Le Courage de changer
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Le Courage de changer

  1. 288 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Courage de changer

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À propos de ce livre

Comme tout le monde, vous avez eu un jour envie de changer de vie professionnelle ou de vie affective, voire de tout changer. Comme tout le monde, vous en avez caressé le rêve, avant de renoncer: pas raisonnable, trop risqué, trop difficile… Et si, justement, au lieu de l'étouffer, vous preniez cette envie de changer au sérieux? Et si vous vous donniez vraiment les moyens de transformer votre existence en même temps que vous-même?Willy Pasini et Donata Francescato ont conjugué leurs talents pour vous aider à réussir votre "transformation" intérieure et extérieure. Vous découvrirez ainsi les grands facteurs qui favorisent ou freinent le changement: histoire familiale; personnalité du conjoint; rapport au travail, à l'argent, etc. Vous verrez surtout comment, avec un peu de courage, de souplesse et d'audace, chacun peut refaire sa vie ou, en tout cas, avoir le sentiment de se renouveler. Psychothérapeute, Willy Pasini est professeur de psychiatrie et de psychologie à l'Université de Genève. Il a notamment publié À quoi sert le couple? et, plus récemment, Les Casse-pieds. Psychologue, Donata Francescato enseigne à l'Université La Sapienza à Rome.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2001
ISBN
9782738160652

PREMIÈRE PARTIE

Changer à l’intérieur



CHAPITRE PREMIER

L’envie de changer


Mathias Pascal est un bibliothécaire paresseux, prisonnier d’un mariage raté et d’un travail qui ne lui apporte guère de satisfactions. Dans le train qui le ramène chez lui, il lit une annonce nécrologique le donnant pour mort et décide de saisir la liberté qui lui est offerte de façon aussi imprévue. Il rase sa barbe, se coupe les cheveux, s’achète de nouveaux vêtements, s’invente un passé et part vivre à Rome sous le nom d’Adrien Meis. Au cours de cette nouvelle vie engagée non par choix, mais par un étrange coup du sort, comme cela arrive souvent dans la réalité, Feu Mathias Pascal (tel est le titre du célèbre roman de Luigi Pirandello auquel nous faisons allusion) passe de l’euphorie à la désorientation et au déracinement1.
Mathias, ou plutôt Adrien, vit en effet un nouveau présent, mais à peine est-il tombé amoureux de sa propriétaire qu’il découvre qu’il ne peut vivre sans le passé qu’il a dû renier pour changer d’identité. Il ne peut pas avoir des amis, recevoir des lettres, ouvrir un compte en banque, déclarer un vol, et encore moins se marier. Il est libre, mais il ne peut rien faire. Sauf mourir à nouveau. Adrien finit donc par se « suicider » et redevient Mathias Pascal.
Entre-temps, deux années se sont écoulées. Sa femme s’est remariée avec son meilleur ami. Quand il la revoit, elle est belle et sémillante, comme au début de leur propre mariage…
Que nous enseigne Feu Mathias Pascal à propos du changement ? Que c’est un événement fascinant, mais qui risque de nous échapper, de nous glisser entre les mains, de prendre un visage inattendu. Et si pour continuer à vivre, nous avons besoin de penser qu’il y aura, un jour, un tournant, nous créons souvent nous-mêmes les conditions qui nous figent dans la répétition de vieilles habitudes.

