Grave ou pas grave ?
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Grave ou pas grave ?

Déprime, stress, anxiété… : quand consulter

  1. 272 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Grave ou pas grave ?

Déprime, stress, anxiété… : quand consulter

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Citations

À propos de ce livre

Une adolescente qui dort mal et s'isole: surcroît de travail à l'école ou dépression débutante? Un conjoint qui jette l'argent par les fenêtres: générosité soudaine ou accès maniaque? Une belle-mère qui titube après un dîner: abus ponctuel ou alcoolisme déjà installé? Un ami qui fait un malaise passager au volant: fatigue occasionnelle ou crise d'angoisse appelée à se répéter? Un parent âgé dont la mémoire devient déficiente: effet de l'âge ou début de démence? Parce qu'on aime ses proches, on peut tous s'inquiéter, un jour ou l'autre, pour eux devant un comportement qui ne leur ressemble pas, qui paraît excessif ou qui n'est pas adapté. On peut aussi passer à côté de symptômes pourtant préoccupants, les banaliser et s'alarmer quand il est malheureusement trop tard. Entre le psycho-déni («Ce n'est rien, ça va passer!») et la psychocondrie («C'est sûr, c'est une dépression!»), comment faire la part entre ce qui est vraiment grave et ce qui ne l'est pas? Et quels sont les signes qui doivent impérativement amener à consulter? Déprime, troubles du comportement alimentaire, fatigue, insomnie, excès en tout genre…: des conseils limpides pour distinguer les petits tracas et les vrais problèmes. Illustrés par de nombreux exemples tirés de la vie quotidienne ou de la pratique clinique de l'auteur, des repères clairs pour savoir quand un proche va vraiment mal. Chantal Joffrin Le Clerc est médecin psychiatre. Elle est notamment l'auteur, avec Franck Lamagnère, de Je n'ai plus peur du jugement des autres, qui a été un grand succès.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2017
ISBN
9782738138316

1

Dans mon miroir…



Une si vilaine image…


« Cela m’est égal d’être laide ou belle.
Il faut seulement que je plaise aux gens qui m’intéressent. »
Boris VIAN.

« Je suis moche ! »

« J’ai des cuisses de nageuse…»

