L' Ingénieur au chevet de la démocratie
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L' Ingénieur au chevet de la démocratie

  1. 192 pages
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L' Ingénieur au chevet de la démocratie

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« Nous vivons une époque chamboulée par les avancées de la technologie. Nos moyens modernes de communication peuvent noyer la magie, le mystère et finalement l'intérêt pour la science. Une véritable crise des vocations atteint les filières scientifiques. Robert Germinet ne se contente pas de cette situation. Comme moi, il se passionne pour les nouvelles pédagogies qui commencent à ébranler les vieux schémas de transmission des connaissances et de reproduction des élites sociales. Plutôt que d'empiler des savoirs, elles fécondent la créativité personnelle, l'aptitude à découvrir, et surtout à critiquer. Ces nouvelles pédagogies peuvent apporter davantage de démocratie. Parce qu'elles diffusent mieux les chances de réussite, mais aussi parce qu'en développant l'esprit critique, elles donnent au citoyen des armes contre les marchands d'illusions. Ce livre donnera des raisons d'espérer à tous ceux qui veulent croire en une prochaine et fructueuse réconciliation entre la science et le citoyen. » Georges CharpakRobert Germinet est directeur de l'École des mines de Saint-Étienne.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2004
ISBN
9782738186379
CHAPITRE III
DES RAISONS D’ESPÉRER
La désaffection des jeunes générations pour les sciences a été considérée, et doit continuer de l’être, avec le plus grand sérieux. Car l’enjeu est majeur. Comme l’a souligné, on l’a vu, Maurice Porchet, la France devra recruter dans les dix ans qui viennent des milliers de chercheurs et d’ingénieurs pour compenser les départs massifs à la retraite et soutenir l’innovation du pays. Dans une économie ouverte et mondialisée, la compétition se jugera à l’aune de la capacité à inventer. La science sera de plus en plus au cœur de la bataille de l’intelligence qui se mesure autant en nombre de chercheurs et d’ingénieurs qu’en nombre de brevets. Or sur ces deux plans, la France n’est pas en bonne position.
Pourtant, les augures grincheux qui annoncent le crépuscule de la science ont tort. Ne leur en déplaise, notre société témoigne encore d’un certain appétit pour ce champ de la connaissance, même si ses promesses sont accueillies avec davantage de circonspection que par le passé. Et l’on note ici ou là des frémissements en faveur de la science et la technique qui laissent à penser que la bataille n’est pas perdue.
Il suffit de dresser l’inventaire des manifestations à caractère scientifique pour constater que nos concitoyens ne tournent pas le dos à la science. Grandes expositions à la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette, trois millions de visiteurs par an au Futuroscope de Poitiers, ouverture du parc Vulcania en Auvergne, Nuit des étoiles… : la science expliquée de manière claire et attractive séduit. Le succès de librairie d’un ouvrage tel que La plus belle histoire du monde, coécrit par Hubert Reeves, Joël de Rosnay et Yves Coppens, témoigne aussi de cet intérêt. Sur le petit écran, les magazines et reportages à dimension scientifique, en particulier ceux qui ont trait au corps et à la santé, ne déméritent pas sur le podium de l’audience.
On pourra s’inquiéter de la pertinence d’une telle information, fatalement simplifiée, inévitablement mise en scène, autant d’artifices qui s’accordent mal avec la complexité des sujets abordés. On pourra s’alarmer du fait qu’elle soit conçue sur le mode de l’événement, donc du périssable, ce qui favorise le saupoudrage des connaissances rapidement assimilables alors que la science a besoin d’un temps long pour se construire, se densifier, se consolider. Toutes ces critiques sont exactes. Et quand bien même ? Le mouvement pendulaire entre une société qui refuse de croire naïvement et une société qui souhaite être informée constitue une chance pour les sciences et les techniques.
DES GARDE-FOUS À INVENTER
Mieux, les sondages d’opinion révèlent qu’en dépit des crises récentes, la confiance dans la science est en voie de se restaurer. Peut-être serait-il plus exact de dire que c’est précisément grâce aux crises qu’elle renaît. La méfiance joue désormais comme un anticorps et aboutit au rejet social des innovations technologiques qui paraissent inutiles et risquées tandis qu’elle ramène la société vers la recherche scientifique chargée d’éclairer les enjeux. Par un paradoxe aisément compréhensible, la recherche fondamentale se trouve ainsi légitimée à nouveau par les scandales des dernières années. Témoin, la multiplication par trois en l’espace d’une année des moyens financiers consacrés à la recherche sur les encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles et le recrutement de 120 chercheurs, ingénieurs et techniciens. D’une façon plus générale, 52 % des Français estiment aujourd’hui la recherche utile, y compris lorsqu’elle ne débouche pas sur une application concrète, contre 45 % en 1994 ; 67 % considèrent par ailleurs qu’il convient de poursuivre les recherches, même si elles risquent de mettre en cause des principes moraux. À une condition cependant : les citoyens exigent un droit de regard, un pouvoir de contrôle sur le travail scientifique.
