La vie a besoin dâĂ©nergie
Nous sommes tous Ă©merveillĂ©s par les performances dâun sprinter olympique avalant les 100 mĂštres Ă la vitesse de 36 kilomĂštres Ă lâheure, ou dâun coureur de fond couvrant la distance de 42,195 kilomĂštres du marathon en deux heures et quelques secondes. Mais si on Ă©largissait la participation Ă nos compĂ©titions sportives au monde animal, les deux athlĂštes seraient largement distancĂ©s, le premier par la rapide antilope ou par son ennemi jurĂ©, le guĂ©pard. Le second finirait largement en retard dâun cheval dâendurance, ou du tenace chameau accomplissant une telle performance mĂȘme sous un soleil accablant et une chaleur Ă©touffante.
Et comment ne pas admirer les innombrables oiseaux migrateurs que nous observons en nuĂ©es compactes sâĂ©lançant dans le ciel automnal, qui rĂ©alisent des performances dâendurance uniques vu leur taille et les distances parcourues ? GrĂące Ă des mini-puces GPS implantĂ©es, il a Ă©tĂ© possible en 2015 de suivre lâextraordinaire randonnĂ©e de quelques sternes arctiques. Parties le 25 juillet des Ăźles Farne au nord-ouest de lâAngleterre, elles ont poursuivi leur vol jusquâĂ lâocĂ©an Indien pour le terminer en Antarctique, leur rĂ©sidence hivernale. DĂšs le mois de mars suivant, elles ont repris leur envol, remontant lâocĂ©an Atlantique pour retrouver lâAngleterre le 4 mars 2016 [1]. Cette performance nous laisse rĂȘveurs lorsque lâon sait que la sterne arctique ne pĂšse guĂšre que 100 grammes, le poids dâune plaque de chocolat ou dâun tĂ©lĂ©phone portable moderne. Comment sont-elles capables de rĂ©soudre les problĂšmes Ă©nergĂ©tiques permettant de telles performances, avec des ravitaillements minimes pendant le vol ? Outre les autres problĂšmes quâelles doivent rĂ©soudre, tels que la gouvernance du vol en groupe, la guidance gĂ©ographique, lâalternance de veille et de sommeil, les dangers climatiques et les attaques de prĂ©dateurs, la question centrale Ă laquelle les sternes doivent rĂ©pondre est bel et bien celle de lâĂ©nergie Ă disposition et nĂ©cessaire Ă un tel vol transcontinental : Ă©nergie Ă emmagasiner, puis Ă libĂ©rer en Ă©change de lâeffort musculaire fourni pendant le vol.
Explosion dâĂ©nergie pour les animaux sprinteurs et prĂ©dateurs, consommation minutieuse et parcimonieuse de lâĂ©nergie pour les marathoniens et les migrateurs, les deux types de performance du monde animal provoquent Ă©merveillement et incrĂ©dulitĂ©. Mais revenons Ă lâĂȘtre humain, Ă sa condition terrestre, et examinons de plus prĂšs ses performances qui mĂ©ritent Ă©galement notre respect. Rappelons quâil est composĂ© dâinnombrables cellules (on en dĂ©nombre environ 30 000 milliards, le chiffre 3 suivi de 13 zĂ©ros !) regroupĂ©es en organes vitaux. Puis ceux-ci se mettent ensemble dans une grande orchestration, nous permettant de sentir, de nous mouvoir, de parler et de penser. Pour accomplir ces missions si diverses, les cellules humaines qui nous composent ne sont de toute Ă©vidence pas identiques. Elles prĂ©sentent une grande variĂ©tĂ©, puisquâelles forment des organes aussi diffĂ©rents que lâĆil, le cĆur, le foie. Cette diversitĂ© cellulaire est considĂ©rable : on estime que nous sommes composĂ©s dâenviron 300 piĂšces cellulaires diffĂ©rentes â un grand Lego de piĂšces de formes ou de couleurs distinctes. Certaines cellules qui ont acquis une grande spĂ©cificitĂ© nous sont bien connues comme, par exemple, un globule rouge, une cellule de la peau, une cellule musculaire. Cette diversitĂ© nâempĂȘche pas toutes les cellules dâavoir aussi de nombreuses propriĂ©tĂ©s communes et universelles, qui sont celles de croĂźtre, de se multiplier, puis dâentrer dans le cycle immuable menant Ă la mort. Il nây a pas dâexception Ă cette loi fondamentale de la biologie.
