Revivre après un choc
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Revivre après un choc

Comment surmonter le traumatisme psychologique

  1. 192 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Revivre après un choc

Comment surmonter le traumatisme psychologique

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À propos de ce livre

Vous avez été victime d'un accident de la route, d'une agression, d'une catastrophe naturelle ou d'un viol. Depuis ce jour-là, rien n'est comme avant. « N'y pense plus! », « c'est fini », conseille votre entourage. Facile à dire… Mais l'oubli est impossible, l'angoisse vous tenaille, et personne ne peut comprendre votre blessure morale. Pourquoi ce sentiment d'être « sali(e) » après un viol? Pourquoi cette impression d'être coupable quand on a échappé à un attentat? Comment reprendre le volant après un accident de voiture? Que faire pour que la vie recommence? Comment empêcher ces souvenirs terribles d'être obsédants? Comment arrêter ce« film » qui tourne dans la tête? Comment cesser d'avoir peur de tout ce qui rappelle ce choc? Aurore Sabouraud-Séguin nous livre témoignages, explications, conseils et exercices pratiques pour apprendre à revivre normalement. Aurore Sabouraud-Séguin est psychiatre, formée en thérapie cognitive et comportementale. Elle s'occupe d'un centre de soins pour les victimes de psychotraumatismes.

