité sur le continent, je découvre une population qui, encore aujourd'hui, poursuit une quête de la mobilité et de liberté si importante dans l'édification de la société nord-américaine. D'autres ont construit leur identité sur la route avant elle: pionniers de la conquête de l'Ouest, hobos comme John Steinbeck, beatniks de Jack Kerouac ou hippies. Mais chez les full-timers, la mobilité devient permanente. Ici, elle n'est plus une simple étape dans le parcours humain, mais un mode de vie. Pourquoi des gens choisissent-ils de quitter la sédentarité pour vivre sur la route? Comment ce mode de vie peut-il être vécu au quotidien dans un monde où la sédentarité guide la structuration de la société? Voilà les questions qui m'ont poussée à prendre la route avec eux. » (C. F.)

Foire aux questions

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Informations

CHAPITRE 1
Byron, Marty, Hélène et les autres

Qui sont les full-timers ? À cette question, j’ai entendu maintes réponses dans différents milieux : des « retraités en Floride », des « parasites de la société », des « anciens hippies ». J’ai même entendu une formule très méprisante à leur endroit lors de mon séjour au département d’anthropologie de l’université de Chicago. J’en suis restée abasourdie pendant plusieurs semaines avant de comprendre qu’il y avait erreur sur ma population d’étude. Qu’importe, les full-timers étaient victimes de tout un ensemble de stéréotypes.

Profil des full-timers

Ma rencontre avec plusieurs centaines de RVers et mes entrevues auprès de cent soixante-huit full-timers m’ont permis d’établir qu’il n’y avait pas un type particulier de full-timer à travers lequel tous se reconnaissent. C’est un groupe hétérogène dans lequel on retrouve des personnes aussi disparates qu’un chef d’entreprise fortuné qui vit sur la route pour rencontrer ses multiples clients, qu’un couple indigné par le système américain qui a décidé de vivre de manière autonome dans le désert. Pour illustrer cette hétérogénéité, voici trois parcours de vie à travers lesquels il est possible de cerner certains critères d’identification des full-timers.

Byron

Tout a commencé par cette fameuse annonce que j’ai laissée sur un forum consacré au RVing dans laquelle je précisais que j’étais à la recherche de full-timers prêts à m’accueillir pour mon terrain. Une seule personne a pris la peine de répondre à mon annonce, Byron7. Après plusieurs courriels et plusieurs conversations téléphoniques, il venait me chercher avec son motorisé, dans un restaurant d’une aire de repos en Caroline du Nord, pour deux mois de vie commune sur les routes américaines. Plusieurs se sont inquiétés en apprenant que j’allais prendre la route avec un inconnu, mais Byron n’était ni tueur en série ni psychopathe, juste un entrepreneur intéressé par ma démarche et par le full-time RVing, univers qui l’intriguait tout autant que moi.
Âgé de soixante-trois ans lors de notre rencontre en 2003, divorcé à deux reprises et père de cinq enfants, Byron a passé sa vie à déménager à travers le pays pour faire carrière. Après trois années dans l’armée, il s’inscrit à l’université tout en combinant trois emplois à temps partiel. Il entre par la suite dans une école de médecine en Pennsylvanie. Lors de sa première année à l’hôpital universitaire, il propose un projet de management, entre en fonction dans l’hôpital comme manager et devient à vingt-sept ans président d’un service de la Medical School. Après quelques années, ses projets d’homme d’affaires ne conviennent plus à son université ; il démissionne et prend la tête de trois hôpitaux de New York durant six ans. Il travaille en même temps pour le gouvernement américain sur des projets d’amélioration de la santé publique. Lassé de cet emploi, on lui offre un nouveau défi : la présidence d’un regroupement d’hôpitaux à San Francisco en Californie. Il accepte, mais ne reste qu’un an. Il réfléchit alors à un nouveau projet quelques mois et décide de créer une compagnie de conseil en management à San Francisco. Avec deux associés, il obtient une notoriété mondiale et sa compagnie ouvre des bureaux à New York, Chicago, Washington et Londres. Après huit ans, il décide de prendre une nouvelle voie et est alors embauché comme responsable du service de santé d’ibm et voyage là encore partout dans le monde pour présenter le système développé par ibm. Trois ans plus tard, il démissionne et réfléchit un an à un nouveau projet. Il achète alors une compagnie par internet, mais la revend aussitôt pour en racheter une autre. En 2000, un de ses amis lui conseille de tenter l’aventure du full-time RVing estimant que ce mode de vie lui conviendrait parfaitement en raison de son temps passé sur la route, de la lassitude qu’il évoque concernant l’entretien de sa maison et de son goût pour le plein air. Il loue quelques semaines un véhicule récréatif et décide, trois mois plus tard, de vendre tous ses biens pour devenir full-timer. En 2004, il vend sa compagnie et répond à l’appel de la route en devenant chauffeur routier, métier qu’il exerçait toujours lors de nos derniers échanges.