Afin dâaccomplir ce cycle biologique universel les menant de la naissance Ă la mort tout en remplissant leurs fonctions individuelles et spĂ©cifiques, nos cellules ont besoin dâĂ©nergie et ont Ă©galement Ă disposition un certain nombre de constituants chimiques fondamentaux : de lâeau (60 % de notre poids corporel) ; des acides nuclĂ©iques (longues chaĂźnes de macromolĂ©cules portant et transmettant lâinformation gĂ©nĂ©tique), dâautres constituants organiques tels que des protĂ©ines, des sucres, des graisses (ces derniĂšres appelĂ©es aussi lipides), des sels minĂ©raux. Les progrĂšs considĂ©rables de la biochimie de ces deux derniers siĂšcles ont permis de caractĂ©riser au niveau molĂ©culaire une bonne partie des interactions entre ces diffĂ©rents composĂ©s. Ces recherches ont ainsi permis de dessiner un grand tableau rĂ©sumant les rĂ©actions chimiques nĂ©cessaires Ă produire et Ă utiliser lâĂ©nergie indispensable Ă la vie cellulaire. On utilise pour ce tableau le terme de mĂ©tabolisme cellulaire : il peut ĂȘtre comparĂ© Ă une carte gĂ©ographique montrant lâensemble des routes, tracĂ©s de chemin de fer et autres liaisons entre des villes, leur permettant de vĂ©hiculer les Ă©changes de denrĂ©es alimentaires, dâeau potable, dâĂ©nergie nĂ©cessaires Ă leur fonctionnement et Ă lâĂ©limination des dĂ©chets dĂ©sormais inutiles.
Une surface dâĂ©changes : la membrane cellulaire
Afin dâutiliser leurs constituants de façon efficace, les cellules ont besoin de calme : elles le trouvent grĂące Ă un cadre, une dĂ©limitation vers lâextĂ©rieur, leur permettant de travailler en toute quiĂ©tude dans des conditions stables. La cellule â comme entitĂ© vivante dĂ©limitĂ©e â a ainsi Ă©tĂ© comparĂ©e Ă une petite usine, recevant des matiĂšres premiĂšres pour les convertir en produits qui seront soit consommĂ©s sur place, soit acheminĂ©s vers le marchĂ© pour leur vente : car les limites dâune usine sont Ă©galement ses surfaces dâĂ©changes, telles que les centres dâachat, le bureau de vente, le service clients, etc. Il en est de mĂȘme pour la cellule : son cadre ou sa dĂ©limitation vers lâextĂ©rieur est une surface dâĂ©changes permanents et sâappelle la membrane cellulaire. Elle est constituĂ©e de lipides (graisses) spĂ©cialement conçus Ă cet effet, les phospholipides. Ce sont de longues molĂ©cules filamenteuses qui ont la propriĂ©tĂ© chimique particuliĂšre de possĂ©der une « tĂȘte » qui attire lâeau (hydrophile), et Ă lâautre extrĂ©mitĂ© une « queue » qui repousse lâeau (hydrophobe). Cette double attirance contradictoire â appelĂ©e polaritĂ© â soit vers lâeau, soit loin dâelle, leur permet de sâadosser verticalement lâune Ă lâautre, comme une palissade, tĂȘte contre tĂȘte, queue contre queue. La nature a eu la bonne idĂ©e de dĂ©doubler cette palissade comme une image en miroir. RĂ©sumons pour ĂȘtre clair : nous pouvons alors, en voyageant depuis lâextĂ©rieur de la cellule, identifier quatre couches, une premiĂšre couche phospholipidique dont les tĂȘtes attirent lâeau, ensuite deux couches qui se tolĂšrent mutuellement mais qui repoussent lâeau, et enfin une quatriĂšme couche hydrophile. Par analogie, on peut se reprĂ©senter la membrane cellulaire comme un sandwich : du pain Ă lâextĂ©rieur, enrobant deux couches de beurre, Ă nouveau du pain sur la face infĂ©rieure du sandwich.
