Le Présent du passé
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Le Présent du passé

L'actualité de l'histoire de l'homme

  1. 288 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le Présent du passé

L'actualité de l'histoire de l'homme

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À propos de ce livre

Qui est l'ancêtre direct du genre humain? En quoi la découverte de Lucy est-elle fondamentale? Comment les premiers hominidés ont-ils quitté l'Afrique? Qui étaient donc les petits hommes de Flores? De quand dater les premiers peuplements de Chine? Quel est le véritable inventeur du feu?À toutes ces grandes questions, Yves Coppens, dans ce livre qui lui ressemble, à la fois profond et plein d'humour, donne des réponses tout à fait nouvelles. Partant des origines de l'homme, il nous raconte aussi la romanisation de la Gaule, l'industrie du sel ou encore la culture viking et nous fait prendre ainsi conscience de l'actualité étonnante de ce passé dont nous sommes tous issus. Un livre très vivant, riche et essentiel pour mieux comprendre la préhistoire, mais aussi l'histoire et l'histoire de l'homme. Yves Coppens est paléontologue, professeur honoraire au Collège de France et membre de l'Académie des sciences. Il est le découvreur mondialement connu de Lucy. Ses livres sont de très grands succès, notamment Pré-ambules, Le Genou de Lucy, L'Histoire de l'homme, 22 ans d'amphi au Collège de France et Yves Coppens raconte l'homme.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2009
ISBN
9782738196866
Chapitre 1
Primates et préhumains
Les premiers hominidés1
L’Académie des sciences de l’Institut de France publie désormais une édition spéciale de ses comptes rendus entièrement consacrée à la paléontologie et à la préhistoire – l’édition se nomme Palevol, abréviation pour « Paléontologie et Évolution2 ». Le dernier Palevol est consacré aux premiers hominidés ; par le truchement de quelques fossiles célèbres, il traite de leurs prédécesseurs et des grands chapitres de leur évolution. On y trouve ainsi Pondaungia, ou l’origine asiatique possible des ancêtres des hominidés, Ouranopithecus, le dernier embranchement à l’origine des hominidés, et puis Toumaï, Orrorin, Ardipithecus et Australopithecus, les plus anciens hominidés en personne.
On mesure ici le trajet parcouru par la paléoanthropologie, ou science de l’évolution de l’homme, depuis quelques dizaines d’années ! Lorsque j’ai découvert au Tchad, en 1961, Tchadanthropus uxoris, figuré en couverture de ce fascicule face à Toumaï, découvert, lui, en 2001 dans le même pays, ni Ouranopithecus, ni Sahelanthropus, ni Orrorin, ni Ardipithecus n’étaient connus, sans parler du calendrier de leur émergence. Le chemin n’est sans doute pas totalement dégagé, mais on peut tout de même dire que les routes de la généalogie de l’homme sont désormais mieux jalonnées et, par suite, mieux tracées, même s’il reste encore des choix d’itinéraires à faire. Signalons à cet égard l’importante participation française en Thaïlande, au Myanmar, en Oman, en Namibie, en Afrique du Sud, au Kenya, en Éthiopie, au Tchad, en Grèce…
À partir d’une origine éocène (45 millions d’années) peut-être asiatique, il semble que deux routes parallèles se soient présentées, la route asiatique et la route arabo-africaine. C’est de la seconde que serait issu le dernier segment porteur du bouquet tropical et africain d’hominidés qui a peuplé les dix derniers millions d’années de notre histoire et d’où serait sorti, il y a 3 millions d’années, le genre Homo, le genre humain.
L’Afrique, berceau de l’humanité3
Plus les recherches progressent, mieux l’Afrique s’installe dans son rôle glorieux de berceau de l’humanité. La vie est apparue sur la Terre il y a 4 milliards d’années ; elle s’est depuis épanouie à travers la planète entière sous la forme d’un seul immense arbre généalogique que l’on appelle phylétique, parce qu’il est fait d’espèces au lieu d’individus.
Dans cette perspective évolutionniste, il est clair que les êtres vivants les plus proches morphologiquement et moléculairement sont aussi les plus proches génétiquement : ils partagent donc des ancêtres communs. Comme dans la nature actuelle, ce sont incontestablement les chimpanzés qui sont les êtres vivants les plus proches des hommes, les chimpanzés et les hommes ne peuvent pas ne pas avoir eu d’ancêtres communs. Comme les chimpanzés sont des grands singes d’Afrique et que tous les préhumains sans exception sont africains, il ne fait guère de doute non plus que ces ancêtres communs aient été africains (certains fossiles, soupçonnés d’en être, auraient autour de 10 millions d’années).
