L' Éducation en entreprise
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L' Éducation en entreprise

Contre le chômage des jeunes

  1. 288 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L' Éducation en entreprise

Contre le chômage des jeunes

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À propos de ce livre

Chaque année, en France, 250 000 jeunes sortent du système scolaire sans le moindre diplôme. L'exemple allemand et celui du Japon montrent que la situation de l'emploi et les performances économiques sont meilleures lorsque l'école assure l'instruction, les entreprises se chargeant de préparer à un métier. François Dalle, président de l'Oréal de 1957 à 1984, et Jean Bounine, conseiller auprès de la direction générale de ce groupe, sont les auteurs d'un rapport sur l'emploi publié en 1987.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
1993
ISBN
9782738160836
Sous-sujet
Management

Annexes


Le système éducatif japonais

par
Merry White*1
En 1971, au plus fort des manifestations contre la construction du nouvel aéroport international de Narita, à Tokyo, un lycéen vint se joindre aux manifestants qui campaient dans les champs de Chiba ; il avait apporté sa tente et ses livres d’étude, car on était à quelques mois des examens d’entrée à l’université. Quelques jours plus tard, alors qu’il rentrait d’une manifestation avec les autres, il eut à franchir un barrage de police. Les policiers s’empressèrent de fouiller ce jeune homme sale et en haillons, qui pouvait passer pour un terroriste de l’Armée rouge. Ils prirent ses piquets de tente pour des armes et s’apprêtaient à l’arrêter lorsque l’un d’entre eux remarqua ses livres. L’étudiant ayant déclaré qu’il était parti s’isoler dans les bois pour préparer ses examens, les policiers le relâchèrent aussitôt et se contentèrent d’embarquer ses camarades qui n’avaient pas de livres. Le pouvoir de l’impératif éducatif est tel, au Japon, que, sous le couvert d’un habit d’étudiant, on peut tout se permettre.
Je voudrais évoquer ici l’incidence de cet impératif sur le développement de l’enfant dans sa famille d’une part, à l’école et au travail d’autre part.
Nombreux sont les Occidentaux qui s’émerveillent des résultats obtenus par le Japon en matière d’éducation et sont à l’affût des possibles transferts de leurs techniques éducatives. N’a-t-on pas été jusqu’à affirmer que le lycéen japonais atteint le même niveau de connaissances qu’un diplômé de l’enseignement supérieur aux États-Unis ? C’est un fait qu’au Japon les examens d’accès à l’enseignement supérieur sont, en sciences et en mathématiques, d’un niveau plus ou moins équivalent à celui des étudiants de troisième année d’une université américaine. Autre phénomène frappant, plus frappant encore à mes yeux : les Japonais attendent d’un ouvrier d’usine qu’il soit capable de comprendre des données statistiques, de travailler sur des tableaux et graphiques complexes et de résoudre des problèmes mathématiques difficiles. Le niveau de base est très élevé. Aux États-Unis, malgré les professions de foi du président Bush, l’éducation ne constitue pas une priorité politique. Les enfants et les écoles sont en difficulté, mais l’Amérique continue à s’émerveiller au spectacle des enfants, des écoles et du système pédagogique japonais.
Je ne ferai certes pas l’impasse sur les nombreux problèmes du Japon, ni sur les indispensables réformes du système éducatif, en particulier aux niveaux secondaire et supérieur. Il serait néanmoins difficile de nier les succès remportés au Japon par l’éducation élémentaire. Les résultats quantifiables du système éducatif japonais ne représentent d’ailleurs qu’un aspect de la question. Les résultats aux contrôles indiquent des performances, en particulier en mathématiques et en sciences (au demeurant, les plus faciles à évaluer), supérieures à celles de la plupart des enfants du monde. Un chercheur britannique a même pu affirmer que les enfants japonais l’emportaient de onze points en QI sur les enfants américains. Pourtant, l’environnement social et psychologique ainsi que les résultats obtenus par le système éducatif japonais sont tout aussi impressionnants, et constituent, en fait, le principal moteur des acquisitions cognitives.
Rappelons tout d’abord quelques faits concernant la scolarité au Japon :
1. L’enseignement est obligatoire pour tous les enfants de six à quinze ans (école élémentaire et collège). L’âge est pratiquement indissociable du niveau scolaire : un enfant est rarement invité à redoubler, et plus rarement encore à sauter une classe. Environ 94 % d’une classe d’âge poursuivent la scolarité dans le second cycle du secondaire, dans un lycée public ou privé, sans être soumis à obligation scolaire. Le taux d’échec au lycée est d’environ 2 %, à rapprocher des 25 % enregistrés aux États-Unis.
2. L’enseignement non officiel occupe une place très importante. Un nombre croissant d’enfants fréquentent l’école maternelle. 95 % des élèves entrant en primaire ont déjà une expérience de l’école maternelle ou du jardin d’enfants, et 50 % des enfants de trois ans fréquentent la maternelle. De nombreux enfants fréquentent un juku, cours du soir privé où l’on enseigne un grand nombre de matières. La plupart de ces jukus assurent un soutien ou un perfectionnement des connaissances acquises au lycée ou requises par les examens d’entrée à l’université.
