Les Désordres du cerveau émotionnel
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Les Désordres du cerveau émotionnel

Comprendre, prévenir, guérir

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Les Désordres du cerveau émotionnel

Comprendre, prévenir, guérir

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À propos de ce livre

Le mal-être et les troubles mentaux peuvent affecter chacun d'entre nous. Ils s'accompagnent presque toujours de troubles émotionnels. Le cerveau joue un rôle déterminant dans ces phénomènes. En le connaissant mieux, on sait mieux reconnaître et traiter ces désordres. Dans ce livre, Bruno Millet-Ilharreguy montre comment le progrès accéléré des neurosciences a bouleversé notre connaissance du fonctionnement psychique et des fonctions émotionnelles du cerveau. En s'appuyant sur de nombreux cas cliniques, il passe en revue les méthodes de prévention et les outils thérapeutiques existants –lutte contre le stress et les addictions, psychothérapies, psychotropes, etc.–, et en rappelle les succès. Il présente également de nouveaux traitements innovants. Le recours à la réalité virtuelle, le neuro-feedback et les différentes formes de stimulation cérébrale, électrique ou magnétique sont en train d'ouvrir des pistes prometteuses pour soigner les troubles mentaux et les désordres émotionnels. Une révolution thérapeutique en perspective?? Un message d'espoir pour lutter contre la souffrance mentale, et en particulier contre le fléau si répandu de la dépression. Bruno Millet-Ilharreguy est professeur de psychiatrie adulte à Sorbonne Université, il exerce à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Il est spécialiste des TOC et de la stimulation cérébrale, et coordonne au sein de l'Institut du cerveau (ICM) une unité de recherche clinique pour tester de nouvelles approches technologiques en psychiatrie. Il est l'auteur de Mieux soigner les TOC. Les promesses de la stimulation cérébrale (2015).

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2021
ISBN
9782738154309

TROISIÈME PARTIE

Guérir

CHAPITRE 1

Des médicaments qui agissent sur les émotions :
que penser des psychotropes ?

