Une histoire mondiale de la paix
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Une histoire mondiale de la paix

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Une histoire mondiale de la paix

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Dans un monde de concurrence exacerbĂ©e entre les grandes puissances, de compĂ©tition pour l'accĂšs aux ressources, d'affrontements violents entre les civilisations et les religions, une nouvelle guerre mondiale est-elle vraiment improbable, voire impensable? Si elle veut survivre, l'humanitĂ© est « condamnĂ©e » Ă  la paix. Mais quelle paix? L'histoire nous Ă©claire. Depuis l'aube du nĂ©olithique, il n'y a eu de paix qu'impĂ©riale. Une telle paix ne saurait se rĂ©duire Ă  l'exercice brutal d'une force arbitraire. Elle doit laisser aux populations dominĂ©es des zones d'autonomie, les persuader qu'il n'y a pas d'autre ordre possible. Or la Pax americana des annĂ©es 1945-2003 a Ă©tĂ© la derniĂšre paix impĂ©riale. La mondialisation, dynamique globale et conflictuelle, voue dĂ©sormais toute ambition impĂ©riale planĂ©taire, mĂȘme celle d'une Chine rĂ©veillĂ©e, Ă  l'Ă©chec. La seule paix mondiale possible doit reprendre le laborieux chemin de la paix contractuelle, dĂ©mocratique et institutionnelle, explorĂ© notamment par le philosophe allemand Emmanuel Kant. Il faudra bien bĂątir la paix pour que notre terre ne devienne pas un enfer. Diplomate, puis chercheur Ă  l'Institut français des relations internationales (IFRI), Philippe Moreau Defarges a enseignĂ© Ă  Sciences Po (Paris) et codirigĂ© le rapport RAMSÈS (IFRI). Il est l'auteur d'ouvrages d'histoire des relations internationales et de gĂ©opolitique qui sont de grands classiques.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2020
ISBN
9782738150707

CHAPITRE 1

Les paix impériales, laboratoires et creusets de la paix planétaire


De l’aube de l’histoire Ă  la Grande Rupture de la modernitĂ© individualiste et dĂ©mocratique (du XVe au XXe siĂšcle), les pĂ©riodes de paix sont toujours impĂ©riales. Les exceptions ne font que confirmer l’inĂ©luctabilitĂ© de l’Empire et de sa forme de paix. La GrĂšce des citĂ©s se dĂ©truit dans une lutte fratricide entre Sparte et AthĂšnes (guerre du PĂ©loponnĂšse, 431-404 avant J.-C.) et finit avalĂ©e par l’empire de Philippe et d’Alexandre de MacĂ©doine. La Rome rĂ©publicaine maintient une paix sociale trĂšs relative par la conquĂȘte et le pillage, ne stoppant ou plutĂŽt ne limitant les affrontements incessants de ses gĂ©nĂ©raux qu’en s’assumant comme rĂ©publique impĂ©riale ou comme empire sous Octave Auguste (63 avant J.-C.-14).
