Parler à ses enfants
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Parler à ses enfants

  1. 384 pages
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Parler à ses enfants

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À propos de ce livre

Parler à ses enfants, arriver à se comprendre en famille, les parents et les enfants, les frères et les sœurs… Une quarantaine de courts chapitres composent ce livre et traitent, chacun, d'une situation concrète, spécifique et souvent mal vécue. Pourquoi votre tout-petit pleure-t-il donc tout le temps? Pourquoi votre fillette de deux ans ne dit-elle jamais oui? Pourquoi votre ado ne veut-il pas ranger sa chambre? Vous trouverez ici les réponses et les conseils nécessaires pour gérer au mieux, et au plus vite, le problème que vous rencontrez en famille, des colères du petit dernier aux mensonges de la cadette, en passant par les sautes d'humeur du grand. Une aide pour les parents, tout le temps que dure l'éducation des enfants, petits ou grands, garçons ou filles, depuis la naissance jusqu'à la fin de l'adolescence. Pédopsychiatre, spécialiste de la famille, longtemps responsable du service de consultations pour l'enfant et l'adolescent de l'hôpital de Toulon, Antoine Alaméda dirige aujourd'hui le Centre d'action médico-sociale précoce de la petite enfance à Toulon. Il a publié Les Sept Péchés familiaux.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2005
ISBN
9782738184276
Troisième partie
Communiquer
avec un adolescent
Introduction
Quelques repères pour comprendre
votre adolescent
Ce que l’on appelle adolescence, c’est ce temps mal limité entre la phase de latence et l’âge adulte. S’il est difficile de dire a priori de façon claire quand il commence réellement et encore plus quand il finit, les parents, eux, perçoivent très vite et très bien sa présence. À quelques semaines près, tous savent lorsqu’ils entrent dans les turbulences adolescentes et, à quelques mois près, quand ils en sont sortis (la décence m’interdit de vous dévoiler le temps qui s’écoule parfois entre ces deux bornes…). Son arrivée est grossièrement marquée par les manifestations physiques du début de la puberté et par certaines modifications relationnelles : pour les parents, il devient soudain difficile de supporter la labilité d’humeur de leur enfant, la véhémence de ses affirmations souvent contradictoires et, enfin, sa volonté farouche d’indépendance. Au-delà de ces repères, qu’ils soient biologiques ou relationnels, il est une certitude : l’adolescence commence de plus en plus tôt1. Tout comme elle finit de plus en plus tard, même s’il existe des variations selon qu’on situe son terme au moment où puberté et croissance sont achevées ou bien quand un jeune fait son entrée dans la vie professionnelle, acquiert un premier logement ou a son premier bébé.
Tout comme, sur un plan individuel, il n’y a pas un, mais des adolescents, sur le plan du développement, il n’y a pas une, mais des adolescences, c’est-à-dire plusieurs grandes étapes durant cette période aux limites floues, ce qui peut expliquer qu’on observe autant de différences entre un adolescent de 11 ans et un adolescent de 17 ans qu’entre un nourrisson et un enfant de 8 ans. Généralement, on distingue les trois grandes phases suivantes :
— Une phase d’opposition qui occupe les années collège et va crescendo entre la 6e et la 4e, voire la 3e : c’est pour les parents la période la plus éprouvante, peut-être parce que son tumulte jure avec la relative tranquillité de la période de latence, mais aussi parce que, pendant cette étape, le jeune adolescent va refuser systématiquement tout ce qu’on lui demande ou lui propose. Comme si, dans ce chaos psychique, physique et biologique, tout ce qui pouvait encore organiser la pensée du jeune était la contestation et la contradiction, surtout vis-à-vis des parents.
— Une phase d’affirmation de soi qui occupe les années lycée : c’est une phase où révolte et versatilité de l’humeur restent très prégnantes, mais où la volonté d’indépendance l’emporte sur l’angoisse chaotique caractéristique de la phase précédente. Cette nouvelle dynamique oppositionnelle n’empêche pas l’ado de se sentir persécuté et incompris de ses parents, ou d’adopter une attitude systématiquement contraire à celle qu’il leur sait désirer, mais son comportement paraît plus cohérent et construit.
