La Transmission psychique
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La Transmission psychique

Parents et enfants

  1. 224 pages
  2. French
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La Transmission psychique

Parents et enfants

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Quelle part les parents ont-ils dans le développement de leur enfant? Dans quelle mesure sont-ils responsables de la personne qu'il devient? De l'histoire qui le suivra tout au long de sa vie? De l'avenir qu'il fera sien? Aujourd'hui, les parents ne sont plus ceux qui détiennent pouvoir et autorité; ils sont devenus ceux à qui on demande des comptes, sur tout et surtout sur leurs enfants. Au terme de plus de trente ans de responsabilisation forte, voire de culpabilisation excessive, les parents ont-ils vraiment à jouer seuls ce rôle, à assumer cette fonction écrasante? Que sait-on de ce qu'ils transmettent et ne transmettent pas? Des traces conscientes et inconscientes qu'ils laissent à leurs enfants? Et peut-on, enfin, redéfinir, de manière plus précise, plus modérée, plus juste aussi, leur mission essentielle?Professeur émérite de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'université de Caen, membre titulaire de l'Association psychanalytique de France, Didier Houzel est spécialiste de la parentalité.

Foire aux questions

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2010
ISBN
9782738198938
Chapitre V
Des fantômes dans la nursery
« Les pères ont mangé des raisins verts, les dents des fils sont agacées. »
Ézéchiel, 18, 1.
« Nous sommes issus d’un massacre ! » Ainsi parlait un père au début d’une séance de psychothérapie familiale, en faisant allusion aux nombreux deuils que les deux guerres mondiales avaient provoqués dans les générations antérieures, aussi bien dans sa famille que dans celle de sa femme. Cette réflexion m’avait profondément touché, moi dont le grand-père maternel était mort pendant la Première Guerre mondiale, le 30 avril 1916, et qui avais découvert au cours d’une longue analyse l’importance décisive qu’avait eue cet événement non seulement pour ma mère, mais pour toute l’histoire de la famille et pour la personnalité de chacun de ses membres. Ce grand-père, héros de la Grande Guerre, avait volé avec Guynemer. Il était observateur aérien dans la célèbre patrouille des Cigognes. Lorsque son avion a été descendu par un avion allemand, il était sur le point de devenir pilote, ma mère avait à peine 4 ans. Le souvenir qu’elle gardait de son père et qu’elle nous avait transmis était vague : ses bras forts et ses grandes mains qui l’avaient portée lors de sa dernière permission, quelques jours avant sa mort. Les photos que nous avions gardées de lui faisaient le reste pour nous en donner une image consciente, mais combien plus comptait son image inconsciente, image idéalisée d’un héros que nul homme ne pourrait jamais égaler ! Notre père, avec ses faiblesses humaines, ne pouvait qu’être disqualifié par la concurrence d’un héros qui habitait l’esprit de sa femme et, par transmission, celui de ses enfants. Le dévouement que notre mère avait pour son mari, l’affection sincère qu’ils se portaient l’un l’autre ne suffisaient pas à contrebalancer le poids sur l’économie familiale (économie au sens psychique du terme) de l’image de ce héros tombé au champ d’honneur qui avait laissé une petite fille orpheline, laquelle allait reporter plus tard cette image idéalisée sur sa progéniture mâle plutôt que sur son compagnon de route.
Combien de massacres des siècles passés continuent à hanter nos esprits, combien de familles sont colonisées par l’image de héros ou de criminels qui influent activement sur la personnalité de leurs descendants. Le XXe siècle a battu des records en matière de massacres, quantitativement et qualitativement. Il s’est ouvert avec le génocide arménien pour se conclure avec le génocide rwandais, après avoir connu l’acmé de l’horreur que constitue la tentative d’extermination des Juifs d’Europe, la Shoah. Est-ce pour cela que nos consciences se sont ouvertes à la question de ce qui se transmet pour le meilleur et pour le pire entre les générations ?
