Le Moment présent en psychothérapie
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Le Moment présent en psychothérapie

Un monde dans un grain de sable

  1. 304 pages
  2. French
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Le Moment présent en psychothérapie

Un monde dans un grain de sable

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À propos de ce livre

Le cours d'une psychothérapie change souvent à la faveur de petits événements, rapides et spontanés, unissant le thérapeute et son patient. Pourquoi? Qu'est-ce qui se joue en ces instants précis du temps? Et comment expliquer que ces moments à deux, brefs par définition, puissent avoir un tel impact et conduire à des changements profonds? Abandonnant le chemin emprunté histo-riquement par la plupart des psychothérapeutes, Daniel N. Stern analyse ici les liens entre l'implicite, l'intersubjectif et l'instantané et prouve, de façon magistrale, l'importance cruciale du moment présent en psychothérapie. Il dégage, en particulier, les implications, sur le plan théorique et clinique, du primat accordé, non plus au passé et à son influence, mais à l'expérience présente, vécue à deux, hors langage et souvent hors conscience. Une démarche audacieuse qui bouleverse l'approche et la compréhension de tout le processus psychothérapeutique. Psychiatre, psychanalyste, professeur et praticien de réputation internationale, Daniel N. Stern est l'auteur de nombreux ouvrages qui font référence, parmi lesquels Le Monde interpersonnel du nourrisson, Journal d'un bébé et La Naissance d'une mère.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2003
ISBN
9782738182425
Troisième partie
Perspectives cliniques
9
Le moment présent et la psychothérapie
En guise d’introduction à cette section clinique, revenons en partie sur ce que nous venons de voir afin de souligner les implications de ce matériau pour le domaine clinique. Ces implications découlent de notre discussion de la nature du moment présent dans la première partie et de son rapport avec la connaissance implicite, l’intersubjectivité et la conscience dans la deuxième partie.
Je ne propose pas une révision de la théorie psychothérapeutique, ni une technique nouvelle et différente. Mon objectif est à la fois plus modeste et potentiellement plus révolutionnaire, puisqu’il est de présenter une manière différente de regarder la psychothérapie, à travers la loupe du moment présent et d’un point de vue phénoménologique. Cette vision modifiée provoquera des changements dans notre manière d’aborder notre travail et ce que nous faisons d’instant en instant. Quant à savoir lesquels de ces changements seront les plus importants et durables, cela reste à définir.
Je propose que nous observions les rapports humains intimes et la psychothérapie à un micro-niveau constitué de moments qui occupent un « maintenant » subjectif, ce que nous appelons les moments présents. La seule nouveauté à propos de ces unités est que nous les traitons comme le tout premier point de départ de notre enquête. Sur le plan phénoménologique, nous les considérons comme les plus petits fragments d’expérience psychologique qui aient un sens au niveau clinique et comme les unités de base permettant d’examiner le processus psychothérapeutique. Le moment présent est considéré comme le matériau vécu dont les verbalisations, les interprétations, les représentations, les généralisations et la métapsychologie sont toutes des abstractions qui en découlent. Pourquoi donc une unité composée du « maintenant » subjectif n’a-t-elle pas joué un rôle plus central dans nos psychologies ? C’est la question à laquelle je vais m’efforcer de répondre.
Globalement, on a négligé le moment présent à la fois en tant qu’unité subjective et en tant qu’unité de micro-processus. Malgré les travaux déjà cités de James, Fraisse, Koffka, W. Stern, Merleau-Ponty, Varela et autres, le sujet n’est pas entré dans le courant dominant des intérêts de la psychologie académique. La psychologie non clinique s’est définie comme une science objective et, jusque très récemment, s’est détournée du subjectif et du phénoménologique. Cette négligence relative a des raisons historiques. Les tentatives de rendre objective l’expérience subjective n’ont rencontré qu’un succès limité jusqu’ici. L’école introspectionniste de la psychologie, au début du siècle dernier, n’a jamais rempli sa promesse. La prise de conscience que l’introspection était au mieux une rétrospection précoce a paru condamner l’objectivité. En outre, les comptes rendus phénoménologiques de l’expérience se limitent à des études de cas uniques dont la répétition pose de gros problèmes.
