Lâunion fait la force. Si lâadage ne date pas dâhier, la mutualisation de moyens mis en place par le Loir-et-Cher, lâEure-et-Loir et le Loiret est suffisamment innovante pour avoir retenu lâattention de la Cour des comptes, fin 2015 : couvrant 23 domaines de lâachat public et deuxiĂšme au niveau national par son importance, cette centrale dâachats interdĂ©partementale montre « les bonnes pratiques qui pourraient ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©es afin de dĂ©gager des marges financiĂšres prĂ©cieuses ». OpĂ©rationnelle depuis janvier 2014, Approlys rallie dĂ©jĂ plus de 600 entitĂ©s publiques et privĂ©es, sans compter toutes les collectivitĂ©s qui se portent volontaires dâun coin Ă lâautre de lâHexagone. Avec un gain minimum avoisinant 20 % au bout de deux ans seulement, les Ă©conomies sont dâautant plus durables quâelles accroissent le dĂ©veloppement local. Un bon sens qui ne demande quâĂ ĂȘtre dupliquĂ© prĂšs de chez vous !
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La baisse de lâinvestissement public local, qui a reculĂ© de 9,2 % en 2014 et dont lâĂ©rosion va aller crescendo, est-elle un chiffon rouge ? Face Ă cette chute libre, les collectivitĂ©s disposent de plusieurs parachutes, confirme lâanalyse de la Cour des comptes. Sans compter que, si la diminution des dotations de lâĂtat est souvent pointĂ©e du doigt, elle est compensĂ©e de facto par un transfert de la fiscalitĂ© ; un effet de vase communicant, qui montre plutĂŽt un rĂ©sultat bĂ©nĂ©ficiaire aujourdâhui, Ă la faveur des rĂ©gions et des dĂ©partements. Le bilan est moins positif en ce qui concerne lâĂ©pargne des collectivitĂ©s territoriales, quelles quâelles soient ; effet ciseau faisant, cette fois-ci, sa dĂ©gradation structurelle est des plus pĂ©nalisantes pour ces mĂȘmes collectivitĂ©s, au dĂ©triment du contribuable⊠Raison supplĂ©mentaire dâenrayer lâhĂ©morragie, en rĂ©duisant les dĂ©penses de fonctionnement. Et plus, la Cour des comptes prĂ©conise dâaccentuer le travail de mutualisation et de regroupement des achats. Une centrale dâachat interdĂ©partementale ? Avec son Lab CoopĂ©ration interdĂ©partementale1, issu de la dĂ©marche Loir-et-Cher 2020, trois dĂ©partements du Centre-Val de Loire ont pris une longueur dâavance, depuis fin 2012 : une telle structure en a rĂ©sultĂ©. Et Maurice Leroy, ancien ministre et prĂ©sident du conseil dĂ©partemental du Loir-et-Cher, de rĂ©pĂ©ter Ă lâenvi : « La mutualisation est sans conteste lâun des grands chantiers du prĂ©sent et de lâavenir. »
Le développement local sur tous les fronts
PremiĂšre motivation : le dĂ©veloppement du territoire. En tirant parti de la proximitĂ© avec lâĂle-de-France, lâobjectif est dâamĂ©liorer la compĂ©titivitĂ© et lâattractivitĂ© de lâEure-et-Loir, du Loir-et-Cher et du Loiret. DeuxiĂšme dĂ©fi : maĂźtriser la dĂ©pense publique et la performance du service public. Ătat, administration de la SĂ©curitĂ© sociale ou collectivitĂ©s locales, la gageure est de prendre part Ă cet effort de redressement, sans lĂ©ser les attentes des citoyens. Ă challenge ambitieux, outil de la mĂȘme envergure. « Par rapport au groupement de commandes classique, lâavantage principal dâune centrale dâachats est de sâouvrir