Droit d'asiles

Patrick Lemoine

• Éditeur: Odile Jacob
• Année: 1998
• ISBN:
  9782738174642
• Sujet: History
• Sous-sujet: 20th Century History

Un asile ordinaire à la fin des années trente. Deux infirmiers naïfs qui s'aiment d'amour tendre, un peintre fou et génial qui a connu la prison et le bagne, un alliéniste passionné d'art, d'anciens repris de justice qui font office de gardiens, une foule de bons malades dociles et asservis... Là comme ailleurs, la vie suit son cours. Mais quand la guerre éclate, que la folie des hommes dépasse celle des insensés, les internés meurent de faim, de froid et de misère. La France à genoux oublie de nourrir les plus faibles des siens. C'est une page peu glorieuse de notre histoire que Patrick Lemoine dévoile dans ce roman: l'extermination douce de quelque 48 000 malades mentaux pendant la Seconde Guerre mondiale. Psychiatre, chef de service à l'hôpital du Vinatier de Lyon, Patrick Lemoine a notamment publié Le Mystère du placebo aux Éditions Odile Jacob.

ANNEXES

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TABLEAUX STATISTIQUES ÉTABLIS À PARTIR DES COMPTES RENDUS DES CONSEILS DE SURVEILLANCE DU VINATIER

Démographie au Vinatier de 1937 à 19451

(2 895 malades présents en janvier 1940 ; 1 559 malades présents en mars 1944)

Pourcentages de mortalité : évolution mois par mois

(M. Coudurier : directeur de février 1938 au 26 septembre 1939 ; M. Marsot : directeur du 26 septembre 1939 au 29 janvier 1940 ; M. Coudurier : directeur du 29 janvier 1940 au 26 mai 1941 ; Dr Rochaix : directeur intérimaire en juillet 1941 ; M. Vallas : directeur d’août 1941 au 25 février 1944 ; M. Lanquetin : directeur par la suite)

Comptes année par année

Consommation journalière et par malade

de pain et viande (en grammes)

Calculs effectués à partir des achats et sans tenir compte des pertes (coulage...)

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1. NB : le nombre d’entrées fléchit à partir d’août 1941.

Les chiffres des « présents » sont faussés car les entrées « normales » restent faibles mais sont masquées par les transferts venant d’autres hôpitaux.

DOSSIER MÉDICAL DE SYLVAIN FUSCO INTERNÉ AU VINATIER LE 3 AVRIL 1930

INTRODUCTION DU RAPPORT SUR L’EUGÉNISME ÉLABORÉ PAR LE DOCTEUR ROCHAIX, CHEF DE SERVICE AU VINATIER, À LA DEMANDE DES AUTORITÉS (1938)

REQUÊTE DU MAIRE DE BRON AU DIRECTEUR DU VINATIER (NOVEMBRE 1944)

RAPPORT PRÉSENTÉ EN 1946 PAR L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE DU VINATIER À LA DEMANDE DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ PUBLIQUE ET DE LA POPULATION (LYON, BOSC FRÈRES, 1947)

Lettre d’accompagnement du rapport

Monsieur le préfet,

Conformément aux instructions de M. le Ministre de la Santé Publique et de la Population, contenues dans sa circulaire n^o 78 du 27 mars 1946, j’ai l’honneur de vous adresser, ci-après, la documentation relative à l’évolution de l’assistance psychiatrique de l’Hôpital Départemental du Vinatier, du 1^er janvier 1938 au 31 décembre 1945.

Ce document a été établi suivant les directives de l’instruction précitée, mais j’ai cru utile d’y ajouter quelques indications sur l’origine de l’Établissement, puisées, avec l’autorisation de l’auteur, dans les ouvrages « Histoire politique et administrative du Conseil Général du Rhône de 1790 à 1940 » de M. le Président Bonnevay.

Bien que très schématique, ce rapport n’en reflète pas moins les différentes activités de l’Établissement.

Malgré les douloureuses années de guerre qui ont si durement touché sa population, il reste encore un des plus importants des Hôpitaux similaires.

I. Extrait du rapport rédigé par l’administration du Vinatier

Évolution de la population des malades

Au cours des années 1938, 1939 et 1940, l’effectif de la population des aliénés a atteint son chiffre maximum (2 895 au 1^er janvier 1940). On doit faire remarquer qu’au début des hostilités, un assez grand nombre de militaires que la mobilisation avait appelés dans les formations de Lyon et de la Région, ont été internés à l’Hôpital Départemental du Vinatier, principal Établissement psychiatrique de Lyon, susceptible d’être mis à la disposition des besoins du Service de Santé Militaire.

Puis on constate, par la suite, une diminution progressive de l’effectif, consécutive à une augmentation des sorties et des décès ; le nombre de ces derniers atteint un chiffre jusque-là inconnu, particulièrement au cours des années 1940, 1941, 1942, époque où la carence alimentaire a provoqué ses plus néfastes ravages.

Tableau des effectifs

Ci-dessous l’énumération des malades d’autres Établissements évacués sur l’Hôpital Départemental du Vinatier.

