Petit ou grand anxieux ?
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Petit ou grand anxieux ?

  1. 400 pages
  2. French
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  4. Disponible sur iOS et Android
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Petit ou grand anxieux ?

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Êtes-vous un petit ou un grand anxieux? Êtes-vous plutôt créatif, plutôt réflexif, ou plutôt combatif? Y a-t-il une bonne façon d'être anxieux en couple, en famille, au travail, en société? Est-on anxieux dès la naissance et pour toute la vie? Le caractère anxieux se transmet-il par les parents à l'enfant? Se construit-il au cours de l'existence? Comment vous aider?Alain Braconnier vous donne ici les clefs pour faire de votre anxiété une force. Nous sommes tous des anxieux, plus ou moins. Ce livre nous apprend à mieux nous connaître pour mieux vivre notre anxiété. Alain Braconnier est médecin psychanalyste. Il dirige à Paris le Centre Philippe-Paumelle. Il est notamment l'auteur du Sexe des émotions et du Guide de l'adolescent.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2002
ISBN
9782738185273
Deuxième partie
Le caractère anxieux,
une galerie de portraits
Chapitre 4
Petits et grands anxieux
Nous sommes a priori tous de « petits anxieux ». Heureusement ! Car c’est grâce à l’anxiété que nos ancêtres ont survécu, nous en avons déjà parlé. L’intensité des sentiments constitue un trait important, variable d’un individu à l’autre. De façon caractéristique, certains sujets ont une expérience adoucie des émotions, alors que d’autres sont plus lourdement affectés. Les chercheurs estiment que les personnes qui font, sur un mode intense, l’expérience d’émotions positives comme la joie expérimentent aussi de façon intense des émotions négatives comme la peur ou la dépression.
D’après une mesure d’autoévaluation de l’intensité des affects, l’Évaluation de l’intensité de l’affect (Affect Intensity Measure), des chercheurs contemporains, Larsen et Diener13, ont montré que, chez un même sujet, les énoncés décrivant des émotions positives se trouvent corrélés à ceux qui décrivent des émotions négatives. C’est-à-dire que les individus qui disent : « Les films tristes me touchent profondément », tendent également à déclarer : « Lorsque je suis heureux, je déborde d’énergie. » Un accord semblable entre émotions positives et négatives se retrouve lorsque les sujets rapportent des émotions dont ils ont fait l’expérience dans leur vie quotidienne. Les réactions des sujets aux films pleins d’émotion y sont également corrélées. L’intensité des affects est donc un aspect essentiel du caractère. Elle différencie les petits des grands anxieux.
Les petits anxieux
Les petits anxieux ne souffrent pas de leur anxiété. Ils en reconnaissent l’existence, mais parviennent à la gérer au quotidien. Elle ne les envahit jamais au point de les paralyser. Seules des situations objectivement angoissantes peuvent les faire réagir plus intensément que les sujets d’un caractère calme et serein. Ils seront plus préoccupés que spontanément inquiets ou craintifs. Le caractère des « petits anxieux » ne constitue pas un handicap dans la vie sociale, amicale, professionnelle ni personnelle.
Florence
Florence se considère comme « plutôt anxieuse », mais n’en souffre pas. Jeune pédiatre, elle est passionnée par son métier. Elle voudrait toujours faire mieux, être en permanence disponible pour les enfants et leurs parents dans le service de pédiatrie où elle travaille. Elle appréhende souvent la rencontre avec son chef de service, bien qu’il l’ait de multiples fois félicitée pour son engagement dans son travail. Tout se passe comme si elle trouvait toujours des raisons pour ne pas être totalement rassurée sur ses compétences. Néanmoins, elle vit de grands moments de satisfaction et d’épanouissement dans sa vie professionnelle, quand elle est concentrée sur son travail, et dans sa vie privée. Son côté altruiste, qu’elle reconnaît comme une de ses qualités, la rend heureuse. Elle est toujours prête à rendre service, ce qui la rend efficace et agréable aux autres. Florence est facilement préoccupée, mais doit être rangée dans la catégorie des « petites anxieuses ».
Julien
Julien est encore étudiant. Il finit ses études de commerce. Il n’est pas dans une des « grandes écoles », mais n’en est pas pour autant humilié. Il sait depuis longtemps qu’il a du mal à communiquer. Cela l’angoisse, il sait que ça vient de son père. Il compense cette difficulté par un fort investissement dans des activités sportives. Il aime la compétition et « s’éclate » dans les sports qu’il pratique abondamment. Il a lui aussi toujours envie de faire plaisir et a horreur des conflits : ça l’angoisse. Il les évite donc au maximum et y réussit. Il sait se faire aimer, mais se rend compte que cela peut tourner à son désavantage quand il recherche trop l’amour ou l’estime de l’autre. Il reste néanmoins anxieux dès qu’il se sent à l’écart ou rejeté. Il a tout de suite l’impression qu’il en est responsable. Julien est certes aux prises avec des éléments de doute et de culpabilité qui ne lui permettent pas de vivre tout à fait serein. Il est à l’évidence anxieux, mais d’une anxiété non apparente qu’il arrive à juguler par une activité débordante, notamment sportive. Il ne souffre pas excessivement de son angoisse. Celle-ci n’a pas de retentissement important sur sa vie personnelle ni sociale.