« Les pères ont mangé des raisins verts, les dents des fils sont agacées1. » Cette parole de la Bible décrit d’une manière métaphorique la transmission inconsciente, d’une génération à la suivante, de ce qui n’a pu être psychiquement assimilé et digéré. Ézéchiel, le prophète de l’exil à Babylone, s’élève contre cette fatalité contraire à la volonté de Dieu : « Celui qui a péché, dit-il, c’est lui qui mourra2. » Rendre son péché au pécheur, ce serait comme déjouer les pièges de la transmission transgénérationnelle qui charge la postérité de réparer les défaillances et les conflits psychiques des ancêtres. Tâche impossible, mission sans issue, à laquelle les Hébreux du temps de la conquête de Nabuchodonosor et de la chute du royaume de Juda attribuaient leurs malheurs. « Qu’avez-vous à répéter ce proverbe au pays d’Israël3 ? » reproche le prophète, comme s’il enjoignait au peuple hébreu de prendre conscience des supercheries de cette transmission qui empêche de vivre pleinement dans son temps et d’assumer toute sa responsabilité. Les habitants de Judée, à l’époque d’Ézéchiel, partagent le sentiment que leurs ancêtres leur ont légué le poids de leurs fautes, dont ils paient le prix par la prise de leur capitale, Jérusalem, la chute de leur royaume et leur déportation à Babylone. Ils se sentent victimes de la transmission d’objets mauvais, impossibles à digérer : ce sont les « raisins verts ».
À l’extrême opposé, les parents peuvent transmettre à leur progéniture des objets idéalisés, que les enfants auront pour tâche de garder en l’état à jamais. Cette fois, j’aurai recours au mythe du jardin des Hespérides, les nymphes de la nuit chargée de veiller sur les précieuses pommes offertes par Gaïa, la Terre, à la déesse Héra lors de son mariage avec Zeus. La déesse les a trouvées si belles qu’elle les a fait planter, dit la légende, dans son jardin au pied du mont Atlas et les a mises sous la garde d’un dragon à cent têtes et de trois nymphes qui veillent sur elles en chantant en chœur. Malgré l’exploit d’Héraclès qui réussit à les dérober, elles seront rapportées dans le même jardin, car on ne peut en faire autre chose que les garder sans fin en l’état.
Certains idéaux, certaines traditions, certains patrimoines sont transmis ainsi de génération en génération, condamnant leurs représentants à un immobilisme stérile. La transmission psychique, pour favoriser l’épanouissement maximum de chaque génération et préserver les potentialités créatrices de tous, ne devrait-elle pas se situer entre raisins verts et pommes d’or, c’est-à-dire n’être ni l’héritage des péchés des ancêtres, ni la préservation d’objets idéalisés et immuables ? Qu’est-ce donc qu’une transmission psychique qui n’entrave pas le développement, mais en est tout au contraire la base et le ferment ? Entre raisins verts et pommes d’or, il y a tout simplement l’humain, ce que nous sommes au quotidien, avec nos limites et nos faiblesses, mais aussi avec notre tendresse, notre capacité à aimer, nos richesses héritées du passé et, singulièrement, tout ce que nos parents et nos grands-parents nous ont transmis.
Récemment, une de mes cousines a retrouvé dans des papiers de famille une lettre de notre grand-père commun, qu’elle m’a communiquée. Cette lettre m’a profondément ému ; en même temps, elle m’a éclairé sur certains aspects du fonctionnement de notre famille. Il s’agit d’une lettre écrite par mon grand-père paternel le jour même où il est mobilisé pour la Première Guerre mondiale, le 1er août 1914. Elle est destinée à sa femme. La voici.
« Ma chère petite femme,
Je te laisse tout mon cœur en dépôt, car j’espère bien m’y réinstaller dans peu de temps. En dépôt pour que tu le gardes. En dépôt pour que tu le rendes à mes deux fils. L’affection que tu leur donneras, donne-la-leur à travers mon cœur, avec toutes ses faiblesses quand il s’agit de leur faire plaisir – avec toutes ses sévérités quand il s’agit de les corriger.
Élève-les comme je les aurais élevés si j’étais là.
Tu sais que je t’adore, mais jamais je n’ai trouvé l’occasion de te le dire mieux qu’aujourd’hui, parce que je serai parti quand on te remettra ma lettre et aussi parce que l’instant est de ceux où l’on parle franchement. Je t’ai aimée sans cesser un seul jour et je continuerai loin de toi jusqu’à ce que nous nous retrouvions. Nos cœurs se retrouveront toujours.
J’aurai fait tout ce que j’aurai pu pour te rendre heureuse, j’espère y être arrivé : tout mon souci est de ne pas te laisser riche et de te laisser deux enfants pauvres. J’ai toujours pensé que peut-être la prédiction qu’on t’avait faite ne me concernait pas : si je ne revenais pas et que la fatalité s’accomplisse, n’hésite pas. Moi je ne compterai plus, sois heureuse.
Entretiens mon souvenir dans le cœur de mes enfants. Guy [il s’agit de mon père qui est âgé alors de 8 ans et demi] m’aura assez connu pour se rappeler. C’est à toi et à Guy de ne pas laisser Roger [mon oncle, alors âgé de 3 ans] m’oublier.
