L' Homme agressif
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L' Homme agressif

  1. 392 pages
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L' Homme agressif

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Citations

À propos de ce livre

L'agressivité est-elle une fatalité biologique? Sommes-nous condamnés à la violence et parfois au crime? Un livre capital pour comprendre les mécanismes de l'agressivité, un livre qui, loin du seul champ de la recherche, implique chacun d'entre nous dans le traitement de ce fléau de l'humanité qu'est la violence. Pierre Karli, membre de l'Académie des sciences, est professeur de neurophysiologie à la Faculté de médecine de l'université Louis-Pasteur de Strasbourg.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
1987
ISBN
9782738162694

CHAPITRE 1

Qu’est-ce que l’agressivité ?


Il suffit d’aligner quelques citations, choisies parmi beaucoup d’autres, pour mettre en lumière la façon péremptoire dont certains font appel, pour « expliquer » les violences humaines, à notre héritage biologique, à cette fatalité qui serait liée à la persistance et à la résurgence de « la bête en l’homme ». On peut citer, en particulier, quelques affirmations extraites de deux ouvrages qui ont eu, l’un comme l’autre, un grand retentissement. Dans l’Agression. Une histoire naturelle du Mal, Konrad Lorenz (1969) met l’accent sur « cette quantité néfaste d’agressivité dont une hérédité malsaine pénètre encore l’homme d’aujourd’hui jusqu’à la moelle ». Et il voit « l’homme tel qu’il est aujourd’hui, avec, dans sa main, la bombe H, produit de son intelligence, et, dans son cœur, l’instinct d’agression hérité de ses ancêtres anthropoïdes et que sa raison ne peut pas contrôler ». De son côté, Robert Ardrey (1963) affirme, dans les Enfants de Caïn, que « l’homme est une bête de proie dont l’instinct est de tuer à l’aide d’une arme » et que « à notre naissance, nous sommes tous des graines de tueurs ». Il considère que « notre destin puise ses sources dans ces profondeurs animales » et que « nous ne pouvons pas bâtir notre destin avec d’autres bases que celles-là, avec d’autres fondations que ces fondations-là ». Et, sur sa lancée, il n’hésite pas à soutenir que « le délinquant est libre, il laisse jouer ses instincts naturels, ancestraux, normaux. C’est lui, l’homme libre, et non les fils inhibés des bonnes familles. La vraie liberté est dépourvue d’inhibitions ».
Affirmer l’existence d’un « instinct d’agression », celle d’« impulsions destructrices violentes qu’on ne saurait contenir qu’avec difficulté », conduit alors aisément à estimer qu’il est « probable que le reniement ou la répression de nos pulsions agressives risque de créer une dysharmonie en nous-même, même s’il est souhaitable que nous puissions nous en débarrasser1 ». Considérant que ces pulsions agressives trouvaient dans la guerre « une voie opportune pour se décharger » (an acceptable channel for discharge), mais que cette possibilité n’est plus offerte que par « des guerres entre des nations qui ne possèdent pas d’armes atomiques », Storr arrive à la conclusion que « notre seul espoir est que nous puissions poursuivre la guerre par des moyens autres que la façon primitive qui consiste à nous entre-tuer ».
Que nous en ayons toujours conscience ou non, cette façon de voir les choses imprègne plus ou moins profondément nos mentalités. À telle enseigne qu’au lendemain des tragiques massacres de Sabra et de Chatila au Liban, les lecteurs du Matin de Paris (20 septembre 1982) n’ont vraisemblablement été nullement surpris de lire, sous la plume de Roger Ikor, l’« explication » (tout au moins partielle) suivante : « Cet animal en voie d’émergence vers l’humain qu’on appelle Homme plonge encore profondément ses racines dans la bestialité. » Dans un monde où tout bouge, où des mythes naissent et disparaissent, on doit s’interroger sur la pérennité de ce mythe de « la bête en l’homme ». La raison majeure en est très certainement qu’il sert d’alibi et de bouc émissaire commodes et qu’il nous permet ainsi d’esquiver nos propres responsabilités. Grâce à lui, le chœur de la tragédie antique peut se mettre au goût du jour (car la « colère des dieux » est passée de mode) : on se lamente sur cette fatalité biologique… et on s’en lave les mains ! De plus, dans cette perspective d’une fatalité d’ordre biologique, on sera tenté de penser qu’il suffit de demander aux « spécialistes du cerveau » d’agir sur cet organe (pour bloquer la genèse de l’« agressivité » ou pour empêcher qu’elle ne s’exprime dans quelque « passage à l’acte ») et qu’on peut donc se dispenser d’agir sur autre chose.
Mais ce mythe a un autre inconvénient majeur. Durant (1981) attire avec raison l’attention sur le fait que des conceptions particulières de l’homme et de la société humaine sont projetées dans la nature pour être ensuite récupérées sous une forme naturaliste plus forte et plus contraignante. Or lorsqu’il est ainsi fait appel à la nature pour conforter certaines valeurs sociales, les données d’ordre biologique qui sont invoquées servent plus souvent « à tracer des limites pessimistes à ce qui est humainement possible » qu’à créer « un contexte d’optimisme et d’encouragement ». Cela n’est nullement indifférent, dans la mesure où ce que les hommes entreprennent et accomplissent dépend de ce qu’ils croient être possible.
Puisqu’il vient d’être question d’un mythe particulier, il n’est pas inutile de souligner le rôle joué — de façon beaucoup plus générale — par certains mythes dans la genèse des conflits. Le mythe est alors mobile pour les uns, prétexte pour les autres, et justification pour tous. L’Histoire est jalonnée de guerres conduites au nom de la « vraie Foi », du « Destin véridique de l’homme », ou de la « Civilisation ». On peut lire, au-dessus de la porte de la chapelle de Notre-Dame-de-Buei (près de Guillaumes, dans les Alpes-Maritimes), l’inscription suivante : « Da nobis virtutem contra hostes tuos » (donne-nous la force contre tes ennemis). Il suffit donc de désigner ceux que — pour une raison quelconque — l’on considère comme ses propres ennemis ou comme étant des « ennemis de Dieu » pour que la guerre devienne « juste » et que l’amour du prochain puisse céder la place, en toute légitimité, à la haine de l’ennemi. Pour illustrer certains des mythes qui ont mobilisé les Français au cours de leur histoire, l’Allemand Sieburg fait les trois citations suivantes2 : « Ceux qui font la guerre au Saint Royaume de France, font la guerre au Roi Jésus » (Jeanne d’Arc) ; « La véritable force de la République française doit consister désormais à ne laisser surgir aucune idée qui ne lui appartienne » (Bonaparte) ; « Dieu avait besoin de la France » (l’évêque de Versailles, 1917). Même de nos jours, on peut entendre des chefs d’État jeter en quelque sorte l’anathème sur le « Grand Satan » ou sur l’« Empire du Mal ». Puisque « en politique, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai » (selon M. de Talleyrand, qui était orfèvre en la matière), la « langue de bois » a encore de beaux jours devant elle. Et il semble bien qu’il s’agisse là d’un phénomène fort ancien, car Confucius déclarait déjà que s’il devait gouverner, il commencerait par « restaurer le sens des mots ».
Pour ce qui nous concerne, c’est avant tout le sens du mot « agressivité » qu’il importe d’examiner et de clarifier.

