La Dimension invisible
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La Dimension invisible

Le défi du temps et de l'information

  1. 288 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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La Dimension invisible

Le défi du temps et de l'information

Détails du livre
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Citations

À propos de ce livre

L'explosion des moyens modernes de traitement de l'information a changé notre monde. Déjà, l'espace et la matière comptent moins que la capacité à gérer les flux d'information. L'« intelligence » triomphe, nouvelle source de croissance et de profit. Au croisement de la science, de l'économie et de la réflexion politique et culturelle, un voyage au coeur du grand rêve technologique de cette fin de siècle et de la société d'information qui s'édifie aujourd'hui. Thierry Breton est l'auteur de Softwar, Vatican III et Netwar, fictions technologiques et géopolitiques traduites dans vingt pays.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
1991
ISBN
9782738137104

CHAPITRE V

La fin de l’informatique


Brisant l’opposition classique entre l’ordre de la nature et celui de l’esprit, l’évolution de notre environnement technique nous incite à considérer que la matière, dans sa perception propre, est information, autrement dit déjà intelligence. Plus profondément, à mesure que les techniques informationnelles prennent une part croissante dans l’économie, elles conduisent à une forme d’effacement, de neutralisation de la matière, au sens traditionnel. En ce sens, elles constitueraient le fleuron le plus avancé de ce que certains, constatant un glissement vers une économie dominante de services, depuis les années soixante, ont proposé d’appeler « société post-industrielle »1. L’idée même d’« économie de services » n’implique-t-elle pas que tout se joue plus dans le traitement de l’information que dans le travail de la matière ? L’industrie elle-même n’en subit-elle pas le contrecoup et ne voit-elle pas son sens, ses enjeux, ses priorités changées ? Depuis longtemps déjà la richesse ne tient plus à la possession du matériau brut, mais à la puissance de le façonner, de le former et de le déformer pour lui donner une pluralité d’usages, pour lui conférer souplesse et malléabilité aux besoins humains. Un pas nouveau, mille pas nouveaux ne sont-ils pas franchis quand la puissance économique se passe du travail des matières, quand elle renonce à seulement « fabriquer » pour inventer dans la pure immatérialité ? Mais, comment, dès lors, expliquer la crise que traverse aujourd’hui l’« informatique », au sens le plus large, qui devrait être l’aile marchante de cette offensive de la modernité technique contre les vieux modèles ? Aborde-t-on les limites d’un rêve technologique ? Le « village planétaire » n’était-il donc qu’une illusion futuriste ? Bâtie sur du sable, la numérisation absolue qui semblait se dessiner à la fin des années quatre-vingt est-elle déjà révolue, envolée ?
Rien de moins sûr. Après tout, la crise actuelle peut être le signe le plus fort de ce qui s’annonce, le révélateur d’un bouleversement que le secteur informatique aurait contribué à engendrer et dont, le premier, il subirait le contrecoup. Crise de croissance donc, d’adolescence même. A la pointe de l’innovation, les technologies nouvelles de l’information sont en effet restées peut-être un peu trop longtemps plongées dans une logique « matérialiste » dont, pourtant, elles ont contribué à ruiner les fondements. On ne peut donc, pour comprendre ce qui se joue partout, esquiver une interrogation sur leur état présent. Parce que l’industrie de l’information est un secteur clé de l’économie, et de plus en plus. Parce que les informaticiens eux-mêmes sont en quelque sorte les mineurs du temps, qu’ils forent et extraient, qu’ils modulent, dont ils révèlent les gisements. Mais aussi parce qu’à travers l’information, c’est tout notre rapport au temps qui se trouve mis en question. Temps et information semblent équivalents, on l’a vu. Traiter l’information, c’est donc jouer avec le temps, jouer du temps. Plus la quantité d’information traitée s’élève, plus la question de la gestion du temps devient centrale, source de profits ou de pertes, de croissance ou de déséquilibres.
Mais ne nous trompons pas. Si le temps est l’enjeu majeur, ce n’est pas, selon la vision classique, parce qu’il est la mesure homogène du travail accompli. C’est de moins en moins vrai aujourd’hui. Si « le temps, c’est de l’argent », cette formule prend, au contraire, un sens nouveau et radicalisé : ce n’est plus le temps de travail qui engendre le profit, mais le travail du temps. Selon de multiples axes, de multiples rythmes. Ainsi voyons-nous coexister, culturellement, politiquement et économiquement, des temps contrastés qu’il nous faut concilier. Des temps différents, c’est-à-dire des niveaux différents de maîtrise informationnelle, des constantes de temps radicalement opposées parfois, des niveaux économiques de développement fondés sur un travail du temps qui n’a pas le même sens. Ainsi peut-être peut-on considérer que le problème économique majeur, pour l’équilibre entre les Etats et en leur sein même, n’est plus celui de l’utilisation et de l’affectation des ressources matérielles, toujours plus ou moins posé et résolu en termes spatiaux2, mais qu’il tient à la capacité informationnelle et renvoie en dernière instance à la gestion du temps lui-même, à la gestion des temps multiples.
Le triomphe de ce monde dématérialisé et de ses mille temps, dont nous commençons à prendre conscience, signifierait-il la fin de l’informatique, telle que nous la concevons encore le plus souvent, c’est-à-dire une et indivisible, centralisatrice et identifiable ? N’est-ce pas en fait le prélude à son absorption dans le domaine des télécommunications, modèle structurant autour duquel s’édifierait l’économie de demain et que notre conscience immédiate, trop classique, trop « matérialiste », devrait apprivoiser dès aujourd’hui ?