beaucoup plus simplement Ă un grand nombre de contractants », explique Jean-Charles Manrique, directeur dâApprolys, formalisĂ©e en janvier 2014 sous la forme dâun groupement dâintĂ©rĂȘt public (GIP). « Corollaire de cette structure juridique facilitatrice, elle se traduit par un vĂ©ritable levier de coopĂ©ration territoriale. Et, pour ne pas porter prĂ©judice au tissu Ă©conomique local, le pĂ©rimĂštre des achats se restreint aux besoins en fournitures et services pour lesquels nous contractons habituellement avec des opĂ©rateurs Ă©conomiques de dimension rĂ©gionale ou nationale. Un second point de vigilance a Ă©tĂ© clairement Ă©tabli : les optimisations attendues ne doivent altĂ©rer ni la qualitĂ© ni le caractĂšre durable de notre politique dâachat. »
Parmi ses membres voisinent ainsi tous les territoires de la rĂ©gion via ses six conseils dĂ©partementaux, des associations, des Ă©tablissements publics de coopĂ©ration intercommunale (EPCI), des Ă©tablissements dâhĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes (Ehpad), des Ă©tablissements publics locaux dâenseignement (EPLE), mais aussi des personnes privĂ©es. DĂšs les trois premiers marchĂ©s passĂ©s par la centrale dâachats, concernant la fourniture de sels de dĂ©neigement, la fourniture de gaz et de services associĂ©s, ainsi que les Ă©quipements, la maintenance et lâhĂ©bergement de systĂšmes de visioconfĂ©rence, les gains directs sur les achats se sont Ă©levĂ©s Ă 560 000 euros, avec des baisses allant de 15 Ă 20 % par rapport aux prix payĂ©s par les dĂ©partements. Ceux tirĂ©s sur les coĂ»ts de gestion des marchĂ©s ont approchĂ© 60 000 euros. Autre bĂ©nĂ©fice, un plus grand nombre de fournisseurs dĂ©pose des offres et, ce, de meilleure qualitĂ©.
« Nous ne faisons pas de revente, mais proposons une ingĂ©nierie des marchĂ©s publics, avec un fonctionnement simple et efficace », dĂ©crypte Jean-Charles Manrique. « Moyennant une modique cotisation de 50 euros, les adhĂ©rents y trouvent un double avantage. Non seulement ils obtiennent des prix nĂ©gociĂ©s compĂ©titifs, mais ils nâont plus la charge des procĂ©dures relatives aux passations des marchĂ©s et accords-cadres : les Ă©conomies portent sur les frais de publication, sur les dĂ©penses dâassistance Ă maĂźtrise dâouvrage ou encore sur les coĂ»ts de personnel, avec la mobilisation dâune Ă©quipe au lieu de trois. » En 2015, câest plus dâune vingtaine de procĂ©dures de marchĂ©s qui ont Ă©tĂ© publiĂ©es, sur 16 segments de marchĂ©, pour un volume dâachat de 28 millions dâeuros. Se sont ajoutĂ©s notamment les produits dâentretien, le mobilier, le carburant en vrac, les moyens dâimpression, le fioul ou encore les fournitures de bureau et scolaires. Sachant, par exemple, que le conseil dĂ©partemental consomme chaque annĂ©e prĂšs de 15 000 ramettes de papier, on comprend vite comment les petits ruisseaux font une grande riviĂšre. Par ailleurs, grĂące Ă un partenariat nĂ©gociĂ© avec lâUnion des groupements dâachats publics (Ugap), tout adhĂ©rent peut bĂ©nĂ©ficier de ces tarifs « grands comptes » pour la fourniture de copieurs et dâimprimantes, lâĂ©quipement informatique, mais aussi lâachat dâune voiture : une avancĂ©e considĂ©rable pour une petite commune.