Foire aux questions

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2006
ISBN
9782738181121
Chapitre 1
Comment un événement
traumatique peut-il
vous perturber ?
Sept ans après l’accident
« Je me rappelle que je me sentais déjà en danger avant l’accident, parce que le conducteur conduisait trop vite. Je m’en veux de ne pas le lui avoir dit, mais je n’ai pas osé. Des copains me ramènent chez moi, car, pendant la soirée, des amis m’ont fait tomber dans la piscine et je suis trempée.
La voiture roule trop vite. Elle amorce une grande courbe, et deux phares jaillissent en face de nous, soudainement. Sylvain perd le contrôle du véhicule. La voiture heurte la paroi rocheuse sur la droite de la route, puis... Non, ce n’est pas possible ! Non ! On ne va pas mourir, on ne peut pas avoir un accident !
Pourtant, la voiture part dans le ravin. Les deux roues avant sont déjà dans l’enfer. Je ne sais plus, je me sens mal. Je pense que je vole et puis, plus rien. J’entends des bruits de végétaux, des bruits sourds de carrosserie. Je ne me souviens pas de grand-c0 mmhose, seulement de ces bruits. Je me suis réveillée après l’accident, il faisait noir dans les bois, je n’avais plus peur, pas mal, je ne ressentais pas d’émotion, c’était comme si j’étais morte.
Puis, on m’appelle, j’entends mon prénom et j’ai envie de crier, de dire : “Oui, je suis là, venez me chercher ! J’ai peur.” Mais je n’y parviens pas. Je mets ma main sur ma tête, et c’est étrangement poisseux, chaud et humide. Ça ruisselle sur mon visage. Les souvenirs de l’arrivée des secours sont confus, hachés, décousus. On me porte. J’ai froid et peur. Je réalise soudain l’endroit où je suis, nous venons d’avoir un accident. Je vois Éric. Les secours sont là. Des hommes m’interrogent sans cesse et me portent sur une civière. J’ai peur de nouveau, je sens une grande panique m’envahir, car je pense que je vais tomber. Je n’en peux plus. Laissez-moi ! Ils coupent mes vêtements. Je ne comprends pas ce qui se passe. Laissez-moi ! Je veux partir.
J’arrive à l’hôpital et je me sens agressée par une lumière vive et un énorme brouhaha.
Pendant les mois qui suivent, pour moi, c’est la descente aux enfers. Même encore maintenant j’ai l’impression que je “pue”. Je n’en ai jamais parlé tellement j’ai honte. Je pense qu’à l’hôpital on ne m’a jamais lavée. C’est ma mère qui a dû le faire quand elle m’a ramenée à la maison. Dès le réveil, je sentais cette odeur de sang coagulé et ça me donnait envie de vomir. Je pense que les gens qui venaient me voir s’en sont rendu compte. Mon crâne était rasé, je n’osais pas le toucher, mon visage était tout gonflé, j’avais un trou au milieu des cheveux, cela me donnait la nausée, et même encore maintenant, en le disant, j’ai envie de vomir.
Pendant des semaines, c’est ma mère ou mon père qui me lavaient, me faisaient manger, m’emmenaient aux toilettes. Les médecins disaient “tout va bien, il n’y a rien à craindre”, et repoussaient les échéances à chaque visite, sans me donner d’explications ils prolongeaient ma rééducation. On me mentait. Mes cheveux ne repoussaient pas, je devais porter une minerve autour de mon cou. Je voyais bien que j’avais toujours mal, que je n’avais plus de force, même pour tenir un objet, je me sentais handicapée, humiliée. Je voyais leur regard, inquiet, je sentais leur pitié, j’avais peur : je devais être défigurée. Petit à petit, j’ai perdu confiance ; je ne savais pas combien de temps cela allait durer. “Toute la vie ?”
J’ai toujours été quelqu’un d’optimiste, et maintenant je ne peux même plus penser à mon avenir. Même seulement à demain ! Depuis l’accident, Il y a sept ans, je vis au jour le jour. Je n’ai plus envie de rien. C’est comme s’il n’y avait plus que ça dans ma vie, toute cette souffrance : la souffrance d’aujourd’hui, celle d’hier confondue, ma vie rétrécie, mon incapacité à la gérer, à vouloir.
Je ne me souviens pas de tout. Qu’est-ce que j’ai oublié ? Je me sens angoissée de ne pas avoir plus de souvenirs. Ce n’est pas normal. Souvent ça me revient en tête, et je fais des efforts pour me rappeler, en vain.
En plus, j’ai du mal à m’endormir. J’ai peur des cauchemars. Toutes les nuits, je me vois tomber dans un ravin, je me sens tomber, tournoyer, je vois le sang qui dégouline chaque fois que je touche le sol en roulant, et cela me réveille.
Je ne veux plus non plus regarder la télé. Ça m’énerve d’entendre les journalistes parler de catastrophes, d’accidents. Ça me met en colère, j’ai envie de tout casser. Et je me mets à boire pour me calmer. D’ailleurs en ce moment, c’est tous les soirs que j’ai besoin de boire. Avant, c’était seulement dans les fêtes pour pouvoir rester avec mes amis. Maintenant, je n’ai plus envie de sortir.
Mes parents s’occupent beaucoup de moi ; ils s’inquiètent aussi. Je ne me suis occupée de rien pour l’accident. Ce sont eux qui discutent avec les assurances. Je ne suis au courant de rien. Nous n’avons jamais reparlé de l’accident. Je n’ose pas leur poser de questions. Ils ont trop souffert à cause de moi.
J’ai rompu avec les amis de cette époque, ils ne sont pas venus me voir à l’hôpital. Je ne voulais pas qu’ils me voient comme ça... »
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Que nous apprend ce récit ?
Patricia a eu un accident de voiture grave, ses compagnons s’en sont sortis indemnes. Elle a souffert d’une plaie du cuir chevelu qui a beaucoup saigné lors de l’accident et de contusions de la région cervicale pour lesquelles elle a dû rester alitée quelque temps et faire de la rééducation. Elle a séjourné quelques jours à l’hôpital, puis elle est rentrée chez ses parents. Rien de grave. Elle s’en était bien tirée.
Pourtant, sept ans plus tard, elle fait une tentative de suicide ! C’est à ce moment qu’elle vient me consulter.
Elle décrit très bien que sa vie s’est comme arrêtée après cet accident. Elle ne s’est plus sentie la même et, depuis, a perdu tout intérêt pour son avenir. Ses études sont terminées depuis quatre ans. Elle ne cherche pas de travail, fait des petits boulots alimentaires, sans projet à long terme. Elle n’a plus confiance, change souvent de groupe d’amis, fume et boit plus que de raison, se lasse de ses petits amis. Elle vit au jour le jour et souffre en permanence sans vraiment savoir pourquoi.
