L' Annonce faite à Marie, Sarah, Agar et les autres...
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L' Annonce faite à Marie, Sarah, Agar et les autres...

Colloque Gypsy IV

  1. 128 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L' Annonce faite à Marie, Sarah, Agar et les autres...

Colloque Gypsy IV

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À propos de ce livre

Grossesse, ménopause, malformations du fœtus, etc…: dans la vie d'une femme, nombreuses sont les annonces d'événements attendus ou non, parfois douloureux. Toutes bouleversent. Toutes transforment. Quel est l'effet de ces révélations? Comment vivre avec? Des psychanalystes, des gynécologues, des philosophes répondent. Colloque Gypsy IV, le 27 octobre 2000, avec Paul Atlan, Roger Bessis, Charlotte Dudkiewicz, David Elia, Caroline Eliacheff, Muriel Flis-Trèves, René Frydman, Claire Gellman, Blandine Kriegel, Arnold Munnich, Israël Nisand, Daniel Sibony, Serge Tisseron.

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Informations

FAUT-IL TOUT DIRE ?


par Israël Nisand

L’éthique médicale qui sous-tend la relation médecin-patient se trouve tiraillée par deux modalités relationnelles différentes.
La première est celle d’une relation bienveillante à l’égard de l’autre, suscitée par sa fragilité. Éthique de la responsabilité non réciproque à l’égard du plus vulnérable, éthique de la bonté. Les principes premiers sont les principes de bienfaisance et de non-malfaisance. Il s’agit de faire le bien ou, du moins, le moindre mal.
La seconde est celle d’une relation d’égal à égal entre des individus libres et égaux, passant contrat pour définir ce qui doit être universellement respecté chez tous. Éthique du devoir, éthique du contrat. Les principes premiers sont le principe d’autonomie, plus exactement du respect de l’autonomie de l’autre, et le principe de Justice.
Cette opposition apparaît dès l’origine de la morale1 et est accentuée par la double tradition dont nous sommes les héritiers.

Oscillation propre à toute éthique

En situation d’interrogation morale, devant le « que dois je faire ? » notre conscience est partagée.
(a) Soit elle se sent déterminée par un bien à réaliser. Être moral c’est être bon, c’est faire le bien : il y a des comportements qui font du tort, qui font souffrir, et des comportements qui font du bien. Nous cherchons ce qui est le plus favorable à un maximum de bonheur ou, du moins, nous cherchons ce qui minimise le mal. Nous évaluons les conséquences de nos décisions au cas par cas. La moralité est ici recherche du bien et/ou du moindre mal. Le champ de la pensée est celui de l’évaluation, de l’utilité, de l’efficacité, de l’optimisation d’une situation singulière, du qualitatif. La moralité est déterminée par un but à réaliser : le Bien. Nous sommes dans une morale téléologique, du grec télos, qui signifie la finalité, le but. Mais pour atteindre cette fin, tout est-il permis ? Qu’avons-nous le droit de faire ? Une bonne fin justifie-t-elle tous les moyens ?
(b) Soit notre conscience se détermine par un devoir à accomplir. Il y a des choses que l’homme se doit de faire ou de ne pas faire. « Humanité en nous oblige », il y a des choses que nous ne devons pas faire. Certains grands principes s’imposent à notre raison – non-discrimination entre les hommes, respect de la liberté de chacun, respect de la dignité de l’homme, valeur sacrée de la vie… – ces principes sont universels, intemporels, absolus. Être immoral, c’est y déroger. Le moindre mal est un mal puisqu’il atteint les principes dans leur valeur : toute exception nuit au principe dans son universalité. Les conséquences prévisibles de l’action n’entrent pas dans sa valeur morale, ce qui est déterminant, c’est l’intention. Le champ de la pensée ici est celui de l’universel, de l’absolu, des droits de l’homme, de la justification, des fondements. La conscience est alors déterminée par un devoir à accomplir. Nous sommes dans une morale déontologique, du grec déontos, qui signifie ce qui doit être, par opposition à ontos, ce qui est.
Ces deux grandes tendances, téléologique et déontologique, se rattachent à deux traditions philosophiques qui constituent notre héritage. La première nous vient d’Aristote, la seconde de Kant.

Notre double tradition morale

A) ARISTOTE ET LA TÉLÉOLOGIE DUNE NATURE INDICATRICE DE NORMES : LÉTHIQUE DU BIEN

Quand nous raisonnons de façon téléologique en fixant le maximum de bien et/ou le minimum de mal comme finalité de notre action, quand nous évaluons la moralité d’une décision par ses conséquences, au cas par cas, nous nous inscrivons dans la tradition aristotélicienne.
Cette conception morale s’inscrit dans la philosophie d’une Nature finalisée par le Bien, dans laquelle vertu et bonheur se rejoignent. Si l’on peut dire les choses très familièrement : faire du bien nous fait du bien. Il y a un accord entre la vertu et le bonheur, celui qui est vertueux est heureux et réciproquement, celui qui est heureux est vertueux. Ainsi, une telle conception de la vertu comme juste milieu, se justifie-t-elle dans le cadre d’une nature finalisée et hiérarchisée, qui est bonne et qui indique à l’homme où est le bien. La Nature est ici normative pour l’homme.

