L' Enfant bilingue
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L' Enfant bilingue

De la petite enfance à l'école

  1. 176 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L' Enfant bilingue

De la petite enfance à l'école

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Table des matières
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À propos de ce livre

Et si le bilinguisme précoce, c'est-à-dire le fait d'acquérir deux langues, était un atout majeur pour le développement des capacités cognitives? L'ambition de ce livre, qui s'appuie sur les études de plus en plus nombreuses menées sur le sujet dans le monde entier, est de faire découvrir les avantages du bilinguisme et de valoriser la richesse d'une double culture dès le plus jeune âge. L'école française hésite malheureusement encore sur l'importance à accorder au bilinguisme et à l'apprentissage simultané de plusieurs langues vivantes chez les très jeunes enfants. Comment faire évoluer les mentalités? Le premier ouvrage en langue française sur les parcours langagier et cognitif de l'enfant bilingue de la naissance à 6 ans. Pour un public de parents et d'enseignants en attente de réponses afin d'accompagner avec succès le bilinguisme précoce. Ranka Bijeljac-Babi? est psycholinguiste. Maître de conférences à l'université de Poitiers, elle est également membre du Laboratoire de psychologie de la perception de Paris-Descartes où elle mène des recherches sur les effets précoces du bilinguisme chez les nourrissons et, plus largement, sur le bilinguisme chez l'enfant. Elle est également vice-présidente de l'association CAFÉ bilingue, qui défend la diver­sité des langues dans les familles, à l'école et dans la sphère publique.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2017
ISBN
9782738136688

1

Qu’est-ce que le bilinguisme ?


