Comédie des apparences
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Comédie des apparences

  1. 192 pages
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Comédie des apparences

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À propos de ce livre

« Ils ne vivent pas, affirma l'un, ils font semblant, ils ressemblent à leur temps. - Vous vous trompez, objecta l'autre, ils poursuivent leurs rêves, ils chérissent leurs illusions. Ils ne sont d'aucun temps. » Croire que l'argent et l'amour forment un couple inséparable;adorer un mari mort que l'on avait détesté vivant; se proclamer immortel, décider de ne jamais mourir; devenir les parents modèles d'un enfant aussi doué qu'épanoui; rêver de mourir sans avoir fait nulle peine à personne, ou d'aimer jusqu'à la mort quelqu'un qu'on ne connaîtra pas « Semblants de vie, répéta le premier, comédie des apparences. - Vraies vies, assura le second, tristes tragédies de la vie. Qu'est-ce donc que la vie, en vrai, en apparence? Ils résolurent d'en débattre, peut-être d'en faire un livre. » Jean-Denis Bredin Avocat et écrivain, Jean-Denis Bredin est membre de l'Académie française.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
1994
ISBN
9782738173645
VIE DE RIEN


De son enfance, on n’a pas su grand-chose. Anatole de La Meule refusa d’en parler. Sa mère, Blandine de La Meule, avait accouché de lui quand elle avait vingt ans. Elle était la septième d’une famille angevine qui comptait dix enfants. La belle Blandine était tombée enceinte dans des conditions honteuses, sans qu’elle fût mariée, sans qu’elle fût même fiancée, enceinte d’on ne savait qui. Blandine avait été chassée par son père, embrassée par sa mère, une dernière fois, sa mère qui lui avait promis de prier pour elle jusqu’au dernier jour. Blandine était partie pour Paris, emmenant son gros ventre. Elle avait trouvé un travail dans un magasin de jouets, et une chambre pas chère.
Anatole était né, Anatole de La Meule, un enfant du péché, un enfant sans père, et Blandine n’avait plus fait qu’aimer son Anatole et travailler pour lui. Elle l’avait caché de son mieux. Ne pouvant évidemment le mettre à l’école, elle lui avait tout appris, le français, le calcul, l’histoire et le dessin, le peu qu’elle savait. Elle avait dû prendre des leçons pour être capable de bien l’enseigner. Anatole était un enfant sage. Il attendait gentiment que Maman rentrât le soir, qu’elle lui donnât ses leçons, qu’elle l’embrassât des dizaines de fois, qu’elle dînât avec lui, qu’elle se couchât avec lui. Anatole admirait sa maman, il n’aimait que sa maman, il ne connaissait qu’elle.
Tout cela, le juge d’instruction l’avait appris difficilement. Les grands-parents d’Anatole ne savaient rien. Ils n’avaient jamais accepté de revoir leur fille, ni bien sûr de rencontrer cet enfant-là. Seuls quelques voisins de Blandine avaient été retrouvés, et aussi son patron, qui tenait encore le magasin de jouets où elle avait travaillé. Blandine était sérieuse, honnête, mais distante, elle semblait ne s’intéresser à personne. Elle riait peu. Un voisin de palier attesta que le petit Anatole récitait des poèmes, dans l’escalier, tandis qu’il descendait avec sa mère, qu’ils déclamaient tous deux, et qu’ils faisaient trop de bruit. « Des poèmes de qui ? » demanda le juge d’instruction. La question surprit le témoin, qui répondit en bafouillant qu’il ne connaissait aucun poème ni le nom d’aucun poète. Le juge parut surpris.
Blandine était-elle distraite ? Pensait-elle trop à son fils dont elle allait bientôt fêter les dix ans ? Elle fut écrasée par un autobus, tuée sur le coup, alors qu’elle traversait la rue, rentrant chez elle, comme elle rentrait toujours, en courant. Le juge d’instruction réussit à retrouver la vieille dame qui prévint les voisins, ceux qui annoncèrent à l’enfant Anatole que sa maman était morte. On s’occuperait de lui, dès demain. Mais le lendemain matin, on dut forcer la porte : Anatole avait disparu.
De ce qui suit, Anatole de La Meule accepta de parler au juge. Il lui récita un poème qu’il avait écrit, assura-t-il, dans la nuit qui suivit, et qu’il avait laissé sur la table avant de se sauver. Il le savait d’ailleurs par cœur, il savait par cœur tous les poèmes qu’il avait écrits. Le poème était trop long, et le juge ne fit inscrire au procès-verbal que les deux premiers vers :
J’ai déjà trop vécu. J’ai déjà trop souffert
Et mon cœur est glacé comme un matin d’hiver.
