Pierre Riou naĂźt en 1953, en Seine-et-Marne, dâun pĂšre breton, commis de ferme, et dâune mĂšre qui travaille dans un premier temps dans la mĂȘme exploitation agricole que son Ă©poux, puis se consacre Ă lâĂ©ducation de ses cinq enfants (trois garçons et deux filles, Pierre Ă©tant le 4e de la fratrie). Elle dĂ©cĂšde Ă 41 ans, un an aprĂšs avoir mis au monde Sylvianne, la petite derniĂšre. Nous sommes en octobre 1962, Pierre a alors 9 ans. Mais ce drame lui est cachĂ© et il ne lâapprendra que lors de son retour Ă la maison quâil avait quittĂ©e quelques annĂ©es plus tĂŽt.
En effet, Pierre est dâune santĂ© fragile et souffre dâun dĂ©but de tuberculose et de dĂ©calcification osseuse. Il passe sept ou huit mois Ă lâhĂŽpital de Rambouillet, puis trois ans Ă Berck-Plage. Il est ainsi privĂ© dâĂ©cole, mais commence Ă apprendre Ă lire et Ă Ă©crire seul Ă lâhĂŽpital. Pendant ce temps, son pĂšre a la charge des quatre autres enfants. Une tante, Anna, vient lâaider, les grands sâoccupent des petits. On cultive un jardin potager pour amĂ©liorer lâordinaire, car les fins de mois sont difficiles. Une excursion organisĂ©e par le centre de Berck mĂšne Pierre jusquâĂ Lourdes. Heureux hasard ou miracle ignorĂ©, nul ne sait !, mais les faits sont lĂ : Pierre en revient en meilleure santĂ© !
En 1965, Pierre rentre chez lui. Il a alors 12 ans et dĂ©couvre que sa mĂšre est dĂ©cĂ©dĂ©e. Câest, pour le moins, un grand choc, dont il parle encore avec une profonde Ă©motion. On lui a cachĂ© ce drame pendant trois ans. La maison lui semble grande et bien vide. Il entre alors Ă lâĂ©cole en classe de CM1. Câest dur, mais ses frĂšres et sĆurs lâaident. En parallĂšle, il sâoccupe de sa petite sĆur Sylvianne. Tante Anna est toujours lĂ , elle restera au total trois ou quatre ans pour aider la famille. Le pĂšre de Pierre travaille en plus chez des particuliers pour mettre un peu de « beurre dans les Ă©pinards ».
Pierre se prĂ©sente au certificat dâĂ©tudes, mais Ă©choue car, pour lâĂ©poque, il fait trop de fautes dâorthographe ! En revanche, il est bon en calcul. La mĂ©canique lâintĂ©resse, et il part comme apprenti mĂ©canicien dans un garage de Rambouillet. Puis son pĂšre sâinstalle en Bretagne, plus prĂ©cisĂ©ment dans la rĂ©gion de Guingamp, avec les plus jeunes, Pierre et sa petite sĆur. Il continue la mĂ©canique, mais nâobtient pas son CAP car il ne suit pas les cours jusquâau bout ! Il profite alors de lâachat par un membre de la famille dâun bar crĂȘperie Ă Belle-Isle-en-Terre, dans les CĂŽtes dâArmor, pour aider au service.
En 1971, Ă 18 ans, il part Ă Brest pour effectuer son service militaire dans la Marine. Mais il nây fera que deux mois de classes et sera finalement ajournĂ© pour cause de sureffectifs et en raison de ses antĂ©cĂ©dents de santĂ©. Il y a toutefois appris Ă fumer, Ă jouer au baby-foot, au flipper et Ă faire du sport, et garde un bon souvenir de ces moments-lĂ .
Lorsquâil revient Ă Cherbourg, il se fiance avec Christiane Lequertier. Il faut dire quâil la connaĂźt depuis quâil a 13 ans. En effet, la sĆur de Christiane est mariĂ©e avec le frĂšre de Pierre. Il lâa rencontrĂ©e, dans la boulangerie oĂč elle travaille, Ă Orphin, tout prĂšs de Rambouillet. Lorsquâils se marient, il a 20 ans. Il trouve alors un petit boulot de laveur de voitures chez un concessionnaire Peugeot. ApprĂ©ciĂ© par ses patrons, il suit, tout en travaillant, une formation de plus dâun an pour rĂ©parer les moteurs de bateau, passe son permis poids lourds et de transport en commun, et devient chauffeur routier rĂ©gional.