La fascination qu’exercent les paix impĂ©riales s’exprime dĂ©jĂ  dans le nom latin que beaucoup reçoivent : Pax romana, Pax mongolica, Pax britannica, Pax americana
 Ces paix, nĂ©es de et dans la force, contiennent nombre d’élĂ©ments dĂ©finissant la problĂ©matique de la paix du futur : souder des hommes, des peuples, par un projet commun (pour la paix impĂ©riale, maintenir l’empire, assurer sa survie) ; prĂ©server un Ă©quilibre dynamique entre unitĂ© et pluralité 
Deux paix impĂ©riales rayonnent au-dessus des autres, l’une enfermĂ©e dans une identitĂ© vĂ©cue comme immuable, l’autre constamment aiguillonnĂ©e par la quĂȘte d’une unitĂ© universaliste :
– La Pax sinica, la paix chinoise. La Chine impĂ©riale, qui, sous des dynasties changeantes, dure depuis plus de deux mille ans, ne cesse de s’écrouler pour renaĂźtre, du premier empereur Qin Shi Huang (~ 259-210 avant J.-C.) au prĂ©sident Xi Jinping (nĂ© en 1953). Cette paix ne se dissocie pas de la cohĂ©sion ethnique des Han (90 % de la population chinoise), durcie, consolidĂ©e tant par l’énormitĂ© et l’isolement gĂ©ographiques du pays que par la Grande Muraille ou plus exactement les grandes murailles, constructions inĂ©galĂ©es par leur longueur et leur sophistication, constamment percĂ©es et ruinĂ©es, constamment repensĂ©es et reconstruites. La paix chinoise ne peut ĂȘtre que chinoise, les autres – les non-Chinois, les barbares – Ă©tant pour toujours exclus de la « Civilisation » car n’étant pas chinois.
– La Pax romana, la paix romaine, s’oppose Ă  la Pax sinica par son dĂ©fi insolent des lois de l’histoire et finalement par son universalisme. Cette paix, au lieu de se fonder sur une homogĂ©nĂ©itĂ© continentale, s’édifie autour d’une mer, espace rĂ©ticent Ă  l’appropriation mais exigeant la crĂ©ation d’un ordre. La frontiĂšre (limes) n’a rien de naturel, elle est tracĂ©e par l’alĂ©a des conquĂȘtes. Le monde romain unit Occident et Orient, Europe et Afrique. Ce bricolage extraordinaire dure cinq siĂšcles, de la fin des guerres puniques (118 avant J.-C.) Ă  la dissolution de l’Empire romain d’Occident, 476. Cette paix, forgĂ©e par les armes avec une brutalitĂ© extrĂȘme, produit un authentique ordre juridique, rĂ©servĂ© initialement aux citoyens romains mais universalisant au sein de l’empire cette citoyennetĂ© en l’ouvrant Ă  tous ses habitants. Toute paix oscille entre d’innombrables tensions ou conflits qu’elle tente de rĂ©guler ou de maĂźtriser. Ainsi reviennent toujours les mĂȘmes questions, les mĂȘmes dĂ©fis. Les paix impĂ©riales fournissent non des solutions, mais au moins des pistes pour la paix planĂ©taire Ă  inventer, cette derniĂšre Ă©tant nĂ©cessairement radicalement « supĂ©rieure » ou au moins plus englobante que celles du passĂ©.