Une économie du temps réel

Taux de croissance record, pénétration de tous les secteurs d’activité, usages multiples fondés sur un rythme d’innovation largement supérieur à ceux des autres secteurs, boom de la création d’entreprise, affirmation de certaines sociétés devenues des géants de l’économie, explosion des sociétés de services et de logiciels, restructuration des entreprises en fonction de l’outil informatique, bureautique et télématique, développement de l’automation et de la conception assistée par ordinateur, fascination croissante du public. En à peine vingt ans, c’est toute la vie économique qui s’est trouvée transformée. Même notre cadre quotidien d’existence en porte les marques, du minitel au disque compact, à l’ordinateur de bord de nos voitures et bientôt aux prouesses de la « domotique ».
Grâce à l’invention du micro-processeur et aux progrès de la miniaturisation, les technologies de l’information ont donné naissance à une vaste gamme de nouveaux produits et de nouveaux services. En même temps, elles ont amélioré ceux qui existaient déjà en augmentant leur capacité et en améliorant leur fonctionnalité et leur facilité d’utilisation. Cette évolution a tout d’abord concerné le domaine industriel, dans lequel des fonctions jusqu’alors indépendantes sont de plus en plus intégrées. Le développement de l’informatique industrielle a ainsi considérablement renouvelé les modes de production grâce à de nouveaux équipements capables d’accroître les performances, d’élever la productivité tout en améliorant la flexibilité de la production. Machines à commande numérique, robots, systèmes de conception et de fabrication assistées par ordinateur, dispositifs de perception visuelle et tactile concourent à augmenter l’efficacité et la fiabilité de la production : ils constituent les piliers d’une automatisation intégrée qui permet de concilier productivité et variété, rentabilité et flexibilité.
Les premières machines modernes à commande numérique (fonctionnant de manière automatique ou semi-automatique d’après des instructions transmises sous forme codée) sont apparues dès les années cinquante. Les instructions étaient organisées et stockées sur des bandes perforées. Ces machines dites NC (numerical control) étaient particulièrement adaptées à la production en petite série, dans des ateliers. Vinrent ensuite les centres d’usinages (MC : machine center), plus adaptés à la grande série : ce sont des machines-transfert qui font passer automatiquement les pièces d’une station d’usinage spécialisée à une autre. Au début des années soixante-dix, apparurent les premiers systèmes à commande directe par ordinateur (CNC : computer numerical control) regroupant des machines contrôlées par des mini-ordinateurs, puis tout un ensemble de machines et de fonctions guidées automatiquement par un ordinateur central. En 1958, une unité de commande transistorisée pouvait coûter jusqu’à quatre-vingt mille dollars. Dès 1974, une unité CNC comportant un circuit intégré ne coûtait plus que quinze mille dollars en moyenne. Rien d’étonnant donc au fait qu’en 1980, déjà près du tiers des machines-outils achetées aux Etats-Unis ait été à commande numérique. Plus de cent mille étaient d’ailleurs déjà en service3.
Parallèlement, la robotique est devenue un objectif important. Par robot, on entend généralement, au sens strict, un système programmable de manipulation universel, utilisé dans l’industrie, capable de se déplacer dans trois directions et équipé de dispositifs lui permettant de saisir et de manier des pièces ou des outils. Le robot industriel, surtout utilisé pour l’intégration de composants électroniques et dans l’industrie automobile, n’est apparu aux Etats-Unis qu’au tout début des années soixante-dix et, en 1983, seulement vingt-quatre mille étaient en service. Mais ce chiffre devrait plus que doubler dès le début des années quatre-vingt-dix, par suite d’une baisse du coût et d’une amélioration des performances consécutive à la diffusion de nouvelles générations de capteurs optiques et tactiles et au développement de la capacité des robots à réagir à leur environnement. En fait, le marché est surtout dominé par les sociétés japonaises, parmi lesquelles au premier chef on trouve ABB, une filiale de Matsushita. La plus grande partie des robots en service se trouve au Japon (cent soixante-dix mille environ en 1988, selon l’International Federation of Robotics), à un degré moindre aux Etats-Unis (trente-cinq à cinquante mille, suivant les sources) et en RFA (un peu moins de vingt mille), tandis que la France en compterait environ huit mille.