Les termes « bilingue », « bilinguisme » désignent différents phénomènes selon qu’ils décrivent un individu, une communauté ou un mode de communication. Une personne est bilingue si elle utilise deux langues de façon régulière ; une société est bilingue si elle utilise une langue dans un contexte et l’autre dans un contexte différent. Le mode de communication bilingue pourrait se référer au changement de langue ou à l’insertion de termes d’une des langues dans l’autre au cours d’échanges. Nous nous intéresserons essentiellement au bilinguisme individuel, qui englobe également les différents modes de communication, et en particulier au développement du langage chez les enfants bilingues.
La définition la plus simple du bilinguisme, se rapportant à des millions de cas de locuteurs, serait l’utilisation en alternance d’au moins deux langues par un même individu. Mais les conditions et les niveaux de maîtrise des langues des bilingues peuvent varier, rendant la définition ou le statut du bilingue complexe. Un bilingue, cela peut être l’enfant de 2 ans qui parle l’anglais avec sa mère et le français avec son père, ou encore la majorité des hindous parlant une langue tribale à la maison comme langue maternelle, ayant la langue régionale comme seconde langue, et l’anglais et le hindi comme langues nationales ; ou bien un enfant belge de langue flamande, impliqué dans le programme d’immersion en français dans le cursus de l’école primaire.
Un cas rare mais intéressant a été observé en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au sein de tribus traditionnellement hostiles, qui parlent des langues différentes mais ont besoin de se comprendre afin de régler leurs différends. Ces tribus ont pour coutume d’échanger des enfants, qui apprennent alors la langue de la tribu d’adoption en sus de la leur. Ils jouent ensuite le rôle d’ambassadeurs et d’interprètes entre lesdites tribus. Des lois sévères garantissent de part et d’autre leur sécurité (Wurm, 1994).
Citons aussi l’exemple des écrivains bilingues s’exprimant dans la seconde langue ou dans la première et la seconde, à l’image de François Cheng, qui écrit en français et en chinois. D’origine chinoise, arrivé en France en 1948 sans parler la langue, il deviendra membre de l’Académie française en 2002 ; ou encore Nancy Huston, écrivaine contemporaine, canadienne anglophone, qui écrit, depuis son arrivée en France, des livres à grand succès en français et en anglais. Sans compter les millions ou milliards d’autres bilingues dont chaque histoire personnelle liée aux langues est unique1.
On s’en tiendra à la définition du bilinguisme par rapport à deux critères. En premier lieu vient celui qui est lié à l’âge d’acquisition de chacune des langues. Si les langues sont présentes dans la toute petite enfance avant l’âge de 3-4 ans, on parlera du bilinguisme précoce simultané, différent du bilinguisme précoce successif, quand la deuxième langue est acquise avant la puberté. Et, après l’adolescence, on dira qu’il s’agit de bilinguisme tardif. Le second critère différencie les bilingues selon le niveau de compétence, entre bilingues « novices » et bilingues « experts ». Cette distinction est plus difficile à estimer car le niveau de compétence peut varier chez le même individu, selon qu’on juge sa compréhension orale, la fluidité de la production, sa compréhension ou sa production écrite. Des millions de bilingues à travers le monde utilisent deux ou plusieurs langues dont au moins l’une qu’ils ne savent pas écrire ; d’autres écrivent dans une langue alors qu’ils la parlent très mal ; d’autres encore sont analphabètes et très bons locuteurs dans plusieurs langues.
Dans les années 1930, le grand linguiste Bloomfield proposait cette définition : « L’apprentissage parfait d’une langue étrangère ne s’accompagne pas de la perte de la langue maternelle ; il conduit au bilinguisme, [c’est-à-dire] au contrôle de deux langues comme [le ferait] un natif de chacune » (Bloomfield, 1970). Cette définition est restrictive et idéaliste : restrictive, car elle ne concerne que les bilingues qui atteignent « la perfection » dans les deux langues, et idéaliste, parce qu’elle suggère que les bilingues peuvent se comporter dans chacune des langues comme des natifs. Toutes les études, observations et témoignages vont à l’encontre de l’idée que le bilingue parfait puisse exister. Même les bilingues équilibrés, ceux dont la maîtrise des deux langues est équivalente quels que soient l’âge d’acquisition et le niveau de compétence linguistique, ont une langue dominante. Et puis, quel monolingue pourrait se targuer de maîtriser parfaitement sa langue ? Selon François Grosjean (1985 ; 1989), un bilingue n’est pas la somme de deux monolingues, c’est un locuteur particulier qui ne se comporte pas exactement comme un monolingue dans chacune de ses langues. En outre, chaque bilingue est unique en raison du contexte, des langues en contact et de leur destin au cours de la vie. Cependant, dans notre ouvrage, nous nous limiterons à l’acquisition des langues par les enfants bilingues précoces, simultanés ou successifs, qui combinent dans leurs têtes des langues très variées et partagent inévitablement des traits communs. Malgré des contextes très différents, les grandes lignes du développement du langage peuvent être tracées parce que tous les enfants ont les mêmes prédispositions à acquérir les langues, parce que leur cerveau se développe et mûrit suivant le même calendrier et parce que toutes les langues se valent.
La notion de la complexité équivalente entre les langues est débattue depuis longtemps par les spécialistes dont l’idée générale diffère fondamentalement de l’opinion commune. Pour les linguistes, « il n’y a pas de langues “primitives” – toutes les langues sont de complexité équivalente et autant capables d’exprimer n’importe quelle idée dans l’univers. Le langage structuré est retrouvé dans toutes les civilisations, même les plus isolées n’ayant jamais eu aucun contact avec d’autres civilisations. Le vocabulaire de toute langue peut être étendu pour inclure de nouveaux mots pour de nouveaux concepts » (Fromkin et al., 2011). Cette découverte de la linguistique moderne n’est pas partagée par tout le monde. Pendant longtemps les puissants, les colonisateurs, soumettant les populations sous leur tutelle, ont dévalorisé et déprécié systématiquement les langues des soumis. Comme conséquence, de nombreux Africains disent parler un « dialecte » et pas une langue, alors qu’en Afrique existent des centaines de langues différentes appartenant à des familles de langues différentes (langues afro-asiatiques, nilo-sahariennes, nigéro-congolaises…). Les langues régionales sont appelées « patois », dénomination péjorative pour les langues minoritaires en France, Belgique et Suisse.
Les données linguistiques sont tout autres. La complexité serait équivalente entre les langues quel que soit le nombre de locuteurs ou le statut régional, national ou international de la langue. Il n’y aurait pas de langues primitives et simples d’un côté, et des langues riches et complexes de l’autre côté. Cette hiérarchie est d’emblée infondée. Quand on sait que le langage est la faculté essentielle de la cognition humaine, penser que les langues naturelles puissent être plus ou moins complexes conduirait à considérer que certaines populations humaines auraient des capacités cognitives riches et complexes et que d’autres seraient « simples ». Aussi, s’il y avait une hiérarchie des langues, les enfants acquerraient plus rapidement et plus facilement les langues supposées plus simples que les langues supposées complexes. Dan Slobin et son équipe internationale ont comparé le développement linguistique d’enfants issus de cultures très différentes comme les cultures occidentales, samoanes, kaluli, mayas… et sur plus d’une quarantaine de langues (Slobin, 1985-1997). Il en a conclu que, quelles que soient la langue, l’attitude des parents et leurs pratiques à l’égard du langage de l’enfant, les enfants apprennent à parler selon le même calendrier. Par conséquent la présence de deux langues différentes dans l’environnement de l’enfant fait de lui un bilingue en devenir.

