Mère et Fils
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Mère et Fils

  1. 336 pages
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Mère et Fils

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À propos de ce livre

« Une mère n'aime jamais trop son fils. Mais pour qu'il soit bien dans sa peau et capable d'aimer, faut-il qu'elle soit chaleureuse et présente ou bien plus discrète et qu'elle réprime un peu sa force d'aimer? Aujourd'hui encore, beaucoup de mères se sentent coupables de montrer à leurs garçons la tendresse qu'elles éprouvent. Elles craignent de favoriser un œdipe trop puissant. Or, loin d'être un obstacle ou un fardeau, l'amour d'une mère pour son fils est non seulement une nécessité, un besoin fondamental, mais une condition de son bon équilibre et de sa réussite d'homme. Parce que les mères aimantes et fortes permettent à leurs garçons de devenir à la fois forts et sensibles. » (A. B.)Médecin, psychologue, psychanalyste, Alain Braconnier enseigne à l'université Paris-V et dirige le Centre psychothérapeutique Philippe-Paumelle dans le XIIIe arrondissement de Paris. Il a notamment publié Le Sexe des émotions, Le Guide de l'adolescent et Petit ou Grand Anxieux?

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2005
ISBN
9782738188458
I
On n’aime jamais
trop son fils
Chapitre I
Les mères ont le droit
d’aimer leur fils…
« Vous êtes trop fusionnelle… » Pendant plusieurs décennies, quoi qu’elles fassent, les mères étaient d’avance coupables. Les difficultés et les défauts de nos chères têtes blondes avaient naturellement une origine et une seule : les liens trop étroits qui unissaient les mères à leurs enfants et, en particulier, à leurs fils. Il y a les problèmes de sommeil ou d’appétit dans l’enfance ; plus tard, la peur d’aller à l’école, les comportements turbulents ou, au contraire, une excessive timidité ; enfin, à l’adolescence, l’incapacité à se prendre en charge ou les provocations habituelles à cet âge. Ce point de vue rapide a amené et continue d’amener beaucoup de mères à s’interroger sur le type d’amour qu’elles ont le droit de ressentir ou d’exprimer. La théorie psychanalytique, exportée hors la cure, « hors les murs » pour reprendre la formule de Jean Laplanche5, a envahi le champ culturel et éducatif. À ce niveau, elle mérite plus qu’un examen critique.
« Attention à l’œdipe… »
Plus souvent formulée pour les mères vis-à-vis de leur fils que pour les pères vis-à-vis de leur fille, il y a d’abord cette menace. Combien de mères ne l’ont-elles pas entendue ! « Madame, si vous aimez votre fils comme cela, son œdipe sera trop lourd à porter ! »
Un vrai malentendu
Les femmes doivent-elles vraiment se sentir coupables de l’amour qu’elles ressentent à l’égard de leur fils et du désir, souvent intime, de les protéger contre les risques de la vie ?
» Quand je serai grand, je me marierai avec maman
Cette phrase, souvent entendue dans la bouche de nos chers bambins, révèle, du moins au moment où elle est exprimée, l’amour inconditionnel qui unit un fils à sa mère. Elle confirme ce que chacun sait désormais : si un petit garçon fantasme ainsi, c’est qu’entre lui et sa mère une relation d’une nature exceptionnelle, faite de charme, d’attrait, de séduction et d’amour, se développe chez l’enfant entre 3 et 7 ans. Ce désir de se marier avec maman ne paraît pas très inquiétant tant il est banal. Pourquoi, alors, évoquer un excès de tendresse maternelle au lieu de considérer que l’enfant témoigne par là de ce que sa mère a rempli sa fonction et son devoir : apprendre à son fils à aimer ? La gêne vient évidemment de la conception de la relation qui semble devoir unir deux personnes de sexe opposé. Entre une mère et son fils, il y a certes une relation de séduction, mais de séduction nécessaire. Il y a dans toute relation entre une mère et son enfant deux étapes fondamentales pour aider ce dernier à se développer : une séduction première, appelée « séduction originaire6 », et une séduction seconde, aujourd’hui beaucoup mieux connue de chacun : l’œdipe.