Telle est l’innovation majeure de la décennie. Désormais, la société civile entend faire irruption dans le débat et y prendre toute sa place, brisant ainsi le huis clos des savants.
C’est ainsi que le principe de précaution a fait son entrée sur la scène publique. Ombre portée de l’affaire du sang contaminé, il intègre et officialise la part d’incertitude propre à la recherche. Il borne le champ de l’innovation avec des valeurs éthiques en posant que le respect de la liberté, de l’intégrité humaine, de la planète que nous empruntons à nos enfants vaut mieux qu’un bénéfice technique immédiat dès l’instant que celui-ci hypothèque ces valeurs : c’est le fondement même de la notion de développement durable, sur laquelle je reviendrai.
Certes, la « judiciarisation » croissante de la société peut, si l’on n’y prend garde, transformer le principe de précaution en vaste parapluie juridique capable de geler l’innovation. Plutôt que de prendre un risque et de finir devant les tribunaux, les décideurs, conscients du goût de nos contemporains pour la recherche d’un bouc émissaire désigné comme victime expiatoire des malheurs de l’humanité, préfèrent parfois renoncer. De même, lorsque le principe de précaution guide les politiques publiques, la méfiance des consommateurs se réveille au point de rejeter définitivement toute piste de progrès et d’innovation. Malgré ces effets pervers, le principe de précaution a la vertu de ramener la science et la technique à leur véritable place, c’est-à-dire à ne pas les créditer d’un pouvoir magique de toute-puissance. Il présente également l’avantage considérable de tenir compte des légitimes inquiétudes et interrogations de la population.
C’est un rôle approchant et complémentaire qu’assure le débat public. En inventant, et la France constitue à cet égard un cas unique en Europe, la Conférence des citoyens dont la première édition s’est tenue en 1998 sur les OGM, les pouvoirs publics ont tenté de rapprocher deux mondes qui s’ignorent et ne se comprennent pas : les citoyens et les scientifiques. Clarifier les enjeux, présenter de manière compréhensible les bénéfices et les dangers de l’innovation, permettre au non-spécialiste d’accéder à la complexité pour l’aider à sortir d’une position clivée quelle qu’elle soit, telles sont les ambitions démocratiques de cette initiative. Il ne faudrait pas en déduire, cédant ainsi au mythe contemporain selon lequel l’explication et la communication emportent forcément l’adhésion, que les citoyens participant à ce type de débat versent ipso facto dans le camp des partisans de l’innovation. Tout au moins peut-on espérer que le débat permette d’éclairer la position de chacun.
Le souci du public de pouvoir contrôler a minima la production de la communauté scientifique et technique, ou tout du moins d’être mis en position de lui demander des comptes, constitue une tendance lourde et à mon sens légitime. La création d’agences telles que l’Agence française de sécurité sanitaire et alimentaire s’inscrit dans cette perspective. En confiant à ces établissements « réputés » neutres le soin d’éclairer les choix des politiques, la population a le sentiment d’échapper à la manipulation imposée par celui qui sait, et de se prémunir des calculs économiques grâce à la collégialité des décisions.
Le débat en cours sur le statut du chercheur et sa responsabilité relèvent de la même volonté de transparence et de discussion. En demandant aux scientifiques et techniciens de prêter une sorte de serment d’Hippocrate, la société civile entend obliger ses savants à l’informer, à lui expliquer, mais aussi à tenir compte de son avis. Elle espère les voir quitter leur position de surplomb et descendre dans la société civile à laquelle ils appartiennent. L’immense intérêt de cette réflexion réside dans le fait que le chercheur soit reconnu pour sa compétence stricto sensu, autrement dit qu’il reconnaisse ses limites, et qu’il engage un débat avec ceux qu’il est censé servir.
Les pouvoirs publics, les industriels doivent aussi le comprendre : sans un minimum de culture scientifique et d’échange sur les enjeux à venir, ils n’obtiendront pas de la société civile la compréhension nécessaire à une adhésion minimale. C’est pourquoi il convient de former différemment les scientifiques de demain.