Des ambitions insatiables mais aussi une intelligence politique
 toujours précaire

Nombre d’empires aiment Ă  se croire crĂ©Ă©s par inadvertance. Des ambitieux, pauvres, se sentant sans avenir, se jettent sur des territoires dĂ©crĂ©tĂ©s Ă  prendre : Jules CĂ©sar partant Ă  la conquĂȘte de la Gaule afin de se procurer les ressources financiĂšres nĂ©cessaires au rĂšglement de ses dettes colossales ; conquistadors portugais et espagnols dĂ©terminĂ©s Ă  trouver l’eldorado en AmĂ©rique ; cadets de grandes familles privĂ©s d’hĂ©ritage
 TrĂšs vite, les aventuriers apprennent qu’ils peuvent fort peu sans l’appui ou le contrĂŽle des autoritĂ©s Ă©tablies, dĂ©tentrices d’armes ou/et maĂźtresses du crĂ©dit : princes, banquiers, ordres religieux
 Ces pouvoirs, en fait toujours en recherche d’argent, ne sauraient laisser Ă©chapper la richesse et la puissance que promet ou semble promettre une terre inconnue. Nombre de fondateurs d’empires finissent mal pour s’ĂȘtre crus rois ou presque


UNE IDÉOLOGISATION NÉCESSAIRE
ET FINALEMENT JUSTIFICATRICE

La paix impĂ©riale triomphe par une Ă©nergie Ă©crasante, multiforme, incontestable : lĂ©gions romaines subissant des dĂ©faites catastrophiques pour mieux rebondir et montrer leur capacitĂ© Ă  vaincre ; colonisateurs europĂ©ens cumulant fanatisme de croisade, appĂ©tits commerciaux et multiples supĂ©rioritĂ©s techniques ; troupes amĂ©ricaines apportant, avec leurs chars, le jazz, le chewing-gum et tous les plaisirs de la prospĂ©rité 
La force, tout en Ă©tant indispensable, ne suffit jamais. NapolĂ©on peut ĂȘtre le dieu de la guerre, selon le qualificatif de Clausewitz, son empire n’en sombre pas moins du fait de son enfermement dans le continent europĂ©en mais aussi des idĂ©es rĂ©volutionnaires de libertĂ©, d’égalitĂ© et de nation que diffusent les armĂ©es françaises et que les peuples dominĂ©s retournent contre elles. L’empire hitlĂ©rien, par son racisme toujours plus radical et exterminateur, rejette et bloque tout ralliement des populations soumises, n’étant obĂ©i que tant qu’il terrorise, et n’obtenant finalement qu’une soumission craintive ou haineuse. Ni le gĂ©nie napolĂ©onien ni la fureur destructrice du FĂŒhrer n’obtiennent ces victoires totales qui contraignent les vaincus Ă  reconnaĂźtre que le vainqueur porte et incarne l’avenir.
La paix impĂ©riale doit apparaĂźtre comme inĂ©vitable mais aussi ĂȘtre ressentie comme la meilleure possible. Le vaincu, s’il veut survivre, doit se persuader qu’il n’a pas d’autre choix que de se rallier et devenir le plus dĂ©vouĂ©, le plus efficace collaborateur de l’empire. Le vainqueur ne peut se contenter de piller. Il lui faut une mission : diffuser la civilisation (plus exactement, sa civilisation), convertir les sauvages Ă  la vraie foi
 DerriĂšre les aventuriers se pressent soldats, missionnaires, marchands, mais aussi mĂ©decins et enseignants, et tout un appareil Ă©tatique, chargĂ© d’identifier, de classer, de quadriller, de taxer, de mobiliser.
Toute paix impĂ©riale produit spontanĂ©ment, instinctivement un message, une idĂ©ologie. Le raisonnement de base est toujours le mĂȘme : l’empire porte la civilisation et a non le droit, mais le devoir de la diffuser afin de faire entrer dans l’humanitĂ© les sauvages. Ainsi « le fardeau de l’homme blanc » de Rudyard Kipling
 Ainsi la « destinĂ©e manifeste » (John L. Sullivan, 1845) des États-Unis
 Ainsi la France civilisatrice exaltĂ©e, sublimĂ©e dans l’Exposition coloniale internationale de 1931.
L’idĂ©ologisation des empires et donc des paix impĂ©riales, leur promettant inĂ©luctabilitĂ© et permanence, intervient le plus souvent alors que l’édifice se fissure. C’est au IVe siĂšcle, aprĂšs la crise presque fatale du IIIe siĂšcle, que l’Empire romain se rĂ©invente en se donnant avec le christianisme une transcendance vite exclusive de toute tolĂ©rance. En 1876, deux dĂ©cennies aprĂšs la rĂ©volte des cipayes (1857), perçue par nombre d’habitants du sous-continent comme leur premiĂšre insurrection indĂ©pendantiste, la reine Victoria se trouve couronnĂ©e impĂ©ratrice des Indes.
Demain, l’humanitĂ© s’autoproclamera-t-elle impĂ©ratrice de la terre, au moment mĂȘme oĂč ses excĂšs auront tellement perturbĂ© la nature que son rĂšgne sur la planĂšte se rĂ©vĂ©lera irrĂ©mĂ©diablement mis en question (voir chapitre 5, « L’humanitĂ© condamnĂ©e Ă  la “paix” ») ?

