1. Ă quoi sert le cĆur et comment fonctionne-t-il ?
Le cĆur est la pompe qui envoie dans tout le corps le sang qui contient les Ă©lĂ©ments grĂące auxquels les diffĂ©rents organes se nourrissent et peuvent ainsi fonctionner normalement. Câest donc Ă lâĂ©vidence un Ă©lĂ©ment central de la machinerie humaine, dont les dĂ©rĂšglements sont susceptibles dâavoir des consĂ©quences particuliĂšrement sĂ©vĂšres.
Le cĆur constitue aussi le pivot du systĂšme de circulation sanguine, se trouvant Ă lâintersection de la circulation sanguine pulmonaire qui permet au sang rĂ©cupĂ©rĂ© dans lâorganisme (le « sang noir ») dâaller sâoxygĂ©ner dans les poumons, et de la circulation sanguine gĂ©nĂ©rale, qui diffuse ensuite le sang oxygĂ©nĂ© (le « sang rouge ») vers lâensemble des organes qui sâen nourrissent.
Sur le plan anatomique, le cĆur est constituĂ© de quatre cavitĂ©s : les deux oreillettes servent de rĂ©ceptacle pour le sang qui retourne vers le cĆur, tandis que les deux ventricules, dont la paroi est Ă©paisse et trĂšs musclĂ©e, assurent la fonction de pompe qui fait circuler le sang. Ces quatre cavitĂ©s sont organisĂ©es en deux systĂšmes qui fonctionnent en parallĂšle : le cĆur droit (oreillette droite et ventricule droit) reçoit le sang noir qui revient du corps par les deux veines caves et lâenvoie dans lâartĂšre pulmonaire pour recevoir lâoxygĂšne qui lui est nĂ©cessaire au niveau des poumons. Le cĆur gauche reçoit le sang rouge qui revient des poumons par les veines pulmonaires et le propulse dans lâartĂšre aorte, une trĂšs grosse artĂšre qui va ensuite donner toutes les branches qui irrigueront les diffĂ©rents organes du corps. La pompe ventriculaire gauche est beaucoup plus puissante que la pompe ventriculaire droite, car elle doit Ă©jecter le sang vers le corps entier avec une pression importante (qui correspond Ă la « tension artĂ©rielle » et dĂ©passe gĂ©nĂ©ralement 100 mm Hg) ; le ventricule gauche est donc trĂšs musclĂ© et il a une importance primordiale dans le fonctionnement de tout le systĂšme. ConcrĂštement, la circulation du sang se fait de façon continue, en circuit clos, et le cĆur gauche et le cĆur droit fonctionnent simultanĂ©ment (le ventricule droit Ă©jecte le sang noir vers lâartĂšre pulmonaire en mĂȘme temps que le ventricule gauche Ă©jecte le sang rouge vers lâaorte). Pour empĂȘcher le reflux du sang Ă contre-courant, le cĆur est Ă©quipĂ© de valvules qui jouent le rĂŽle de soupapes.
Enfin, le cĆur est douĂ© dâune activitĂ© Ă©lectrique propre, qui provient des cellules qui forment ses parois. Au rythme de 60 Ă 70 fois par minute, une dĂ©charge Ă©lectrique part de la paroi des oreillettes et diffuse vers les ventricules, dont elle dĂ©clenche la contraction. La frĂ©quence dâactivation de ce qui peut ĂȘtre assimilĂ© Ă une « pile » cardiaque dĂ©pend de nombreux facteurs et sâadapte en fonction des besoins de lâorganisme : ainsi, lors dâun effort qui nĂ©cessite que le cĆur augmente son dĂ©bit pour couvrir les besoins de lâorganisme, la frĂ©quence de dĂ©charge de la pile auriculaire augmente, accroissant ainsi la frĂ©quence des battements cardiaques (ce que lâon peut constater trĂšs simplement en prenant son pouls).
Figure 1. Coupe schĂ©matique du cĆur.
Le sang « noir » arrive Ă lâoreillette droite par les veines caves ; il passe ensuite dans le ventricule droit qui lâenvoie dans lâartĂšre pulmonaire oĂč il sera oxygĂ©nĂ©. Il revient ensuite, sous forme de sang rouge par les veines pulmonaires dans lâoreillette gauche, puis passe dans le ventricule gauche qui le propulse dans lâaorte, pour irriguer lâensemble des organes.