En fait, le progrès en matière industrielle est surtout venu de l’explosion des systèmes de conception (CAO), de gestion de production (GPAO), de fabrication (FAO) et de maintenance assistées par ordinateur (MAO). Le sigle « ...AO » fait désormais partie intégrante du monde industriel. Dès lors, l’idée de système industriel entièrement intégré et fonctionnant automatiquement a beaucoup progressé. Mais jusqu’à présent ce sont des configurations alliant CAO et machines à commande numérique qui sont les plus répandues. Pendant longtemps, le modèle industriel a privilégié la productivité : on a donc surtout recherché à standardiser conception et fabrication au détriment de la flexibilité. Contournant les défauts d’une productivité élevée mais hautement inflexible et d’une production flexible mais peu efficiente, les systèmes FMS (Flexible Manufacturing System), reposant sur l’ensemble des possibilités de l’informatique industrielle, ont commencé à se développer : ils permettent de faire passer de machine en machine des pièces de différents types qui peuvent être traitées selon différents programmes et à différents rythmes. Trois cents FMS environ fonctionnent déjà aux Etats-Unis : ils préfigurent la « boutique industrielle » du futur, qui travaillerait à la commande.
Toutefois, pour en arriver là, l’ensemble des systèmes automatisés de l’entreprise devraient être interconnectés afin de pouvoir fonctionner de manière conjointe. D’où l’idée d’intégrer toutes les fonctions, de la conception et de la production à la commercialisation et à la gestion. Du Computer Integrated Manufacturing, on peut ainsi passer au Computer Integrated Management, selon un processus d’intégration semblable à celui que la micro-électronique a connu elle-même lorsqu’elle est passée du transistor au circuit intégré et au micro-processeur. Ce genre de système consiste à organiser de manière cohérente le fonctionnement d’ensemble de l’entreprise pour tenir compte des possibilités propres à chacune de ses composantes. Cet ajustement permet d’accroître la productivité d’ensemble, la flexibilité de la production et la qualité des produits. Il diminue les délais aussi bien de production que de stockage ou de distribution. La cohésion de l’ensemble de l’entreprise s’en trouve améliorée, comme sa performance globale et sa rentabilité.
Ce modèle constitue évidemment une des formes les plus avancées de recherche d’une rationalité optimale dans les flux internes à l’entreprise. Il s’impose lorsque celle-ci est importante et regroupe des tâches extrêmement diverses. Est-ce à dire pour autant que le cadre de travail soit amené à se conformer massivement à ce schéma qui ferait de chaque entreprise une sorte de super-ordinateur reliant une multitude de processeurs selon une architecture extrêmement complexe, fort contraignante pour chaque unité ? Le Computer Integrated Management est-il le rêve de von Neumann appliqué aux entreprises ? Pas nécessairement, si on considère qu’il n’est pas un nouveau taylorisme adapté à l’âge électronique, mais qu’il s’efforce de concilier productivité et flexibilité, ce qui sera d’autant plus possible à mesure que se développeront les ordinateurs de cinquième génération, fondés sur le traitement en parallèle plutôt que sur l’architecture centralisée et la logique séquentielle de von Neumann.
Plus généralement, l’idée de management intégré constitue une extrapolation de la dématérialisation contemporaine de l’économie et de la tendance des flux informationnels à se substituer aux flux matériels, ou du moins à devenir plus importants et plus créateurs de richesse. L’économie repose traditionnellement sur une infrastructure assurant le déplacement des matières et des produits. La croissance tient en fait à la capacité de circulation des biens, qu’il s’agisse des biens de consommation finale ou des biens intermédiaires qui participent au cycle de production. Classiquement, une économie est d’autant plus puissante qu’elle dispose de matières premières, mais surtout qu’elle a la capacité non seulement de les modifier, mais de se les procurer et d’acheminer ce qu’elle a produit. C’est là l’élément clé qui permet de passer d’une économie de subsistance à une économie dont la vocation est l’échange. A mesure que la production devient plus complexe, chacun de ses éléments se trouve en quelque sorte « délocalisé » et le système se distingue par sa capacité à contourner les obstacles liés à l’espace : approvisionnements et débouchés éloignés, sous-traitance et séparation physique des unités de production. La spécialisation régionale peut apparaître. C’est ce qui explique la conjonction entre le développement des transports modernes, comme le chemin de fer, et l’affirmation de la Révolution Industrielle au XIXe siècle, par exemple en France au moment du Second Empire, un peu plus tôt en Grande-Bretagne ou dans les années 1880 aux Etats-Unis. Parallèlement, l’organisation du travail sert précisément à réguler dans le temps la circulation physique des matières et à répartir les tâches de chacun en jouant la carte de la spécialisation. Mais très vite, l’infrastructure économique a cessé de dépendre seulement des moyens de transport : les flux d’information sont devenus au moins aussi importants, de sorte que l’évolution de l’économie moderne a fait apparaître une forme nouvelle de société, qui prend tout entière l’allure d’un réseau informationnel.