B) KANT ET ROUSSEAU ET LAUTONOMIE DÉONTOLOGIQUE DE LA VOLONTÉ : LA MORALE DU DEVOIR

Une rupture radicale est consommée : « ce qui est » ne dit rien sur « ce qui doit être », l’être ne fonde plus le devoir être. La morale ne peut se fonder que sur la conscience de l’homme, sur sa raison. Il ne reste que le devoir : que dois-je faire ? Ce qu’un homme se doit de faire parce qu’il est un homme. L’homme est lui-même fondateur de ses normes d’action. Rousseau, vers 1760, dans le champ politique2, et de Kant, vers 1780, dans le champ moral3. s’efforcent de montrer que la raison humaine, sans s’appuyer ni sur la nature ni sur la religion, peut produire elle-même ses propres lois.
Si c’est l’homme qui pose les lois, ce ne peut être à partir de sa sensibilité – naturelle – donc c’est à partir de sa raison. Cette idée contient celles d’universalité et de nécessité4. Les lois morales doivent donc présenter les caractéristiques d’universalité et de contrainte. Kant montrera qu’il ne peut dès lors y avoir qu’un impératif moral : « Agis uniquement d’après une maxime5 qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle. » Ainsi l’homme peut-il substituer à l’ordre de la nature sa propre législation. Telle est sa liberté comme autonomie, c’est-à-dire comme capacité de poser lui-même la loi qu’il suit. Les choses ont un prix, elles sont échangeables et substituables les unes aux autres, tandis que les personnes ont une dignité, elles sont incommensurables et insubstituables, précisément parce qu’elles sont elles-mêmes les auteurs de la loi qu’elles suivent, contre leur propre nature, c’est-à dire les inclinations de leur sensibilité. Nous voyons que la morale s’inscrit contre la nature. L’accord de la vertu et du bonheur de la philosophie aristotélicienne est impensable ici. Ce qui est naturel en nous est de l’ordre du sentiment ; nos inclinations, comme la pitié, la sympathie, le désir de ne pas souffrir ou voir souffrir…, tout ceci n’est pas indicatif pour l’action morale. La valeur première est l’autonomie de l’homme, sa liberté, c’est-à dire pour Kant sa capacité de poser des principes universels indérogeables.
Cette liberté est un postulat que pose tout être rationnel. Supposons un menteur qui a eu toutes les raisons de mentir – faiblesse de la pensée, enfance malheureuse, éducation déficiente, caractère indifférent à autrui, difficultés matérielles, influences néfastes… Si nous analysons son mensonge selon la causalité, il était déterminé. Or, nous n’en blâmons pas moins son auteur d’avoir menti. Sur quoi se fonde ce blâme ? Sur la supposition, partagée et fondatrice du droit, que cet homme aurait dû ne pas mentir, donc sous peine de contradiction logique – qu’il aurait pu ne pas mentir, donc qu’il était libre6. C’est cette liberté de l’homme et non une extériorité qui fonde la morale. On comprend que toute exception à l’universalité d’un principe dans ce système, au nom du réel et de sa complexité, est un compromis immoral et irrecevable.
Ainsi sont posées les thèses fondamentales de la philosophie des Droits de l’Homme : le respect de la liberté et de l’égalité, la réciprocité des droits et des devoirs, la valeur du principe de justice et du principe d’autonomie, et le soupçon porté sur une bienfaisance, dérivant vers une charité inégalitaire, qui peut recouvrir des relations de domination. Ainsi s’explique la tendance que nous avons, dans le jugement moral, à penser qu’il faut agir par devoir, qu’il y a des principes universels, absolus, indérogeables, et que l’exception, au nom du bien, est une rechute, immorale, dans la sensibilité et dans la soumission à l’ordre naturel.

Oscillation dans la philosophie contemporaine

Nous retrouvons dans l’éthique contemporaine les deux grandes tendances téléologique et déontologique.

A) H. JONAS ET E. LEVINAS : LA RESPONSABILITÉ À LÉGARD DU PLUS FRAGILE

Dans Le Principe Responsabilité 7, best-seller de ces dernières années, le philosophe allemand H. Jonas suppose que « ce qui est » nous indique « ce qui doit être ». Ce qui est, c’est la nature dans laquelle tout agit pour préserver la vie qui est menacée. Cette énergie dépensée par la nature pour préserver l’être nous indique ce que nous devons faire.
Hans Jonas part d’une analyse de la technique contemporaine : la technique n’a pas changé d’échelle dans la deuxième moitié du XXe siècle, elle a changé de nature. Ses effets sont devenus universels dans l’espace et irréversibles dans le temps. Cette menace nouvelle sur le monde doit provoquer une révolution de pensée. La nature nous indique la voie à suivre : l...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. OUVERTURE - par René Frydman et Muriel Flis-Trèves
  5. ASPECTS PHILOSOPHIQUES ET RELIGIEUX DE L’ANNONCE DANS LA PRATIQUE MÉDICALE - par Paul Atlan
  6. DES EFFETS SURPRENANTS DE L’ANNONCE - par Charlotte Dudkiewicz
  7. L’ANNONCE DE LA MÉNOPAUSE - par David Elia
  8. PAROLES EN ÉCHO - par Roger Bessis
  9. JULIETTE OU LA FIN D’UN SONGE - par Claire Gellman
  10. COMMENT LEUR DIRE ? ÉTABLISSEMENT DE LA FILIATION QUELLES VÉRITÉS, QUELS SECRETS ? - par Caroline Eliacheff
  11. FAUT-IL TOUT DIRE ? - par Israël Nisand
  12. DES MALADIES PAS COMME LES AUTRES L’ANNONCE D’UNE MALADIE GÉNÉTIQUEMENT TRANSMISSIBLE - par Arnold Munnich
  13. LE SENTI, LE VU ET LE DIT DANS LA SITUATION D’EXAMEN MÉDICAL - par Serge Tisseron
  14. QU’EST-CE QUE SAIT L’ANNONCE ? - par Daniel Sibony
  15. L’ENFANT À VENIR - par Blandine Kriegel
  16. Table