1941 :

À la suite d’une décision de la Direction Régionale de la Santé, en vue de procéder à un reclassement de certaines catégories de malades placés dans divers Établissements, il a été procédé au transfert à l’Annexe de l’Argentière :

Les 28 et 29 juillet 1941 :

Épileptiques venant de l’Hospice du Perron....................88

23 octobre 1941 :

Anormaux venant de la Maison de Retraite d’Albigny......................42

Par ailleurs, le Service des Enfants anormaux de l’Établissement a reçu le 30 juillet 1941 : 21 enfants anormaux, venant de l’Hospice du Perron.

14 décembre 1940 :

Un convoi de 40 aliénés (la plupart israélites), venant de l’Hôpital Psychiatrique de Stéphansfeld, embarqués par les Allemands pour une destination non définie, ont été admis à l’Établissement. Ils ne possédaient aucune pièce d’identité ou autres.

25 avril 1942 :

25 aliénés venant de l’Hôpital Bretonneau à Tours.

16 novembre 1942 :

229 aliénés venant du Centre d’Hygiène Mentale de Marseille.

8 juillet 1943 :

62 aliénés, 51 aliénées, venant des Hospices de Montpellier.

Mars 1943 :

Installation du « Service Ouvert » par suite de l’évacuation d’un Service des Hospices Civils de Lyon. Au cours de cette année, 309 malades ont été traités dans ce Service.

1^er mars 1944 :

250 aliénés venant du Centre d’Hygiène Mentale de Marseille.

15 mars 1944 :

99 aliénés venant de ce même Établissement.

25 mars 1944 :

57 aliénés venant du Centre d’Hygiène Mentale de Marseille.

5 avril 1944 :

71 aliénés venant de l’Hôpital Psychiatrique d’Aix-en-Provence.

Mai 1944 :

Admission de 100 aliénés évacués de l’Asile de Saint-Jean-de-Dieu à Lyon, à la suite d’un bombardement aérien ayant atteint cet Établissement.

Ces malades ont été réintégrés quelques mois après dans leur Établissement d’origine.

En outre, ne figurent pas sur les graphiques relatifs à l’évolution totale de la population :

l’hospitalisation à l’Annexe de l’Argentière, de 271 vieillards (traités au titre de la loi du 14 juillet 1905) évacués du Département des Bouches-du-Rhône le 12 avril 1944 et qui ont séjourné jusqu’en mars 1945 ;

la population de l’Hôpital Hélio-Marin d’Hyères, réfugiée en 1944 à l’Annexe de l’Argentière ;

l’effectif de la population de l’Hôpital Auxiliaire Militaire installé dans l’Établissement en novembre 1944 ;

les services des Mineurs délinquants et de la Maison des Enfants relevant de l’« Association pour la Sauvegarde de l’Enfance » hébergés dans l’Établissement en 1943 ;

et le Centre d’Accueil des Déportés Politiques rapatriés d’Allemagne, organisé à l’Établissement en juin 1945.

Tableau des entrées

Tableau des sorties

Évolution du compte administratif

Les variations des prix de journée sont consécutives aux augmentations successives des traitements et indemnités et à la hausse continuelle des fournitures et des denrées.

Si au cours des années 1939, 1940 et 1941, les prix de journée n’ont été relevés que dans de minimes proportions, il faut préciser que les achats ont été réduits sensiblement et que l’on a vécu, à ce moment-là, sur les stocks ; les approvisionnements devenant difficiles.

D’autre part, l’évolution du prix de journée vers la hausse a été également fonction de l’effectif de la population.

En effet, le prix de revient s’est avéré plus élevé lorsque les frais généraux, immuables, ont dû être répartis sur un nombre de journées en régression.

Le calcul des prévisions budgétaires comportant une augmentation du prix de journée, lorsque les nécessités le faisaient pressentir, a permis d’éviter des difficultés de trésorerie, au cours de la période la plus critique, de 1940 à 1944.

Le prix de journée a été déterminé en tenant compte du prix de...

Table des matières

• Couverture
• Titre
• DU MÊME AUTEUR AUX ÉDITIONS ODILE JACOB
• Copyright
• Dédicace
• Sommaire
• PRÉFACE
• AVERTISSEMENT
• I - LA FAIM
• II - INTERNEMENT D’OFFICE (loi du 30 juin 1838)
• III - LA CONFÉRENCE AMPÈRE
• IV - RUE DE LA GUILLOTIÈRE
• V - LA FERME DES FOUS
• VI - QUARTIER DES FEMMES
• VII - LE TEMPS DES CORVÉES
• VIII - SYLVAIN FUSCO
• IX - UN HIVER AU VINATIER
• X - PRÉPARATIFS DE DÉPART
• XI - SAINTE-FOY-L’ARGENTIÈRE
• XII - DÉFAITE
• XIII - LA MORT DU FOU
• XIV - CORRESPONDANCE DE GUERRE
• XV - RETOUR
• XVI - OCCUPATION
• XVII - SUR LA ROUTE DE COMPIÈGNE
• XVIII - BUCHENWALD
• XIX - LE PRINTEMPS DES FOUS
• ANNEXES
• REMERCIEMENTS
• BIBLIOGRAPHIE