» Ne pas avoir peur d’être belle pour son fils
Personne ne peut nier l’importance fondamentale que représente la rencontre entre un bébé et sa mère. Cette rencontre, toujours dissymétrique, l’est doublement quand l’enfant est un garçon, car à la dissymétrie adulte/enfant s’ajoute la dissymétrie masculin/féminin. À sa naissance, un bébé est ouvert sur le monde, mais incapable de s’aider lui-même parce que le développement de son organisme n’est pas achevé et qu’il ignore tout des dangers. L’adulte de référence, essentiellement la mère en l’occurrence, mais aussi, et à un moindre degré, le père, se sent spontanément poussé à établir une relation ouverte, vitale, qu’on peut qualifier de naturelle et de réciproque. Ce sont les soins attentifs et quasi constants prodigués par la mère qui sont l’occasion d’une séduction involontaire, désignée comme « séduction précoce » par Jean Laplanche qui écrit : « La séduction précoce, liée aux soins maternels, peut être dégagée des impasses où la conduisait la description freudienne centrée sur l’éveil des sensations génitales. » Ainsi, quand on parle de séduction entre la mère et son enfant, il ne faut pas tout confondre. Il s’agit ici d’une attitude maternelle essentielle pour que le très jeune enfant se sente aimé, et pour qu’il cherche à répondre aux « messages » que sa mère lui envoie. C’est de cette manière que se construit le psychisme, et c’est pour cela que les mères ne doivent pas avoir peur d’être belles pour leur fils, de le séduire au sens où nous l’entendons ici. Il y va d’une nécessité psychique, pour que le bébé aime sa mère et, ainsi, pour qu’il s’ouvre au monde.
Le devenir de cette relation prendra des formes diverses au gré de l’évolution de l’enfant. Cela passera par « Maman est la plus belle », source inépuisable de comparaisons, de compétitions et d’idéaux. Plus tard, l’enfant respectera l’autorité de sa mère grâce, en partie, à cette séduction originaire, pour ne pas la décevoir. Plus tard encore, il se sentira en dette à son égard, sans doute inconsciemment, pour lui avoir permis de se sentir aimé et admiré dès le début.
» L’œdipe, c’est l’œdipe, ce n’est pas l’inceste
Que n’a-t-on pas écrit, affirmé, répété et surtout déformé à propos de ce fameux œdipe ! La seconde moitié du XXe siècle a nourri la confusion en matière de conseils éducatifs par la déformation d’un certain nombre de concepts psychanalytiques. Aujourd’hui, tout un chacun croit savoir ce qu’il en est du complexe d’Œdipe. Rappelons tout de même l’intuition de Freud : « J’ai trouvé en moi, comme partout d’ailleurs, des sentiments d’amour envers ma mère, et de jalousie envers mon père, sentiments qui sont, je pense, communs à tous les jeunes enfants… » Évoquant alors Œdipe-Roi, la tragédie de Sophocle, Freud ajoute : « Chaque auditeur fut un jour en germe, en imagination, un Œdipe et, devant la réalisation de son rêve transposé dans la réalité, il frémit suivant toute la mesure du refoulement qui sépare son état infantile de son état actuel. » « Dans l’infantile… en germe… en imagination… et refoulé7 ! » On mesure bien le degré de confusion entre la lecture freudienne de la vie psychique et la traduction qui en a été faite par la suite.
Le malentendu se situe au moins à deux niveaux. Une mère a le droit de prendre son fils dans ses bras, de le chatouiller, de l’embrasser avec amour et tendresse. En cela, elle ne commet aucun geste incestueux, c’est même le contraire. L’autre confusion peut se produire quand l’enfant prononce la phrase : « Quand je serai grand, je me marierai avec Maman. » Là, il y a l’occultation de la différence entre l’enfant et l’adulte. Évidemment, si une maman disait à son fils avec autant de certitude que le petit garçon y met : « Quand tu seras grand, je me marierai avec toi », on pourrait se demander si une telle phrase n’implique pas un comportement incestueux de la part de la mère. L’enfant, lui, introduit une distinction que l’on peut évidemment attribuer à son principe de réalité déjà bien affirmé, puisqu’il dit « quand je serai grand », c’est-à-dire plus tard, mais que l’on peut aussi expliquer plus subtilement : la rivalité avec le père est tenue sous silence.
Ce qu’on appelle le refoulement apparaît ici dans toute sa clarté. Maintenant ou plus tard, chez la mère comme chez l’enfant, ce n’est que dans les rêves que surgiront parfois des désirs incestueux. Certes, les deux champs, celui de l’œdipe et celui de l’inceste, ne sont pas sans rapport, et le non-dit ou l’implicite n’est pas un critère d’inexistence. À l’adolescence en particulier, ces désirs peuvent resurgir d’un côté comme de l’autre. C’est vrai que cette mère qui m’avait un jour confié qu’elle connaissait tout des relations amoureuses, sentimentales et sexuelles de son fils avait clairement suscité en moi une gêne. Mais est-ce une raison pour nier le fait que l’amour maternel assure la survie de l’enfant aussi bien physique que psychique, qu’il est le « socle d’un narcissisme de bon aloi », d’une curiosité et d’un commerce favorable avec le monde et les autres8 ?