Un nouveau paradigme
DĂšs 2013, cette dĂ©marche dans le bon sens, voire Ă contre-courant de certaines gabegies, a Ă©tĂ© saluĂ©e par Acteurs Publics ; dans la catĂ©gorie « Fonction publique territoriale », ce prix a rejoint « les victoires de ceux qui agissent au quotidien pour moderniser le service public et amĂ©liorer sa qualitĂ© ». En mars 2015, câest le magazine DĂ©cision achats qui remettait Ă Approlys un trophĂ©e dâargent, dans la catĂ©gorie « Innovation » ; lâĂ©cho a portĂ© devant un auditoire de plus de 400 professionnels. Autre reconnaissance dâexcellence, le TrophĂ©e 2015 de la performance de lâachat public, dĂ©cernĂ© par le portail Ă©ponyme et le Groupe Moniteur a fait honneur Ă la centrale dâachats au Salon des maires de France, en juin 2016. Cette mise en commun des achats a Ă©tĂ© optimisĂ©e par une mutualisation des moyens matĂ©riels et humains nĂ©cessaires au fonctionnement de la centrale. « Volontairement, la crĂ©ation et le fonctionnement dâApprolys se sont effectuĂ©s sans aucune crĂ©ation de postes », dĂ©taille son directeur. La mutualisation des compĂ©tences Ă©tant notre maĂźtre mot, le GIP fonctionne uniquement avec du personnel mis Ă disposition par les trois conseils dĂ©partementaux. Chefs de projet, juristes ou gestionnaires de marchĂ©, cette source dâĂ©conomie doublĂ©e dâun gage dâefficacitĂ© sâest montĂ©e Ă lâĂ©quivalent de 6,85 temps-pleins en 2015. »
Fort de ces premiers succĂšs, la liste des courses sâest garnie en 2016 ou va se garnir : vĂȘtements de travail, plateforme de courtage en ligne, matĂ©riel de restauration collective, Ă©quipements informatiques, propane⊠« Alors que la commande publique française pĂšse 100 milliards dâeuros, soit environ 10 % du PIB, lâidĂ©e que lâachat public est un levier politique, tant pour la croissance Ă©conomique que pour la promotion des clauses sociales et environnementales, fait des Ă©mules », conclut son prĂ©sident Olivier Geffroy, conseiller dĂ©partemental et rapporteur du budget au conseil dĂ©partemental du Loiret, par ailleurs adjoint au maire dâOrlĂ©ans. Inventer aujourdâhui pour rĂ©ussir demain ? Parce que lâoutil incarnĂ© par Approlys peut faciliter des initiatives en matiĂšre dâĂ©conomie circulaire, plusieurs dĂ©partements redoublent dâintĂ©rĂȘt Ă son Ă©gard. La centrale dâachat territoriale propose de leur expliquer le mode dâemploi. Avec une rĂšgle de jeu : la double mutualisation des achats et des ressources humaines sâavĂšre ĂȘtre un succĂšs, Ă condition de se focaliser sur lâefficience⊠et non sur des enjeux de pouvoir. Ce conseil dâami, autrement dit, va prendre tout son sens dans le cadre dâun nouveau projet, qui fĂ©dĂšre dĂ©sormais les 6 dĂ©partements et la rĂ©gion du Centre-Val de Loire. Ă la faveur dâun rapprochement entre Approlys et CentrâAchats, câest Ă lâĂ©chelle de cette centrale dâachats unique sur lâensemble du territoire rĂ©gional que les collectivitĂ©s et leurs satellites vont mutualiser leurs achats, en 2017. Un guichet unique, en somme, pour multiplier la lisibilitĂ© et lâattractivitĂ© de ce vĂ©ritable outil de coopĂ©ration territorial. Avec pour seul credo dâĂ©conomiser lâargent public !
CrĂ©er des linĂ©aires discounts pour les denrĂ©es proches de la date de pĂ©remption, mettre les associations caritatives dans la boucle logistique de la grande distribution, ouvrir la filiĂšre de mĂ©thanisation aux produits gĂątĂ©s⊠Anticipant les prĂ©conisations de lâancien ministre Guillaume Garot, rapportĂ©es au printemps 2015, et la loi de fĂ©vrier 2016 qui interdit aux hyper- et aux supermarchĂ©s de jeter les invendus, Phenix sâest mobilisĂ©e contre le gaspillage sur tous les fronts, depuis deux ans dĂ©jĂ . Grande distribution, Ă©vĂ©nementiel, industrie, hĂŽtellerie et restauration collective : Ă la faveur dâune plateforme numĂ©rique qui optimise sa prĂ©sence physique, la start-up sociale se fait le relais logistique entre ces quatre marchĂ©s de (potentiels) donateurs et des filiĂšres de valorisation, dont les associations caritatives. Ă la clef de cet accompagnement novateur, zĂ©ro dĂ©chet Ă lâhorizon et dans lâenvironnement. BaptisĂ©e comme lâoiseau symbolisant les cycles de la renaissance, lâentreprise porte dâautant bien son nom quâelle a pris son envol⊠durablement !