L’équivalence entre les langues

Les langues elles-mêmes peuvent être plus ou moins complexes au niveau de la grammaire, mais cette différence s’estompe lorsqu’on analyse les langues sous d’autres aspects. Par exemple, plus une langue a une structure complexe des mots (la structure intralexicale), moins sa structure phrasale serait complexe (la structure intraphrasale). Aussi, une langue qui se caractérise par une morphologie riche liée à l’utilisation de cas, telle que le russe ou le serbo-croate, est souvent associée à un ordre des mots flexible, alors que la plupart des langues indo-européennes, qui ont perdu en grande partie l’utilisation de cas, ont un ordre de mots fixe. L’inventaire des sons dans les langues montre des variations qui vont de 12 à 141 phonèmes avec une moyenne de 32 par langue. Peut-on considérer qu’un système à 12 sons, comme celui du hawaïen, est moins complexe qu’un système qui en a 141, comme celui du !Kung (de la famille des langues khoïsanes, parlées en Namibie et en Angola) ? L’examen attentif des éléments grammaticaux, que ce soit la phonologie, la morphologie, la syntaxe ou la sémantique, conduit à constater qu’il n’existe pas de langue simple ou primitive. Par conséquent, toute combinaison de deux parlers dans la tête d’un individu fait de lui un bilingue.

L’enfant bilingue : un nouvel objet de recherche

Le développement linguistique et cognitif des enfants qui grandissent dans un milieu bilingue devrait être un sujet central dans le système éducatif des pays occidentaux, tant la population dans ces pays, officiellement monolingue, est composée d’immigrés parlant des centaines de langues différentes. Tel est le cas de la France, de la Belgique, de l’Espagne, du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada, pour ne citer que les pays où la politique éducative et sociale se doit d’intégrer le problème des langues minoritaires. C’est dans ces pays que la recherche sur l’acquisition des langues chez les jeunes enfants a connu, ces dernières années, le plus grand essor.
La présentation des principaux résultats de ces recherches donne une nouvelle vision du développement du langage en général, compte tenu du fait que dans le monde, environ deux tiers des enfants grandissent dans des milieux bilingues (Crystal, 1997). Nous commençons à connaître les grandes lignes du développement du langage des bilingues au cours des deux premières années ; les performances langagières des enfants sont suivies jusqu’à l’école, au moment de l’acquisition de la lecture, et au-delà. On affine les différences possibles entre les bilingues, car être français-espagnol ou espagnol-français n’est pas pareil, de même la proximité ou les différences entre le couple de langues font qu’être bilingue français-chinois ou français-italien n’est pas la même chose. On compare toutes sortes de compétences linguistiques et non linguistiques des monolingues et des bilingues ; on scrute minutieusement l’âge de l’acquisition de la seconde langue. Et les conclusions sont pratiquement les mêmes : globalement, le bilinguisme n’est pas une difficulté majeure, il ne freine pas le développement langagier et cognitif, et très souvent et à tout âge, il constitue un avantage.
Cependant, le bilinguisme chez l’enfant doit tenir compte du fait que son système cognitif et langagier est en développement : ce que l’enfant comprend et ce qu’il sait dire et/ou écrire dans chacune des langues s’inscrit dans un processus dynamique. La progression dans une langue peut être plus rapide que dans l’autre, avant que les niveaux s’équilibrent ou s’inversent, la langue forte passant au second plan, au profit de la langue plus faible qui s’affirme. De plus, les différences interindividuelles sont encore plus accentuées que chez les enfants monolingues de même âge. Nous essayerons de suivre le développement du langage chez les bilingues de naissance jusqu’à l’entrée à l’école, à la lumière des travaux issus de la psycho- et neurolinguistique et de la psychologie cognitive.

2

Comment un enfant acquiert-il la parole ?