Le juge d’instruction me fit remarquer que ces vers, écrits par un garçon de dix ans, indiquaient un talent prometteur. J’en doutais, mais j’étais l’avocat d’Anatole de La Meule, et je ne pouvais raisonnablement protester. Anatole expliqua au juge qu’il avait fui, au petit matin, caché sous un buffet, dans un camion de déménagement qui partait pour Toulouse. Il avait vécu là-bas près de cinq ans, couchant dans la rue, mendiant à la porte des églises. Il allait vers les vieux messieurs et les vieilles dames, car ils lui faisaient moins peur que les autres. Il leur expliquait que Papa et Maman étaient morts, tous deux écrasés par un gros camion. Il retenait ses larmes. Quelques-uns lui donnaient un peu d’argent, quelques-uns aussi l’embrassaient. Peu à peu, Anatole avait pris l’habitude d’entrer dans les églises. Il s’approchait, sur la pointe des pieds, de ceux qui priaient, il implorait leur secours, il leur promettait de prier pour eux, et il tenait aussitôt parole, allumant, devant eux, un cierge qu’il payait d’une pièce de monnaie prise sur ses économies. « Je ne me débrouillais pas mal », expliqua-t-il au juge d’instruction. Mais Anatole ne pouvait trouver un quelconque emploi, il ne savait rien, juste lire et écrire, à peine compter, et il n’eût pas supporté d’apprendre un métier. C’est alors qu’il choisit de devenir poète.
Il avait quinze ans. Le matin, jusqu’à treize heures, il était mendiant. Il employait parfois des enfants tout petits, trouvés par hasard, il les appelait mon frère, ma sœur, il les poussait devant lui, il leur distribuait ensuite des morceaux de sa recette. Il changeait chaque jour d’église et de quartier. Cela lui rapportait de quoi manger un peu. Comme le juge parut étonné, Anatole fit remarquer que la vie lui avait appris à se satisfaire de rien ou presque, et qu’un poète doit rester pauvre. Le juge hocha la tête, pour approuver sans prendre parti. L’après-midi, Anatole s’asseyait sur un banc, il écrivait des poèmes, en général un poème par jour, et deux s’il faisait beau. Par chance, il trouva à porter des prospectus publicitaires, qu’il devait introduire dans les boîtes à lettres, et ce petit travail lui permit bientôt de louer une chambre dans un hôtel meublé. Ainsi Anatole put-il visiter de belles maisons, celles qu’il aurait habitées s’il n’était pas né pauvre, et surtout né poète.
En moins de deux ans, Anatole de La Meule avait écrit mille poèmes. Ce premier millième, confia-t-il au juge, il avait décidé de le fêter dans un restaurant italien, car il raffolait des pâtes. Il avait bu beaucoup de vin, ce soir-là, trop peut-être, et il avait écrit le premier poème de son second millième. Vers minuit on l’avait mis à la porte. Il était rentré chez lui heureux, titubant. Malheureusement, ce premier poème du second millième, Anatole l’avait jeté dans la rue. Le juge lui demanda s’il le savait par cœur, comme les autres, et s’il pouvait le réciter. Anatole de La Meule avoua qu’il l’avait oublié, car il était à peu près ivre ce soir-là. « Vous buvez trop ? » lui demanda le juge d’instruction. « Je fais ce qu’il me plaît », répondit mon client. J’eus peur que cette réponse n’indisposât le juge. J’intervins, pour dire qu’il ne buvait que rarement, les jours de fête, et que la détention, hélas, le rendait nerveux. Je me penchai vers Anatole, pour lui conseiller de rester courtois.
Pendant toutes ces années, Anatole de La Meule n’avait connu personne. Il souriait, il remerciait à profusion, il savait tous les mots et les gestes de la reconnaissance, mais rencontrer quelqu’un il ne le voulait pas, il ne le pouvait pas. Il expliqua qu’il aurait sans doute aimé vivre avec un âne, un âne affectueux et silencieux, habitué à cacher ses sentiments. Un poète peut vivre avec un âne, ou avec des moutons.
« Avez-vous connu des femmes ? » lui demanda le juge, qui pressentait sa réponse. Non, il n’avait pas connu de femme. Les jeunes filles, il les trouvait jolies, il les saluait parfois d’un mouvement de la tête, mais elles n’étaient pas faites pour lui. Peut-être les retrouverait-il plus tard, quand elles sauraient qu’il était un poète, et qu’elles l’écouteraient, émerveillées. Monsieur le Juge devait comprendre qu’un poète n’a besoin de connaître quiconque. Un poète a juste besoin de voir les gens passer.