— Une dernière phase à partir de ses 17-18 ans, qui répond à l’entrée dans le monde du travail ou au début des études supérieures : les rapports avec les parents se normalisent et ne reposent plus forcément sur l’opposition et le refus systématiques, sauf si les vieux règlements de comptes des années précédentes n’ont pas été soldés.
Rencontrant des modalités relationnelles et des personnalités chaque fois différentes, chacune de ces phases produit des conduites singulières qu’il est impossible d’évoquer une à une. Vous comprendrez donc que je ne puisse vous dicter une conduite unique, construite sur le modèle « comment faire… si… ». Je me propose, en revanche, de vous donner quelques repères, une sorte de carte marine vous indiquant les grands écueils que vous pourrez rencontrer. À vous de louvoyer entre ces principaux récifs et de poursuivre votre route à travers les hauts fonds relationnels que je vous aurai indiqués. Personne ne peut naviguer à votre place, car vous seul connaissez les capacités et les limites de votre équipage, à savoir vous, votre adolescent et la totalité de votre famille. Quant à la météo, je vous la souhaite des plus favorable. Pour autant, et quelle que soit la voie maritime que vous emprunterez, vous n’éviterez sans doute pas une ou deux tempêtes. Comme quoi, et comme le disait en substance Freud, le métier de parents est vraiment impossible…
Il fait sa crise
Si le mot crise est associé à cette période de la vie comme le nez au milieu du visage, c’est parce que, dans l’esprit de beaucoup, l’adolescence est ce moment plus ou moins insupportable où les enfants deviennent plus ou moins pénibles. Du coup, il ne viendrait à l’esprit de personne de dire d’un ado calme et bien sous tout rapport qu’il est en crise, et pourtant… Il est très important que les parents comprennent qu’une crise est d’abord un moment de transition et d’instabilité. Vue ainsi, la crise d’adolescence est une période charnière caractérisée par la remise en cause de valeurs anciennes, celles de l’enfance, sans pour autant que la mise en place de nouveaux repères, ceux du monde adulte, soit encore effectuée. Les tiraillements qui accompagnent ce passage se manifestent, pour cette raison, par des comportements différents selon les jeunes et selon les contextes, mais tous les adolescents auront, d’une façon ou d’une autre, à vivre ce passage, et celui qui bouge beaucoup ne sera pas forcément celui qui en souffre le plus. Cette définition de la crise, fondée non pas sur une attitude comportementale, mais sur un moment psychique d’instabilité, permet de mieux comprendre pourquoi nombre d’adolescents, pourtant calmes, n’en sont pas moins en crise et en souffrance.
Vous pourriez me rétorquer que, dans la mesure où nous passons notre vie à changer et à nous transformer, cette définition de la crise s’applique à l’ensemble de l’existence humaine. Sans doute, mais une des particularités de l’adolescence tient à la rapidité et l’importance des transformations corporelles et psychiques qui se produisent alors, et à la grande tolérance que nous avons pour cette période de la vie. Si un adolescent d’aujourd’hui peut pleinement exprimer son désarroi, c’est qu’il a les mots pour le dire, un corps pour le faire, mais c’est aussi qu’il vit dans une société qui le lui permet. En légitimant pleinement la libre expression de chacun, notre société a autorisé l’extériorisation sans retenue des tempêtes adolescentes. Rappelez-vous, pourtant, parents… Il fut un temps où la plupart des ados n’avaient qu’un droit : celui de se taire, ce qui n’était pas une bonne chose, évidemment, mais la valorisation de l’individu et de son plein droit à la libre expression s’est parfois hypertrophiée au point de prendre le pas sur certains devoirs sociofamiliaux.