Quand Guy sera plus grand, tu lui apprendras ses devoirs ; dans peu d’années, c’est lui qui aura la charge morale de la famille, il est l’aîné : il te devra protection ainsi qu’à son frère cadet. Pour le lui faire comprendre, je désire qu’à table, il occupe ma place et qu’il préside quand tu recevras Papa et Maman. C’est lui qui me continue.
Quand il connaîtra bien ses devoirs, tu lui parleras de ses droits, mais seulement à ce moment-là. S’il est le chef de famille, il n’aura que des devoirs.
Je pars avec ton portrait sur mon cœur et dans mes yeux. Attends-moi en rendant à mes deux fils tout l’amour que j’ai pour toi. Je penserai à toi à toutes les minutes et les minutes que j’aurai passées loin de toi auront compté double, fait de nous un bien plus vieux ménage, soudés l’un à l’autre et inséparables. Quelles noces bien plus belles que les nôtres, que celles que nous instituerons quand nous nous retrouverons, des noces à faire éclater notre cœur.
Pour toute la vie à toi, ma chère petite Gorgone adorée, embrasse mes enfants pour moi tous les jours et dis-le-leur. »
Cette lettre d’un jeune père quittant sa femme et ses deux fils pour aller faire une guerre dont il ne pouvait deviner ni la longueur ni la violence, suscite, je pense, la même émotion que toutes les lettres d’amour et d’au revoir écrites en de telles circonstances. Ce grand-père-là est revenu de la Grande Guerre, avec des séquelles qui ont probablement hâté sa mort, quatorze ans plus tard. Mais ce qui me retient surtout, c’est la mission qu’il donne alors à mon père, petit garçon de seulement 8 ans et demi, certainement incapable de comprendre clairement ce qui se passe et ce qu’on attend de lui. On a ici affaire à ce que Serge Lebovici [Lebovici, 1998] appelle un « mandat transgénérationnel ». Quel plus bel exemple de parentification d’un enfant qu’on charge de la tâche impossible de « continuer » son père en son absence et de le remplacer au cas où il ne reviendrait pas de la guerre. On comprend le fantasme du père de vouloir se prolonger dans son fils, mais on mesure aussi le poids écrasant du mandat qu’il laisse à ce jeune garçon encore enfant qui, pendant des années, a été séparé de son père et mis, à sa place, en position de « chef de famille ». Le poids de ce mandat transgénérationnel résonne encore en moi au moment où j’écris ces lignes. Le court-circuit entre les fantasmes œdipiens du fils et la position qu’il est censé occuper dans la réalité ne pouvait que devenir un piège redoutable, l’empêchant justement de devenir, le moment venu, pleinement adulte, responsable de la famille qu’il fondait plutôt que de la mémoire des ancêtres.
C’est une des découvertes majeures du XXe siècle en termes de psychologie : des problèmes psychiques non résolus à une génération peuvent se transmettre aux générations suivantes, non seulement entre parents et enfants, mais à plusieurs générations de distance. À la suite d’Évelyne Granjon [Granjon, 1989], on parle de transmission transgénérationnelle pour désigner cette transmission inconsciente, d’une génération aux suivantes, de fonctionnements psychiques insuffisamment élaborés et susceptibles d’entraver le développement et l’harmonie de la personnalité. Granjon a très utilement proposé de distinguer le transgénérationnel et l’intergénérationnel, qui désigne la transmission d’éléments bien élaborés, assimilables par le psychisme du destinataire et qui viennent alimenter sa croissance et son fonctionnement.
L’éclairage de la psychanalyse sur la transmission transgénérationnelle
La psychanalyse est à l’origine de l’intérêt pour la transmission transgénérationnelle. C’est elle qui a attiré l’attention sur les mécanismes de transmission qui ne passent pas par l’hérédité biologique, en proposant un modèle du développement du psychisme fondé sur l’identification (voir chapitre III, page 99). L’identification est un processus inconscient, à bien distinguer de l’imitation consciente. L’enfant qui s’identifie à l’un de ses parents est conscient du résultat de cette identification – par exemple, il fera le même métier que son papa –, mais il est inconscient du processus qui est à la source de son choix.