Jacques a 30 ans lorsque sa vie bascule pour la première fois, après une déception amoureuse. Pour se consoler de son dépit, il sort en compagnie d’un ami dans une discothèque, et abuse de l’alcool. Selon lui, quelqu’un aurait versé dans son verre, à son insu, une drogue qui va le faire basculer dans la folie. Rapidement, il déduit de cet empoisonnement, qu’il est poursuivi par les services secrets français. Dans ces conditions, une seule solution apparaît possible… Il faut qu’il s’enfuie de la France, sinon cela en sera fini de lui. Il décide alors de quitter Saint-Malo où il réside habituellement. Au volant de sa voiture il se dirige vers l’aéroport de Dinard. Son idée : prendre l’avion pour Guernesey, petite île au large de la Manche indépendante de la France et du Royaume-Uni. À l’aéroport, les douaniers sont quelque peu surpris du comportement outrancier de cet individu qui paraît méfiant mais aussi très agressif. Et pour cause, pour mieux se défendre, Jacques a pris le revolver de son père qui s’en servait dans son ancien métier de gendarme. La situation se complique singulièrement pour Jacques. La police des frontières s’oppose à son départ. Jacques, furieux, remonte dans sa voiture. Deux policiers le prennent en charge et préviennent leurs collègues de mettre en place un barrage. Jacques se sent acculé : ce ne sont pas des policiers mais des agents secrets qui l’attendent pour le tuer… Il ne se laissera pas faire. Avec sa voiture, il accélère et tente de franchir le barrage. Les policiers, considérant qu’ils sont en état de légitime défense, font usage de leurs armes et blessent Jacques au bras. Il est hospitalisé à l’hôpital de Saint-Malo. Il va y rester trois jours. Les policiers tentent d’entendre Jacques pour comprendre ce qui l’a mené à adopter ce comportement. Jacques refuse de répondre : pour lui, il est clair que ces policiers font partie intégrante du gigantesque complot ourdi contre lui. Une expertise psychiatrique est demandée et conclue à l’abolition du discernement. Jacques est hospitalisé en soins à la demande d’un représentant de l’État, son état mental étant clairement incompatible avec une incarcération.
Au décours de son hospitalisation, Jacques explique : « J’entendais des voix qui me disaient “défends-toi, ils vont te tuer”, je n’avais pas d’autre solution que de poursuivre ce qui s’imposait à mon esprit. » Traité par la chlorpromazine, il va d’abord récupérer le sommeil. Les troubles du comportement deviennent rapidement moins intenses. Au bout de quelques jours, il devient à nouveau accessible. Il commence à comprendre que cette idée de complot qui a germé dans sa tête ne résulte que d’une production de son esprit. Il va toutefois rester méfiant pendant plusieurs semaines. Au bout de huit semaines, Jacques recouvre progressivement sa clairvoyance. Il a compris l’énorme erreur qu’il avait commise dans un état d’altération de la conscience qui le rend perplexe. Progressivement, il reprend contact avec l’équipe soignante, en reconnaissant la nature délirante de son épisode bruyant. Sans cette molécule chimique, il aurait dû être attaché pendant de longues semaines, et une surveillance étroite aurait dû être mise en place dans l’attente d’une hypothétique amélioration de son état.
Chaque année, des millions d’individus sont confrontés, comme Jacques, à une expérience délirante aiguë. Les processus complexes que nous avons évoqués très schématiquement au chapitre précédent régissent l’organisation de notre cerveau. Plusieurs réseaux connectés entre eux permettent l’articulation entre fonctions sensorielles et fonctions exécutives, et enrichissent l’expérience émotionnelle ainsi générée. L’identification de ces réseaux fait aujourd’hui l’objet d’analyses de plus en plus poussées, grâce aux techniques de neuro-imagerie, aux approches électrophysiologiques, et plus récemment grâce au développement très rapide des techniques de machine learning, l’apprentissage automatique en intelligence artificielle. Dans ce contexte, l’usage des psychotropes apparaît presque rudimentaire. Ces médicaments, qui ont un fort impact sur les fonctions affectives lorsqu’elles sont défaillantes, se sont développés sur la base de découvertes faites par hasard, de manière très empirique. Malgré cela, leur utilisation a connu une croissance exponentielle au cours des trente dernières années. Ce sont en effet des produits très efficaces, qui s’attaquent aux systèmes chimiques des neuromodulateurs. Malheureusement, leur action étant extrêmement puissante, ils donnent parfois l’impression d’être plus préjudiciables à l’individu qu’utiles à son fonctionnement global.
Et pourtant, au départ, les psychotropes ont représenté une véritable révolution dans le traitement des maladies psychiatriques. Aujourd’hui ils peinent à trouver un second souffle. Si la noradrénaline a prouvé son rôle majeur sur l’anxiété, si la sérotonine est reconnue aujourd’hui comme un neuromodulateur essentiel pour l’ajustement émotionnel et l’adaptation du comportement, si enfin la dopamine s’impose comme un acteur central de la motricité et de la motivation, d’autres molécules qui pourraient servir de base à de nouveaux médicaments du cerveau restent encore trop méconnues. Le glutamate, l’acide aminobutyrique (gaba) et les neuropeptides (opioïdes endogènes) représentent des pistes prometteuses, mais ils sont plus difficiles à appréhender, compte tenu de leur rôle ubiquitaire, et la recherche peine à déboucher sur des traitements médicamenteux efficaces et surtout bien tolérés.