La mère d’Isabelle a considéré comme un malheur d’avoir mis au monde une fille pour son coup d’essai. Elle a profondément aimé ce premier bébé, mais pour elle une fille est forcément une pleurnicheuse, faiblarde, préférant les jeux calmes à la bagarre, et qu’il faut donc endurcir pour lui éviter une vie malheureuse de soumission à l’homme. Très vite, son honneur de génitrice a été lavé par deux garçons, qui l’ont valeureusement secondée dans sa tâche éducative. Tous les trois ont fait alliance pour aguerrir Isabelle par la moquerie et la dérision, sans imaginer qu’une enfant pouvait en être blessée et y voir un manque d’amour.
Isabelle a été une enfant calme et conciliante, ce que son activiste de mère traduisait par « fillasse », « mollasse » et « sans personnalité ». Elle était bâtie comme son père, d’une taille moyenne, plutôt en rondeurs bien que sans réel surpoids, avec des hanches assez larges : féminine en quelque sorte, mais l’horreur pour sa grande et svelte mère, qui stigmatisait sans pitié toute ébauche d’embonpoint !
Très jeune, Isabelle adorait la natation et excellait dans cette discipline. Mais, quand elle a eu 14 ans, ses frères se sont moqués de ses « grosses cuisses de nageuse ». Isabelle pensait gagner l’estime familiale par ses prouesses sportives, mais la perdait par sa silhouette…
À partir de l’adolescence, elle s’est crue difforme et n’a plus eu de répit.
Elle a renoncé à la natation, et à tout autre sport, pour ne pas se muscler davantage. Elle a cessé de porter des pantalons pour ne pas souligner ses formes, le maillot de bain est devenu sa hantise. Quand elle est sur une plage, elle se cache dans une longue tunique que maintenant encore, à 40 ans, elle n’ose enlever que le temps de se baigner.
Elle est aujourd’hui mariée et heureuse dans son couple, mère de famille et femme au foyer par choix. Mais sa vie est gâchée par l’obsession qu’elle a de sa silhouette. Traumatisée depuis l’adolescence par les sarcasmes familiaux, elle pense qu’elle a de grosses cuisses et organise son existence autour de ce prétendu handicap.
Il y a environ un an, elle a fait appel à la chirurgie esthétique, a été récusée par deux chirurgiens mais en a trouvé un troisième qui a accepté de lui faire subir une liposuccion. Elle en attendait un miracle, une nouvelle vie, une nouvelle Isabelle sur le modèle de sa mère… Elle a attendu la résorption de l’œdème, puis elle a mesuré ses cuisses plusieurs fois par jour pour chiffrer les progrès. Mais, malgré les quelques centimètres perdus, sa silhouette restait la même, et elle ne l’aimait pas davantage. Puis elle a cru constater une asymétrie dans ses mesures : un centimètre de plus à droite ! Croyant trouver là l’explication à sa déception, elle est retournée voir son chirurgien qui a accepté, avec réticence, de faire une retouche. Et maintenant les mesures donnent une asymétrie inverse : un centimètre de plus à gauche.
Cette fois, le praticien a refusé catégoriquement d’y toucher et lui a conseillé d’avoir plutôt recours à la psychiatrie car Isabelle sombrait dans un épisode dépressif sévère.
Le problème réel d’Isabelle n’était pas physique, mais dans sa relation à sa mère. Cet aspect psychologique était occulté au profit de la taille de ses cuisses. Sa mère verbalisant son rejet des « fillasses », Isabelle a pris en horreur l’aspect féminin de son corps. La fixation aurait pu porter sur ses seins, ou sur ses fesses, et ce sont sans doute les moqueries de ses frères qui ont désigné ses cuisses comme point de fixation. Aucune chirurgie esthétique ne pouvait l’aider, car sa vraie demande était par rapport à sa mère, qui l’aimait très sincèrement, mais n’avait aucune conscience de l’impact de ses propos sur une enfant.
Chacun de nous peut trouver à déplorer un détail de son physique sans pour autant se gâcher la vie et se polariser sur cette imperfection : une petite asymétrie du visage, des cheveux trop fins ou trop drus, des épaules trop étroites… Le plus souvent, il n’y a là rien de bien traumatisant. Dans d’autres cas, c’est plus sérieux…

« J’ai les oreilles en feuilles de chou »

Depuis l’adolescence, Laurence s’imagine avoir les oreilles décollées. Elle en a parlé à sa mère, à ses amies, qui toutes lui ont confirmé que ses oreilles étaient tout à fait normalement implantées. Mais rien n’a pu la convaincre. Tous les soirs, elle met des sparadraps destinés à lui recoller les oreilles pendant la nuit, elle se coiffe de manière à masquer le handicap supposé, garde toujours un bonnet à proximité au cas où un souffle de vent pourrait démasquer cette tare. Elle peut parer à la baignade en gardant la tête hors de l’eau et avec un bonnet de bain, mais la sortie est un supplice si ses cheveux sont quand même mouillés. Et, quand un garçon lui plaît, elle se met de préférence de profil, supposant éviter ainsi l’effet Dumbo. Et aucun chirurgien n’acceptera jamais de l’opérer, puisqu’il n’y a rien à corriger…
Dans le cas de Laurence, il s’agit de dysmorphophobie, c’est-à-dire une perception erronée de sa propre image corporelle : elle peut concerner la totalité du corps ou une partie seulement : le nez, la pilosité, la silhouette… La conviction est absolue, il n’y a pas de réassurance possible, et peu à peu la vie s’organise autour de cette difformité supposée, dans une lutte permanente pour tenter de la masquer au regard des autres. Le recours à la chirurgie esthétique est aussi fréquent que décevant, car l’image perçue par le patient, gravée dans son imaginaire, n’est pas celle que lui renvoie le miroir.
De l’imperfection assumée…
  • Avoir conscience d’un défaut physique et tenter d’y remédier.
  • Aimer être rassuré sur sa capacité à plaire, ou même alléguer une imperfection pour susciter un compliment.
  • Se trouver « moche » un lendemain de fête trop arrosée.

