Comment nous sommes devenus bipèdes
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Comment nous sommes devenus bipèdes

Le mythe des enfants-loups

  1. 224 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Comment nous sommes devenus bipèdes

Le mythe des enfants-loups

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La marche bipède est-elle inscrite dans nos gènes? Que nous apprennent les fossiles laissés par nos ancêtres? Quels changements se sont produits au cours de notre évolution qui ont adapté notre morphologie à la bipédie? Comment un tout-petit se redresse-t-il, comment apprend-il à marcher? Comment son squelette doit-il s'adapter pour composer avec la gravité et les lois de l'équilibre? Et pourquoi, parfois, cet apprentissage ne se fait-il pas ou bien se fait-il mal? Fruit de la sélection naturelle, la bipédie nous est devenue si familière qu'on en oublierait presque le défi qu'elle constitue. Enfants-loups, enfants sauvages, familles quadrupèdes en Turquie ou en Iraksont là pour nous rappeler combien cet équilibre ne va pas de soi… Christine Tardieu est biologiste de l'évolution, paléontologue, spécialiste de morphologie fonctionnelle et biomécanicienne. Directrice de recherche au CNRS, elle travaille au laboratoire d'anatomie comparée du Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2012
ISBN
9782738178145
1.
Les enfants-loups
La force du mythe
En commençant ce livre, je caressais un rêve en sommeil depuis presque vingt ans, celui de parler de deux enfants-loups dont j’avais lu l’histoire dans un bel ouvrage de la bibliothèque du musée de l’homme, L’Homme en friche. De l’enfant-loup à Kaspar Hauser, écrit par J. A. L. Singh et R. M. Zingg, un livre extrêmement détaillé et argumenté de 350 pages2. Le révérend J. A. L. Singh était directeur d’un orphelinat à Midnapore au Bengale ; R. M. Zingg était anthropologue à l’Université de Denver. Ce livre comportait une préface d’Arnold Gesell, directeur de la Clinique de développement de l’enfant à l’Université de Yale. Je connaissais cet auteur pour avoir étudié ses travaux éminents sur la croissance.
Les premières pages de l’ouvrage présentaient des photographies de deux petites filles, Amala et Kamala, fillettes-loups recueillies en Inde en 1920 dans l’orphelinat de Midnapore. Elles avaient été photographiées très jeunes, dormant enlacées l’une avec l’autre, marchant quadrupèdes au milieu d’autres pensionnaires ou mangeant directement dans leur écuelle avec la bouche. Une photo montrait l’aînée, Kamala, faisant ses premiers pas bipèdes vers 12 ans auprès d’une religieuse et d’autres enfants. Il ne faisait aucun doute pour A. Gesell, l’auteur de la préface, que ces deux enfants avaient été adoptées très tôt par une louve nourricière. D’après lui, l’aînée avait été victime de trois crises successives, ignorées de tout autre enfant humain : elle avait été privée de soins humains lorsqu’elle avait été emportée à la tanière des loups ; elle avait été privée de la sécurité de son existence de loup lorsqu’elle avait été capturée ; elle avait été cruellement privée d’une parenté riche en souvenirs lorsque sa jeune « sœur » Amala était morte. Et, pourtant, Kamala avait survécu. « La carrière de Kamala, fût-elle écourtée, démontre à nouveau la vigueur de l’esprit humain et l’action des réserves développementales qui améliorent toujours les infortunes d’un destin anormal », affirme A. Gesell.
images
Fig. 1. Amala et Kamala, les deux fillettes-loups recueillies en Inde. À gauche : Amala et Kamala en train de dormir entortillées. À droite : Kamala lape les aliments. En bas : Kamala debout pour la première fois. © J. A. L. Singh, R. M. Zingg, L’Homme en friche. De l’enfant-loup à Kaspar Hauser, Bruxelles, Éditions Complexe, 1980.
Vient ensuite le journal que le révérend père Singh a tenu avec sa femme pendant neuf ans, depuis le jour de la capture de ces deux fillettes jusqu’à la mort de Kamala en 1929. Dans l’introduction précédant le journal, il nous explique l’historique de sa mission religieuse et de son orphelinat. Prêtre affecté à la paroisse de Midnapore, située à environ 120 kilomètres au sud-ouest de Calcutta, Singh s’était donné pour but d’explorer les lieux d’habitation humaine dans la jungle. Cette vaste région de son district était habitée par des aborigènes : Santals, Koras, Lodhas, Mahatos, Goalas… Il trouvait, dans chaque village visité, au moins un orphelin abandonné et sans foyer, errant en quête de nourriture et d’abri ; il recueillait ces enfants au fur et à mesure. Ainsi se constitua l’orphelinat qu’il prit la responsabilité de lancer et qui dépendait entièrement de ses revenus personnels. W. N. Delivigne, juge du district de Midnapore, s’intéressa beaucoup à son œuvre et constitua un comité pour solliciter des subventions, mais le projet ne vit pas le jour.