Il y a changement et changement…

L’anthropologue Marc Augé a bien montré les aspects factices du changement, souvent considéré comme une des caractéristiques majeures de la société d’aujourd’hui. Pour lui, les médias, la télévision par satellite et les technologies sophistiquées, qui emplissent nos maisons d’images et d’informations, ne donnent qu’une illusion de communication planétaire. Pensons, par exemple, à la télévision, qui semble être le véhicule privilégié de la multiplicité et de la transformation, mais qui, du fait de la passivité totale de ceux qui la regardent, manque d’une propriété essentielle : la communication. Pensons aussi au développement croissant du tourisme exotique, désormais pratiqué en masse et qui, au lieu de constituer une véritable expérience de voyage, la seule susceptible de nous toucher en profondeur, se résume à une brève évasion (et à une vérification des données fournies par le dépliant touristique). Pourtant, face à ce faux mondialisme, qui est en réalité un changement pour mieux ne pas changer, d’autres tendances apparaissent : la valorisation de la cuisine régionale, des dialectes, de traditions quasiment disparues, qui sont autant de tentatives pour combattre la violence d’un « aplatissement culturel » qu’illustrent, partout, le jean et le fast-food.
Il y a donc les vrais et les faux changements, les authentiques et les factices, pas seulement dans la société, mais aussi dans la vie à deux. L’évolution d’un partenaire peut contraindre le couple à renégocier les règles du jeu conjugal ; à l’opposé, il y aura les changements espérés et jamais réalisés, fondés sur une promesse ou une illusion : « je te sauverai », « je ferai de toi une autre personne »…
Une autre distinction importante doit être prise en considération, entre les transformations venues de l’extérieur et celles qui naissent en soi, au plus profond de chacun. Combien de fois, face à des couples traditionnels, nous sommes-nous demandé si leur mode de vie consistait à suivre une norme dictée par la société, et imposée de l’extérieur, ou bien s’il résultait d’une rigidité personnelle, ou en tout cas d’un manque de souplesse. La bonne réponse est sans doute que les règles du jeu quotidien sont le résultat d’un va-et-vient constant entre les changements extérieurs et les changements intérieurs. Nous le comprendrons mieux à travers l’histoire de Lætitia, trente-sept ans, conseillère financière. Divorcée, elle s’est remariée il y a sept ans et a deux belles petites filles. Elle vient consulter pour une baisse de libido qui dure depuis plus d’un an et la déconcerte, attendu que sa vie sexuelle et son désir ont toujours été parfaitement normaux, tant avec Adrien, son second mari, qu’avec son premier époux.
Sous des apparences de femme efficace, dynamique et sûre d’elle, Lætitia cache une dépression causée par une insatisfaction conjugale qu’elle refuse d’admettre : elle a idéalisé son second mari, qu’elle aime profondément. Adrien, qui a le même âge qu’elle, est un ingénieur couronné par le succès ; il gagne très bien sa vie, mais c’est le pouvoir, et non l’argent, qui l’intéresse vraiment. Il court comme un fou d’une réunion à l’autre, et semble plus à l’aise avec les hommes qu’avec les femmes. Il est content d’avoir une épouse belle et admirée, qui s’occupe de ses filles et de la maison, qui l’accompagne quand il va à des fêtes ou qu’il est invité à des repas, et avec laquelle il fait l’amour de façon régulière. Pour bien des femmes, Adrien serait le compagnon idéal. En fait, il n’est attiré ni par l’érotisme ni par le monde féminin. Ses véritables amours sont les affaires et les volcans, deux passions qui le poussent à faire de longs voyages dans des pays lointains où il essaie d’emmener Lætitia.
Un second entretien avec Lætitia permet de découvrir que bien qu’elle continue à le nier, elle se sent seule. Son premier époux était un narcissique : il l’a quittée quand elle a commencé à gagner plus que lui. Lorsqu’elle a connu Adrien, elle s’est juré qu’elle ferait tout pour que son mariage marche. Elle s’est donnée sans compter, élevant ses deux filles et se soumettant aux désirs de son mari. Mais, aujourd’hui, la balance est trop déséquilibrée. Lætitia s’est rendu compte qu’en échange de son dévouement, elle ne reçoit pas assez de nourriture affective. Du coup, elle a moins de désir pour Adrien, lequel reste sourd à ses demandes, même les plus modérées. Par exemple, il a pris du poids et il a désormais un peu de ventre, ce qui lui déplaît, surtout au lit. Bien qu’elle lui ait demandé plusieurs fois de maigrir, de soigner davantage son apparence, il ne se met jamais au régime. Elle aimerait aussi qu’il consacre au moins une demi-journée par semaine à ses filles, encore petites, et qu’il passe une soirée avec elle en tête à tête. Mais, quand il le fait, il a toujours son portable allumé à portée de main, de façon à ce qu’on puisse le joindre en cas d’urgence professionnelle : même dans ces moments décidés ensemble, il est absent. Lætitia commence à prendre conscience de l’égocentrisme, même involontaire, d’Adrien, et ne sait que faire.