Récemment, on a noté une évolution. Certains penseurs (Marbach, 1988 ; 1993 ; 1999 ; Varela et Shear, 1999 ; Zahavi, 2001 ; Naudin et al., 1999) ont fait d’intéressantes suggestions quant à l’utilité possible de l’approche phénoménale pour la psychologie objective. Avec l’arrivée de nouvelles techniques d’imagerie du cerveau, les comptes rendus autoréflexifs prennent une nouvelle importance (Cabeza, 2002 ; Gardiner, 2000). En fait, ils ont toujours été importants mais sont passés inaperçus. Par exemple, Silbersweig et Stern (1998) ont demandé s’il y avait une activité électrique dans le cortex auditif d’un patient paranoïde pendant une hallucination auditive, semblable à celle que l’on observait lorsqu’il écoutait quelqu’un lui parler. Et c’était effectivement le cas. Mais le patient a dû dire aux expérimentateurs qu’il entendait des voix et quand. L’expérience subjective est l’alpha et l’oméga de la plus grande partie de la science objective. On part du principe qu’elle est l’initiatrice et l’arbitre ultime de ce qui s’est passé. Sa « réalité » n’est ni mise en cause ni étudiée. Nous ne le savons que trop bien.
Les découvertes de la Gestalt, qui repose grandement sur l’expérience subjective, ont certes été acceptées, mais n’ont pas joué le rôle essentiel qui leur revenait.
Dans la même veine, la psychologie s’est servie de kronos comme concept temporel et en a fait un usage productif. Par exemple, si l’on s’intéresse aux notions de « avant et après », à l’évaluation d’intervalles de temps, aux limites temporelles de la perception de la simultanéité ou de la continuité, à la plupart des études de la mémoire, ou encore à la manière dont les récits ou le monde « réel » sont construits dans l’esprit, il n’est pas nécessaire que le moment présent soit plus épais qu’un point, on n’a pas besoin d’unités de temps subjectives et encore moins de moments présents qui se déroulent avec des contours de temps caractéristiques.
En bref, jusque récemment, la psychologie académique dominante n’a pas ressenti le besoin pressant de se pencher sur la nature et la structure d’expériences subjectives telles que le moment présent. La nouvelle alliance de la psychologie avec les neurosciences a changé cette attitude et un dialogue plus fructueux est en train de se mettre en place.
On a également négligé globalement le moment présent dans la psychanalyse et dans les psychothérapies psychodynamiques. D’un point de vue psychodynamique, le sens et la cohérence narrative de l’histoire d’une vie sont les premières préoccupations. En gros, la psychanalyse s’intéresse au rapport entre des fragments d’expérience actuelle, d’expériences passées et de structures préformées qui, ensemble, forgent des schémas significatifs. Le temps entre ces fragments (un point de vue kronos) est important pour la psychanalyse, mais non le temps à l’intérieur de ces fragments, notamment le présent. (La notion de temps psychique fragmenté de Green n’est qu’une exception partielle.) Toutefois, c’est le monde micro-diachronique du présent qui nous intéresse avant tout.
Dans la discussion qui suit à propos de l’exploration du moment présent en thérapie, je parle bien sûr du moment présent raconté, quand le récit a lieu ultérieurement, même juste après l’expérience vécue. Il a été remodelé par le langage. La situation est comparable à celle des « entretiens du petit déjeuner ». Qu’est-ce qui rend cet examen du moment présent différent du processus psychanalytique habituel d’exploration de l’expérience subjective ? On note deux différences.
La première tient à l’hypothèse que le moment présent (même narré) révèle un « monde dans un grain de sable », digne en soi d’être étudié sur le plan clinique. Au contraire, l’hypothèse plus traditionnelle est que le moment présent, narré, sert principalement de matériau brut dont on peut tirer un fil associatif pour créer un réseau d’associations. C’est alors le réseau d’associations qui contient le « monde dans un grain de sable », les sens recherchés. L’expérience vécue en soi n’a pas à être étudiée de manière exhaustive pour permettre l’opération d’association libre, puis l’interprétation. On observe très souvent qu’il suffit que le patient qui commence à évoquer un moment présent tombe sur une sensation, un sentiment, une image ou un mot propres à faire naître des associations pour qu’il s’engage dans cette voie. Le résultat ? L’exploration de l’expérience telle qu’elle a été vécue est interrompue par le travail associatif qui détourne du moment présent initial. Le patient peut ou non y revenir et reprendre là où il en était resté avant de se mettre à se lancer dans les associations. Généralement, il n’en fait rien mais passe aussitôt à un autre élément de l’expérience ou d’une autre expérience qui semble promettre un voyage associatif relié parallèle, susceptible d’accroître le sens.
Techniquement, ce ne sont pas des voyages latéraux. Ils sont l’essence du travail psychanalytique, parce que c’est le réseau associatif qui va révéler les sens et non une description détaillée de l’expérience telle qu’elle a été vécue dans n’importe quel moment présent.