Deux histoires et deux existences différentes qui montrent que l’angoisse est en chacun de nous, potentiellement ou manifestement présente, sans pour autant faire de nous des sujets dépendants profondément de notre vie émotionnelle. Être anxieux, comme Florence ou comme Julien, ne constitue pas un handicap dans la vie personnelle ou sociale. Nous en avons tous plus ou moins fait l’expérience. Il s’agit bien de « petits anxieux » comme le sont la majorité des êtres humains.
Les grands anxieux
Chez certains, l’angoisse est douloureuse et ne constitue pas un état temporaire d’une durée de quelques jours, de quelques semaines ou de quelques mois ; elle investit les années, voire la vie entière. L’anxiété disproportionnée, permanente et à propos de tout possède les caractéristiques d’une véritable névrose au quotidien. « J’ai toujours été un anxieux. » Beaucoup se désignent eux-mêmes comme de « grands anxieux » et présentent ce qu’on appelle en médecine un « caractère anxieux pathologique » assimilable à bien des égards à ce que les diagnostics psychiatriques contemporains désignent sous le terme de « trouble anxieux généralisé » ou TAG (voir Annexe 1).
80 % des patients présentant ce diagnostic médical de « trouble anxieux généralisé », qui ne peut être posé (par convention entre spécialistes) que si la durée minimale du trouble remonte à six mois (en fait beaucoup plus) et en présence d’inquiétudes pendant plus d’une journée sur deux, déclarent ne pas se souvenir du début de leurs troubles : ils ont l’impression d’avoir toujours été anxieux et inquiets.
Cela explique aussi qu’une grande quantité de ces grands anxieux échappent à toute aide psychologique : ils considèrent ce trouble comme un trait immuable de leur caractère. Les éventuelles consultations en médecine générale pour symptômes somatiques divers (sensation d’étouffement, oppression thoracique, palpitations, sueurs, gastralgies, etc.) ne débouchent habituellement pas sur une prise en charge spécifique de l’anxiété.
Les critères de durée et de fréquence permettent de distinguer les grands anxieux des petits anxieux dont l’anxiété est réactionnelle, transitoire et nettement moins intense. Les grands anxieux vivent constamment dans une inquiétude injustifiée et excessive. Ils sont volontiers pessimistes, et leur vision du monde doit ici être cherchée non pas dans les événements de la vie, mais dans la constitution même de ce caractère anxieux. Cette notion de « dimension anxieuse permanente » avait déjà été évoquée par des pionniers : Freud avait parlé « d’anxiété flottante », le psychologue Pierre Janet « d’anxiété constitutionnelle ». Le grand anxieux a besoin d’être soigné pour sa souffrance et pour le handicap social que son anxiété peut susciter.
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Un biais systématique de l’attention
Le grand anxieux est systématiquement attiré par les situations qui peuvent susciter de l’inquiétude. Il peut s’agir d’attitudes d’autrui : si, dans une conversation, quelqu’un est silencieux ou intervient peu, c’est qu’il n’est pas d’accord. Si, devant un film, un ami ne fait pas de commentaires, c’est qu’il n’a pas aimé. Le grand anxieux ne voit et ne pense qu’à ce qui peut l’angoisser.
Le grand anxieux privilégie systématiquement ce qui pourrait apparaître comme des signes d’échec. Une petite douleur dans le coude de Nathalie est apparue la veille. Certes, elle a disparu pendant le sommeil, mais Nathalie s’inquiète : n’a-t-elle pas fait un effort superflu qu’elle va sûrement payer. Jeanne se sent lourde après un bon repas : elle pense qu’elle n’est plus toute jeune. Elle ne devrait plus manger comme avant, des douleurs gastriques pourraient s’installer. Pourvu que ce ne soit pas les premiers signes d’un cancer. L’attention du grand anxieux est biaisée, elle est systématiquement tournée vers les problèmes.
Alexandra
Alexandra vient consulter pour un symptôme qui la gêne depuis longtemps : elle se met à trembler et à rougir sans raison apparente, inopinément, comme si elle ressentait un malaise interne et un danger qu’elle ne sait pas désigner. Elle a toujours été très fière et sent en elle une menace régulière : celle de ne pas être à la hauteur de ce qu’elle voudrait être. Elle n’est pas pour autant orgueilleuse car elle a peu confiance en elle. Elle se compare à ses amies, à ses belles-sœurs, et ressent alors toujours le besoin de se mettre en avant en leur présence. Elle est consciente qu’il s’agit d’une « armure » qui la protège, mais qui n’est pas elle-même.