Pour ce type de couple, deux stratégies sont envisageables :
Changer les règles du couple : Lætitia doit miser sur sa propre force contractuelle. Son mari a tendance à traiter les affaires familiales comme des affaires professionnelles, et il ne changera d’attitude que s’il y est contraint. La certitude que sa femme, même si elle se plaint, ne le quittera pas, lui évite de mettre en œuvre le moindre changement. C’est un comportement typique de bien des dirigeants d’entreprise hyperactifs, qui n’acceptent de penser à la qualité de leur vie que lorsqu’ils sont au bord de l’infarctus.
Changer à l’intérieur : Lætitia doit réviser ses attentes à la baisse, car il est impossible de demander à un égocentrique de faire preuve de réciprocité ou de comprendre le point de vue de l’autre. Après la phase d’idéalisation initiale, la seconde phase consiste à concevoir un « idéal adapté » : Lætitia s’efforcera de tirer parti des meilleurs côtés de son mari, tout en recherchant des sources de joie personnelles et en se créant des espaces à elle seule. Certes, le choix d’une indépendance relative peut provoquer l’effondrement du mythe romantique. Et, en effet, la première réaction de Lætitia a été : « Mais alors, pourquoi se marier, si l’on fait les plus belles choses séparément ? » Lorsqu’elle évaluera son bonheur conjugal, elle devra s’attacher à trouver le juste milieu entre autonomie et partage. C’est le seul moyen, pour elle, d’éviter que son insatisfaction ne s’exprime silencieusement à travers son corps et sa sexualité.
Ce couple, plus maladroit que malade, a besoin d’opérer des ajustements entre exigences personnelles et réalité extérieure. En ce sens, il offre un bon exemple de l’évolution normale d’une relation à deux. Il nous permet aussi de toucher à un point crucial : généralement, on attend que le changement provienne d’un événement extérieur ; pire, on exige que l’autre, et en particulier son partenaire, apporte le lot de nouveautés nécessaires au bonheur. Autrement dit, d’un point de vue psychologique, ce qui nourrit l’espoir d’amélioration, c’est presque toujours la projection, c’est-à-dire l’attente que quelque chose se produise en dehors de soi.
C’est la raison pour laquelle, quand nous sommes malheureux, mais aussi quand nous sommes heureux, nous tendons, pour expliquer notre situation, à invoquer une cause externe. Il est beaucoup plus rare d’opter pour l’introspection et de chercher à savoir précisément dans quelle mesure nous sommes nous-mêmes prêts à changer. Or, pour qu’il y ait un vrai tournant dans une vie, il faut faire preuve de disponibilité et accepter les événements de la vie, mais il faut aussi être capable de regarder ces événements d’un œil neuf, sans essayer de les réinsérer dans les schémas mentaux habituels.
Prenons un exemple. Parmi les personnages aventureux créés par Salgari, il y a Yanez, le fidèle ami portugais de Sandokan. Yanez, qui ne recule jamais devant rien, tombe amoureux d’une danseuse indienne, la bayadère Surama. Après l’avoir épousée, il apprend que sa bien-aimée est en réalité la fille d’un maharadjah, tué après avoir été attiré dans un piège mortel par son sanguinaire de frère. La découverte de l’identité secrète de Surama provoque chez Yanez un changement intérieur : à partir de là, son besoin d’aventure et son amour du risque sont mis au service de la justice et du rétablissement des droits de son épouse. Le cocktail est une réussite, puisqu’il combine l’énergie et la disponibilité personnelle face au changement, mais aussi la capacité à affronter les événements inattendus que la vie nous réserve immanquablement.
De la même façon, dans le film Pretty Woman, Richard Gere et Julia Roberts mettent en scène la fable d’une Cendrillon moderne qui, de prostituée, se transforme en femme comme il faut2. Ce changement, socialement peu réaliste, peut se faire parce que l’héroïne réussit à vivre avec une grande spontanéité à la fois son rôle de call-girl et celui de fiancée d’un riche homme d’affaires. C’est cette adaptabilité qui lui permettra d’abandonner les quartiers mal famés d’Hollywood.