Et Ă lâintĂ©rieur ? Lâeau est le constituant chimique principal de toutes les cellules. Elle joue le rĂŽle de solvant, câest-Ă -dire de milieu liquide dans lequel tous les autres composants chimiques se dissolvent et se mĂȘlent pour accomplir leurs actions. Sans eau, il nây a pas de vie. Telle est du moins notre conception actuelle de la vie dans lâunivers et nous nâarrivons pas Ă nous reprĂ©senter une vie alternative utilisant dâautres liquides comme solvants tels que le mĂ©thane ou lâalcool. Ainsi, la raison principale de la recherche de traces dâeau lors de lâexploration des astres composant notre systĂšme solaire et galactique rĂ©sulte du fait quâelle reste le biomarqueur le plus simple qui permettra de rĂ©pondre Ă la question si nous sommes les seuls ĂȘtres vivants dans notre systĂšme solaire⊠ou au-delĂ .
En rĂ©sumĂ©, la membrane cellulaire est donc une structure trĂšs importante dĂ©limitant la vie dans un espace circonscrit. Elle est commune Ă toutes les cellules des ĂȘtres vivants, y compris des micro-organismes, des plantes, des animaux, et de nous-mĂȘmes. Elle dĂ©limite un espace clos â dâoĂč le nom de « cellule » â dans lequel les rĂ©actions chimiques peuvent se dĂ©velopper en toute quiĂ©tude, Ă lâabri de lâenvironnement, et nous reverrons son rĂŽle fondamental dans le chapitre 2 en parlant dâhomĂ©ostase.
Le métabolisme cellulaire : une petite usine
Pour que le mĂ©tabolisme â cette « machinerie » cellulaire chimique subtile â fonctionne, la cellule doit avoir Ă sa disposition les mĂȘmes Ă©lĂ©ments de base quâune usine, soit des matiĂšres premiĂšres, un plan de travail, des ouvriers, de lâĂ©nergie et des services dâachat et de vente. Pour maintenir cette activitĂ© dans les deux cas, il faut un systĂšme dâĂ©changes matĂ©riels et monĂ©taires. Une responsabilitĂ© importante dans les Ă©changes cellulaires revient Ă la membrane. Celle-ci contient de trĂšs nombreux passages, des « trous » appelĂ©s des pores, par lesquels les Ă©changes sâopĂšrent Ă grande vitesse. Ces pores peuvent ĂȘtre virtuels, rĂ©els ou encore modulables en diamĂštre, ce qui leur donne une grande flexibilitĂ© dâadaptation. Nous pourrions appeler la membrane cellulaire une « passoire », car son rĂŽle nâest pas seulement de dĂ©limiter, mais aussi de trier. Et, subtilitĂ© additionnelle, cette passoire est constamment modulable en ce qui concerne le diamĂštre de ses trous. Les pores permettent aux constituants de base nĂ©cessaires Ă la cellule et nageant dans lâenvironnement de sây glisser pour ĂȘtre reconstituĂ©s en molĂ©cules beaucoup plus complexes de lâautre cĂŽtĂ© de la membrane. Sucres, graisses, protĂ©ines, acides nuclĂ©iques â tous des composĂ©s Ă poids molĂ©culaire trĂšs Ă©levĂ© â sont ainsi construits en quelques secondes ou minutes dans cette petite usine performante Ă partir des constituants Ă©lĂ©mentaires qui ont pĂ©nĂ©trĂ© par les pores. Les produits chimiques complexes ainsi gĂ©nĂ©rĂ©s, de grosses molĂ©cules, interagissent entre eux et donnent alors naissance Ă un phĂ©nomĂšne miraculeux qui se rĂ©pĂšte des milliers de fois chaque seconde dans votre corps : Ă©merge alors la vie. La cellule devient autonome, croĂźt en taille, se multiplie, remplit ses fonctions pour retourner finalement Ă son origine, le nĂ©ant.
