Combien de temps pour décrocher un emploi ?
C’est, on ne le répétera jamais trop, une entreprise de longue haleine, qui exige de l’énergie et du courage. Dès le départ, il y a un facteur que vous ne maîtrisez pas : le temps. Vous pouvez dater le début de cette tâche, mais vous ne savez pas quand accrocher le panneau « fin de l’épisode ». Cette incertitude est, pour beaucoup, difficile et angoissante à vivre.
Que vous ayez été licencié ou que vous ayez décidé de partir de votre plein gré, la route paraît toujours longue. Mais les personnes qui ont opté pour un départ volontaire ont sans doute l’impression de mieux contrôler la situation. Quelles que soient les raisons qui les ont poussées à démissionner, elles ont, pour la plupart, la conviction de rester acteur dans la pièce qui se joue, et gardent l’espoir de retrouver un emploi qui soit plus à leur convenance.
Pierre avait décroché un premier emploi dans une petite société de conseil en ressources humaines. Au bout de trois ans, ce jeune cadre a négocié son départ. Il n’aimait pas vraiment ce qu’il faisait et souhaitait s’orienter vers le marketing. Plus simple à dire qu’à réaliser ! Pierre a cherché pendant vingt mois. En fin de compte, il a accepté un poste de commercial dans une société de cosmétiques. Ce n’était pas son choix premier, mais c’était une option raisonnable et, qui sait, une marche vers cette filière marketing qui l’intéressait tant.
Quand on interroge Pierre sur sa recherche, il confie volontiers que jamais il n’avait pensé que ce serait aussi long. Cette incertitude, la solitude qui l’accompagne, le regard des autres auraient été très difficiles à supporter sans le soutien de sa femme et de son entourage.
Actuellement, le nombre des demandeurs d’emploi va croissant. Dans les pays occidentaux, leur nombre est bien supérieur à celui des offres.
Dans la société dans laquelle nous vivons, le comportement professionnel des individus n’est plus le même qu’il y a vingt ou trente ans.
Aujourd’hui, la relation tissée entre l’employeur et l’employé est basée sur l’utilité réciproque : « Cette société m’a embauché pour un travail qui m’intéresse. Le salaire me convient, l’ambiance est agréable. »
On peut imaginer un discours similaire du côté du « patron ». Si l’intérêt décline, on se sépare.
Le caractère « pérenne » des embauches tend à disparaître. Beaucoup d’hommes et de femmes changent totalement de profession au cours de leur parcours. Comment l’expliquer ?
Lorsque l’on cherche un travail, on doit parfois accepter une solution de compromis : « Non, ce n’est pas exactement ce que je souhaitais, mais… il y a des avantages, les horaires sont pratiques, ce n’est pas loin de mon domicile et puis cela fait presque une année que je suis au chômage, alors… » Pourtant, ces personnes qui avaient embrassé la voie de la raison auront peut-être, un jour, l’opportunité d’opter pour leur choix de cœur.
En dépit de ce qui a été dit plus haut au sujet de la fréquence des changements d’emploi, je suis frappée par les réflexions des candidats lors de séminaires consacrés à leur recherche. Au début de chaque session, je demande aux participants, lors d’un premier tour de table, quelles sont leurs attentes en matière d’emploi. Voilà, ce que je peux entendre :
« Ce que je cherche avant tout, c’est la stabilité. Je suis resté vingt ans dans l’entreprise qui vient de me licencier, je souhaite retrouver quelque chose de durable. »
« La sécurité, c’est ce qui compte ! Changer tous les deux ou trois ans, non merci ! »
« La société a mis sur pied un plan de licenciement, mais cela ne me concerne pas. Je suis le seul à pouvoir faire marcher ce type d’instruments… »
Dois-je souligner que ces interlocuteurs n’ont, en général, pas plus de 40 ans ?