Ainsi, on voit que le cĆur est un organe particuliĂšrement sophistiquĂ©, douĂ© Ă la fois de propriĂ©tĂ©s Ă©lectriques et dâune capacitĂ© mĂ©canique remarquable, qui lui donne lâoriginalitĂ© de fonctionner comme une pompe, dont le dĂ©bit va sâadapter aux besoins de lâensemble de lâorganisme : lorsque les organes ont besoin de plus dâoxygĂšne (et donc de recevoir plus de sang), le cĆur sâaccĂ©lĂšre et se contracte plus fort, ce qui lui permet dâaugmenter considĂ©rablement le dĂ©bit du sang quâil fait circuler.
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Les valvules cardiaques : le cĆur comporte quatre valvules, deux valvules dites « auriculo-ventriculaires » qui sĂ©parent les oreillettes des ventricules (la valvule tricuspide Ă droite et la valvule mitrale Ă gauche) et deux valvules ventriculo-artĂ©rielles qui empĂȘchent le sang de « retomber » vers les ventricules quand ceux-ci se relĂąchent aprĂšs la phase dâĂ©jection (la valvule pulmonaire Ă droite et la valvule aortique, Ă gauche). Bien que « valvule » soit le terme correct, les mĂ©decins emploient plus souvent le terme de « valves » cardiaques.
Les diffĂ©rents temps du cycle cardiaque : le sang est propulsĂ© vers les diffĂ©rents organes lorsque les ventricules se contractent ; cette partie du cycle cardiaque prend le nom de « systole ». Pendant la systole, les valvules ventriculo-artĂ©rielles sont ouvertes et les valvules auriculo-ventriculaires sont fermĂ©es, pour que tout le sang soit Ă©jectĂ© vers les artĂšres et quâil nây ait pas de reflux des ventricules vers les oreillettes, Ă contre-courant. Lorsque la contraction est terminĂ©e, les ventricules se relĂąchent et se dilatent, en aspirant ainsi le sang qui se trouve dans les oreillettes. Ce temps sâappelle la « diastole ». Pendant la diastole, les valvules auriculo-ventriculaires sâouvrent et les valvules ventriculo-artĂ©rielles sont fermĂ©es, ce qui permet au sang de passer des oreillettes vers les ventricules et Ă©vite le reflux de sang des artĂšres vers les ventricules.
La qualitĂ© de la pompe cardiaque (sa capacitĂ© de contraction) est habituellement exprimĂ©e sous la forme dâune mesure appelĂ©e « fraction dâĂ©jection » (ou fraction dâĂ©jection ventriculaire gauche, FEVG). Cet index est le rapport entre le volume de sang Ă©jectĂ© par le cĆur lors de chaque contraction (pendant la systole) et le volume de sang que contient le ventricule gauche lorsquâil est complĂštement rempli (en fin de diastole). Normalement, la FEVG est â„ 55 %. Pour une valeur de 40 % Ă 55 % la capacitĂ© contractile du cĆur est modĂ©rĂ©ment diminuĂ©e ; elle permet cependant dâavoir une activitĂ© normale dans toutes les circonstances ordinaires de la vie courante. En dessous de 40 %, la fonction cardiaque est fortement diminuĂ©e et le cĆur assure beaucoup plus difficilement la couverture des besoins de lâorganisme ; une altĂ©ration importante de la force contractile du cĆur peut conduire Ă une insuffisance cardiaque.
2. Quâest-ce que la maladie coronaire ?
Les artĂšres coronaires alimentent le cĆur en lui fournissant le sang qui permet au muscle cardiaque (le myocarde) de fonctionner en jouant son rĂŽle de pompe. Elles sont les premiĂšres branches Ă naĂźtre de lâaorte, cette trĂšs grosse artĂšre qui sort du ventricule gauche et qui irrigue tout lâorganisme. Les artĂšres coronaires, artĂšres de petit calibre (leur diamĂštre varie de 2 Ă 4 millimĂštres), ont la capacitĂ© de se dilater ou de se contracter, en fonction des besoins de lâorganisme. Leur paroi est constituĂ©e de trois couches concentriques, disposĂ©es un peu comme lâintĂ©rieur dâun oignon : lâadventice est la couche la plus extĂ©rieure ; au milieu, se trouve la media, qui est une couche de cellules musculaires qui donnent Ă lâartĂšre sa capacitĂ© de contraction et de distension ; Ă lâintĂ©rieur, lâendothĂ©lium est une trĂšs fine couche de cellules qui sĂ©parent lâintĂ©rieur de la paroi artĂ©rielle du sang qui circule dans lâartĂšre. LâendothĂ©lium a un rĂŽle capital pour lâartĂšre ; il est constituĂ© de cellules vivantes, qui envoient Ă la media les signaux qui lui permettent de se contracter ou de se dilater, ou encore les signaux qui enclenchent un processus de rĂ©paration si la paroi de lâartĂšre est abĂźmĂ©e.