… à la dysmorphophobie

  • Inventer ou amplifier un défaut jusqu’à y voir une difformité.
  • Organiser sa vie en fonction de ce défaut.
  • Avoir recours à la chirurgie quand la perception du défaut est disproportionnée par rapport à la réalité vue par les autres.
schap

« L’acné, c’est normal, tous les ados en ont… »

Pour la mère d’Aurélien, l’acné constituait un passage obligé, une sorte d’initiation à la masculinité… Peut-être pensait-elle aussi que cela éloignerait encore quelque temps les filles de son fils !
En cela elle avait raison : peu à peu, Aurélien n’a plus osé accepter d’invitation au cas où il aurait eu un bouton ce jour-là, ou alors il prévoyait une excuse pour se décommander au dernier moment. Pour se consoler, lui qui aimait tellement s’amuser et voir des amis, il mangeait du chocolat, des bonbons, des gâteaux, aggravant ainsi son acné et son léger embonpoint qu’il détestait. Et il travaillait, ce qui enchantait ses parents : vive l’acné !
Ses amis se sont lassés de le solliciter, les filles se sont éloignées de lui à force d’être éconduites, et il a attribué cela à son physique disgracieux plutôt qu’à son comportement.
Depuis qu’il a décidé de consulter une dermatologue malgré l’avis de sa mère, il prend un traitement très efficace, mais il n’arrive pas à croire que son supplice est terminé et que son visage est lisse.
Il traque minutieusement tout point noir, toute ébauche de bouton, qu’il arrache avec ses ongles. Ce sauvage nettoyage de peau, en plus des cicatrices qu’il provoque, lui prend environ une heure tous les jours et est très ritualisé : en faisant ses devoirs le soir à son bureau, il se passe la main sur le visage et perçoit une irrégularité. La lutte contre lui-même commence : il veut aller voir dans la glace à quoi correspond ce qu’il a senti : bouton naissant ou cicatrice du grattage de la veille ? Il résiste puis cède, prenant comme excuse qu’il n’y a sûrement pas de bouton, qu’il sera rassuré de le constater et qu’il pourra alors ne plus y penser. Il va chercher un miroir grossissant, inspecte tout son visage durant au moins une demi-heure, trouve toujours quelques points suspects qu’il marque au stylo pour être sûr de les retrouver, puis les presse un à un jusqu’à les faire saigner. Ressentir une douleur physique lui donne l’illusion d’avoir contrecarré le mal. Puis il vérifie à nouveau, détecte les derniers embryons potentiels de bouton, jusqu’à avoir le visage sanguinolent et douloureux. Alors il se remet à son travail s’il n’est pas trop épuisé.
Toute l’angoisse d’Aurélien s’est cristallisée autour de son acné, et la dermatologue est intervenue trop tardivement, alors qu’il avait perdu toute confiance dans son aspect physique et qu’il ne se voyait plus sans boutons alors même qu’ils avaient disparu. Maintenant leur gravité tient à la lutte obsessionnelle qu’il mène contre eux. Et s’il y a rejet de la part des autres, il est dû aux dégâts provoqués par son acharnement plutôt qu’aux boutons eux-mêmes !
Alors, bien sûr, sa mère avait raison de penser que l’acné n’est pas une maladie, et qu’il n’y a pas de quoi s’alarmer. Mais le caractère pathologique ne tient pas à l’acné en elle-même, mais à la manière dont elle est vécue par l’adolescent(e) qui en souffre et aux répercussions qu’elle a sur sa vie, sociale en particulier.
Init...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Introduction
  5. 1 - Dans mon miroir…
  6. 2 - Du festif à l’addictif
  7. 3 - Originalité juvénile ou bizarrerie ?
  8. 4 - Un verre… ou plus
  9. 5 - Après quelques années de vie commune…
  10. 6 - La peur sous toutes ses formes
  11. 7 - De l’agitation à l’agressivité
  12. 8 - L’irrésistible attirance… de mon lit
  13. 9 - De déception en dépression
  14. 10 - Le poids de tous les péchés du monde…
  15. 11 - L’âge et ses ravages
  16. 12 - Quelques mots encore - qui ne veulent pas dire la même chose pour tout le monde…
  17. Conclusion
  18. Remerciements
  19. Table
  20. Du même auteur chez Odile jacob