La première édition du livre en anglais date de 1942. Dans son introduction, le père Singh explique pourquoi il en a retardé la publication : comme il s’agissait de filles, si l’histoire de leur capture se répandait, il aurait été difficile pour elles de s’installer dans la vie par le mariage, une fois l’âge atteint. Il craignait aussi que la publication n’entraîne d’innombrables visites et interrogatoires fastidieux. Il garda donc avec sa femme le secret de la capture de ces enfants et ne décida d’en divulguer l’histoire qu’au moment où l’aînée était malade, voire en train de mourir : le médecin devait être au courant de ces circonstances pour pouvoir traiter sa maladie. Cependant, le père Singh avait promis à tous les chercheurs des universités d’Angleterre et d’Amérique qui s’étaient enquis de ces enfants-loups d’en publier le journal en temps voulu. De fait, son journal est jalonné de notes infra-paginales qui sont les questions posées par deux spécialistes du sujet, R. R. Gates et W. M. Krogman ; la réponse de l’auteur suit la question posée. Pour information, Gates, de l’Université de Londres, était une autorité en matière d’hérédité et d’environnement humains, il avait beaucoup voyagé aux Indes. Krogman était professeur à l’Université de Chicago, spécialiste de la croissance et du développement de l’enfant.
D’étranges « créatures »…
Le début du journal décrit en détail la découverte, puis la capture des enfants-loups. En voici un résumé. Au cours d’une de ses expéditions dans la jungle, le père Singh, accompagné de quelques amis, atteint un village du nom de Godamuri aux confins de Midnapore et du Morbhanj. Ils trouvent asile chez un villageois de race Kora qui se nomme Chunarem. La nuit, l’homme vient parler avec terreur d’une « créature monstrueuse » de la jungle voisine, d’un esprit humain présentant des membres d’aspect humain et une tête « hideuse ». Interrogé, il raconte qu’on peut la voir au crépuscule à un endroit situé à une dizaine de kilomètres du village. Après l’échec d’une première sortie peu avant la tombée de la nuit, le père Singh croit d’abord que tout cela est faux. Cependant, il envisage un plan pour vérifier cette rumeur. Désignant un grand arbre situé à une centaine de mètres de l’endroit où l’esprit est censé avoir vécu, il fait installer une machan de tir (haute plateforme d’où l’on peut abattre les animaux sauvages) de façon à pouvoir espionner la « créature » dès la sortie de son repaire. Il retourne sur les lieux avec P. Rose, H. Richard, K. Hansda et Janu Tudu, ce dernier leur servant de guide dans la jungle.
Le 9 octobre 1920, les hommes vont voir la machan et examinent l’antre. Il s’agit d’une termitière aussi haute qu’un bâtiment de deux étages, édifié en forme de temple hindou. Tout autour, il y a sept trous qui se révèlent être sept tunnels menant à la cavité centrale au pied de la termitière. Une note de R. R. Gates précise que l’on rencontre souvent en Inde et dans d’autres régions tropicales de grands monticules construits par les fourmis blanches ou termites… Le soir venu, bien avant le crépuscule, un loup adulte surgit d’un des trous, suivi d’un autre de même taille, puis d’une louve, immédiatement suivie de deux jeunes à la queue leu leu. Juste derrière les jeunes apparaît la « créature » : son corps, ses mains et ses pieds sont apparemment humains ; sa tête est une grosse boule couverte de cheveux en désordre ; son visage est humain. Une créature semblable à la première, mais plus petite, lui emboîte le pas. Immédiatement, le père Singh estime qu’il s’agit d’êtres humains. La première créature bondit à la suite des louveteaux ; l’autre la suit et se comporte de même. Elles courent à quatre pattes. Tous ceux qui sont présents sur la machan tombent d’accord pour dire qu’il s’agit d’enfants humains, sauf Chunarem, le villageois effrayé les accompagnant, qui continue de soutenir que ce ne sont pas des êtres humains, mais des « esprits humains ». Une note de R. R. Gates indique que tous les peuples aborigènes sont très superstitieux. Le père Singh décide alors de recruter des villageois. Il leur propose de travailler dans la jungle et de percer dans la termitière une ouverture comme une porte de temple.