Et puis, juste après, a lieu le « grand carrefour sacré », le grand embranchement qui, d’un côté, mène aux chimpanzés d’aujourd’hui, espiègles et sûrement intelligents et, de l’autre, conduit aux hommes, conscients et dotés de facettes qui n’appartiennent qu’à eux – les facettes intellectuelle, spirituelle, morale, mais aussi éthique, esthétique ou technologique.
Pourquoi les uns et les autres se séparent-ils ? Sûrement pour des raisons simples et très probablement environnementales, parce que les uns sont mieux adaptés au couvert arboré et les autres au découvert de la savane (nous). Alors, de ce côté-là, du nôtre, va fleurir, entre 9,5 et 1,5 millions d’années, un généreux bouquet d’une quinzaine de préhumains, tous tropicaux et africains, bouquet dont chaque découverte de nouvelle inflorescence provoque l’étonnement de certains, alors qu’elle est tout à fait naturelle et attendue. C’est, en vérité, la présence, quelques centaines de milliers d’années plus tard, d’un seul genre, le genre Homo, d’une seule espèce, l’espèce sapiens, et d’une seule sous-espèce, la race sapiens sapiens, qui est anormale. Redisons-le donc avec insistance : l’Homme a incontestablement une origine unique, tropicale et africaine. Avant d’être devenus européens, asiatiques ou américains, nous étions, incontestablement, tous africains.
Toumaï, premier hominidé4
Deux articles nouveaux concernent Toumaï, cet hominidé de 7 millions d’années du Tchad. L’un est de Christophe Zollikofer de l’Institut d’anthropologie de Zurich, l’autre de Michel Brunet de l’université de Poitiers5. Le premier dresse le bilan de l’étonnante reconstruction virtuelle du crâne de Toumaï : un scan tomographique informatisé de très haute résolution a, en effet, permis à ce chercheur et son équipe de fabriquer une représentation numérique du crâne qui est évidemment celle qui a servi à le démonter, le nettoyer et le reconstruire virtuellement de manière à en corriger les fractures, les déplacements, les distorsions et les déformations plastiques diverses. Quant au second article, il décrit quelques nouvelles pièces (mandibules et dents), découvertes à l’endroit même où a été recueilli le crâne et attribuées, par suite, au même hominidé.
En dehors du côté extrêmement impressionnant, puisque magique, de la reconstruction du crâne et de la reconstitution consécutive de la tête de Toumaï, il est intéressant de noter que, pour de nombreuses raisons – face relativement verticale, prémaxillaire court, basi-occipital court, trou occipital en position antérieure, plan nucal plat, canine inférieure petite, occlusion canine sur canine et non, comme chez les singes, canine sur première prémolaire inférieure –, les deux travaux aboutissent à la même conclusion : non seulement Toumaï, Sahelanthropus tchadensis, est un préhumain, mais il aurait été debout et bipède.
La découverte d’os des membres et, bien sûr, du bassin, permettra la confirmation de ces déclarations déductives. Nous serions en présence de la plus vieille bipédie d’hominidé, une bipédie probablement très proche de la toute première bipédie, qui pourrait bien avoir été l’une des caractéristiques de notre phylum, puisque le distinguant de celui des grands singes d’Afrique et aussi, d’ailleurs, de celui des ancêtres communs plus anciens que nous partageons.
Un nouveau6 !
Décrivant les nouvelles dents d’un préhumain (Ardipithecus) découvertes en Éthiopie et datées entre 5,2 et 5, 8 millions d’années, trois collègues, l’Éthiopien Johannes Haile-Selassie, le Japonais Gen Suwa et l’Américain Tim White, en profitent pour l’élever au rang d’espèce nouvelle (Ardipithecus kadabba)7, mais aussi pour s’interroger sur ce qui caractérise véritablement la branche ou plutôt le bouquet de branches préhumain-humain qui est le nôtre : la bipédie, l’épaisseur de l’émail dentaire et le type d’occlusion canine supérieure-première prémolaire inférieure. Considérant la bipédie comme complexe, ce en quoi ils n’ont pas tort, l’épaisseur de l’émail comme sans signification et le contact canine-prémolaire comme évolutif, ils ne retiennent finalement aucun des critères énoncés et continuent, par suite, de classer Ardipithecus, avec ses prémolaires et ses molaires à l’émail mince et son contact canine supérieure-prémolaire inférieure comparable à celui des grands singes parmi les préhumains et non les présinges. Ils concluent en outre que les trois préhumains les plus anciens connus à ce jour – Ardipithecus d’Éthiopie, Sahelanthropus, dit Toumaï du Tchad, et Orrorin du Kenya, tous trois âgés de 6 à 7 millions d’années – pourraient bien ne pas représenter trois genres distincts, mais un seul et même genre.
Quand on étudie les grands mammifères, on sait que la diversification en bouquet est la règle. Contrairement à ce qu’on lit souvent, la multiplication des préhumains – Ardipithecus, Sahelanthropus, Orrorin, Australopithecus, Kenyanthropus, Paranthropus… – est normale et même attendue ; c’est l’unicité de l’espèce Homo sapiens qui, à l’inverse, est étonnante. En ce qui me concerne, je crois donc à la parfaite distinction d’Orrorin, Ardipithecus et Sahelanthropus.