En vérité, l’œdipe témoigne de l’attachement entre une mère et son fils et constitue un point crucial dans la structuration du psychisme humain. La compréhension inexacte de ce concept psychanalytique a brouillé les cartes. Les facilités de langage, que se sont autorisés les psychanalystes eux-mêmes, ont favorisé cette confusion dans la mesure où certains ont parlé de désirs incestueux, voire d’inceste, sans préciser qu’il s’agissait de rendre compte rétrospectivement de fantasmes refoulés et inconscients ou de métaphores dans lesquelles la sexualité n’était pas à entendre au sens commun du terme.
En outre, tous les chercheurs et les cliniciens s’accordent aujourd’hui à reconnaître que Freud a sûrement trop systématisé le traumatisme d’une séduction, faisant de l’enfant un prématuré psychique, passif, soumis et même victime de l’amour de l’adulte. Or, a contrario, tous les travaux récents montrent combien un bébé, dès ses premiers jours, interagit avec le monde qui l’environne et en particulier avec sa mère, ce qui conduit à privilégier la piste de l’intersubjectivité plutôt que la sujétion.
Florilège d’idées fausses : les préjugés concernant les mères et leurs fils
On comprend comment le glissement s’est opéré vers l’idée que l’amour des mères pouvait être dangereux pour l’équilibre psychologique de leur fils. Quoi qu’il en soit, le rôle excessif attribué aux mères sur le bien-être ou les difficultés des enfants et la passivité, implicitement déduite, de ces derniers est à l’origine d’une série de clichés sur les risques que l’amour maternel peut présenter pour les fils. Au fil des années s’est constituée une véritable liste des faiblesses futures qu’une telle attitude pouvait engendrer.
» Il ne sera jamais un homme
Les femmes d’aujourd’hui revendiquent à juste titre l’égalité des sexes. Parmi elles, les mères des garçons souhaitent assurément que leurs fils ne deviennent pas les machos qu’elles dénoncent et qu’elles ont parfois connus. Elles n’en souhaitent pas moins qu’ils deviennent des hommes épanouis et bien dans leur peau. Leur suggérer que leur fils, si elles l’aiment trop, ne deviendra pas un homme, et par leur faute, les trouble très naturellement et ne fait que les culpabiliser. Or ma pratique professionnelle m’a amené à constater que les difficultés des garçons à devenir des hommes tenaient beaucoup plus souvent à l’absence réelle ou affective des pères qu’à un amour excessif des mères.
» À l’école, il ne saura pas se défendre
C’est une variante de l’idée précédente, qui renvoie elle aussi à l’image de la « poule mouillée ». Le fait de savoir se défendre en classe et en cours de récréation reste une « valeur » sûre de la masculinité d’un garçon. Une attitude de faiblesse à cet égard amène à une réaction toute faite : c’est la faute de sa mère ! À le couver trop, elle ne l’a pas habitué aux rudesses de la vie et, en particulier, aux agressions des autres enfants. Il ne faut pas réfléchir longtemps pour se rendre compte du caractère simpliste de cette explication. Les raisons pour lesquelles un enfant peut redouter les comportements parfois vigoureux des garçons entre eux et ne pas aimer les jeux chargés d’agressivité ou refuser la compétition pour posséder le ballon, la sacoche ou le crayon du voisin sont multiples. La timidité de l’un, la peur des conflits du deuxième ou les intérêts divergents du troisième ne se réduisent pas à une supposée trop grande proximité maternelle à l’égard de ces garçons.
» Il va devenir homosexuel
Aujourd’hui, l’homosexualité d’un homme ou d’une femme ne suscite plus le rejet, la honte ou la moquerie comme par le passé. Il n’empêche, l’homosexualité d’un enfant demeure une crainte pour les parents, quelle que soit leur ouverture d’esprit. J’ai toujours perçu chez les garçons qui s’étaient sentis dès l’enfance, et plus encore à l’adolescence, attirés par un choix de vie homosexuelle, une gêne vis-à-vis de leur mère quant à ce choix. Ces dernières ont pourtant toujours mieux accepté, avec le temps, l’homosexualité de leur fils que les pères, faisant passer en premier le bonheur de leur enfant.
En revanche, même si les mentalités évoluent, l’idée qu’une mère qui aime trop son fils, le couve trop ou le protège trop le rendra homosexuel est une idée qui a vraiment fait son chemin dans l’esprit du plus grand nombre. Nous avons affaire ici à l’un des plus classiques et des plus inexacts stéréotypes, entretenus à dessein par quelques exemples illustres. La relation de l’auteur de À la recherche du temps perdu à sa mère, Jeanne Proust9, décrite comme le seul but, la seule douceur, le seul amour, la seule consolation de sa vie est bien connue, tout comme celle de tel couturier ou tel grand décorateur contemporain. L’homosexualité d’un garçon s’expliquerait-elle par un lien trop fort avec la mère ? On peut en douter pour le moins. Des cas particuliers, aussi illustres soient-ils, n’ont jamais eu de valeur générale : corrélation ne veut pas dire causalité. Il est fort probable qu’un garçon habité par une identité féminine précoce entraîne chez sa mère une attitude différente de celle qu’elle aurait face à un garçon plus masculin. Pourquoi inverser systématiquement la causalité ?