Il y a une vingtaine d’années, je me suis occupée d’un plan social dans une grande imprimerie. Certains des salariés, installés derrière leur grosse machine « offset » n’ont pas vu venir l’ère du virtuel. De toutes les façons, ils étaient convaincus d’être indispensables. Leurs postes ne pouvaient être menacés. D’autres avaient, au contraire, anticipé les changements de l’entreprise, en suivant des formations pour se perfectionner ou s’adapter à de nouvelles techniques. Il a été facile de « recaser » ceux qui avaient pris le bon virage. Mais les autres, qui n’avaient pas su ou voulu prévoir, ont dû changer de profession.
Il y a aussi les remarques de ceux qui réalisent ce qu’est la recherche d’un emploi :
« C’est vraiment un travail à plein-temps ! »
« J’aurais dû y penser et m’en occuper avant d’en avoir véritablement besoin. »
Mon rôle est de leur faire prendre conscience, à eux et à vous aussi, que les accompagnants ne sont pas des émules de Merlin l’Enchanteur. La baguette magique ne se trouve pas dans notre boîte à outils et personne ne peut décrocher le « job » de vos rêves à votre place. Nous sommes prêts à partager nos connaissances avec vous pour vous apprendre à utiliser les outils en votre possession et vous aider à avancer sur le chemin de l’autonomie.
Le parcours de l’emploi ?
Le parcours de l’emploi a des jalons. Les opportunités inattendues peuvent nécessiter de la flexibilité. Il y a une logique à suivre, dans le parcours de recherche d’un emploi, mais si vous avez une belle opportunité, bousculez votre « GPS » et adaptez-vous.
Si on vous demande de vous présenter, dépêchez-vous et faites au mieux !
Un jour, Céline me rapporte ceci :
« Je suis allée voir une relation pour un conseil concernant mon contrat de travail. À l’issue de la discussion, elle m’a proposé un emploi dans son entreprise. Cette offre m’a surprise, car je ne m’y attendais pas. Même si je connaissais le domaine, je me sentais déstabilisée. »
Céline sait qu’elle doit chercher à terme un nouvel emploi car les changements dans son entreprise ont rendu l’atmosphère irrespirable. Pour autant, elle ne se sentait pas prête à ce moment-là à postuler, car elle n’a pas encore complètement fait le deuil de son emploi actuel.
Le parcours de l’emploi
Le parcours de l’emploi, c’est un peu comme un parcours de santé. Il vous fera découvrir des postes à intervalles réguliers.
Comme dans un parcours de santé libre, à vous de vous attarder plus longtemps sur un poste, d’en passer un pour y revenir plus tard. Sachez reconnaître celui qui est important pour vous à un moment donné.
Parcours de l’emploi
Avant de commencer le parcours de l’emploi, comme pour toute expédition, je vous conseille de faire le point sur votre état de départ et votre préparation matérielle. On ne part pas au pôle Nord ni au pôle Sud sans l’équipement adéquat. C’est la même chose pour un parcours de recherche professionnelle.
La recherche d’emploi, comme la création du monde, ne se fait pas en un jour !
Elle comprend différentes étapes. Nous allons les détailler ensemble, ainsi, vous pourrez estimer à quel stade du parcours vous vous situez.
Mise en place de vos outils de communication et préparation
ACCEPTATION ET SITUATION
Pour commencer votre travail et pour une plus grande efficacité, il est nécessaire de comprendre dans quel état d’esprit vous vous trouvez. Réussir votre recherche d’emploi signifie : être confiant, être bien préparé, avoir les bons outils et connaître son marché ; éléments essentiels sans lesquels il serait difficile de gagner la course. Le marché est féroce, la concurrence rude. Donc mieux vaut prévenir que guérir.
Pour cela, il est indispensable de connaître les stades d’acceptation. C’est souvent un soulagement pour les candidats de se rendre compte que leur état émotionnel est décrit et connu. Vous n’êtes pas seul. Tout le monde ou presque y passe. Ce qui compte c’est, d’une part, de ...