La notion d’« agressivité ».

Cette notion est à la fois floue et ambiguë, du fait qu’elle amalgame le plus souvent — et quelle que soit la nature du discours — deux aspects des choses qu’il importe précisément de distinguer. Qu’on l’utilise dans la langue courante ou savante, on confond généralement ses vertus descriptives et les vertus explicatives qu’on lui prête.
Le terme d’« agressivité » est utile et il ne pose pas de problèmes, aussi longtemps que son usage se limite à ses seules vertus descriptives.
Pour le biologiste, la réalité concrète et première est constituée — dans ce domaine — par l’existence, à travers tout le règne animal, d’un ensemble de comportements qualifiés d’agressifs (qui portent atteinte, ou tout au moins risquent de porter atteinte, à l’intégrité physique et/ou psychique d’un autre être vivant). Du fait de l’universalité de semblables phénomènes comportementaux, on est conduit tout naturellement à en abstraire un caractère générique et à parler de manifestations d’agressivité. Dès lors que le terme est utilisé pour décrire et apprécier une catégorie de phénomènes, d’événements, il n’est pas absolument nécessaire de lui donner une définition précise. On peut laisser libre cours à tout usage métaphorique (on peut — ou non — dire d’une démarche empreinte de volonté, d’assurance et de dynamisme, qu’elle est empreinte d’« agressivité ») et à la liberté d’appréciation de chacun (de la même façon que tout le monde n’est pas d’accord sur ce qu’il convient de qualifier de « beau » ou de « bon », on peut ne pas être d’accord pour considérer que telle attitude ou tel comportement constituent — ou non — des manifestations d’« agressivité »).
Des implications tout autres apparaissent dès lors qu’un glissement sémantique se produit des manifestations d’agressivité vers les manifestations « de l’agressivité », et qu’on glisse ainsi des vertus purement descriptives de cette notion vers des vertus explicatives, causales. En effet, la notion générique et abstraite d’agressivité subit ainsi un processus de réification (de « chosification ») et l’Agressivité devient une entité naturelle, la réalité première dont découlent les diverses manifestations observées dans le règne animal, y compris dans l’espèce humaine. En d’autres termes, un glissement s’opère vers une vision quasi platonicienne d’une idée d’ordre psychobiologique douée d’existence autonome, c’est-à-dire indépendante de l’esprit qui l’a conçue comme une abstraction à partir d’une réalité à la fois diverse et universelle. L’Agressivité devient ainsi la source commune d’où jaillissent toutes les agressions.