Sa psychothérapie fait peu à peu apparaître une relation à son père plutôt angoissante. Elle admire énormément son père qui a mis en elle tous ses espoirs de réussite scolaire puis sociale. Elle découvre qu’elle a « intériorisé » les ambitions de son père pour les faire siennes, sans en être consciente. Elle fait alors remonter l’émergence de ses tremblements et de son rougissement à l’âge de 8 ans, au moment où elle avait redoublé son CM1, sur les conseils de son institutrice qui percevait, par-delà son intelligence, son immaturité affective et sa timidité (elle était la plus jeune de la classe, après avoir « sauté » son CP). Elle a alors eu l’impression qu’elle décevait son père ; elle se souvient particulièrement d’une phrase qu’il prononça à propos de sa jeune sœur : « Comme elle est intelligente celle-là ! » Rétrospectivement, elle pense que ces mots ont été pour elle un véritable coup de poignard et que, depuis, elle a toujours tout fait pour ne plus entendre cela et ne plus jamais décevoir son père.
La prise de conscience de ce souvenir et de ses liens avec ses angoisses apparemment inexplicables la soulage mais insuffisamment. Le danger intérieur bien inscrit dans sa psyché a été identifié mais depuis longtemps installé de façon incontrôlée. Ses tremblements et sa peur de rougir ont disparu. Mais elle se sent peu sûre d’elle dans sa vie privée et dans sa vie professionnelle. Anxieuse, certes elle l’était, mais cette anxiété était suffisamment intense pour ne pas être contrôlée une fois qu’Alexandra en avait compris les origines et les liens devenus inadaptés à sa vie d’adulte.
Le grand anxieux vit dans un état permanent d’insécurité qui n’a pas besoin, pour se manifester, de la menace d’un événement extérieur. Elle s’exerce en quelque sorte « à vide », à propos de tout et de rien, sous la forme d’une inquiétude primitive et diffuse.
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Un autofocus permanent
Le grand anxieux est équipé d’une sorte d’autofocus permanent. Sa vie, comme celle de tout un chacun, le conduit à se confronter aux situations les plus variées. Il devrait prendre du recul, montrer de la légèreté, voire, pour quelques-unes, s’en détacher totalement, même s’il doit en prendre d’autres à bras-le-corps. Son appareil psychique malheureusement le pousse à un constant réglage dont il n’attribue le contrôle qu’à lui-même. Tout ce qui se passe le concerne sérieusement, surtout s’il y a un problème. Il doit s’en saisir et maîtriser ce qui est encore inconnu, incertain ou imprévisible. Ce n’est pas pour s’octroyer ce qui ne le concerne pas ou ne lui appartient pas. Ce n’est pas par avidité excessive. Il ne peut s’empêcher de faire autrement, à son grand regret et au prix d’une réelle fatigue.
Sarah a été élevée par un père attentif et une belle-mère dont elle disait elle-même qu’elle l’avait beaucoup aimée.
Mais Sarah n’en est pas pour autant heureuse. Elle vit dans une appréhension constante de l’avenir. Les imprévus de la vie quotidienne l’exaspèrent. Il lui arrive d’être violente et de le regretter, mais sans parvenir à se contrôler lorsque la même situation survient. Par bonheur, son père, qui l’adore, la rassure constamment sur les difficultés qu’elle imagine à tout propos. Elle lui en est reconnaissante et se sent par moments la proie d’une culpabilité douloureuse.
Lorsqu’il tombe malade, elle développe, comme la célèbre malade de Freud, Anna O., des symptômes physiques divers, douleurs abdominales, peur de vomir, vision floue, maux de tête inexplicables liés uniquement à son angoisse. Ces douleurs ne font qu’intensifier son égocentrisme. Elle ne parle que de ses soucis physiques ou autres, ce qui la rend insupportable en société et en famille. Elle est consciente de cet égocentrisme, là aussi s’en culpabilise, mais ne peut y remédier.
Les traits caricaturaux de Sarah représentent bien les contradictions, les exigences et l’angoisse sous-jacente et incomprise de nombreux grands anxieux.
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Le goût du noir
Autre caractéristique, les grands anxieux ont souvent le goût des choses tristes ; ils aiment la couleur noire, les récits émouvants, les drames, les tragédies, les films tristes. Les journalistes l’ont bien compris. J’ai souvent été frappé par le fait que certains anxieux adoraient regarder des films d’horreur. Est-ce pour mieux conjurer ces émotions qui les tourmentent quotidiennement ? Est-ce parce qu’ils ont le sentiment, l’espace d’un film, de maîtriser une angoisse qu’ils sont habituellement incapables de dominer dans la vie réelle ? Sans doute les deux. Le grand anxieux est généralement pessimiste sur tout ce qui lui arrive. Ce qui semble l’intéresser avant tout, c’est ce qui va mal : les maladies, les catastro...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Du même auteur chez Odile Jacob
  4. Copyright
  5. Introduction
  6. Première partie - Êtes-vous vraiment anxieux(se) ?
  7. Deuxième partie - Le caractère anxieux, une galerie de portraits
  8. Troisième partie - Les bienfaits de l’anxiété ?
  9. Quatrième partie - Remonter aux sources
  10. Cinquième partie - Vivre mieux, vivre bien
  11. Conclusion
  12. Annexes
  13. Notes bibliographiques