LâintĂ©rieur du conduit artĂ©riel (lâespace oĂč circule le sang) est appelĂ© la « lumiĂšre artĂ©rielle ».
On parle de maladie coronaire quand la paroi des artĂšres coronaires est malade Ă la suite de dĂ©pĂŽts de cholestĂ©rol (athĂ©rome). Ces dĂ©pĂŽts peuvent former des rĂ©trĂ©cissements qui obstruent plus ou moins complĂštement la lumiĂšre artĂ©rielle et gĂȘnent ainsi le passage du sang.
Il y a deux artĂšres coronaires : la principale est lâartĂšre coronaire gauche ; elle se divise trĂšs vite en deux grosses branches, lâartĂšre interventriculaire antĂ©rieure qui irrigue toute la paroi antĂ©rieure du ventricule gauche, la pointe du cĆur et la cloison qui sĂ©pare le ventricule gauche et le ventricule droit, appelĂ©e le septum interventriculaire, et lâartĂšre circonflexe, qui alimente la paroi gauche (dite « paroi latĂ©rale ») du ventricule gauche. LâartĂšre coronaire droite naĂźt sĂ©parĂ©ment ; elle alimente le ventricule droit, ainsi que la paroi infĂ©rieure du ventricule gauche (quâon appelle aussi paroi diaphragmatique, car elle est posĂ©e sur le diaphragme, qui sĂ©pare le thorax de lâabdomen). Câest lâartĂšre coronaire gauche qui est vraiment lâartĂšre principale du cĆur : elle mĂ©rite son surnom dâ« artĂšre vitale ».
Figure 2. Les artĂšres coronaires, qui irriguent le muscle cardiaque.
3. Quâest-ce que lâathĂ©rosclĂ©rose ?
LâathĂ©rosclĂ©rose correspond Ă un processus de vieillissement des artĂšres, dont la paroi sâimprĂšgne de cholestĂ©rol (lâathĂ©rome) et se rigidifie. Câest ce qui cause la maladie coronaire, mais aussi la maladie des autres artĂšres de lâorganisme : par exemple, les artĂšres qui alimentent le cerveau (les artĂšres carotides), avec un risque de faire un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral, ou les artĂšres des jambes, entraĂźnant une artĂ©rite.
LâathĂ©rome se dĂ©veloppe sur des annĂ©es et mĂȘme des dizaines dâannĂ©es ; câest pourquoi les premiĂšres manifestations cliniques de la maladie (angine de poitrine, infarctus) ne se rĂ©vĂšlent gĂ©nĂ©ralement quâau-delĂ de lâĂąge de 40 ans. Au dĂ©but, le cholestĂ©rol se dĂ©pose sous lâendothĂ©lium en formant des stries lipidiques (de fines lignes de dĂ©pĂŽts graisseux) et, au fil du temps, les stries convergent et forment de vĂ©ritables plaques de cholestĂ©rol. SchĂ©matiquement, il faut savoir que le cholestĂ©rol se dĂ©pose dâautant plus facilement dans la paroi que lâendothĂ©lium est fragilisĂ©, rendu plus « poreux » par diffĂ©rents facteurs extĂ©rieurs comme le tabac ou dâautres facteurs de risque. Une fois dans la paroi, le cholestĂ©rol se comporte un peu comme un corps Ă©tranger irritant et provoque une rĂ©action dâinflammation plus ou moins importante, qui contribue Ă faire grossir la plaque et Ă la fragiliser.
Lâorganisme est douĂ© de mĂ©canismes de dĂ©fense importants. Au dĂ©but, les artĂšres se dilatent vers lâextĂ©rieur, pour Ă©viter que les plaques de cholestĂ©rol ne bouchent la lumiĂšre artĂ©rielle et gĂȘnent le passage du sang ; ce mĂ©canisme de compensation nâest cependant pas Ă©ternel et, si les plaques continuent de grossir, les artĂšres se rĂ©trĂ©cissent vers lâintĂ©rieur ; ces rĂ©trĂ©cissements sont appelĂ©s « stĂ©noses » dans le jargon mĂ©dical. Ă la longue, les plaques dâathĂ©rome deviennent plus fibreuses et peuvent mĂȘme se calcifier.