Le jour de ses dix-huit ans, Anatole décida de remonter à Paris. Il était sûr maintenant d’avoir du génie. Cela, il n’osa le dire au juge, mais il me le dit à moi, son avocat, son confident. On ne peut, m’expliqua-t-il, écrire chaque jour un ou deux poèmes, et parfois un troisième dans une église, sans avoir du génie. Quand il commençait à relire, ou réciter ses poèmes, Anatole devenait un témoin objectif. Il était disposé à les trouver mauvais. Il savait, mieux que personne, qu’il était sans instruction, sans vocabulaire, sans grammaire. Mais dès que le poème commençait à parler, Anatole était ébloui. Il était, lui, l’enfant du malheur. Ses poèmes, eux, étaient les enfants du génie.
A Paris, tout alla de travers. Anatole recommença à mendier. Mais il choisit mal ses églises, et de toute manière ils étaient trop nombreux à pratiquer son métier. Il offrit partout ses services pour porter des lettres, mais personne ne voulut de lui, car à Paris les lettres ne se portent pas à pied. Anatole fut bientôt sans ressource aucune, contraint de dormir dehors, sous les ponts, ou dans le hall des grands immeubles jusqu’à ce qu’il en fût chassé. C’est alors, expliqua-t-il au juge, qu’il écrivit ses plus beaux poèmes, car la détresse l’inspirait. Il entassait ses manuscrits dans un grand sac, qu’il enveloppait d’une couverture et qu’il plaçait sous sa tête, la nuit, afin qu’on ne pût les lui dérober. Parfois il entrait dans un restaurant, il proposait de lire un poème, de le dédicacer, on le mettait gentiment à la porte. C’est à la porte des restaurants qu’il s’installa peu à peu. Il apprit à s’approcher de ceux qui entraient ou sortaient, parlant fort, riant, gesticulant, il apprit à s’incliner, à réciter quelques vers pour émouvoir les couples amoureux, ou les faire rire, à remercier infiniment. Il crut qu’il devenait un bon professionnel. Il alla proposer ses poèmes chez les libraires, chez les pharmaciens, chez les antiquaires, mais il fut presque partout éconduit. Il commença à boire vraiment, il s’en réjouit, et ses poèmes aussi.
On prit donc l’habitude de le voir, assis dans la rue, enveloppé dans sa couverture, non loin d’un restaurant où venaient des gens cultivés, amateurs de poésie. D’une main il tenait sa bouteille, de l’autre une chaussure qui lui servait de porte-monnaie. Il braillait ses poèmes. Les uns jetaient une pièce, d’autres murmuraient un compliment, d’autres se pressaient pour ne pas l’apercevoir. Il s’installait, la nuit, sur un banc, pour tâcher d’écrire un peu quand il se réveillerait. Il savait que c’était cela le destin d’un grand poète. Mais la renommée lui viendrait un jour, forcément. Il l’attendrait.
Ce qui suit, le juge d’instruction ne l’apprit que de lui, car du meurtre on ne découvrit aucun témoin. Anatole de La Meule s’appliqua à donner au juge toutes les précisions que pouvait attendre la Justice. C’est un samedi d’été, au clair de lune, juste avant minuit, qu’Anatole s’approcha d’une belle dame qui sortait du restaurant pour s’engager dans la rue, déserte à cette heure. Cette dame semblait pressée, impatiente, elle avait les jambes très nues, les cheveux très longs, il s’était planté devant elle, lui barrant la route. « Je veux vous lire mon plus beau poème, lui avait-il dit. – Foutez-moi la paix », lui avait-elle répondu, et elle l’avait repoussé, sans le toucher, d’un geste du bras gauche, de son bras méprisant. C’est alors qu’Anatole l’avait prise à la gorge, qu’il l’avait jetée par terre, qu’il s’était jeté sur elle pour l’immobiliser, et il l’avait étranglée, doué soudain d’une force irrésistible. Il lui avait crié au visage ce poème dont elle n’avait pas voulu. Elle était déjà morte quand se précipitèrent les premiers passants.
L’affaire fit grand bruit. La police avait saisi, dans le sac du meurtrier, des cahiers couverts de poèmes. Certains circulèrent. La presse raffola de cette étrange affaire. Le poète avait-il été porté au meurtre par une brusque pulsion sexuelle, ou par la misère, ou par l’alcool, ou par une vie ratée, une œuvre manquée, la souffrance d’un génie méconnu ? Quelques-uns des poèmes d’Anatole de La Meule furent révélés par de grands quotidiens. Un éditeur annonça qu’il cherchait à rassembler les œuvres complètes du criminel, afin qu’elles fussent publiées au moment du procès. Quant au juge d’instruction, il s’appliquait, avec un soin méticuleux, à reconstituer la vie d’Anatole de La Meule, pour tenter d’éclairer ses mobiles, un destin tragique dès le premier jour, celui d’un enfant très doué, celui d’un enfant né poète que le malheur avait conduit à confondre la vie et la mort.