J’aimerais souligner que plus le thérapeute s’attardera sur un moment présent et prendra le temps de l’examiner, plus il provoquera l’ouverture de nouvelles voies à explorer. Selon moi, s’attarder sur le moment présent a une grande valeur clinique. Je ne veux pas dire par là qu’il faille remplacer les réseaux associatifs par une focalisation sur le moment présent, ni que les deux soient théoriquement en concurrence. Ils sont différents et complémentaires. Lequel suivre à quel moment est une décision technique. De nombreux thérapeutes affirment se servir de l’exploration du moment présent. Mais comment peuvent-ils correctement s’en servir quand ils ont un sens minimal de la nature et de la structure du moment présent et n’en possèdent pas un concept qui en fasse un ensemble d’expériences fascinant au plan psychodynamique ? Quand la thérapie est envisagée de manière micro-analytique, avec une focalisation sur le moment présent et des séquences de moments présents, on note un changement dans son déroulement. Ce dernier est quelque peu différent de ce que l’on observe habituellement. La compréhension du processus occupe davantage le premier plan, tandis que la recherche de sens passe à l’arrière-plan. De ce fait, on met plus l’accent sur l’approfondissement de l’évaluation de l’expérience au lieu de se ruer sur une interprétation.
La psychanalyse est une confrontation directe, prolongée et complète avec des moments présents qui sont verbalisés pratiquement alors qu’ils surviennent, mais seulement sous des conditions particulières et périodiques. Cela se produit pendant l’émergence du matériau transfert/contre-transfert sur la scène mentale lorsque cela se passe dans l’ici et le maintenant. C’est un aspect de la psychanalyse qui est très différent de l’enquête psychodynamique en général. La mise en acte (enactement) du transfert et du contre-transfert requiert une approche bien plus phénoménologique. Il y a une tradition de près d’un siècle derrière cela. Certains psychanalystes s’y attaquent franchement dans leurs travaux récents (Ehrenberg, 1992 ; Knoblauch, 2000). C’est pour cette raison que le groupe de Boston a cherché si intensivement à comprendre les rencontres intersubjectives dans le moment présent.
Néanmoins, dans la plus grande partie de la pratique clinique, la focalisation sur le rapport de transfert dans le moment présent n’est maintenue que le temps nécessaire pour être interprétable quand il le faut. Après l’interprétation, le transfert étant expliqué en termes de passé, disparaît théoriquement. Le thérapeute quitte alors le présent phénoménologique de la relation pour revenir au passé, aux aspects narratifs et historiques plus paisibles de la psychodynamique. La relation telle qu’elle existe ici et maintenant est abandonnée et le traitement se poursuit sur un autre plan.
Pour résumer, dans la plupart des traitements psychodynamiques, on assiste à une ruée vers le sens, avec un abandon du moment présent. Nous oublions qu’il existe une différence entre la quête d’un sens et l’expérience de plus en plus approfondie de quelque chose. Je reviendrai à cette distinction ci-après. Elle est essentielle.
La seconde raison qui rend ma poursuite du moment présent différente de la pratique courante tient au problème de la révision après les faits (l’« après-coup ») ; en d’autres termes, le rapport problématique entre l’expérience vécue (un moment présent) et sa (re)construction linguistique ultérieure lorsqu’elle est racontée. Cela a toujours été une préoccupation importante pour la psychanalyse. Généralement la (re)construction est plus intéressante pour elle que l’événement (s’il peut être connu). Après tout, c’est la (re)construction, résultat d’une symbolisation, qui révise et transforme l’événement en une réalité psychique pertinente sur le plan psychodynamique. Dans un sens, la psychanalyse est si focalisée sur l’aspect reconstruit verbalement de l’expérience qu’on en perd le phénoménal. Tout ce qui est traité est après les faits. Tout est « après coup », et il n’y a pas de coup. C’est comme si les fonctions linguistiques et intellectuelles opéraient toujours sur ce qui pourrait se produire ou sur ce qui s’est produit, mais jamais sur ce qui est en train de se produire (Merleau-Ponty, 1945/ 1962).
Cela vaut la peine de décortiquer le concept de révision après les faits afin de mieux voir le moment présent qui, sinon, a l’air de disparaître une fois révisé. Je pense à quatre types ou niveaux de révision.
Le premier type de révision est une « révision continue » qui a lieu alors que le moment présent se déroule encore. Chaque instant ultérieur au moment présent en train de se dérouler révise le passé immédiat du moment présent. (Rappelez-vous le présent en trois parties de Husserl.) C’est un processus continu, qui prend fin quand la gestalt du moment présent est saisie. En d’autres termes, l’« après-coup » opère sur le présent prolongé, dans le présent, pas seulement après. Le langage n’est pas nécessaire pour effectuer cette révision continue. Cela fait de la révision un processus plus global. Toute expérience est révisée constamment, successivement, moment par moment. Ce n’est pas un phénomène inhabituel ni périodique vu en thérapie ou dans la vie. C’est ainsi que travaille l’esprit.