En somme, la consĂ©quence nĂ©faste de tous ces processus est la formation de rĂ©trĂ©cissements sur les artĂšres qui alimentent le cĆur.
Figure 3. ReprĂ©sentation schĂ©matique dâune paroi dâartĂšre saine (Ă gauche) et atteinte dâathĂ©rome (Ă droite).
4. La frĂ©quence de la maladie coronaire est-elle la mĂȘme dans les diffĂ©rentes rĂ©gions du monde ?
Les maladies cardio-vasculaires sont la premiĂšre cause de mortalitĂ© dans le monde. Pour autant, leur frĂ©quence varie entre les pays, parfois dans des proportions importantes. Rien quâau sein des pays europĂ©ens, les statistiques de 2004 montrent des disparitĂ©s considĂ©rables dans la frĂ©quence des dĂ©cĂšs liĂ©s Ă la maladie coronaire. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les pays du nord et de lâest de lâEurope sont beaucoup plus touchĂ©s. Pour les hommes de 35 Ă 74 ans, la mortalitĂ© dâorigine coronaire est de moins de 150 cas pour 100 000 habitants dans des pays comme la France, lâEspagne, le Portugal, ou lâItalie ; elle se situe entre 150 et 210 pour lâAllemagne, entre 210 et 300 au Royaume-Uni, et dĂ©passe 500 en Russie, Ukraine et dans les pays dâEurope orientale. La situation est Ă©quivalente pour les femmes ; au sein de la population des 35-74 ans, la mortalitĂ© par maladie coronaire passe de moins de 50 pour 100 000 habitants en France ou dans les pays mĂ©diterranĂ©ens, pour dĂ©passer 200 dans les pays dâEurope de lâEst.
Ă lâĂ©chelle mondiale, le Japon, la CorĂ©e ou la France ont des taux de dĂ©cĂšs dâorigine coronaire faibles, deux Ă quatre fois moindres que ceux des Ătats-Unis ou de la Finlande.
Ces disparitĂ©s considĂ©rables sâexpliquent probablement avant tout par des diffĂ©rences de mode de vie, bien quâune influence gĂ©nĂ©tique puisse Ă©galement avoir une part de responsabilitĂ©.
5. A-t-on fait de réels progrÚs dans la prévention et le traitement de la maladie coronaire ?
Les progrĂšs accomplis dans le traitement et la prĂ©vention de la maladie coronaire au cours des trente derniĂšres annĂ©es ont Ă©tĂ© considĂ©rables. Ă lâĂ©chelle mondiale, la mortalitĂ© cardio-vasculaire a commencĂ© Ă diminuer dans les pays industrialisĂ©s comme les Ătats-Unis ou lâEurope de lâOuest Ă partir des annĂ©es 1970, tandis quâelle continuait de croĂźtre dans les pays moins riches, et notamment dans les pays dâEurope centrale et dâEurope de lâEst ; mais ces pays prennent maintenant le mĂȘme chemin favorable, et une diminution de la mortalitĂ© cardio-vasculaire y est observĂ©e depuis la fin des annĂ©es 1990 et le tout dĂ©but des annĂ©es 2000. En France, la mortalitĂ© cardio-vasculaire a ainsi baissĂ© de 56 % entre 1980 et 2004, et la diminution se poursuit depuis. Ă tel point que les maladies cardio-vasculaires en France ont maintenant reculĂ© en seconde position, derriĂšre le cancer, des causes de mortalitĂ©.
Ces progrĂšs inouĂŻs ont Ă©tĂ© accomplis Ă la fois grĂące Ă une meilleure prise en charge des facteurs de risque, permettant de reculer lâĂąge Ă partir duquel les consĂ©quences de la maladie coronaire se manifestent, et grĂące Ă une amĂ©lioration impressionnante de lâefficacitĂ© des traitements, lorsque la maladie sâest dĂ©clarĂ©e : ainsi, une Ă©tude rĂ©cente rĂ©alisĂ©e en Californie a montrĂ© une diminution de plus de 50 % de la survenue des infarctus du myocarde entre 1999 et 2008, tĂ©moignant de lâefficacitĂ© des mesures de prĂ©vention ; les enquĂȘtes menĂ©es en France entre 1995 et 2005, ont, de leur cĂŽtĂ©, montrĂ© une baisse de 50 % de la mortalitĂ© des malades hospitalisĂ©s pour une crise cardiaque. Câest donc la conjonction de ces progrĂšs dans la prĂ©vention comme dans le traitement qui a permis de faire reculer dans de telles proportions la mortalitĂ© cardio-vasculaire.