Pour autant, il ne faudrait pas perdre de vue qu’un adolescent n’est jamais totalement « responsable » de sa crise et qu’il joue souvent le rôle de « souffre-douleur » dans une crise étendue qui englobe la totalité de sa famille. Si l’adolescence signe le début de l’indépendance d’un individu, elle est aussi l’annonce d’une modification, profonde et inévitable, de la structure familiale en raison du départ prochain de cet-enfant-qu’on-n’a-pas-vu-grandir. L’adolescence possède sans conteste le pouvoir de bousculer les valeurs familiales qui étaient restées relativement stables pendant l’enfance et impose de mettre en place de nouveaux repères relationnels entre chacun des membres de la famille sous peine de dysfonctionnements. Autant vous dire que cette remise en question ne se fait pas toujours de manière sereine… Mais il fallait bien rendre à César ce qui lui appartient, car il n’y a pas de raison pour que les ados soient toujours responsables de tout.
Un adolescent n’est pas entièrement responsable de sa crise
L’adolescence correspond à un moment où chacun des deux parents traverse sa propre crise : celle du milieu de vie où les quinquagénaires font le bilan de leur vie professionnelle, mais aussi de leur vie de famille et de leur vie de couple. Et ces interrogations peuvent revêtir des allures symptomatiques allant de la dépression jusqu’à une attitude qui n’est pas sans rappeler celle… d’un adolescent. En général, c’est l’adolescence de l’aîné(e), premier signe du départ plus ou moins proche de tous les enfants de la famille, qui donne le coup d’envoi de cette crise, laissant les parents face à leurs souvenirs et le couple dans une béance plus ou moins tolérable. La prise de conscience que la parentalité va prendre, à plus ou moins court terme, une part moins importante, ou différente, dans l’existence familiale peut conduire à une modification de l’équilibre couple-enfants. Peut-être ne faites-vous pas partie de ces parents qui ont délaissé leur conjoint pour se consacrer corps et âme à leurs enfants, mais, si tel n’était le cas, je me permets de vous inviter à abandonner, ce soir, votre tribu et à aller dîner au restaurant en tête à tête pour parler ensemble de votre couple : en reste-t-il quelque chose ou bien a-t-il été totalement éclipsé par les contraintes familiales ? Êtes-vous sûr de vraiment voir encore l’autre ou bien avez-vous pris l’habitude d’évoluer chacun de votre côté ? Bref, comment envisager une autre vie à deux et sur quelles bases, et comment donner un nouveau souffle à votre couple ?
Un adolescent peut réagir de façon curieuse au rapprochement de ses parents et à l’émancipation de sa mère surtout si celle-ci était, jusque-là, à sa disposition. Comme si, tout en clamant haut et fort son besoin d’indépendance, il ne supportait pas la réunion du couple parental ou une réorganisation du système familial encourageant une autonomie que, pourtant, il revendique. Ces tensions paradoxales sont l’origine de cette délicieuse humeur en dents de scie que vous connaissez si bien.
Et il n’y a pas que les relations avec les parents qui se modifient à l’adolescence, il y a aussi celles avec les grands-parents. Ceux-ci vieillissent, tombent malades ou disparaissent, imposant un nouveau regard sur soi-même et d’autres rapports dans la famille élargie. C’est dire combien la crise d’adolescence correspond globalement à une crise d’ensemble du groupe familial. Une telle approche globaliste de l’adolescence amène à ne plus chercher d’explication unifactorielle à tel ou tel comportement déroutant, mais à prendre en compte la participation de différents facteurs (personnels, familiaux ou contextuels) et à analyser leur importance respective. Rien ne sert, par exemple, de « psychiatriser » un adolescent, si l’analyse de l’équipage familial montre une faille importante dans la relation de couple ou bien un dysfonctionnement psychopathologique majeur chez l’un des parents…
L’adolescent et son corps
Les bouleversements physiques de la puberté frappent de plein fouet la représentation psychique que l’enfant avait de son corps, car elle entraîne un décalage entre l’image de soi héritée de l’enfance et ce corps nouveau qui n’arrête pas de changer. Jusqu’au début de la puberté, votre enfant a grandi, c’est une évidence ; on ne passe pas du jour au lendemain des quelques centimètres qu’on mesurait à la naissance au 1,80 m de ses 17 ans. Toutefois, si entre 5 et 10 ans, ce sont surtout les membres inférieurs et supérieurs qui grandissent, après 10-11 ans, c’est principalement le thorax et le haut du corps, avec toutes les modifications morphologiques qui en découlent. En clair, si, jusqu’à 11 ans, votre enfant a grandi en taille, après cet âge, non seulement il poursuit sa croissance, mais sa physionomie se transforme.