L’instinct d’agression : mythe ou réalité ? La théorie de K. Lorenz.

Étant donné qu’on se réfère le plus souvent à la caution scientifique apportée par Konrad Lorenz à la notion de l’existence d’une pulsion agressive, toutes les fois qu’on s’interroge sur les causes de telle ou telle forme de violence, il importe de prendre position sur la valeur de cette caution. On présente habituellement la conception de Lorenz en disant qu’il postule l’existence d’une pulsion agressive sous la forme d’une énergie spécifique endogène qui s’accumulerait progressivement au sein de l’individu et qui s’extérioriserait, se « déchargerait » ensuite nécessairement d’une façon ou d’une autre. Certains font allusion à ce postulat en se référant, de façon quelque peu irrévérencieuse mais très parlante, à la théorie de la « chasse d’eau », qui évoque bien la notion qu’il suffit de peu de chose (d’un « déclencheur ») pour que s’écoule inéluctablement l’énergie spécifique (l’« agressivité ») préalablement accumulée. Eibl-Eibesfeldt, qui est un élève de Lorenz et qui partage — avec d’importantes nuances — sa façon de voir les choses, regrette non sans raison que la conception de Lorenz soit souvent présentée de façon simpliste et, partant, caricaturale3. Mais il faut bien dire que, par sa manière de poser les questions et d’y répondre, Lorenz s’expose lui-même à des critiques parfaitement justifiées. Il construit, par touches successives, un système qui peut — au premier abord — séduire le lecteur par sa cohérence et par le caractère universel de ses vertus explicatives. En réalité, ces vertus tiennent très largement au fait qu’un nouveau postulat est ajouté aux précédents toutes les fois qu’il apparaît que ces derniers ne suffisent plus pour rendre compte de telle ou telle observation nouvelle. Et le passage semble souvent rapide de l’hypothèse (tout se passe comme si…) à l’affirmation (cela est ainsi). De plus, comme il s’agit, pour l’essentiel, d’un essai d’interprétation de comportements actuels sur la base d’événements et de processus qui se seraient déroulés au cours de l’histoire évolutive, il est difficile de vérifier — grâce à des démarches expérimentales appropriées — le bien-fondé des affirmations énoncées.
On ne fera guère avancer le débat, à propos des idées de Lorenz, en déclarant simplement qu’on est d’accord avec lui ou qu’on ne l’est pas. Mais si on ne partage pas ses idées, il ne peut être question de se livrer — ici — à une analyse critique exhaustive de son ouvrage4. Il suffira de souligner quelques ambiguïtés, contradictions et lacunes qui motivent cette prise de position négative. Étant donné que la notion de l’« instinct d’agression » occupe une position centrale dans la réflexion de Lorenz, on aimerait pouvoir saisir ce qu’il entend précisément par « instinct ». Or, on constate qu’il ne fait aucune distinction claire entre le « comportement instinctif » tel que l’observateur peut l’appréhender de l’extérieur et la « force » endogène dont il serait la projection vers l’extérieur. Lorsque Lorenz écrit, à propos de « mouvements instinctifs » relativement simples, que « chacune de ces coordinations héréditaires a sa spontanéité propre », et qu’il s’interroge sur le rôle joué par l’« agression » (qui est un comportement observable) « dans le grand orchestre des pulsions », on croit comprendre qu’il utilise la notion d’instinct ou de pulsion pour faire allusion au caractère « inné », génétiquement préprogrammé, d’un schème moteur plus ou moins complexe, avec une activité spontanée du substrat nerveux qui assure son exécution. Mais tel n’est pas le cas, et l’instinct doit comporter une source d’énergie autre que la seule activité du générateur du mouvement, puisqu’il est précisé ailleurs que chaque « coordination héréditaire… force l’animal ou l’homme à se mettre en route pour chercher activement les stimuli particuliers propres à déclencher précisément cette coordination héréditaire, à l’exclusion de toute autre ». D’ailleurs, si Lorenz dit (dans une phrase citée plus haut) que l’homme porte l’instinct d’agression « dans son cœur », il ne veut certainement pas dire simplement, en utilisant cette image, que des comportements d’agression figurent parmi les moyens d’action dont dispose l’être humain pour faire face à certaines situations. Bien au contraire, la pulsion agressive surgit « spontanément du cœur de l’homme », et « c’est la spontanéité de cet instinct qui le rend si redoutable ». Et Lorenz ajoute : « S’il n’était qu’une réaction contre certains facteurs extérieurs, comme le prétendent de nombreux sociologues et psychologues, la situation de l’humanité ne serait pas aussi périlleuse qu’elle l’est, car, dans ce cas, les facteurs qui suscitent de telles réactions pourraient être étudiés et éliminés avec quelque espoir de succès. » Mais c’est une « idée absolument fausse », celle qui considère que « le comportement animal et humain est en premier lieu réactif (c’est Lorenz qui souligne) et donc, même s’il contenait aussi certains éléments innés, modifiable par l’apprentissage ».
Il apparaît donc que l’« agressivité » ou l’« instinct d’agression » correspond, pour Lorenz, non pas à la seule existence de comportements d’agression en tant que tels, mais bien à celle d’une énergie endogène spécifique qui doit se « décharger » sous la forme de semblables comportements. Et, pourtant, une ambiguïté réapparaît lorsqu’il est question du rôle joué, dans l’évolution des comportements, par la fonction de l’agression. En effet, Lorenz parle indifféremment de la fonction de l’agression et de la fonction de la pulsion agressive. Or, si l’on conçoit qu’un processus de sélection naturelle puisse agir sur une certaine forme d’agression qui assure — pour chacun des individus qui la présentent — une certaine fonction dans des circonstances déterminées, on voit mal comment l’évolution aurait pu donner naissance à une pulsion agressive « tous azimuts » (puisqu’elle est censée s’exprimer dans les diverses formes d’agression qui assurent de multiples fonctions dans des circonstances très variées ; et puisque, faute d’avoir des congénères à leur portée, certains animaux sont « réduits à se défouler sur n’importe quel autre objet »). Une semblable pulsion agressive paraît plutôt constituer un véritable non-sens biologique, susceptible de conduire rapidement le monde animal à sa disparition.