1950, la découverte des premiers psychotropes

Avons-nous vraiment conscience de la révolution qui s’est produite au XXe siècle, vers la fin des années 1950 ? Alors que de nombreux malades psychiatriques sont enfermés dans des asiles, une molécule initialement connue pour ses propriétés anesthésiques va se montrer capable à elle seule de calmer les agités, ce qu’on n’obtenait alors qu’avec des sédatifs. À cette époque, la chlorpromazine ouvre une ère nouvelle : c’est la première molécule qui permet de s’attaquer aux idées délirantes. Un tournant historique. Ce phénomène du délire n’a pas émergé avec notre ère contemporaine : les fausses croyances pathologiques accompagnées d’une conviction inébranlable sont attestées depuis l’Antiquité. De même que les hallucinations, ces perceptions sans objet, souvent associées aux idées délirantes. Ces deux symptômes sous-tendent l’agitation motrice et la violence dans la sphère psychiatrique. En alimentant l’agitation, ils concourent au caractère bruyant des maladies graves. Ils sous-tendent aussi fréquemment ce que les experts psychiatres et les magistrats, dans les procès d’assise, dénomment la « dangerosité psychiatrique », par opposition à la dangerosité tout court ou « dangerosité criminologique ». Pendant des siècles, nos sociétés ne disposaient d’aucun médicament pour soigner ces troubles. Les sociétés se sont rapidement organisées pour exclure les plus agités d’une façon similaire à la prison : ils étaient les « aliénés », ceux dont la raison s’était échappée. C’est ainsi qu’ont été créés en Europe, dès le XIVe siècle, des asiles psychiatriques. Les moyens qu’on employait pour faire face à la « démence » étaient frustes et peu amènes : enfermement, contention et diverses formes de coercition agrémentées de douches froides, tels étaient les seuls traitements des malades. Mais les « aliénés » devaient-ils vraiment être considérés comme des malades ? Ne s’agissait-il pas d’indigents, de nécessiteux, exprimant des troubles du comportement pour attirer l’attention sur eux, d’une certaine manière, pour réclamer un lieu d’accueil ? Pour la police en tout cas, pas de distinction entre « aliénés » et délinquants. C’est ce que rappelait un commissaire de police croisé lors d’une procédure d’instruction : « Tout individu nuisant à l’ordre public quelle qu’en soit la manifestation doit être exclu de la société, afin de favoriser le bon fonctionnement de celle-ci. » Encore aujourd’hui, il n’est pas rare de croiser des policiers peu enclins à considérer les troubles mentaux comme des maladies. Ce qui compte, c’est de contenir les débordements, quel que soit le moyen utilisé. Les troubles du comportement représentent ainsi une expression de la maladie mentale : c’est ce qui fait de la psychiatrie une discipline si particulière par rapport aux autres spécialités médicales.
Le fait que des médicaments se soient montrés efficaces sur les symptômes des maladies psychiatriques les plus graves a constitué une étape essentielle pour la reconnaissance de la psychiatrie comme une branche de la médecine à part entière. Et quelle efficacité… Après quelques jours de prescription de ce nouveau médicament, la chlorpromazine, chef de file de la catégorie des « antipsychotiques », les patients se montraient aptes à établir à nouveau un contact apaisé avec la réalité. Aujourd’hui, l’usage de cette classe thérapeutique de médicaments permet aux patients de se débarrasser de symptômes qui les enfermaient jusque-là dans une fiction que, malheureusement, ils sont les seuls à partager.
Cette période de découverte de molécules chimiques susceptibles d’agir sur des fonctions sous-tendant le comportement a été relativement peu mise en lumière. En 1980, le film d’Alain Resnais, Mon oncle d’Amérique, établissait une comparaison entre comportement animal et comportement humain en montrant notamment comment le stress, lié à des conditions de vie difficiles, peut favoriser la survenue de maladies psychiatriques. Mais il n’évoque que de manière furtive cette invention majeure de la médecine française, le médicament « neuroleptique », qui permet au patient de renouer le dialogue avec les soignants, mais aussi et surtout avec son entourage familial. La rupture avec la famille et avec les amis ne résulte pas toujours de l’accumulation de tensions au travail ou dans la famille, ou de l’opposition entre de fortes personnalités. Elle est fréquemment aussi déclenchée par des troubles psychiatriques, qui sont très souvent négligés : pris en compte, ils pourraient favoriser la recherche de solutions plus adaptées.