Le cas du Japon est à cet égard particulièrement intéressant. Il est clair que sans l’effort fourni pour les transports durant les premières années de l’ère Meiji (1868-1912), le Japon n’aurait pu accéder à l’économie de marché. Ce même effort se trouve poursuivi aujourd’hui, mais, cette fois, il porte sur une infrastructure fondée sur la micro-électronique, les télécommunications et les services informationnels. Entre les deux, une suite de chocs a fait évoluer par à-coups les modèles organisationnels japonais. Le redéploiement industriel consécutif à la crise des années trente a poussé à la constitution de grandes ententes financières, les zaibatsu. Après la guerre, le Japon est revenu à des modèles plus concurrentiels, mais les chocs pétroliers des années soixante-dix ont amené d’autres réorganisations : la voie de la spécialisation et de la rationalisation a été choisie.
Toutefois, au lieu de conduire à une division accrue du travail et au cloisement d’une main-d’œuvre hyper-spécialisée, cette évolution a été marquée par la tendance de la main-d’œuvre japonaise à créer ou à maintenir des liens forts entre unités de production différentes : cette tradition a donné lieu à un processus original de « spécialisation en réseau », très différent des modes d’éparpillement ou au contraire de spécialisation planifiée qu’imposent d’autres contextes socio-économiques. Ce mode d’organisation joue un rôle fondamental dans le processus d’innovation et pousse à une action conjuguée de micro-structures agissant de manière interdépendante. Les groupes Toyota et Honda se sont orientés vers ce modèle « inter-organisationnel ». Des réseaux hétérogènes de Recherche et Développement composés de sociétés concurrentielles et d’agences gouvernementales les ont imités. Mais l’exemple le plus marquant concerne Planète, un réseau composite, formé par des fabricants, des grossistes et des détaillants en articles ménagers, qui permet entre les membres un mélange de concurrence et de coopération fondé sur la propriété en commun du réseau d’échange d’information. A la différence des grosses structures centralisées, une telle configuration favorise l’auto-organisation des unités et permet de bien intégrer l’innovation. La structure en réseau laisse toute liberté aux membres, mais elle permet à l’information de remonter et de circuler : les directions de marketing sont ainsi mieux à même de juger des perspectives du marché, de ses réponses et de proposer des innovations, sans nécessairement passer par des études quantitatives indirectes, le plus souvent coûteuses et dont les effets sont lents à se faire sentir. La petite taille des unités leur permet au contraire de réagir rapidement aux évolutions de la demande, sans les inconvénients de la dispersion. Le réseau, en mettant à la disposition de tous les informations sur les ventes, sur le marché, favorise ainsi la croissance : l’avantage concurrentiel ne tient plus à une forme plus ou moins étendue de rétention de l’information, mais repose au contraire sur la capacité à créer du nouveau à partir d’une information complète obtenue rapidement4.
On notera au passage que, d’une manière générale, le marketing lui-même est une des figures de la société d’information moderne. L’innovation provient en effet de la connaissance approfondie du marché et même, si l’on peut dire, d’une conscience de ses besoins ou de ses possibilités plus aiguë que celle que possède chaque acteur. Le marketing suppose donc une attitude ouverte, une volonté de créer du nouveau à partir de ce qui est là : et d’abord le marché. Il implique des moyens statistiques permettant une approche globale, macroscopique, et des procédures assurant la remontée de l’information. Jusqu’à une époque récente, flux d’information et analyses étaient assurés par des prestataires extérieurs à l’entreprise ou par des départements fonctionne...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Du même auteur
  4. Copyright
  5. Dédicace
  6. Préface
  7. CHAPITRE I - Un monde dématérialisé ?
  8. CHAPITRE II - Une brève histoire de l’information
  9. CHAPITRE III - Vers un nouveau paradigme
  10. CHAPITRE IV - Le temps-univers
  11. CHAPITRE V - La fin de l’informatique
  12. CHAPITRE VI - La dualité retrouvée
  13. Bibliographie
  14. Index des noms cités
  15. Table