LA SUPÉRIORITÉ ÉPHÉMÈRE
DE L’HÉGÉMONIE IMPÉRIALE

La puissance et donc la paix impĂ©riales paraissent ĂȘtre portĂ©es par une supĂ©rioritĂ© ou une exceptionnalitĂ© imposant Ă  ceux qu’elles soumettent une obĂ©issance admirative. Rome triomphe dans le Bassin mĂ©diterranĂ©en par des atouts uniques qui la dressent au-dessus des autres. ComplexitĂ© des Ă©quilibres institutionnels, discipline des lĂ©gions, clartĂ© et sophistication du droit, amĂ©nagements urbains, sens du confort (au moins pour la trĂšs mince couche des plus riches), tout montre une extrĂȘme efficacitĂ© de l’organisation sociale. Les vaincus, ou plus exactement les survivants, ont-ils une autre voie que celle de devenir romains ? Du XVe siĂšcle Ă  la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle, dans le sillage des grandes dĂ©couvertes, les États europĂ©ens combinent leur appropriation de la terre avec une compĂ©tition technique qui les pousse sans cesse en avant et les rend, au moins temporairement, invincibles pour les colosses vermoulus qu’ils attaquent. Tous les vieux empires se retrouvent submergĂ©s et Ă©crasĂ©s tant par la Bible que par le canon ou des idĂ©es dont l’universalisme brutal dissout comme un acide leurs coutumes et traditions.
Cette supĂ©rioritĂ© peut ĂȘtre ressentie par ceux que l’histoire broie comme une sanction quasi divine Ă  laquelle il est impossible de survivre. Ainsi les sociĂ©tĂ©s prĂ©colombiennes anĂ©anties par les conquistadors. Mais nombre de colonisĂ©s, de dominĂ©s, Ă©coutent, observent, analysent et apprennent. Ceux qui ouvrent la voie par leur effort de comprĂ©hension de l’espace impĂ©rial se sacrifient (inconsciemment ? consciemment ?), souvent dĂ©noncĂ©s et pourrissant en prison, mis de cĂŽtĂ© par des rivaux sachant que seul importe finalement le pouvoir. Or les grandes paix impĂ©riales ne durent qu’en constituant pour se maintenir une couche de collaborateurs dĂ©vouĂ©s.

LES ÉLITES,
ROUAGES AMBIGUS DES ORDRES IMPÉRIAUX

Toute Ă©lite se corrompt et se dĂ©grade. AprĂšs les bĂątisseurs viennent les gestionnaires plus ou moins prudents puis les esthĂštes ou les gaspilleurs. Le recyclage s’impose si les sociĂ©tĂ©s veulent ne pas se pĂ©trifier, se renouveler et faire l’économie d’écroulements rĂ©volutionnaires.
Toute paix, donc l’impĂ©riale, requiert des Ă©lites. Ces groupes restreints s’identifient par des signes d’élection et se soudent par la conscience (ou la vanitĂ©) d’une qualitĂ© ou d’une supĂ©rioritĂ© particuliĂšre, donc d’un destin voulu exceptionnel. Ces Ă©lites concentrent les Ă©quivoques de la paix impĂ©riale. Elles aussi s’usent et s’effondrent.

Vainqueurs, occupants, colonisateurs

Pour les conquĂ©rants, les envahisseurs, l’espace impĂ©rial doit s’offrir Ă  leurs ambitions dĂ©mesurĂ©es, mais ils savent que rien finalement ne leur revient. Jules CĂ©sar, arrivant, lors de la conquĂȘte de la Gaule, dans un coin perdu, dĂ©clare : « Je prĂ©fĂšre ĂȘtre le premier dans ce village que le second Ă  Rome », suggĂ©rant qu’il serait prĂȘt, pour avoir son domaine propre – si humble soit-il –, Ă  renoncer Ă  la perspective du pouvoir suprĂȘme. Le futur maĂźtre de Rome, remarquable manipulateur, ne cherche qu’à plus ou moins sĂ©duire une misĂ©rable population, qui n’a pas d’autre choix que de se soumettre Ă  lui. Pour CĂ©sar, toutes ses conquĂȘtes ne peuvent avoir qu’un but : Rome. Tout grand conquĂ©rant, s’il ne s’installe pas au sommet, prĂ©fĂšre tout perdre. Ainsi le conquistador HernĂĄn CortĂ©s (1485-1547) anĂ©antissant l’Empire aztĂšque au nom de Charles Quint mai...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. INTRODUCTION - La guerre et la paix reformulées
  5. CHAPITRE 1 - Les paix impériales, laboratoires et creusets de la paix planétaire
  6. CHAPITRE 2 - L'ultime paix impériale
  7. CHAPITRE 3 - À la recherche de la paix contractuelle
  8. CHAPITRE 4 - La Grande Guerre dans les poubelles de l'histoire ?
  9. CHAPITRE 5 - L'humanité condamnée à la « paix »
  10. CONCLUSION - Et l'Europe ? et la France ?
  11. Chronologie
  12. Bibliographie
  13. Index
  14. Table
  15. Du mĂȘme auteur chez Odile Jacob