Le deuxième type de révision après les faits est celle qui est provoquée par la transposition de l’expérience en mots – la révision par le biais de la verbalisation.
Le troisième type est ce que l’on entendait à l’origine par une action différée, à savoir quand une expérience ultérieure modifie de manière significative la compréhension passée d’un événement antérieur – une sorte de réexamen que l’on pourrait appeler une révision conceptuelle.
Le quatrième type de révision est celle qui apparaît pendant l’entretien micro-analytique. (Voir l’Appendice pour plus de détails.) Il ne s’agit pas d’un rendu linguistique direct et simple d’un moment présent. On procède par couches successives détaillées que l’on rassemble ensuite pour arriver à l’impression qu’a donnée l’expérience du moment présent. On vise la vraisemblance de la vie, non le sens. Une grande partie des données des chapitres qui suivent a été recueillie en utilisant des aspects, des modifications ou des abréviations de ce dernier type de révision. De nombreux thérapeutes pensent qu’ils font quelque chose de très semblable à certains points de leur traitement ou qu’ils parviennent à ce résultat en accumulant plusieurs points dans le temps. Je conteste vigoureusement cette impression.
Ce dernier type de révision n’est pas psychothérapeutique au sens habituel. Les hypothèses de base qui le guident sont différentes, la connaissance de la nature d’un moment présent est différente, la méthode est différente, l’objectif est différent et les descriptions résultantes sont différentes.
La psychanalyse traite ce qui se produit dans le moment présent, soit comme des événements déplacés dans le temps et chez la personne (transfert), soit comme une autre manifestation de schémas passés, soit comme des tremplins pour des associations libres, soit comme des événements strictement superficiels tels que le contenu manifeste des rêves. Les pertes sont grandes.
Certaines psychothérapies sont particulièrement attentives à l’« ici et maintenant », notamment les écoles de psychothérapie existentielle et gestalt, ainsi que les thérapies par le mouvement, la danse, la musique et l’expression. Elles s’efforcent de rester focalisées, dans la mesure du possible, sur ce qui se dévoile au moment présent dans la relation. Cette interaction centrée sur le présent est considérée comme le principal contexte pour l’émergence du matériau sur lequel travailler. Les thérapies systémiques ont aussi traditionnellement prêté une grande attention au présent. Nombre de manœuvres thérapeutiques traditionnelles tentent de modifier le contexte dominant, physique et/ou psychologique, afin que les patients se retrouvent dans un présent modifié. Dans ce contexte modifié, de nouveaux comportements, pensées et sentiments naissent, qu’on utilise sur le plan thérapeutique.
Dans les exemples ci-dessus, si on fait un usage important du présent sur le plan thérapeutique, on ne note pas de tentatives systématiques pour explorer et décrire la phénoménologie de l’expérience dans le moment présent. De même, dans nombre de thérapies par le mouvement et par l’expression corporelle, alors que l’action présente se déroule dans des contours dynamiques sur le plan temporel, on ne s’efforce guère de conceptualiser cet aspect micro-diachronique. Nombre de ces thérapies « au-delà de la parole » utilisent leurs techniques puissantes pour évoquer un matériau qui est alors représenté verbalement et utilisé psychodynamiquement. En d’autres termes, ce qui les rend très différentes des thérapies par la parole, c’est la méthode utilisée pour évoquer le matériau et sa source. Il n’est pas nécessaire que l’utilisation finale du matériau évoqué soit très différente des thérapies par la parole. Si ces thérapies accordent une grande attention à la structure micro-temporelle du processus dans la pratique, elles se sont moins intéressées à sa description détaillée et à sa conceptualisation.
La nature et la portée élargie de la connaissance implicite ont plusieurs implications sur le plan clinique. L’un des concepts les plus exhaustifs utilisés dans le traitement psychanalytique traditionnel est celui de résistance. Laplanche et Pontalis en fournissent une définition simple et large (1967/ 1988, p. 394) : « On donne le nom de résistance à tout ce qui, dans les actions et les paroles de l’analysé, s’oppose à l’accès de celui-ci à son inconscient. » L’inconscient ici renvoie à l’inconscient dynamique refoulé. Dans la pensée de Freud, le refoulement et la résistance étaient équivalents puisqu’ils empêchaient tous les deux l’inconscient dynamique d’accéder à la conscience. Selon...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Préface
  6. Première partie - « Maintenant » : le moment présent
  7. Deuxième partie - La contextualisation du moment présent
  8. Troisième partie - Perspectives cliniques
  9. Appendice
  10. Glossaire
  11. Bibliographie
  12. Remerciements
  13. Du même auteur aux Éditions Odile Jacob