Huit étapes vers le changement

La disponibilité s’impose donc, ainsi que la souplesse. Mais par quelles étapes faut-il passer pour s’assurer un changement positif ? Voici les huit questions que vous devez vous poser en priorité.

1. Risque ou atout ?

Chacun de nous peut, en fonction de son éducation, de sa personnalité ou de ses convictions, vivre le changement comme un risque ou un atout (ou, au moins, une occasion à saisir). Dans tous les cas, pour pouvoir adopter une attitude d’ouverture, il faut avoir vécu des expériences positives dans son passé, parfois même dans sa petite enfance. C’est dans notre enfance que s’enracine la confiance fondamentale qui permet de considérer toute transformation comme une évolution et non comme un danger mortel. Nous le comprendrons mieux à travers l’histoire de Sandra.
Sandra a vécu une enfance difficile, marquée par la séparation puis par le divorce de ses parents alors qu’elle avait à peine quatre ans. Elle se souvient de déménagements fréquents, parce que sa mère, chanteuse, changeait souvent de ville pour des raisons professionnelles. Privée des repères qui créent la confiance initiale et la conviction qu’en cas de besoin, on peut toujours se réfugier dans un lieu sûr (sa « tanière »), elle s’est, très jeune, sentie en difficulté. Ayant constamment le sentiment d’être sur un radeau, livrée à une mer déchaînée, elle a compensé son insécurité fondamentale par ce que Imre Hermann a appelé le « syndrome d’agrippement » : le petit singe angoissé se cramponne à sa mère, qui représente pour lui un pôle de stabilité momentanée et une ancre, mais qui l’empêchera aussi de conquérir son autonomie3. De la même façon, Sandra a grandi dans la terreur de la nouveauté, incapable de la moindre audace dans le domaine affectif ou professionnel.
Ce n’est pas seulement l’absence d’une relation d’amour rassurante qui fait souffrir. Il y a aussi la confrontation avec des comportements instables, atypiques, imprévisibles. N’oublions pas les structures familiales où les stimulations viennent au mauvais moment et au mauvais endroit, celles qui, selon Paul-Claude Racamier, sont marquées par le « syndrome de l’incestuel4 ». Ce type de situation peut causer soit la peur de la nouveauté soit, au contraire, le besoin impulsif de changer pour revivre des émotions fortes. Nous y reviendrons plus loin.
Hormis l’importance de certaines expériences du passé, deux autres caractéristiques sont nécessaires pour permettre une attitude positive à l’égard du changement. Premièrement, il faut être prêt à prendre un risque ; deuxièmement, il faut être capable de surmonter des sentiments négatifs comme la peur, la culpabilité ou la honte. Willy Pasini a vécu une expérience de changement-risque : alors qu’il était en bonne voie pour devenir un gynécologue confirmé dans une clinique de Milan, il a opté, après une brève carrière dans ce domaine, pour l’exercice de la psychanalyse en Suisse. Certes, ce tournant dans sa vie s’est produit parce qu’une occasion concrète lui a été offerte, mais encore fallait-il, condition aussi déterminante, qu’il soit disposé à la saisir.
En général, les femmes perçoivent le changement davantage comme un risque que comme un atout. Elles ont plus de mal à surmonter leurs émotions négatives, elles reculent plus facilement devant la possibilité de réécrire leur vie. Selon l’Américaine Mary Valentis, cette prudence serait due au fait qu’elles ont subi pendant des siècles un conditionnement extrêmement fort : on leur demandait d’être gentilles et soumises, pour éviter d’affronter l’essentiel, à...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Introduction
  5. Première partie - Changer à l’intérieur
  6. Deuxième partie - Changer à l’extérieur
  7. Conclusion - 20 idées pour le troisième millénaire
  8. Table