3. L’admission dans les universités les plus cotées fait l’objet d’une compétition très dure, mais 37 % d’une classe d’âge parviennent cependant à s’inscrire dans un collège d’enseignement supérieur ou dans une université. Quant aux autres, les uns se voient dirigés de bonne heure (avant ou pendant le deuxième cycle du secondaire) vers la formation professionnelle, et les autres commencent à travailler, aussitôt sortis du lycée, dans des entreprises prêtes à les accueillir sur la recommandation du lycée. Le lien entre établissements d’enseignement et entreprises est, en effet, bien plus étroit qu’aux États-Unis ou en Europe et seuls un nombre infime de diplômés du supérieur ne parviennent pas à obtenir un emploi dans le mois qui suit leur réussite aux examens. Les établissements scolaires entretiennent des relations continues avec les entreprises pour procurer des emplois aux élèves en fin d’études ; les professeurs et le personnel administratif pourvoient aux postes affectés aux écoles par les employeurs en puisant dans leurs propres listes d’élèves ; dans la plupart des cas, la classe de l’élève constitue le principal critère de sélection. Les entreprises choisissent leurs futures recrues à un stade de plus en plus précoce, selon un processus appelé aotagai (qui signifie acheter son riz sur pied alors qu’il est encore vert), phénomène qui se renforce avec l’abaissement du nombre des diplômés, résultant de la fin du baby-boom.
4. L’année scolaire compte 250 jours, contre 180 seulement aux États-Unis. Beaucoup d’enfants consacrent leurs dimanches au travail, seuls ou avec l’aide d’un professeur. Des cours de vacances sont également organisés. En fait, ce sont les enfants eux-mêmes qui demandent à fréquenter un juku, afin de prolonger le temps passé avec leurs camarades après la classe. Les méthodes d’enseignement pratiquées au juku sont souvent plus créatives et plus vivantes que celles des écoles officielles, en raison de la forte compétition entre jukus et des hauts salaires offerts aux professeurs.
5. Dans tout le pays, les écoles primaires et secondaires assurent une base de formation complète. Au lycée, tous les élèves apprennent chaque année le japonais, l’anglais, les mathématiques, les sciences et les sciences sociales, et tous acquièrent des connaissances en chimie, biologie et sciences de la terre. Tous ont pratiqué le calcul infinitésimal. L’ensemble de cette formation correspond à celle qui est dispensée pour un BA aux États-Unis. Certes, quelques élèves lâchent le peloton, apprennent beaucoup moins que leurs camarades et se contentent d’avancer avec leur classe d’âge.
L’informatique et autres technologies ne jouent pas un rôle très important à l’école. On utilise la calculatrice, mais celle-ci n’a pas remplacé le calcul mental ni, pour certains, le boulier. Il n’existe, dit-on, aucun programme national destiné à promouvoir les compétences en haute technologie chez les enfants. Un professeur de mathématiques de 3e, auquel on demandait pourquoi elle n’utilisait pas les ordinateurs de l’école dans son enseignement, répondit : « Le temps scolaire est trop précieux pour être gaspillé sur les machines. » La formation technologique à l’école représente un beaucoup plus gros investissement aux États-Unis qu’au Japon ; pour les Japonais, en effet, le principal investissement porte sur la formation des enseignants et sur les salaires.
D’autres facteurs importants influent sur les résultats obtenus par le système éducatif japonais. Une population relativement homogène s’intéresse à la préservation de son identité culturelle par le biais du système éducatif. Certains employeurs entretiennent des relations étroites avec les écoles et se fient totalement aux critères éducatifs comme facteurs de sélection et de promotion. L’égalité des chances offertes par l’école est répartie assez uniformément parmi la population et sur l’ensemble du territoire. Nombre de familles, et en particulier de mères, consacrent beaucoup d’efforts à l’amélioration des chances de leurs enfants. Le niveau de performance exigé dans tous les secteurs est extrêmement élevé.
Les choix culturels favorisent les similitudes aux dépens des différences, malgré la présence de quelques groupes minoritaires. La population originaire de Corée et les burakumin (autrefois « intouchables ») souffrent de discrimination, mais tous les enfants ont accès à la scolarité. Les Américains s’efforcent de valoriser la diversité. Les Japonais, quant à eux, ont choisi de valoriser un sens de la communauté selon lequel être égal signifie être semblable. Le revenu est plus uniforme qu’à l’Ouest, et la plupart des gens se reconnaissent comme membres de la classe moyenne. Il semble que les Américains jouissent de plus de confort, en particulier de plus d’espace, que les Japonais.
On remarquera également le caractère fortement centralisé de la planification et du financement du système éducatif. Les écoles japonaises peuvent compter sur une source centralisée de financement, de conseils pédagogiques et de sélection de livres scolaires. Les planificateurs et les décideurs politiques nationaux ont les moyens de mobiliser un corps enseignant hautement qualifié, et de lui assurer des conditions suffisamment attrayantes pour permettre à un bon professeur d’accepter avec joie d’être affecté à un poste dans une zone des plus reculées. Les professeurs constituent certainement l’élément le plus important du système. En comparaison des États-Unis, les enseignants jouissent d’un grand respect et d’un statut social élevé, auxquels s’ajoutent la sécurité de l’emploi ainsi qu’un bon salaire. Les enseignants japonais se sentent fortement impliqués dans leur profession. 74 % appartiennent à une organisation professionnelle, au sein de laquelle ils travaillent assidûment sur les méthodes pédagogiques et le cursus. Engagés à vie, ils perçoivent un salaire équivalent à ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Remerciements
  5. Avant-propos
  6. I - Une situation alarmante
  7. II - La formation professionnelle, ce doit être l’affaire des entreprises
  8. III - Projets pour les entreprises
  9. IV - Projets pour l’Éducation nationale
  10. V - Les nécessaires ébranlements
  11. Annexes
  12. Références statistiques par Lucien Varda
  13. Bibliographie générale
  14. Glossaire des sigles utilisés
  15. Table