6. Quâappelle-t-on des « facteurs de risque » ?
Ă la diffĂ©rence de maladies comme les maladies infectieuses causĂ©es par un microbe bien spĂ©cifique, la maladie coronaire nâest pas due Ă une seule cause. Elle est le rĂ©sultat de facteurs multiples, dont aucun nâest dĂ©terminant Ă lui seul, mais dont certains favorisent son dĂ©veloppement, tandis que dâautres, au contraire, retardent la formation des plaques dâathĂ©rome dans les artĂšres.
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Dans les Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques (qui analysent le devenir de populations en fonction de leurs caractĂ©ristiques initiales), on distingue les « marqueurs de risque » et les « facteurs de risque ». Dans le domaine de la maladie coronaire, il existe de trĂšs nombreux marqueurs de risque : ce sont tous les paramĂštres pour lesquels on observe une relation avec la survenue de problĂšmes cardiaques ; il peut sâagir de caractĂ©ristiques dĂ©mographiques (sexe, Ăąge, poids, taille), sociales (niveau dâĂ©ducation, catĂ©gorie socioprofessionnelle), de mode de vie (tabac, sĂ©dentaritĂ©, alimentation), cliniques (pression artĂ©rielle, frĂ©quence cardiaque, maladies), ou encore biologiques (taux de cholestĂ©rol, taux de sucre dans le sang, par exemple). Ces diffĂ©rents marqueurs ont la propriĂ©tĂ© dâavoir une relation bien documentĂ©e avec la survenue dâune maladie coronaire : la prĂ©sence du marqueur (ou son taux Ă©levĂ©, sâil sâagit dâun marqueur quantifiable, comme le taux de cholestĂ©rol dans le sang) sâaccompagne dâun plus grand risque dâavoir une maladie coronaire. Toutefois, cette relation nâimplique pas forcĂ©ment une relation de causalitĂ© : par exemple, si on sait que le fait dâavoir un niveau dâĂ©ducation Ă©levĂ© est liĂ© Ă un moindre risque dâavoir une crise cardiaque, cela ne signifie pas pour autant que la thĂšse dâuniversitĂ© protĂšge contre la maladie coronaire ; en fait, les comportements « Ă risque » sur le plan de la maladie coronaire, sont simplement plus frĂ©quents chez les personnes qui ont un niveau scolaire bas, en raison de certaines habitudes culturelles, ou parce quâune alimentation « saine pour le cĆur » coĂ»te plus cher. Pour passer de la notion de marqueur de risque Ă celle de facteur de risque, il faut que cette relation de causalitĂ© puisse ĂȘtre documentĂ©e ; autrement dit, que lâon puisse prouver que le facteur de risque soit bien une des causes de la maladie et cela indĂ©pendamment dâautres causes existantes. Une telle dĂ©monstration est difficile, sâagissant dâune maladie qui se dĂ©veloppe sur des dizaines dâannĂ©es. Un des Ă©lĂ©ments les plus utiles pour appuyer la dĂ©monstration de causalitĂ© est de vĂ©rifier que la correction du facteur de risque supposĂ© entraĂźne bien une diminution du risque de dĂ©velopper la maladie.
Le facteur de risque essentiel est le niveau de cholestĂ©rol dans le sang : plus le niveau de cholestĂ©rol est Ă©levĂ©, plus le risque quâil se dĂ©pose dans la paroi des artĂšres est grand. Mais beaucoup dâautres Ă©lĂ©ments viennent moduler lâappĂ©tit de cholestĂ©rol des parois artĂ©rielles, en les rendant plus ou moins « poreuses » ; ces facteurs constituent soit des facteurs de risque (sâils augmentent le risque dâavoir une maladie coronaire), soit des facteurs protecteurs (sâils diminuent ce risque). Dâune façon gĂ©nĂ©rale, un endothĂ©lium (câest la couche de cellules qui se trouve Ă lâintĂ©rieur des parois de lâartĂšre et qui isole la paroi du conduit artĂ©riel du sang qui circule Ă lâintĂ©rieur) qui fonctionne bien protĂšge la paroi et la rend plus im...