LE MÉTIER D’INGÉNIEUR : NOUVEAUX ATTRAITS, NOUVELLES FORMATIONS
Oui, les esprits recommencent à évoluer dans le bon sens, à revenir de leur excès de méfiance, de leur ignorance plus ou moins volontaire. Et c’est heureux car jamais ce monde de la science et de la technologie n’avait à ce point remis en cause ses certitudes, ses missions et ses méthodes. Jamais en particulier le métier d’ingénieur n’avait été l’objet de bouleversements aussi passionnants. Jamais les filières scientifiques et techniques, et en particulier les écoles d’ingénieurs – qui elles aussi commencent à revenir de leurs erreurs passées – n’avaient offert des formations aussi stimulantes à des esprits curieux et entreprenants.
Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir cette crise des vocations survenir à contretemps, au moment même où les reproches faits aux ingénieurs, où les désavantages que l’on croit déceler dans leur métier commencent à perdre de leur réalité. Déjà, ces critiques et ces réticences ne sont plus aussi justifiées qu’à l’époque récente où, curieusement, personne ou presque ne les exprimait. Chacun voyait alors dans ce métier le symbole sans tache de la réussite professionnelle. Ainsi va l’opinion générale, lestée par sa force d’inertie !
Ce que l’on décrit – et décrie – aujourd’hui, c’est déjà une situation en train de disparaître. Au moment où le métier de l’ingénieur commence à se transformer profondément, s’enrichit de nouvelles missions et de nouveaux attraits, il faudrait s’aviser que son quotidien est fait de tâches ingrates ? À l’heure où les ingénieurs sortent de leur tour d’ivoire, où ils s’intéressent comme jamais auparavant à la qualité de leurs produits et vont enfin à la rencontre de l’utilisateur, on déplorerait les errements technicistes dont ils commencent à revenir ? Ce serait un comble.
Certes, la révolution du métier d’ingénieur n’en est qu’à ses débuts, et il s’en faut de beaucoup que, dans la réalité quotidienne de leur travail, tous en aient perçu les bienfaits. Mais la rupture est déjà visible chez les plus jeunes, qui viennent de rejoindre la profession. Et plus encore dans les écoles chargées de les former, comme j’entends le prouver, faits à l’appui, un peu plus loin. Le métier d’ingénieur se transforme, et les établissements qui ont reçu la charge de les former commencent à en tirer les conséquences : c’est là où point la nouvelle génération des ingénieurs de demain que l’évolution est la plus sensible. Les qualités nouvelles que les écoles cherchent à développer chez leurs élèves donnent une idée assez exacte du profil qui bientôt s’imposera. Finalement, c’est à l’aune des innovations pédagogiques introduites ces dernières années, au moins dans certains établissements, que l’on peut mesurer l’étendue des bouleversements à venir.
Au demeurant, si les ingénieurs commencent à changer, si leurs écoles suivent d’heureuses transformations, ce n’est pas que les uns et les autres auraient été soudain touchés par la grâce. C’est plus simplement qu’ils y sont contraints par les entreprises. L’industrie fait connaître ses besoins, elle réclame des profils nouveaux, structurés autour de qualités humaines et de sens créatif. Elles ne cherchent plus des supertechniciens au crâne rempli de connaissances, elles veulent des entrepreneurs débrouillards, inventifs, capables d’organiser, de coordonner, de communiquer l’enthousiasme à leurs équipes. L’industrie sait ce qu’elle veut, ce dont elle a besoin, et elle le fait savoir. En face, les écoles d’ingénieurs ont toujours vécu avec une longue tradition de travail au côté des entreprises. Ces dernières années, elles ont encore déployé de nouveaux efforts pour améliorer la compréhension de ces besoins. Incontestablement, elles s’y adaptent aujourd’hui mieux que naguère, et en ont d’autant plus de mérite que cette adaptation nécessite des réponses de plus en plus rapides. Mais les écoles pourraient-elles faire autrement ? Elles évoluent parce que c’est pour elles une question de vie ou de mort.
Comme il serait dommage que le résultat reste ignoré ! Je ne me consolerais pas d’apprendre que des jeunes filles et des jeunes gens de valeur se laissent décourager, renoncent à rejoindre ce métier en réalité si attrayant au nom d’une vision désuète de ce qu’il a été. Et passent ainsi à côté de formations riches, motivantes, qui bientôt n’auront plus rien à voir avec ce que leurs aînés ont connu.
ET L’INGÉNIEUR DEVINT UN CRÉATEUR
S’il fallait résumer d’un mot ces bouleversements, on dirait que le métier de l’ingénieur devient infiniment plus créatif. Il n’y a pas si longtemps, l’entreprise industrielle attendait de lui qu’il trouve la solution à des problèmes techniques. Fort de son bagage scientifique, il était celui qui pouvait mettre en œuvre « la » meilleure solution au problème posé, que celui-ci concerne un produit ou un process industriel. S’en souvient-on ? Il n’y a pas si longtemps, il était armé d’une sorte de bible baptisée Les Formules de l’ingénieur. N’était-il donc qu’une grosse tête nourrie d’équations et chargée d’appliquer mécaniquement des formules ? Ce serait certes caricatural, mais rétrospectivement cette image apparaît d’autant mieux par contraste avec ce que devient l’ingénieur.