À commencer par la peau, qui se modifie avec une augmentation générale de la pilosité et l’apparition possible de la fameuse acné juvénile. La mue de la voix intervient aussi vers le milieu de la puberté, de façon plus marquée chez les garçons que chez les filles. La prise de poids et l’augmentation de la masse musculaire sont aussi au rendez-vous et, pour couronner le tout, cette odeur corporelle qui s’impose à vous quotidiennement et indique le changement de régime sécrétoire des glandes sudoripares. Si je vous dis tout cela, c’est pour que vous compreniez mieux les stations plus ou moins prolongées de votre adolescent dans la salle de bain. Peut-être concevrez-vous mieux aussi les raisons de ce look surréaliste qui vous agace tant : il y a évidemment le « non-conformisme conformiste » propre à l’adolescence (le but est, pour aller vite, de s’habiller de façon originale comme un sac de patates, mais pour faire comme les copains), mais aussi une profonde envie de cacher ce corps qu’on ne reconnaît plus.
Depuis qu’ils existent, les spécialistes de l’adolescence signalent les phobies inhérentes à cet âge : « Qu’est-ce qui arrive à mon nez, à ma poitrine, à ma peau, à mon sexe… ? » Ces doléances ont sans doute toujours eu cours, mais, aujourd’hui, il semble que le catalogue de ces craintes nous soit communiqué avec plus de véhémence, sinon d’angoisse. Les médias ont largement contribué à rendre douloureuse la réalité corporelle du jeune adolescent en la confrontant régulièrement à l’idéal de tous ces corps parfaits exhibés dans les séries télévisées et sur les placards publicitaires. Combien de demandes de dispenses de sport sont, désormais, des cache-misère pour des jambes jugées trop grosses ou des fesses qui font honte ? Combien de garçons mesurent leur pénis pour le comparer aux canons pornographiques actuels ? Et combien de demandes en chirurgie esthétique sont motivées par le désir de réparer un défaut qui n’existe pas ou si peu ?
Si la psychanalyse a dit et redit que le corps douloureux pouvait être le signe de souffrances psychiques, elle n’a, par contre, peut-être pas assez insisté sur les conséquences psychiques de ces bouleversements physiques (voir aussi « Psychosomatique ou hystérie ? »). À l’adolescence, les modifications pubertaires peuvent, à elles seules, angoisser le plus normal des enfants, et les souffrances de certains jeunes sont sans doute moins à rechercher du côté d’un Œdipe mal ficelé que d’un corps qu’ils ne reconnaissent plus et qui les déstabilise. Je me permets de signaler aux parents que les thérapies à médiation corporelle pratiquées par un psychomotricien sont tout particulièrement indiquées à cette période de la vie où l’expression des difficultés passe plus par le comportement que par la parole.
Adolescence et sexualité
À l’adolescence, la métamorphose liée à un corps qui grandit et se transforme provoque évidemment des changements par rapport à la sexualité infantile. Entre 10 et 13 ans, la puberté, qui marque biologiquement le début de l’adolescence, conduit à des modifications endocriniennes et anatomiques qui aboutissent à la formation d’un corps adulte capable de se reproduire.
— Chez les filles, le premier signe pubertaire apparaît entre 10 ans et 12 ans par la croissance de bourrelets mammaires sensibles et, le plus souvent, asymétriques au début : les seins n’atteindront leur pleine croissance que quatre ans après cette apparition. Vers 11 ans se développe la pilosité pubienne et celle des aisselles. Quant aux premières règles, elles...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Avant-propos
  6. Première partie - Communiquer avec un tout-petit
  7. Deuxième partie - Communiquer avec un 6-11 ans
  8. Troisième partie - Communiquer avec un adolescent