En trois ans à peine, sans effort et sans apprentissage particulier, l’enfant acquiert le langage. Pour qu’un système si complexe puisse être acquis, l’enfant doit être doté de capacités perceptives initiales spécifiques pour les sons de la parole, de capacités d’apprentissage puissantes, et être exposé à la langue. Ce qui est encore plus étonnant, c’est que l’acquisition simultanée de deux langues, dès la naissance, se fasse aussi spontanément et que, en général, la maîtrise de deux langues ne prenne pas plus de temps. À 3 ans, on peut donc être un locuteur bilingue.
Nous savons plus précisément, depuis peu, comment cela est possible et quels mécanismes perceptifs, cognitifs et cérébraux sont mis en place pour que le jeune bilingue accomplisse cette tâche avec succès. Si, de toute évidence, des prédispositions et des mécanismes d’apprentissage identiques sous-tendent l’acquisition du langage chez les nourrissons monolingues et bilingues, il reste possible que la présence des deux langues dans l’environnement des bilingues engage, à différents degrés et à différents moments, d’autres mécanismes d’apprentissage que ceux connus chez les monolingues. Les données récentes des études comportementales, ainsi que celles issues de l’imagerie cérébrale, nous aident à comprendre comment un système aussi complexe que le langage peut être acquis si rapidement. Elles révèlent également que l’exposition simultanée aux deux langues conduit les enfants à déployer des stratégies et des comportements particuliers.
Ces données sont précieuses, parce qu’elles informent les parents et les éducateurs sur la manière de comprendre, d’instruire et de soutenir le développement des langues chez ces enfants. Pour les chercheurs, elles permettent de distinguer ce qui relève des processus universaux impliqués dans l’acquisition du langage de ce qui est fonction des langues de l’environnement et des dispositions innées ou talents propres de chaque enfant. Ces données permettent également de comprendre à quel moment les enfants distinguent différents sons ; à quel âge ils répondent à leur prénom ; quand ils commencent à comprendre les mots familiers et combien ils en connaissent à la fin de la première année ; quand ils commencent à produire les premiers mots et en quelle langue… Les variations interindividuelles sont importantes, mais les étapes que franchissent tous les petits bilingues sont similaires.

Les capacités perceptives initiales

Dès la naissance, et même quelques semaines avant de venir au monde (Lecanuet et al., 1993), l’enfant entend les sons de la parole et il commence à les coder (Dehaene-Lambertz et al., 2002 ; Bertoncini et Cabrera, 2014). Vers le septième mois de gestation, le système auditif est fonctionnel et le fœtus réagit aux stimulations sonores. Au neuvième mois, l’audition du fœtus apparaît assez proche de celle du nouveau-né : ses réponses sont de même nature et dépendent des caractéristiques de la séquence sonore (intensité, hauteur, largeur de la bande de fréquences, durée et répétitions). Les techniques d’enregistrement des réactions du fœtus sont devenues très précises, utilisant essentiellement les variations du rythme cardiaque ou de contractions musculaires du corps. Après la naissance, le bébé est capable de se remémorer des séquences auditives (musique ou parole) qui ont été présentées de façon répétée au cours des huitième et neuvième mois de grossesse. Cette mémoire de reconnaissance peut perdurer au moins quelques mois après la naissance.
Si le fœtus entend essentiellement la voix de sa mère pendant la grossesse, le nouveau-né, dès les premières heures de vie, affronte un environnement linguistique continu et variable. Les mots, unités de sens, que le nourrisson va pouvoir discriminer en quelques mois et produire au cours de la deuxième année, ne lui parviennent pas comme des unités discrètes dont la succession forme les phrases. Au contraire, les mots s’enchaînent en un flux de parole continue, les pauses aux frontières de mots étant très rares. De plus, les différents locuteurs que l’enfant peut entendre produisent les mêmes mots de façon différente, parce que le contexte varie ou parce que le locuteur utilise une variante dialectale ou parle avec un accent étranger. De fait, la parole est souvent imbriquée dans un bruit ambiant, donc très variable. Malgré cela, le nouveau-né préférera la voix humaine à d’autres bruits, et, dans la parole humaine, la voix de sa mère à la voix d’une autre femme (Mehler et al., 1978) et, enfin, sa langue maternelle à une langue étrangère (Mehler et al., 1988). Ces études ont pu être réalisées grâce à une méthode simple, mais très efficace, appelée le conditionnement opérant de la succion non nutritive. Une tétine, reliée à un dispositif numérique, est présentée au nourrisson. Ce système mesure le taux de succion pendant l’audition de sons. Au début de la présentation auditive, le nourrisson suce beaucoup, son taux de succion augmente comme signe de réaction à la nouveauté pour se stabiliser après quelques minutes de répétition de mêmes sons. À la suite de cette phase de fami...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Avant-propos
  6. Introduction
  7. 1 - Qu’est-ce que le bilinguisme ?
  8. 2 - Comment un enfant acquiert-il la parole ?
  9. 3 - L’acquisition de deux langues
  10. 4 - Le début du langage parlé
  11. 5 - Existe-t-il un âge critique ?
  12. 6 - Les langues dans le cerveau
  13. 7 - Les avantages du bilinguisme
  14. 8 - L’apprentissage de l’écrit
  15. 9 - Le bilinguisme et la réussite à l’école
  16. En guise de conclusion
  17. Épilogue
  18. Références bibliographiques
  19. Table