Le juge s’estima obligé, pour tâcher d’élucider ce crime, de lire toutes les œuvres d’Anatole de La Meule, sans manquer un poème, car l’un d’eux pouvait recéler l’explication du meurtre. Il fit rechercher par la police, à Toulouse, à Paris, et ailleurs, tous les manuscrits cachés, ou jetés, ou perdus. Le dernier poème, retrouvé dans la poche de l’assassin, portait pour titre « A ceux qui ne me liront pas ». Mais Anatole de La Meule n’avait rien écrit sous ce titre, pas un vers, pas un mot. Le juge d’instruction interrogea l’assassin sur ce poème avorté, qui pouvait bien cacher l’explication du meurtre. Mais Anatole répondit : « Je n’avais rien à dire… je n’avais rien à lui dire… », et il se tut, obstinément.
C’est alors que je reçus une lettre d’Anatole de La Meule. Il me désignait, m’écrivait-il, pour assurer sa défense parce qu’un jour, devant un restaurant où il avait installé sa niche, je m’étais laissé dédicacer l’un de ses poèmes préférés. En même temps qu’il me faisait l’honneur de me choisir pour avocat, il m’adressait un recueil de vingt poèmes qu’il venait d’écrire en prison : Les Chants d’un meurtrier. Il me priait de les garder pour l’instant, discrètement, car il ne les publierait que plus tard, après son procès, ou après sa mort. Je me souviens des derniers vers du dernier poème :
Innocent c’est mal dire,
Coupable est mon métier
Coupable est mon métier
Et le crime me sied.
Je me précipitai pour aller voir en prison le poète assassin dont le crime occupait la presse. Il était grand, vêtu de noir, ses cheveux couraient sur ses épaules, il avait un regard doux, triste, une voix très faible, il ressemblait à un poète beaucoup plus qu’à un assassin. Il ne me dit pas un mot de son crime, mais il me parla longuement de son œuvre. Il avait caché les meilleurs de ses manuscrits dans un cimetière parisien, sous une tombe abandonnée dont il avait réussi à soulever la pierre. Il me priait d’aller les récupérer, et de les conserver jusqu’à ce qu’il me donnât des instructions nouvelles. Sa confiance me plut, et j’occupais ainsi le dimanche qui suivit.
Dans sa cellule, Anatole continua d’écrire. Il écrivit tant que les poèmes s’entassèrent au point de devenir un souci pour le directeur de la prison. Le juge d’instruction fut contraint de les placer sous scellés, mais il me confia qu’il avait gardé pour lui les manuscrits de deux poèmes, les plus beaux. Le juge collectionnait les autographes. Il avait acheté un poème de Verlaine, un autre d’Aragon, il rêvait de pouvoir acquérir une lettre de Rimbaud. Les poèmes de prison d’Anatole de La Meule connaîtraient peut-être la gloire. J’approuvais bien sûr Monsieur le Juge, sans partager son optimisme.
Le juge entendit Anatole de La Meule six fois pour tenter d’élucider ce crime sans témoin, car le dossier ne comportait qu’un cadavre et les aveux du meurtrier. Pourquoi celui-ci avait-il voulu lire son poème à cette dame, à ce moment ? Pourquoi avait-il choisi cette personne, non une autre ? L’avait-elle attiré, séduit, ou au contraire vexé, ou déçu ? Avait-elle tenté de le frapper et pouvait-il prétexter d’une légitime défense, une légitime défense qui aurait mal tourné ? Pourquoi l’avait-il prise à la gorge, pourquoi l’avait-il étranglée, pourquoi lui était venu soudain ce comportement presque fou, alors qu’il n’était pas dément, ce qu’attestaient les médecins ? Ni le juge, ni le g...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Du même auteur
  4. Copyright
  5. Sommaire
  6. UN REPAS DE FAMILLE
  7. VEUVE
  8. LA FILLE AU VÉLO NOIR
  9. LE CURRICULUM
  10. UN COUPLE VRAI
  11. INNOCENT
  12. VICTOIRE
  13. L’IMMORTEL
  14. SES AMIES TANT AIMÉES
  15. VA-T’EN
  16. VIE DE RIEN
  17. DEUX DE TROP
  18. L’ABBÉ MUCHE