Marty

C’est en compagnie de Byron que je rencontre pour la première fois Marty dans le camping du koa ( Kampgrounds of America ) de Miami. J’avais repéré sa caravane, extrêmement grande et spacieuse, immatriculée dans l’Indiana, indices qui me laissaient présager une vie à plein temps dans son véhicule. En passant devant, lors d’une ronde habituelle, je constate qu’il est accompagné de sa femme et de leur jeune fille. C’est une première sur mon terrain de recherche. Jusque-là, tous les full-timers que j’avais rencontrés avaient des enfants suffisamment âgés pour ne plus devoir vivre avec eux. Marty n’est pas le seul dans le camp à vivre avec ses enfants, une autre famille, avec deux enfants scolarisés à domicile, demeure dans une caravane et se déplace en fonction des récoltes. Plusieurs jours, je l’observe et constate que ni lui ni sa femme ne travaillent dans le camping ou ailleurs. Je décide donc d’aborder Marty pour en savoir plus sur sa vie.
Jeune homme de trente et un ans, il est originaire de Perl en Indiana. Diplômé de l’école secondaire ( high school) depuis 1990, il est devenu propriétaire d’un parc d’attractions comprenant de nombreux manèges. Sa femme, rencontrée en 1995, travaille elle aussi dans ce milieu et devient son associée. En raison des conditions hivernales, Marty et sa femme ne travaillent que la moitié de l’année, d’avril à octobre. Ils font donc partie des nombreux full-timers qui exercent un métier saisonnier. Afin de faciliter les déplacements nombreux qu’occasionne un tel métier et par souci d’économie, ils choisissent en 1995 de vivre dans un véhicule récréatif. Ils partagent alors leur temps de travail entre l’Indiana et l’Ohio, deux États dans lesquels ils obtiennent des contrats pour leur parc d’attractions, et la Floride en hiver, période pendant laquelle la saison des manèges est close dans les États du nord. Ils profitent de la saison hivernale pour se reposer et pour se consacrer à leur petite fille, née en 2000. Cette dernière vit avec eux dans leur caravane dans laquelle ils lui ont construit une chambre d’enfant et une salle de jeu. Elle les accompagne donc dans tous leurs déplacements. Si certains parents full-timers choisissent de faire l’école à la maison, Marty et sa femme envisagent plutôt de restreindre leurs déplacements en Indiana lorsque leur fille sera en âge d’être scolarisée. Ils demeureront alors soit dans leur véhicule, soit dans une maison.

Hélène et Marius

Après un premier terrain de recherche dans le sud-est des États-Unis, en compagnie de Byron, je décide de louer mon propre véhicule récréatif pour découvrir ce mode de vie au Québec. J’opte alors pour le parc Mont-Laval situé à Laval, à quelques kilomètres de Montréal, reconnu pour être l’un des deux campings les plus fréquentés par les full-timers québécois. On ne m’avait pas menti, puisque ce terrain m’a permis de rencontrer plus d’une trentaine de full-timers avec lesquels j’allais partager plus d’un terrain de recherches. En effet, je retrouve plusieurs d’entre eux sur les routes américaines l’hiver suivant, notamment Marius et Hélène, qui m’ont accompagnée tout au long de mon enquête. La première fois que je les vois, ils boivent un verre de vin sur leur terrasse à côté de leur jardin miniature dédié à Bouddha. Marius et Hélène, un couple de Québécois originaires du Lac-Saint-Jean, ont alors respectivement soixante-cinq et soixante-trois ans. Ils sont tous deux retraités, lui d’Alcan, une aluminerie, et elle de l’enseignement en administration. Ils ont deux enfants et quatre petits-enfants. Ayant voyagé à maintes reprises à travers le monde, ils ont découvert les joies du camping sous la tente avec leurs enfants et ont décidé, deux ans avant leur retraite, d’acheter une caravane pour tenter l’expérience du RVing. Séduits, ils ont alors choisi de devenir full-timers en 1994 et de vendre leur maison trois ans plus tard dans la certitude que ce mode de vie leur convenait. Ils résident six mois au Québec au parc Mont-Laval et six mois aux États-Unis. Ils ont fait le tour du continent à plusieurs reprises et ont aujourd’hui jeté l’ancre en Floride dans un camping, à Hallandale, où ils reviennent chaque année. Pour être sûrs de conserver le même emplacement, ils le louent à l’année. Extrêmement engagés dans la vie de ce camping, ils participent à de nombreuses activités (pétanque, danse, soirées). Ces occupations leur permettent de compenser l’absence de leur famille qu’ils ne voient pas les six mois d’hiver. À leur retour au Québec, c’est un autre quotidien qu’ils mettent en place afin de favoriser le temps avec leur parenté et le temps consacré aux démarches administratives et médicales qu’ils doivent régler avant de retourner six mois aux États-Unis.