Julie et sa sœur

La démarche de Julie, actrice reconnue du cinéma français et international, souligne de manière exemplaire le rôle majeur que peut jouer un médicament sur la trajectoire d’un individu. Mais aussi le bouleversement que peut représenter la maladie psychiatrique dans l’organisation de vie de nombreuses familles.
Julie a une sœur, Véronique, qui vit aux États-Unis. Productrice de film, Véronique, 43 ans, a vécu un drame personnel il y a deux ans : une fausse couche l’a empêchée d’avoir enfin l’enfant qu’elle espérait. Après cette déception majeure, son couple connaît un conflit, elle prend du cannabis. Elle finit par se désocialiser à un point tel qu’elle va vivre quelques semaines sans domicile fixe. Elle couche sous les ponts et s’enfuit de la ville de Los Angeles où elle exerçait son métier. Pourtant, la vie dans la grande ville californienne représentait le rêve de Véronique. Son mari, Paul, connaît lui aussi une belle réussite. Il s’absente souvent pour suivre des tournages dans de nombreux coins de la planète. Bizarrement, lorsque Véronique présente sa décompensation délirante, à l’occasion d’une dispute de couple somme toute banale, il ne saura pas comment se comporter vis-à-vis de sa femme. Il ne décèle pas la maladie. Il va même aller jusqu’à considérer que sa déception l’a conduite à ce choix délibéré d’une vie sauvage. Il décide de la laisser faire, et de la laisser errer dans les rues. « Elle doit pouvoir suivre son destin… », dira-t-il.
De l’autre côté de l’océan, Julie suit avec beaucoup d’inquiétude la trajectoire de sa grande sœur. Elle ressent douloureusement la marginalisation graduelle mais inéluctable de Véronique. Au sein même de sa famille, elle est quasiment la seule à réaliser que Véronique tient des propos incohérents et ne dort quasiment plus depuis plusieurs semaines. Profondément animée par l’amour qu’elle voue à sa sœur, Julie prend l’avion et se rend à l’ancien domicile de Véronique, à Los Angeles. Avec l’aide de Paul, elle retrouve Véronique. Tout se passe comme dans un roman policier : Julie ne sait pas où chercher. Elle demande l’aide d’un policier, mais finalement, c’est par l’intermédiaire de Peter, SDF au grand cœur, qu’elle va retrouver sa sœur : il va la rechercher dans le milieu si difficile des sans-abri, les homeless de Los Angeles. Par chance, il repère Véronique et prévient Julie. Cette dernière ne reconnaît pas sa sœur lorsqu’elle la retrouve. Hagarde, méfiante, désorganisée, celle-ci est en train de devenir une sorte d’animal sauvage… Julie l’emmène chez un psychiatre. Mais Véronique refuse de se soigner. Elle nie toute maladie et revendique avec force le droit de « vivre sa vie ». Elle a quitté le monde de la réalité depuis plusieurs semaines, peut-être même plusieurs mois. Courageusement, Julie prend l’avion avec elle pour la ramener à Paris. À l’arrivée, Véronique refuse de consulter. Elle accepte d’abord de rester chez sa mère, mais finit par s’enfuir. Julie et sa mère, désemparées, ne savent pas où chercher. C’est à Bordeaux qu’elles vont retrouver sa trace après plusieurs jours d’inquiétude. Véronique s’est réfugiée chez son demi-frère, Pascal, avec qui elle a gardé de lointains rapports. Julie, toujours courageuse, agit avec énergie. Elle se rend à Bordeaux et cette fois, avec l’aide de Pascal, et soutenue par un psychiatre qui lui indique les démarches à suivre, elle appelle le Samu et accompagne Véronique aux urgences de l’hôpital Pellegrin. Elle obtient finalement une hospitalisation sous contrainte : seule solution, puisque Véronique dit qu’elle n’est pas malade. À l’hôpital, Véronique fulmine contre sa sœur, la traite de tous les noms. Elle a le droit de vivre comme elle l’entend, éructe-t-elle. Même le psychiatre en charge des soins s’interroge sur le fonctionnement au sein de la famille. N’y aurait-il pas des secrets de famille qui expliqueraient cette agressivité mordante de Véronique vis-à-vis de Julie ? Au bout de quatre semaines sous traitement médicamenteux par antipsychotique, rien n’a changé… Le psychiatre ne sait pas lui-même s’il va pouvoir maintenir cet avis d’hospitalisation sous contrainte, d’autant que Véronique fait appel, comme elle en a le droit, auprès du juge des privations de liberté. C’est oublier que le traitement met souvent beaucoup plusieurs semaines pour agir sur les structures cérébrales. Les cellules cérébrales, bien protégées, mettent beaucoup de temps à être sensibilisées par les médicaments. Huit semaines après le début du traitement, Véronique atterrit : elle reconnaît enfin qu’elle ne se rendait pas compte de ce qu’elle faisait. Elle s’excuse auprès de Julie et renoue avec elle une relation que Julie accueille avec joie. Elle a retrouvé sa sœur…
Cette perte de contact avec la réalité, que Véronique...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Préambule
  6. Introduction
  7. À la croisée des chemins : quelques cas cliniques
  8. PREMIÈRE PARTIE - Connaître
  9. DEUXIÈME PARTIE - Prévenir
  10. TROISIÈME PARTIE - Guérir
  11. QUATRIÈME PARTIE - Perspectives
  12. La normalisation de la vie
  13. Sommaire