Nous nâavons toujours pas dâidĂ©e claire sur lâĂ©vĂ©nement faisant Ă©voluer lâenchevĂȘtrement actif de molĂ©cules vers ce nouvel Ă©tat Ă©mergent autoreproductif et autonome quâest la vie. Une approche intĂ©ressante et novatrice consiste Ă considĂ©rer le mĂ©tabolisme cellulaire comme un exemple typique dâun systĂšme complexe. Comme nous lâavons vu dans le prologue, ceux-ci se caractĂ©risent par le fait que leurs interactions et Ă©changes rĂ©ciproques provoquent lâĂ©mergence dâune nouvelle fonctionnalitĂ©, un nouvel Ă©tat, inconnu auparavant et ne sâexpliquant pas par lâaddition des caractĂ©ristiques prĂ©alables. Ăchanges et Ă©mergence dans les systĂšmes complexes seront revus en dĂ©tail au chapitre 12. Dans le cas des Ă©changes cellulaires, un Ă©lĂ©ment imperceptible qui doit jouer un rĂŽle dĂ©terminant dans lâĂ©mergence de la vie est celui de lâĂ©change dâĂ©nergie. Il est donc temps dây consacrer quelques instants. LâĂ©nergie pourrait-elle ĂȘtre sinon la cause, tout au moins un agent de transformation dâun systĂšme complexe, gĂ©nĂ©rant une organisation Ă©mergente qui a de la vie ?
Mais lâĂ©nergie, câest quoi ?
Avant de sâintĂ©resser au phĂ©nomĂšne dâĂ©mergence dans les systĂšmes complexes vivants, essayons de mieux apprĂ©hender le concept dâĂ©nergie, ingrĂ©dient nĂ©cessaire Ă la marche dâune usine, quâelle soit de production textile ou cellule humaine. Car lâĂ©nergie est nĂ©cessaire Ă tous les Ă©changes actifs. Mais quâest-ce que lâĂ©nergie ? Quelques notions simples de thermodynamique et de biochimie sont nĂ©cessaires Ă sa comprĂ©hension. Rappelons dâabord sa dĂ©finition physique : lâĂ©nergie caractĂ©rise la capacitĂ© dâun systĂšme de produire un travail ou de la chaleur. Le terme a son origine dans le grec ancien, ou en signifie « dedans » et ergos se traduit par « travail » : donc, interprĂ©tĂ© librement, lâĂ©nergie est « ce qui est apte Ă produire du travail ». Câest ce que vous ressentez un matin de beau temps au saut du lit : « Aujourdâhui je me sens plein(e) de force pour rĂ©aliser tel travail. »
Il existe plusieurs formes dâĂ©nergie trĂšs diffĂ©rentes les unes des autres : elles se dĂ©clinent en mĂ©canique (celle activant un moteur ou permettant la contraction dâun muscle), chimique (emmagasinĂ©e dans les liaisons atomiques qui composent des molĂ©cules), thermique (sâexprimant par de la chaleur), Ă©lectromagnĂ©tique (se retrouvant dans la lumiĂšre du soleil ou que vous recueillez par une prise Ă©lectrique). Une autre classification discerne lâĂ©nergie potentielle (celle qui nâest pas encore utilisĂ©e, comme celle contenue dans lâeau dâun barrage hydraulique) et lâĂ©nergie cinĂ©tique (celle qui est utilisĂ©e lors dâun mouvement, par exemple lorsque vous pĂ©dalez sur une bicyclette). Et voici une constatation clĂ© qui mâa toujours fait beaucoup rĂ©flĂ©chir : lâĂ©nergie ne se crĂ©e pas, elle a toujours existĂ©. Dans un systĂšme donnĂ©, elle est constante, elle ne fait que se convertir. Par exemple dans un barrage hydraulique, dans une casserole pleine dâeau sur le feu, voire dans lâunivers, lâĂ©nergie totale du systĂšme observĂ© est constante. Elle ne fait que se transformer dâune de ses formes en une autre â encore un Ă©change. Cependant, les Ă©nergies nâont pas toutes la mĂȘme qualitĂ©, lâĂ©nergie thermique Ă©tant la « meilleur marchĂ© » et lâaboutissement irrĂ©versible de toutes les transformations. La chaleur est une monnaie Ă©nergĂ©tique de petite qualitĂ© et peu convertible.
Nous allons maintenant nous intĂ©resser Ă lâĂ©nergie chimique composant de grandes molĂ©cules grĂące aux liaisons atomiques qui les tiennent ensemble. Cette Ă©nergie vous est bien connue dans le quotidien, car câest elle qui est prĂ©sente dans les molĂ©cules dâessence avec lesquelles vous nourrissez le moteur de votre vĂ©hicule. Ce mĂȘme type dâĂ©nergie chimique se trouve Ă©videmment dans dâautres macromolĂ©cules, par exemple celles qui rĂ©gissent les mĂ©canismes de la vie â seulement leur composition est diffĂ©rente de celle de lâessence ou du mazout.