Critères d’identification

À travers le parcours de Byron, Marty, Marius et Hélène, il est possible d’établir des critères d’identification qui traversent l’ensemble de la population étudiée8. Tout d’abord, ce mode de vie attire des hommes et des femmes en proportions relativement identiques, des couples, à forte majorité, des célibataires et, plus rarement, des familles avec enfants. L’origine géographique des full-timers importe peu si ce n’est qu’ils sont nombreux à provenir du nord des États-Unis et des provinces canadiennes afin d’échapper à la rigueur de l’hiver. Les Canadiens sont autorisés à quitter leur province de résidence cent quatre-vingt-deux jours par année (cent cinquante-trois dans la province de l’Ontario) s’ils souhaitent conserver leurs avantages sociaux. Comme Marius et Hélène, ils gèrent donc leur temps en fonction de cette réglementation. Malgré cette contrainte administrative et, par là même, géographique, les Canadiens sont autant représentés dans ce mode de vie que les Américains.
Ces récits suggèrent également que le full-time RVing n’est pas uniquement l’apanage des personnes âgées ou retraitées. On rencontre, certes, une majorité de personnes de plus de cinquante ans, mais également des personnes plus jeunes, comme Marty et sa femme. De même, on croise autant de retraités que de personnes actives ou semi-actives. Pour les full-timers toujours en activité, il y a ceux qui continuent à travailler à plein temps, soit dans un domaine étranger à leur mode de vie, comme Mathieu, pilote de l’air, qui réside non loin d’aéroports, soit dans un domaine connexe à celui-ci, comme c’est le cas de Steve, qui a créé son entreprise de protection solaire pour les véhicules récréatifs. Il y a également ceux qui exercent une activité à temps partiel, comme c’est le cas de Marty ou bien encore de Renaud et Myriam, propriétaires d’une entreprise de jardinage au Québec qui ne fonctionne que d’avril à octobre. De nombreux boomers, qui ont décidé de prendre une retraite anticipée ou de quitter leur emploi vers cinquante ans pour s’adonner au full-time RVing dans l’attente de recevoir leur fonds de pension, optent aussi pour des emplois saisonniers en travaillant notamment dans des campings ou parcs nationaux. C’est le cas de Martin et Emily, cinquante-trois et quarante-sept ans, qui ont choisi d’être agents d’accueil au camping koa de Miami, après avoir longtemps occupé des postes de responsabilité dans l’agroalimentaire. Grâce à cet emploi dans le camp, ils reçoivent le salaire minimum et la gratuité de leur emplacement.
Les full-timers sont souvent issus d’un milieu professionnel requérant des qualités intellectuelles ou d’entreprenariat ; le parcours de Byron en témoigne parfaitement. Dernier constat, les full-timers d’origine afro-américaine, hispanique ou asiatique sont peu nombreux sur les routes. Je n’ai ainsi eu l’occasion de croiser que trois Afro-Américains dans des campings de Floride. Si le full-time RVing les attire, ils fréquentent des lieux différents de tous ceux que j’ai visités et je n’ai donc pas eu l’occasion de les rencontrer.