Elle ne se souvient plus entièrement de cet accident, il est confus dans sa mémoire. Pourtant, certaines situations, certains gestes quotidiens le lui remettent en mémoire de façon brutale au point d’en avoir la nausée. Elle fuit autant qu’elle peut ces moments de panique. Le soir, pour s’endormir sans penser aux cauchemars qui la réveillent toutes les nuits, elle boit du vin blanc, de plus en plus.
À travers ce récit, nous voyons qu’un événement traumatique provoque des réactions somatiques et psychiques qui peuvent avoir des conséquences sur la vie tout entière.
Cette réaction, normale au début, attire peu l’attention, mais inquiète beaucoup la personne qui la subit. Soit tout rentre dans l’ordre, petit à petit, soit cet état se chronicise, perturbant la « digestion » de l’événement. C’est ce qu’on appelle l’état de stress post-traumatique.
Quels sont les événements considérés comme traumatiques ?
La différence entre un événement stressant et un événement traumatique
Il existe de nombreuses situations de stress « ordinaire » auxquelles nous sommes confrontés : un voisinage bruyant, un conflit au travail, une facture du fisc imprévue... Tous ces tracas quotidiens peuvent s’avérer épuisants. Leurs effets cumulatifs peuvent même provoquer des perturbations graves et durables : maladie psychosomatique, dépression...
Une femme de quarante ans, divorcée, mère de trois enfants, sera plus « stressée » et fragile qu’une femme ayant un travail « épanouissant » et une bonne entente dans son ménage ! Plus le nombre d’événements stressants augmente, plus il est difficile de faire face au prochain événement, même minime.
Ces événements considérés comme stressants dans notre vie n’ont pas de caractère traumatique. Pour qu’un événement soit qualifié de « traumatique », il est obligatoirement imprévisible, inattendu et associé au risque de mort, la sienne ou celle d’autrui.
Définition
L’événement traumatique est un événement brutal et soudain qui menace notre vie ou notre intégrité physique.
Il se situe en dehors de l’expérience humaine habituelle.
Les victimes de catastrophes naturelles
Dans le cas de catastrophes naturelles, les réactions émotionnelles aiguës sont fortes et nombreuses. Par contre, il semblerait que le risque de voir survenir un état pathologique à long terme est moindre que dans les catastrophes à responsabilité humaine. Bien qu’il existe de véritables états de stress post-traumatiques qui répondent aux mêmes critères que ceux que nous verrons plus loin, certaines caractéristiques « naturelles » de la catastrophe protégeraient d’une évolution chronique :
– Il existe un certain fatalisme dans la nature humaine, il est difficile de se révolter contre la nature. Nous acceptons que celle-ci reprenne ses droits sur notre volonté de domestication. Nous construisons, la nature détruit, et nous recommençons.
– Il existe une grande solidarité entre les sinistrés d’une catastrophe naturelle. Cette entraide entre chaque individu permet de se sentir moins seul, d’exprimer et d’évacuer les sentiments de colère ou d’injustice. Cela sera d’autant plus vrai, que la collectivité et la société apporteront à leur tour, un soutien et une aide efficaces et que cette catastrophe aura pu être anticipée, minimisant ainsi le caractère brutal et imprévisible de l’événement.
– La reconnaissance de catastrophe naturelle et la possibilité d’indemnisation que donne la loi permettent aux sinistrés d’avoir une action libératrice.
L’aide financière précoce est nécessaire pour que les sinistrés puissent reconstruire rapidement leur environnement, mais l’expérience montre qu’il ne faut pas négliger l’aide psychologique et sociale dont ces personnes auront besoin quand le moment d’engouement général pour leur malheur sera passé et qu’ils se retrouveront seuls face aux conséquences. L’indemnisation étant incapable à elle seule, de faire oublier l’impact destructeur de toute catastrophe collective.
– Au contraire, si l’événement est extrêmement violent et imprévisible, s’il est associé à des pertes importantes sur le plan humain mais aussi matériel, si les secours sont perçus par la population comme tardifs ou inefficaces, la détresse individuelle, mais collective aussi, sera plus importante encore, avec un risque plus important de chronicité. Il existera alors de véritables états de stress post-traumatique comme ceux qui vont être décrits plus loin.
En France, nous sommes surtout confrontés aux inondations, aux avalanches. L’expérience de Vaison-la-Romaine, victime d’une inondation sans précédent en 1992, a montré l’importance de la solidarité dans la protection de troubles ultérieurs et la possibilité d’une prévention par une écoute psychologique dans les suites d’une telle catastrophe.
Les situations de maladie chronique, de chômage ou de conflit conjugal... se trouvent donc en dehors de ce champ d’étude.
Quels sont les principaux événements traumatiques ?
Les événements traumatiques sont liés soit à des situations de catastrophe naturelle, soit à des catastrophes d’origine humaine.
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Les catastrophes collectives
– Les catastrophes d’origine humaine : accident d’avion, accident de train, naufrage, carambolage routier.
– Les catastrophes naturelles : inondation, incendie, tremblement de terre, avalanche, éruption volcanique, cyclone, ouragan, raz de marée.
– Les crimes violents.
– Les faits de guerre : attentat terroriste, scène de guerre, torture, camp de concentration.
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Les traumatismes individuels
– Les agressions individuelles : agression, agression sexuelle, viol, avec ou sans menace de mort, violence conjugale, accident de la route, cambriolage, avec menace d’une arme, prise d’otage, hold-up.
– agressions et agressions sexuelles, viols sur mineur de moins de quinze ans.
– maltraitance faite aux enfants, aux personnes invalides ou aux personnes âgées : c’est-à-dire les coups physiques, la privation de nourriture, de liberté, mais aussi les insultes, les humiliations, les agressions sexuelles...
– accidents du travail.
Le stress post-traumatique chez l’enfant
Les enfants sont victi...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Introduction
  5. Chapitre 1 - Comment un événement traumatique peut-il vous perturber ?
  6. Chapitre 2 - Analysez ce que vous ressentez
  7. Chapitre 3 - C’est le moment d’agir
  8. Chapitre 4 - L’environnement de la victime : la victimologie
  9. En forme de conclusion
  10. Annexes
  11. Pour en savoir plus
  12. Remerciements