» Il va tomber sur une fille qui le mènera par le bout du nez
Il y a des hommes qui se laissent dominer par les jeunes filles ou les jeunes femmes qu’ils rencontrent, comme il y a des hommes très dépendants des femmes avec lesquelles ils vivent. Est-ce, là aussi, la faute des mères qui les ont élevés ? Les femmes dominatrices existent, tout comme leurs pendants masculins, mais en tant que mères, elles sont souvent toutes différentes avec leurs fils. L’amour qu’elles leur portent semble équilibrer leur tendance autoritaire à l’égard des autres hommes…
» Il va choisir le portrait de sa mère
Parmi ce florilège d’idées toutes faites, l’attachement jugé excessif d’une mère à son fils fait craindre parfois une impression trop forte, au sens photographique, dans l’esprit et le cœur de ce dernier, pouvant l’amener à ne reproduire que le même type de relation avec toutes les femmes qu’il pourrait rencontrer dans sa vie. Si, incontestablement, on peut parfois être amené, avec un certain sourire, à reconnaître dans l’épouse ou la compagne d’un ami certaines correspondances physiques et surtout certains traits de caractère de la mère, ce fait est à mon avis suffisamment répandu pour ne pas incriminer les seules mères. Vient-il confirmer la présence profonde et persistante tout au long de la vie de ce fameux œdipe infantile entre le garçon et sa mère ? Je me souviens des propos d’un psychanalyste, réputé dans les années 1980, qui avait, un jour, affirmé en public que le divorce lui paraissait la meilleure chose qui puisse arriver, car on recherchait toujours, dans une première union, l’image de sa mère (pour les garçons) et de son père pour les filles : ce n’était qu’après cette première expérience qu’on pouvait donc commencer à chercher librement un conjoint ! Aujourd’hui, se contenter d’invoquer ce fameux œdipe culpabilisant souvent les mères est insuffisant. Statistiquement, et même si tous les cas de figure se présentent, on tombe plus souvent amoureux d’une personne qui nous ressemble, fille ou garçon, en raison d’une sorte d’« attraction génétique naturelle10 ». Les mères n’auraient donc pas toutes les responsabilités dans la manière dont elles ont élevé leur garçon tout au long de l’enfance. De toute façon, si une identification inconsciente se produit dans le psychisme du fils entre sa mère et la femme dont, ultérieurement, il va tomber amoureux, autant que sa mère soit une femme qui l’aime : tout le monde y gagnera !
» Il restera toujours un enfant
C’est le point de vue apparemment le plus logique : si une mère a trop d’influence ou de présence dans la vie et dans l’esprit de son fils, ce dernier risque de toujours rester quelque part un enfant. Mais comment sort-on de l’enfance ? Pour devenir un adulte capable d’affronter les décisions et les choix cruciaux de l’existence, ne faut-il pas faire ses « adieux à l’enfance », renoncer au paradis illusoire des premières années tant habitées par l’amour et la protection apaisante des parents et, en particulier, de la mère ? On comprend que l’attitude trop protectrice de certaines mères peut faire craindre la nostalgie de ce paradis perdu, mais n’en déduisons pas trop rapidement que cela interdit aux mères d’aimer leur fils comme elles l’entendent, c’est-à-dire le plus spontanément et le plus librement possible.
Les mères ont bien le droit d’aimer leurs enfants et en particulier leurs fils. Le leur interdirait-on qu’elles n’y arriveraient pas. Autant qu’elles le fassent sans culpabilité inutile et le plus souvent infondée.
Une histoire d’amour
Lors d’un sondage réalisé par mes soins auprès de mères ayant à la fois au moins un fils et une fille, la majorité des femmes interrogées m’ont répondu : « Avec ma (mes) fille(s), c’est depuis toujours un mélange de complicité et de rivalité ; avec mon (mes) fils, c’est autre chose, c’est plus fort. »
Questions : pourquoi les mères supportent chez leur fils ce qu’elles ne supporteraient jamais d’un homme ? Pourquoi les mamans disent-elles avec crainte mais aussi plaisir et fierté : « Il est tout le temps dans mes jupes » ? Pourquoi les garçons qui s...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Du même auteur chez Odile Jacob
  4. Copyright
  5. Dédicace
  6. Introduction
  7. I - On n’aime jamais trop son fils
  8. II - Élever un garçon
  9. III - Le garçon avec sa mère, ses sœurs, ses frères et son père
  10. IV - J’ai du mal avec mon fils : comment faire ?
  11. Conclusion
  12. Notes et références bibliographiques
  13. Test
  14. Remerciements