Le 17 octobre 1920, l’excavation commence avec l’aide du père Singh, tandis que ses amis restent sur la machan. Au bout de quelques coups de bêche, un des loups sort en hâte et se sauve dans la jungle. Le deuxième, terrorisé, suit les traces du premier. Un troisième se montre, rentre brusquement et ressort aussitôt pour chasser les hommes en hurlant. Le père Singh se dit qu’il s’agit de la louve qui refuse de quitter les lieux. Les hommes la transpercent de flèches. Une fois l’entrée percée, le temple s’écroule complètement, dégageant la cavité centrale sans déranger l’anfractuosité intérieure.
C’est là que vit la famille des loups. Il y a deux louveteaux et les deux autres créatures se tiennent dans un coin. Ce sera toute une affaire de les séparer. Le père Singh se charge des deux enfants et retourne à Godamuri, jusqu’à la maison de Chunarem à qui il les confie. Il recommande au villageois de les tenir à l’œil et les installe dans un coin de la cour de sa ferme. Ce sont deux enfants de sexe féminin. Deux petits pots de terre pour le riz et l’eau sont placés contre l’enclos. Chunarem accepte de les garder jusqu’au retour du père Singh, occupé par d’autres tâches à son orphelinat.
Pourtant, quand celui-ci revient le 23 octobre, les enfants sont dans un état misérable, abandonnés à eux-mêmes, sans boisson ni nourriture. Chunarem et sa famille ont quitté les lieux. Le père Singh fait boire les fillettes abondamment et reste quelques jours à Godamuri pour les soigner et les nourrir, tout en préparant son voyage de retour avec les enfants en char à bœufs jusqu’à Midnapore. Il ne les nourrit que de lait cru ; leur état s’améliore au point qu’elles deviennent méconnaissables…
Singh quitte Godamuri le jeudi 28 octobre et arrive le jeudi 4 novembre à Midnapore. Les fillettes sont admises à l’orphelinat le jour même et acceptées simplement comme des enfants abandonnés. En 1920, seize enfants vivent alors dans cet orphelinat. Au bout de quelques jours, lorsqu’elles ont repris des forces, le père Singh coupe leur paquet de cheveux emmêlés et elles prennent un tout autre aspect. L’aînée doit avoir environ 8 ans et la cadette, 1 an et demi. La plus grande reçoit le nom de Kamala, la plus jeune, celui d’Amala. Leur santé s’améliore rapidement.
Le journal de la vie des deux enfants dans l’orphelinat occupe ensuite vingt chapitres. Les dix premiers décrivent la vie de Kamala et d’Amala au cours des deux premières années : 1920 et 1921 – Amala meurt en 1921. Les dix chapitres suivants rapportent l’isolement et la détresse, puis les lents progrès de Kamala de 1921 à 1929, année où elle tombe malade et meurt à son tour.
Journal de vie de deux enfants
Le journal de vie rédigé par le père Singh présente à la fois une chronologie des événements jalonnant l’évolution de Kamala et des regroupements thématiques – mode de locomotion des enfants, manières alimentaires, facultés de compréhension… J’ai opéré un choix au sein de ces chapitres, présentant la chronologie et les thématiques de façon imbriquée. J’ai, bien sûr, retenu le mode de locomotion qui est au centre de mon propos dans ce livre, mais aussi d’autres thématiques qui me sont apparues comme les plus significatives pour rendre compte de cette incroyable aventure, sous tous ses aspects.
1920 : l’arrivée à l’orphelinat
Quand elles sont recueillies par le révérend père Singh, Kamala et Amala sont incapables de marcher comme des êtres humains. Elles avancent à quatre pattes, la tête dressée sur leurs larges épaules, le corps droit, en appui sur les articulations des hanches, la pointe des pieds en appui au sol. L’avant du corps repose sur la paume et les doigts écartés à plat sur le sol. Lorsqu’elles se déplacent sur les genoux et les mains, elles vont lentement, incapables de courir très vite. À quatre pattes, en appui sur mains et pieds, elles peuvent se déplacer très vite.
On constate également que les capacités de langage des deux enfants sont nulles. Les fillettes sont muettes. Le seul son qu’elles font entendre est un cri particulier, une sorte de hurlement… Presque toutes les nuits, elles ont l’habitude de hurler vers 10 heures du soir, 1 heure, puis 3 heures du matin. C’est un simple appel pour signifier leur présence dans une zone précise. Elles continuent ainsi chaque nuit pendant un certain temps, puis cessent de hurler à heures régulières. Par la suite, elles hurleront de temps à autre, mais toujours en pleine nuit et jamais pendant la journée.