Qu’il y ait variabilité des régimes alimentaires et, donc, de l’épaisseur d’émail est possible. Qu’il y ait évolution de la morphologie de l’affrontement entre la canine supérieure et la prémolaire inférieure est probable. Que la bipédie, qui doit intégrer un certain nombre de traits anatomiques et fonctionnels, ne soit pas simple à prendre en compte dans une évaluation diagnostique est certain. Cela étant dit, aucun des ancêtres de nos cousins les grands singes d’Afrique n’a pour le moment été identifié, alors qu’on dispose d’une bonne quinzaine de préhumains. Certains des premiers, les préchimpanzés, ne se cacheraient-ils pas sous le masque plus flatteur des seconds ?
Des morceaux nouveaux d’un ancien8
Depuis bien des années, les études de biologie moléculaire avancent la date de 7 à 9 millions d’années pour le dernier grand embranchement de notre histoire, celui à partir duquel les chemins des chimpanzés et des hommes se sont séparés. Celui pris par les hommes est dense, on le sait. Il ne s’agit pas d’une voie unique, débouchant 4 à 6 millions d’années plus tard sur le genre Homo, l’homme, mais d’un bouquet composé d’une douzaine de possibilités au moins.
L’équipe de Silashi Semaw, qui travaille dans la province de Gona (Afar éthiopien), tout près de Hadar, le site de Lucy, s’est intéressée à l’un des brins de ce bouquet9. Dans une localité appelée As Duma, elle a recueilli les restes d’au moins 9 individus – dents, mâchoires supérieures, mâchoires inférieures, phalanges de la main et du pied – appartenant au genre Ardipithecus et à son espèce ramidus. Rappelons que cet hominidé a été, pour la première fois, décrit en 1994 par Tim White à partir de restes provenant d’un autre gisement de l’Afar, Aramis et daté de 4,4 millions d’années. L’étude des animaux fossiles recueillis à As Duma, les analyses radiométriques et les mesures paléomagnétiques concordent pour dater ce niveau entre 4,57 et 4,32 millions d’années, c’est-à-dire à la même époque que l’hominidé d’Aramis. Ardipithecus, qui est connu par une autre espèce plus ancienne, Ardipithecus kadabba, est un genre qui, apparemment, est debout, bipède et arboricole, comme d’autres préhumains tels que Lucy, mais avec une denture de frugivore ressemblant davantage à celle d’un chimpanzé. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains chercheurs hésitent entre considérer Ardipithecus comme un préchimpanzé debout ou en faire un préhumain mangeur de fruits.
La découverte est intéressante, car elle enrichit cette partie de l’histoire préhumaine comprise entre 9 et 4 millions d’années dans laquelle on ne compte que 3 autres hominidés : Samburupithecus kiptalami que beaucoup placent avant le grand embranchement ou à côté (9 millions d’années, Kenya) ; Sahelanthropus tchadensis, dit Toumaï (7 millions d’années, Tchad) ; enfin, Orrorin tugenensis (6 millions d’années, Kenya encore). Pour mémoire, rappelons que Lucy, qui est aussi une préhumaine, est éthiopienne et n’a que 3,2 millions d’années.
Encore un autre préhumain10
Encore un préhumain, et vieux de 4 millions d’années, et encore un préhumain d’Afrique de l’Est – d’Éthiopie pour être exact. C’est ce qu’atteste la douzaine d’ossements découverts dans un site nouveau de l’Afar par l’équipe américano-éthiopienne dirigée par Bruce Latimer de Cleveland et Johannes Haile-Selassie d’Addis-Abeba. Parmi les douze os découverts figurerait la totalité de la chaîne appendiculaire postérieure, c’est-à-dire inférieure, le bassin, le fémur, le tibia et l’astragale. On imagine l’effet produit par l’annonce de cette découverte, qui n’est ni plus ni moins que la mise au jour de la plus vieille bipédie au monde.
Tous les chercheurs de préhumains rêvent de trouver, chez leurs hominidés, des traits suffisamment humains pour leur voir attribuer une place généalogique qui les situe dans l’ascendance directe, et non latérale, du genre Homo, l’homme. Parmi ces traits, on peut citer un cerveau plutôt gros, une face plutôt plate, des dents plutôt petites et à l’émail...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Dédicace
  5. Avant-propos
  6. Préambule - Quelques très vieux mammifères
  7. Introduction - Quelques vieux primates
  8. Chapitre 1 - Primates et préhumains
  9. Chapitre 2 - Les très vieux humains
  10. Chapitre 3 - Les vieux humains
  11. Chapitre 4 - Les moins vieux humains
  12. Chapitre 5 - Les humains moins vieux, les symboles et l’art
  13. Chapitre 6 - Néolithique
  14. Chapitre 7 - Protohistoire et histoire
  15. Chapitre 8 - Méthodes
  16. Chapitre 9 - Transversales
  17. Conclusion