Ce qu’il devient ? Tout simplement un créateur. On ne lui demande plus d’appliquer des formules pour résoudre un problème posé, mais désormais de l’anticiper, non plus dans un domaine étroit mais globalement. Créer, anticiper : ce sont les mots qui changent tout dans la vie nouvelle de l’ingénieur. Il est à peine exagéré de le dire, il doit désormais inventer la question en même temps que la réponse.
Lorsqu’il s’intéresse à un produit, l’ingénieur se projette dans le futur, il va au-devant d’une demande non encore exprimée pour satisfaire un besoin émergent. Du coup, le bon ingénieur ne ressent plus cette tentation qui a été si souvent la sienne de concevoir des produits ultra-sophistiqués mais impossibles à utiliser dans la totalité de leurs fonctions. On lui en a souvent, et à bon droit, fait le reproche. Tout se passait alors comme s’il se faisait un devoir de mettre dans le produit tout ce qu’on lui avait enseigné, d’en faire une sorte de concentré des derniers raffinements technologiques qu’il s’était donné le mal d’apprendre. Mais cette époque, celle des appareils électroménagers aux fonctions inexplorées comme celle des modes d’emploi de trois cents pages, est en voie de disparition. L’ingénieur n’impose plus un produit auquel l’utilisateur devrait s’adapter, il se met à la place de celui-ci pour lui faciliter la vie. Il ne crée pas seulement de l’utile, mais aussi du beau.
Parallèlement, l’ingénieur prend de la hauteur dans ses missions quotidiennes. Il doit posséder une vue d’ensemble des produits, de leur cycle de vie : comment et à quel coût ils seront fabriqués, distribués, entretenus, réparés, et même désormais recyclés à la fin de leur vie pour ne pas attenter à la qualité de l’environnement. Il synthétise dans ses missions tout ce qui touche au produit, et pour cette raison travaille avec les équipes commerciales, le marketing, les designers, la recherche-développement et même les services juridiques pour le dépôt de brevets.
Lorsqu’il se penche sur des process de production, organise la logistique de la fabrication ou de la distribution – ou mieux encore, lorsqu’il met au point l’ensemble de la chaîne, des approvisionnements au consommateur final –, lorsqu’il cherche à améliorer la productivité, dimensionne et répartit les unités de production, l’impératif reste le même : il a besoin d’une vision globale du fonctionnement de l’entreprise. Il y mène une action de plus en plus transversale, dialogue avec toutes les sphères de responsabilité, mais parcourt aussi toute la ligne hiérarchique : à l’écoute de la production, il anticipe et comprend les problèmes sur le terrain, les risques de blocages ; il en rend compte à l’échelon supérieur, il sait expliquer, restituer, faire comprendre les situations qu’il a d’abord lui-même comprises.
Par là, son métier est devenu beaucoup plus créatif, et donc plus passionnant encore. S’il a toujours besoin de s’appuyer sur un socle de connaissances scientifiques et techniques, elles ne constituent plus l’essentiel de sa compétence. Ce qu’on lui demande d’abord, c’est de posséder l’intelligence des situations, d’être créatif et réactif – ou plutôt « proactif », comme disent plus volontiers les Américains –, d’évoluer dans des univers complexes où domine l’incertitude. C’est intellectuellement moins confortable que de fournir des réponses techniques à des problèmes ponctuels ? Sans doute, mais tellement plus captivant !
Créatif, à l’écoute, capable de gérer dans la complexité, d’avoir une action transversale, de se prendre en charge de façon autonome, voici celui que les écoles veulent former aujourd’hui sans oublier, naturellement, de lui donner les compétences scientifiques et managériales qui font sa spécificité. Si l’objectif semble clair, le moyen d’y parvenir est, quant à lui, bien moins évident à définir. Comment enseigner la créativité ? Comment donner les moyens d’agir face à la complexité ? Voilà qui nous ramène aux sempiternelle...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Copyright
  4. Table
  5. PRÉFACE. par Georges Charpak Membre de l'Institut, prix Nobel
  6. CHAPITRE PREMIER. SCIENCE ET OPINION : LE DÉSAMOUR
  7. CHAPITRE II. COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ LÀ ?
  8. CHAPITRE III. DES RAISONS D'ESPÉRER
  9. LES FANTASSINS DE LA DÉMOCRATIE
  10. REMERCIEMENTS
  11. Quatrième de couverture