Leur indifférence à l’égard des humains est également manifeste. Elles se blottissent l’une contre l’autre dans un coin de la pièce et restent là pendant des heures… Elles sont parfaitement indifférentes à ce qui se passe dans la pièce. Même un regard dans leur direction leur est désagréable. Elles veulent rester seules et fuient toute compagnie humaine. Il faudra presque un an pour susciter en elles le désir de se lier à Mme Singh. Amala, la cadette, est attirée plus tôt que Kamala par cette femme. Dans cette relation, Kamala observe, juge, décide, puis agit… Il lui faudra beaucoup plus de temps pour acquérir cette confiance en Mme Singh.
1921 : de la maladie des fillettes à la mort d’Amala
Le 7 septembre 1921, Amala et Kamala tombent malades et restent inconscientes pendant cinq jours. Le médecin de famille est appelé, le Dr S. P. Sarbadhicari, qui demande l’origine et l’histoire des enfants pour pouvoir les soigner. Le père Singh consulte sa femme qui le décide à dire la vérité. Le docteur est prié de ne pas divulguer le secret, mais, le jour suivant, toutes les familles de la ville où il se rend savent tout des enfants-loups de l’orphelinat.
Amala rend l’âme le 21 septembre 1921. Voici le contenu de son acte de décès :
« Je certifie qu’Amala (enfant-loup) pensionnaire de l’orphelinat du Rév. Singh est morte de néphrite le 21 septembre 1921.
Elle était sous mes soins.
(Signé) S. P. Sarbadhicari, service médical indien. »
Kamala était très attachée à Amala. Cela est particulièrement visible le jour de la mort d’Amala. Elle veut rester auprès du cadavre. Elle ne mange ni ne boit rien pendant deux jours, si ce n’est un peu d’eau.
Le matin où Amala meurt, Kamala ne se rend d’abord compte de rien ; elle se trouve sur son lit dans la même chambre. Pendant quelque temps, elle observe Amala, croyant qu’elle dort, elle tente de la réveiller en lui touchant la main et en s’efforçant de la tirer du lit. Elle lui touche le visage, lui ouvre les paupières et lui entrouvre les lèvres. Voyant qu’Amala ne se lève pas et ne bouge même pas, Kamala la laisse et regagne son propre lit. Ensuite, elle se plantera à l’endroit où se trouve le corps jusqu’à ce qu’on mette Amala en bière pour ses funérailles.
Après la mort d’Amala, Kamala se refuse à venir auprès de Mme Singh. Elle reste assise toute seule dans son coin, pendant quelques jours. Elle n’aime passer son temps qu’en compagnie des chevreaux et des poules… Elle devient très morose, plus encore qu’elle ne l’a été tout au début.
Elle passe les journées à traîner inlassablement d’un air songeur. Le 11 octobre 1921 elle se remet à hurler pour la première fois depuis sa maladie. Ensuite, elle ne cesse de hurler et de vagabonder toute la nuit, comme si elle cherchait quelque chose et attendait une réponse à ses hurlements. Elle est agitée.
Novembre 1921. L’attention et les soins constants de Mme Singh, associés à ses massages, produisent leurs effets. Kamala recommence à se comporter comme du vivant d’Amala.
30 novembre 1921. Alors que Kamala est couchée vers midi, Mme Singh s’approche de son lit ; Kamala la regarde. Mme Singh désire s’asseoir sur le lit ; Kamala se déplace vers l’autre côté du lit pour lui faire de la place. Mme Singh lui met la main sur le front ; Kamala est calme et ne montre pas le moindre signe de réticence ou de désapprobation. Kamala lui prend la main et la pose sur sa poitrine.
Décembre 1921. Kamala se met à venir dans la pièce où Mme Singh se tient avec tous les enfants. Elle s’assoit à quelque distance d’elle, mais reste attentive à tout ce qui se passe dans la pièce. Voyant Kamala, les enfants lui apportent leurs jouets. S’il arrive qu’un jouet roule vers Kamala, elle le prend et cherche à l’examiner en le retournant dans tous les sens. La couleur rouge l’attire par-dessus tout...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Préface d’Yves COPPENS
  5. Introduction
  6. 1. - Les enfants-loups - La force du mythe
  7. 2. - L’héritage de la sélection naturelle - Qu’ont fait nos gènes ?
  8. 3. - Le long apprentissage de la marche - Que fait la gravité ?
  9. 4. - L’intermède Repetto
  10. 5. - Bipèdes sous les tropiques : et ensuite ?
  11. 6. - Le mythe des enfants-loups s’écroule-t-il ?
  12. 7. - Une famille quadrupède en Turquie
  13. 8. - L’évolution, une brève histoire des idées - De Jean-Baptiste Lamarck à Conrad Waddington
  14. 9. - Correspondance entre deux grandes figures de l’évolution - Une reconnaissance tacite des travaux de Waddington
  15. Pour conclure
  16. Épilogue
  17. Notes et références bibliographiques
  18. Remerciements