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Notre monde contemporain nâest pas Ă un paradoxe prĂšs. Alors quâune partie de la planĂšte a faim, faisant face Ă une pauvretĂ© agricole ou Ă une disette Ă©conomique, plus de 30 % de la production alimentaire est jetĂ©e. Cela reprĂ©sente de quoi nourrir 66 millions de Français, pendant trente ans ! Sur nos terres, justement, 3,5 millions de personnes sont dĂ©pendantes de lâaide alimentaire. Foin de pĂ©nurie puisque 2,3 millions de tonnes sont gaspillĂ©es en France, chaque annĂ©e ! MĂȘme sentiment de gĂąchis devant les conteneurs oĂč, Ă lâombre des grands magasins, lâon jette pĂȘle-mĂȘle jouets, produits dâhygiĂšne, vĂȘtements ou encore objets mĂ©nagers, dĂ©crĂ©tĂ©s hors circuit alors quâils peuvent garder une place dans la course⊠« Il est temps dâagir et de remettre un peu de bon sens au cĆur du systĂšme », se sont rĂ©voltĂ©s les deux fondateurs de Phenix. LancĂ©e en 2014 Ă Paris, cette start-up sâest fixĂ© comme mission de « rĂ©veiller le potentiel des dĂ©chets », en favorisant une deuxiĂšme vie pour les invendus et autres rebuts, alimentaires ou non. DestinĂ©s notamment aux acteurs associatifs, ces produits ont ainsi mis au menu de populations nĂ©cessiteuses quelque 2,5 millions de repas en 2015. Au lieu de partir en destruction, dâautres produits ont Ă©tĂ© valorisĂ©s dans un panel dâautres filiĂšres, aussi bien dĂ©volus Ă la nourriture animale ou transformĂ©s en soupes ou confitures que compostĂ©s, voire mĂ©thanisĂ©s, quand ils ne sont revendus Ă des dĂ©stockeurs. Ajoutez un avantage fiscal Ă hauteur de 60 % de la valeur dâachat hors taxes. Soustrayez un coĂ»t moyen dâĂ©limination des dĂ©chets Ă©valuĂ© entre 120 et 150 euros la tonne. Plus de 3 500 tonnes ont ainsi Ă©tĂ© monĂ©tisĂ©es, au bĂ©nĂ©fice de tous. « Nous souhaitons faire de la poubelle lâexception et contribuer Ă la transition progressive vers un modĂšle dâĂ©conomie circulaire, oĂč les excĂ©dents des uns deviennent les matiĂšres premiĂšres des autres », argumente Jean Moreau, aux cĂŽtĂ©s de Baptiste Corval. « Notre Ă©quipe agit comme des alchimistes, transformant les surplus et dĂ©chets en or. »
Le déchet, nouvelle donnée dans la chaßne de valeur
ImplantĂ©e en Bretagne, dans le Sud-Ouest, dans le Nord-Pas-de-Calais, en RhĂŽne-Alpes, dans le Grand Est, en Normandie ou encore en PACA, avec deux autres rĂ©gions Ă lâhorizon 2017, lâentreprise sociale appuie son rĂŽle dâintermĂ©diation sur deux piliers complĂ©mentaires. Alors quâun travail de terrain accompagne ses partenaires vers une gestion dĂ©lestĂ©e de dĂ©chets in fine, une plateforme innovante a Ă©tĂ© mise sur pied grĂące aux nouvelles technologies. Ă la maniĂšre dâune « place de marchĂ© Web en B to B », cet outil numĂ©rique de transaction connecte en temps rĂ©el lâoffre et la demande de surplus, quâil sâagisse dâaliments proches de leur pĂ©remption ou de produits invendus car passĂ©s de mode, Ă©cornĂ©s, mal emballĂ©s, etc. Via lâanalyse des flux et des donnĂ©es, câest aussi un outil de pilotage, consolidant la traçabilitĂ©, optimisant la gestion des stocks, alimentant le reporting sur la responsabilitĂ© sociale et environnementale (RSE) de lâentreprise. « Commander au plus juste ne suffit pas Ă Ă©viter le gaspillage alimentaire : il reste des alĂ©as entre nos estimations du marchĂ© et la rĂ©alitĂ© des ventes », tĂ©moigne Marc Porcher, associĂ© du Super U de Mordelles en Ille-et-Vilaine et client de la filiale rĂ©gionale Breizh Phenix. « Chaque matin, donc, nous Ă©tiquetons tous les produits qui arrivent en limite de consommation. Comme tout ne peut ĂȘtre vendu, le circuit proposĂ© nous a permis de professionnaliser notre activitĂ© caritative : tout en divisant notre perte par deux, les dons aux associations ont Ă©tĂ© multipliĂ©s par 10. » Pour un autre magasin, le « coaching antigaspi » sâest soldĂ© par un don mensuel de produits valorisĂ©s 29 300 euros, contre 4 500 auparavant, et une diminution par trois du nombre de bacs Ă ordures.