L’identification réserve une place privilégiée aux personnages de la constellation œdipienne, c’est-à-dire le père et la mère de l’enfant ou leurs substituts. La constitution des instances psychiques, telles que Freud [Freud, 1922] les a décrites dans sa seconde topique, se fait par différenciation du Ça en Moi, Surmoi et Idéal du Moi (et, pour certains, Moi idéal), grâce aux identifications. Du point de vue psychanalytique, c’est par là que peut s’introduire la transmission transgénérationnelle, d’autant plus que l’identification se fait moins à la personne de l’un des parents qu’à une de ses instances psychiques. Freud est particulièrement clair à ce sujet pour la constitution du Surmoi, dont il nous dit qu’il se forme par identification au Surmoi des parents : « C’est ainsi, écrit-il, que le Surmoi de l’enfant ne s’édifie pas à vrai dire sur le modèle des parents, mais sur celui du Surmoi parental ; il se remplit du même contenu, il devient porteur de la tradition, de tous les jugements de valeur à l’épreuve du temps qui par cette voie se sont perpétués de génération en génération4. » Le principe de la transmission intergénérationnelle est contenu dans cette citation. Il s’est trouvé illustré depuis par de nombreux travaux. Parmi eux, on peut distinguer ceux qui s’inscrivent dans la ligne indiquée par Freud, en s’intéressant à la constitution du Surmoi, et ceux qui s’intéressent à la constitution du Moi.
La transmission transgénérationnelle dans la formation du surmoi
Dès 1936, deux psychanalystes français, R. Laforgue [Laforgue, 1936] et J. Leuba [Leuba, 1936] mettent en application l’idée de Freud sur la constitution du Surmoi de l’enfant à partir du Surmoi de ses parents dans la description de ce qu’ils nomment « névrose familiale ». Leur description nous paraît aujourd’hui simpliste, surtout dans sa volonté d’expliquer les troubles névrotiques de l’enfant à partir des problèmes non résolus de ses parents et du couple parental. Nous discuterons plus loin de cette question centrale de l’étiologie par où pèchent bien des modèles psychanalytiques ; reste que ces pionniers de l’étude psychanalytique de la famille ont eu « le mérite d’attirer l’attention sur la famille, non pas comme concept, mais bien comme réalité clinique, qui méritait qu’on s’y arrêtât. On perçoit que ces auteurs ont eu l’intuition de la transmission transgénérationelle, notion mieux précisée aujourd’hui5 » [Mammar, 1994].
La psychanalyste américaine Fraiberg [Fraiberg et al., 1975], a ainsi décrit avec ses collaboratrices ce qu’elle appelle les « fantômes dans la chambre d’enfant » (ghosts in the nursery) : « Ce sont des visiteurs qui surgissent du passé oublié des parents ; ils ne sont pas invités au baptême6. » Elle fait appel au mécanisme de l’identification à l’agresseur, décrit par Anna Freud en 1936 [Freud, 1936] pour rendre compte de cette transmission des parents à l’enfant d’un « passé oublié ». Le mécanisme de l’identification à l’agresseur comporte une identification du sujet à une personne de son histoire qui l’a fait souffrir, en même temps qu’un refoulement de l’affect attaché à ces événements du passé. Ce sont ces affects refoulés qui font retour dans la relation du parent à l’enfant, le parent projetant sur l’enfant la souffrance qui a été la sienne et qu’il a refoulée, en le faisant souffrir à son tour. Il s’agit donc d’éléments non intégrés dans la personnalité qui refont surface à l’insu du sujet dans la relation qu’il établit avec son propre enfant. Quant à la psychanalyste israélienne Yolanda Gampel [Gampel, 1995], elle a décrit l’« identification radioactive » qu’elle a observée dans les familles de survivants de la Shoah. Elle utilise cette expression pour décrire « la façon dont les survivants de la Shoah tentent de soulager la souffrance de leurs blessures et l’effet involontaire de ces blessures sur leurs enfants, y compris des formes violentes d’identification7 ». Tout se passe alors comme si des aspects d’une réalité externe « terribles, violents et destructeurs […] contre lesquels l’individu est sans défense8 » passaient d’une génération à la suivante sans avoir été transformés et sans que leurs effets destructeurs aient été atténués, comme la radioactivité est capable de traverser les corps : « Cette identification radioactive […] comporte des vestiges non représentables, résidus des influences radioactives du monde externe qui se sont enracinées dans l’individu9. » Ce résidu d’influences externes est le fruit d’un défaut de contenance psychique,...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Introduction
  6. Chapitre premier - La transmission Entre inné et acquis
  7. Chapitre II - Les fondements bisexuels de la vie psychique
  8. Chapitre III - Imitation, identification
  9. Chapitre IV - La parentalité et ses enjeux
  10. Chapitre V - Des fantômes dans la nursery
  11. Chapitre VI - Des parents qui transmettent, des enfants qui grandissent
  12. Références bibliographiques