Reprenons lâimage dâune cellule humaine â provenant de la peau, du muscle ou du foie â et rappelons-nous quâelle est limitĂ©e vers lâextĂ©rieur par une membrane qui fait office de surface poreuse dâĂ©changes. On appelle une telle petite usine un systĂšme thermodynamique ouvert, car il peut accepter de la matiĂšre venant de lâextĂ©rieur (par exemple des sucres, des acides aminĂ©s) qui seront transformĂ©s par la « manufacture cellulaire » en produits Ă©laborĂ©s (protĂ©ines, graisses, acides nuclĂ©iques). Certains produits seront utilisĂ©s par le propre fonctionnement cellulaire (par exemple pour faire les acides nuclĂ©iques tels que lâacide dĂ©soxyribonuclĂ©ique ou ADN), dâautres seront exportĂ©s Ă nouveau vers lâextĂ©rieur dans le sang, au service de toutes les autres cellules de lâorganisme. Ainsi, une cellule du pancrĂ©as humain recevra les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires Ă la production dâinsuline, une hormone qui sera sĂ©crĂ©tĂ©e dans le sang et utilisĂ©e par la majoritĂ© des cellules de lâorganisme pour brĂ»ler du sucre. Autre exemple, certaines cellules nerveuses ont la gĂ©nĂ©rositĂ© de produire des endorphines, substances envoyĂ©es dans le sang qui nous apportent la sensation de plaisir. Certaines autres cellules du systĂšme immunitaire libĂšrent des substances agissant Ă courte distance appelĂ©es cytokines, qui peuvent moduler nos mĂ©canismes de dĂ©fense. Enfin, des cellules spĂ©cialisĂ©es comme les muscles produisent de lâĂ©nergie qui est alors mĂ©canique et nĂ©cessaire Ă lâentretien de la course dâun athlĂšte ou dâun vol dâoiseau. Il nây a donc pas de crĂ©ation dâĂ©nergie par la cellule, mais elle est impliquĂ©e dans un vaste systĂšme dâĂ©changes Ă©nergĂ©tiques.
Pour que cette machinerie cellulaire fonctionne, il est donc nĂ©cessaire dây amener de lâĂ©nergie. OĂč se trouve-t-elle, oĂč sont ses rĂ©serves, et dâoĂč vient-elle puisque nous ne pouvons pas la crĂ©er ? Dans le rĂšgne animal et pour nous humains aussi, lâĂ©nergie provient des aliments que nous ingĂ©rons. AprĂšs digestion, ils sont transportĂ©s par le sang vers et Ă travers les membranes cellulaires que nous connaissons maintenant bien, pour y ĂȘtre reconstruits en macromolĂ©cules nĂ©cessaires Ă la vie. Donc, la pĂ©nĂ©tration Ă travers la membrane cellulaire de composĂ©s simples stockant de lâĂ©nergie chimique est indispensable Ă la crĂ©ation ultĂ©rieure et au maintien de la vie. Cette constatation peut ĂȘtre insatisfaisante et incomplĂšte pour les curieux. En effet, si lâĂ©nergie ne se crĂ©e pas mais est uniquement transformĂ©e, sa premiĂšre origine se trouve alors oĂč ?
Et lĂ , de nouveau, nous allons ĂȘtre surpris : la rĂ©ponse Ă cette question est le soleil et son interaction avec les vĂ©gĂ©taux. Pour tous nos cohabitants plus simples de la planĂšte, tels que les plantes et les algues â et par consĂ©quent indirectement pour nous â, toute lâĂ©nergie provient en effet de notre astre bĂ©ni : lâĂ©nergie des rayons solaires frappe les feuilles vertes, leur couleur Ă©tant due Ă une molĂ©cule compliquĂ©e, pigmentĂ©e, appelĂ©e chlorophylle. Les rayons qui atteignent la chlorophylle en chassent alors des Ă©lectrons. Par une cascade de rĂ©actions Ă©laborĂ©es, celles-ci Ă©changent cette Ă©nergie lumineuse Ă©lec...