La notion de « ritualisation » de l’agression.

Ayant ainsi postulé l’existence d’un instinct fort « redoutable » (puisque l’« agressivité » est définie par Lorenz comme étant « l’instinct de combat de l’animal et de l’homme dirigé contre son propre congénère »), et conscient de ses effets hautement préjudiciables à la vie, Lorenz est nécessairement conduit (nécessité fait ici loi !) à postuler le développement de « mécanismes physiologiques de comportement dont la fonction est d’empêcher que des congénères ne se lèsent et ne s’entre-tuent ». Aussi nous parle-t-il de « l’échappatoire la plus ingénieuse que l’évolution ait inventée pour diriger l’agression vers des voies inoffensives », à savoir « la déviation ou réorientation de l’attaque » grâce au processus de la « ritualisation ». Des mouvements instinctifs, impulsés par l’instinct d’agression, changeraient ainsi à la fois de forme et de fonction. En effet, « ce n’est pas seulement la forme de ces mouvements qui, au cours de la ritualisation progressive, s’éloigne considérablement de celle du modèle non ritualisé. C’est aussi sa signification ». Comme l’instinct d’agression doit, à la longue, se sentir mal à l’aise d’avoir ainsi à impulser à la fois des mouvements qui se veulent agressifs et d’autres qui doivent être parfaitement inoffensifs (« ritualisés »), Lorenz énonce un autre postulat, à savoir que les mouvements « ritualisés » vont être progressivement impulsés par un instinct qui leur sera propre. En effet, « le processus de la ritualisation phylogénétique fait naître, dans chaque cas, un instinct nouveau et parfaitement autonome » (c’est Lorenz qui souligne) et « c’est aux pulsions créées par la rituali...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Introduction
  6. Chapitre 1 - Qu’est-ce que l’agressivité ?
  7. Chapitre 2 - Les interactions du cerveau et du comportement, une commune histoire
  8. Chapitre 3 - Les comportements et leurs motivations
  9. Chapitre 4 - Neurobiologie des processus de motivation et de décision
  10. Chapitre 5 - Comment peut-on modifier le comportement ?
  11. Chapitre 6 - Les facteurs qui contribuent à déterminer la probabilité d’une agression
  12. Chapitre 7 - Neurobiologie des comportements d’agression
  13. Chapitre 8 - En guise de conclusion : … que faire ?
  14. Bibliographie
  15. Glossaire
  16. Table