Sans une sensibilisation des employĂ©s, la conduite du changement serait moins effective : lâadhĂ©sion des Ă©quipes dans les magasins partenaires compte parmi les forces du projet, pendant quâune signalĂ©tique depuis des entrepĂŽts jusquâau rayon soutient cet objectif « zĂ©ro dĂ©chet ». GrĂące Ă son expertise de terrain et Ă son approche solution, lâentreprise est aussi bonne conseillĂšre pour identifier de nouvelles filiĂšres de revalorisation des dĂ©chets, inhĂ©rents Ă chaque activitĂ©. Comment donner une seconde vie Ă des palettes ? Que faire du polystyrĂšne et autres types de dĂ©chets ? Les cas de figure sont aussi variĂ©s que ses collaborations, qui ont ralliĂ© des grands groupes. Car, de la SNCF Ă LâOrĂ©al, en passant par Lesieur, Henkel ou encore Vente-privĂ©e.com, la performance des indicateurs de dĂ©veloppement durable est gagnante auprĂšs des clients. « Du stockage Ă la destruction, en passant par la manutention, une rĂ©duction structurĂ©e et durable des dĂ©chets se traduit par une Ă©conomie, y compris Ă©cologique », dĂ©crypte Jean Moreau. « Grande distribution comme industrie, traiteurs aussi bien quâagences Ă©vĂ©nementielles, chacun peut intĂ©grer ce gain dans sa chaĂźne de valeur : quâun produit en fin de vie ait de la valeur renouvelle complĂštement la notion de dĂ©chet dans le process des organisations. »
Une solution innovante,
qui innove au quotidien
Pour que les plus petites dâentre elles puissent sâinscrire dans cet Ă©lan, Phenix a dĂ©cidĂ© dâinternaliser la collecte quand nĂ©cessaire. « AuprĂšs des grands magasins, les volumes sont suffisants pour mobiliser directement de grosses associations, qui ont la capacitĂ© logistique de rĂ©cupĂ©rer les invendus », explique Franck Marchand, chargĂ© de projets dans les Pays de la Loire. « DĂšs quâon sâĂ©loigne des villes ou quâau contraire on se rapproche de lâhypercentre, la situation est tout autre : dans les magasins de proximitĂ©, le potentiel de collecte se limite Ă lâaulne de la surface marchande. » DâoĂč lâidĂ©e dâune mutualisation et dâun circuit ad hoc au cĆur de Nantes, aprĂšs une expĂ©rimentation concluante Ă Paris. « Pour la touche Ă©colo, cette boucle dâune dizaine de kilomĂštres se fait Ă vĂ©lo », campe celui qui a essayĂ© de lancer son activitĂ© dans le compostage, avant de rejoindre Breizh Phenix il y a cinq mois. Autre avantage de ce mode de transport pris en charge par Phenix, il reste aussi doux que fluide quels que soient le trafic ou les travaux : Ă peine les « grappes » sont-elles collectĂ©es auprĂšs de trois magasins quâelles sont entre les mains dâune association, en une heure et quart top chrono. Le vendredi, comme le lundi, ce sont les Petites SĆurs des pauvres qui bĂ©nĂ©ficient de saucisses cocktail, pains au fromage, poulet au curry, pizzas, crĂšmes dessert et autres choses auxquelles elles nâont pas lâhabitude de goĂ»ter ; elles, autant que les rĂ©sidentes aux revenus modestes de leur Ă©tablissement dâhĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes (Ehpad), in situ. « Inutile de prĂ©ciser combien ça nous aide », sourit Mateus M...