Les raisons avouées de ce choix de vie

Les Nord-Américains sont connus pour leur goût de la mobilité. Comme l’écrivait Steinbeck, « chaque Américain ou presque est assoiffé du besoin de se déplacer 9 ». Il n’est donc pas étonnant de retrouver comme raison principale de ce choix de mode de vie, le voyage. « Nous voulons voir la campagne et les petites villes d’Amérique et du Canada » (Dawson et Dee). Au-delà des paysages, les full-timers veulent découvrir le vrai visage de leur pays, rencontrer des Américains ou des Canadiens d’autres États ou d’autres provinces dans la même optique que John Steinbeck dans les années 1960. Ils voient la possibilité de vivre au jour le jour et ainsi d’aller de surprise en surprise. « [ Les RVers ] sont conduits par l’envie de “voir ce qu’il y a de l’autre côté de la colline”10. » Le full-time RVing attire également les amateurs de camping. Beaucoup en ont fait de nombreuses années. Mais qu’ils aient été sous la tente ou dans un véhicule récréatif lors de vacances, ils ont apprécié ce style de vie et ont pensé le faire à plein temps ultérieurement, comme Boris et Hedwig, adeptes du camping depuis les années 1970. Leur séjour en caravane devenant de plus en plus long, ils ont opté pour le camping à plein temps. Mais on rencontre aussi quelques téméraires, comme Byron, qui n’avaient jamais campé à la belle étoile auparavant. Les amateurs de randonnée et de nature jugent également que le full-time RVing leur permet de profiter de la vie en plein air.
Autre raison, plusieurs campeurs font le choix de devenir full-timers pour ne pas se retrouver seuls et inactifs après le départ des enfants, d’un conjoint, ou bien l’arrêt d’une activité professionnelle. Paulette et Christian ont trouvé là le moyen de surmonter leur « deuil du travail » et l’ennui. De manière générale, le temps libre doit être rempli par des activités de loisirs pour éviter tout vide dans lequel l’individu pourrait se perdre. Le full-time RVing apparaît alors comme une solution.
Ces premières raisons que sont le voyage, le plein air et les activités de loisir sont sous-tendues par deux principes primordiaux, l’indépendance et la liberté. « On veut vivre notre vie », affirment Diane et bien d’autres. Selon Robert Bellah, ceux qui franchissent la moitié de leur vie se recentrent plus sur leur soi11. Ils ont besoin de s’éloigner de leurs rôles et d’exprimer leur soi afin d’être en accord avec eux-mêmes. Stacy et Harry ont vécu dix ans dans leur véhicule récréatif avant de prendre leur retraite de l’enseignement, ce qui leur a permis de faire des économies sur les dépenses liées à une maison. La semaine, ils travaillaient, et, dès le vendredi, ils prenaient leur véhicule et partaient, la fin des classes sonnée, pour deux jours vers une destination inconnue. C’est cette liberté qui les a attirés dans ce mode de vie. Ils ont alors décidé de tout quitter, maison et travail à l’âge de quarante-deux et quarante-trois ans, pour vivre cette aventure de la route. Harry rappelle alors qu’ils avaient le choix comme tout le monde entre le travail et la plage, mais qu’eux ont choisi la plage.
La liberté d’aller où l’on veut quand on le veut est l’un des principaux facteurs évoqués par les full-timers. « Le full-time RVing, c’est la liberté de mouvement » (Jorin). Tous reprennent d’ailleurs une expression qui leur est propre : « Si tu n’aimes pas ton voisin, tu tournes la clé et tu t’en vas. » Mais le sens de liberté ne s’arrête pas au simple déplacement, il peut revêtir plusieurs aspects. Certains se sentent libres après la vente de leur maison qui les soulage du poids de diverses contraintes. Byron, Jerry et Frédéric avaient l’impression de vivre dans une « cage en or » dans laquelle ils ne profitaient que de quelques pièces. De même, Marius et Hélène ne supportaient plus le travail exigé par une grande maison et un jardin. Étant déjà RVers saisonniers et souhaitant se décharger de ces contraintes, ils ont choisi de vivre à longueur d’année dans leur caravane dont les exigences sont moindres.
Boris ressent lui aussi ce sentiment de liberté qu’offre le full-time RVing. Selon lui, c’est un fantasme qu’il réalise, sans se soucier de ce qu’en pense son entourage. Il prône la philosophie du make it happen Fais en sorte que ça se réalise »). D’autres ont aussi évoqué l’idée de la réalisation d’un rêve lors de leur entrée dans ce mode de vie. Marc et Micheline sont partis deux ans sur les routes du Canada et des États-Unis en 1981 à bord de leur véhicule. Déjà full-timers à cette époque, ils avaient cessé ce mode de vie lors des derniers mois de grossesse de Micheline. Mais l’idée de recommencer ne les a jamais quittés. À cinquante-trois et cinquante-quatre ans, ils sont de retour sur les routes dans un tout nouveau motorisé. « C’est un peu l’évasion. T’as plus de problèmes quand t’es loin. […] C’est un mode de vie agréable. Tu peux rester où tu veux. Si c’est désagréable, tu pars. Quand tu aimes, tu restes. Ça permet de visiter les endroits, d’être dans ta maison, dans tes affaires. T’es super confortable. T’as tout ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Collection
  3. Titre
  4. Crédits
  5. INTRODUCTION
  6. CHAPITRE 1 Byron, Marty, Hélène et les autres
  7. CHAPITRE 2 Le véhicule récréatif, résidence permanente
  8. CHAPITRE 3 Une mobilité continentale
  9. CHAPITRE 4 Sur la route, orchestration d’un mode de vie mobile
  10. CHAPITRE 5 Au paradis du RVer, le camping
  11. CHAPITRE 6 Le désert, un univers à part
  12. CHAPITRE 7 L’univers conceptuel des full-timers
  13. CONCLUSION
  14. BIBLIOGRAPHIE
  15. FILMOGRAPHIE
  16. NOTES