Il dĂ©cide alors de sâinstaller Ă mi-chemin des deux familles, entre Orphin et Cherbourg, et se retrouve en HLM, Ă Yvetot. Ce logement dans une tour est un mauvais souvenir pour Christiane, malgrĂ© le bonheur des naissances de Nicolas en 1974, puis de Christine en 1976. Christiane ne travaille plus et suit Pierre lorsquâil trouve une place de chef dâĂ©quipe pour construire un camping Ă proximitĂ© de Honfleur.
Pierre y reste presque trois ans. Il sây plaĂźt bien et y apprend beaucoup. Christiane travaille aussi, mĂȘme si elle nâest ni dĂ©clarĂ©e ni rĂ©munĂ©rĂ©e, et espĂšre que le patron propriĂ©taire du camping tiendra ses promesses dâembauche. Ce dernier refusant toujours de la salarier, Christiane dĂ©cide de rendre son tablier. Pierre est déçu, mais solidaire, et ils quittent le camping sans emploi ni toit. Que vont-ils devenir ? Vont-ils rester au chĂŽmage et tomber dans lâassistance ? Ils nây ont pas songĂ© un instant et nâont mĂȘme pas contactĂ© les services sociaux. Ils ont pris leur sort en mains.
En 1979, Pierre a 26 ans. Câest alors que dĂ©bute lâaventure entrepreneuriale. Sans diplĂŽme, mais validant ses annĂ©es dâexpĂ©rience, il sâinstalle comme artisan Ă Pont-Audemer (peinture, isolation, survitrage et double vitrage). Il a beaucoup appris au camping. Câest Ă cette mĂȘme Ă©poque quâil achĂšte avec Christiane une petite maison (un peu dĂ©labrĂ©e !) Ă Pont-Audemer. Il fait un emprunt, alors quâil nâa plus de salaire, mais ses anciennes feuilles de paye suffisent pour le dossier et le responsable local du CrĂ©dit agricole lui fait confiance. Ce dernier, rĂ©cemment dĂ©cĂ©dĂ©, Ă©tait devenu un ami et câest cette mĂȘme banque qui va le suivre dans tous ses projets dâentreprise. Il doit nĂ©anmoins rembourser lâĂ©quivalent dâun demi-salaire par mois. Les dĂ©buts sont difficiles. Le couple peine mĂȘme Ă nourrir ses enfants qui partent quelque temps sâinstaller chez le frĂšre de Pierre.
Pierre, curieux de tout, se rend Ă Paris au salon BĂątimat, axĂ© sur lâisolation (le deuxiĂšme choc pĂ©trolier de 1979 est passĂ© par lĂ ). Ă son retour, il investit dans une machine pour combler le vide dâair dans les murs avec de la mousse injectĂ©e. Câest un investissement important pour un artisan, lâĂ©quivalent de 10 000 euros dâaujourdâhui. Mais la famille est solidaire, son pĂšre se porte caution et sa banque, toujours la mĂȘme, lui fait une fois de plus confiance !
Il travaille sur les marchĂ©s, surtout le week-end, et trouve ses premiers clients (isolation des fenĂȘtres, survitrage, PlacoplĂątre) parmi la clientĂšle locale, mais aussi parmi les Parisiens qui possĂšdent des rĂ©sidences secondaires dans la rĂ©gion. Ses produits intĂ©ressent, sa bonhomie sĂ©duit. Il Ă©tablit les devis dans la foulĂ©e, le jour mĂȘme, et repart le plus souvent avec la commande avant le dimanche soir. Deux commandes par semaine suffisent Ă lui assurer un revenu Ă©quivalent au SMIC. Il travaille seul pendant presque deux ans, jusquâen 1981. Pour amĂ©liorer lâordinaire, il continue Ă poser des doubles vitrages, en tant que tĂącheron, pour une menuiserie industrielle.
Mais notre artisan nâest pas seulement un excellent bricoleur, il est aussi un observateur avisĂ© des dysfonctionnements du marchĂ©. Câest ainsi quâĂ cette Ă©poque, alors quâil fabrique artisanalement et pose des doubles vitrages, il constate que beaucoup de verres cassent et quâil faut attendre de longues semaines, voire plusieurs mois avant de se rĂ©approvisionner dans les mĂȘmes qualitĂ©s et caractĂ©ristiques de verre (taille, Ă©paisseur) chez les gĂ©ants verriers que sont Boussois ou Saint-Gobain. Sa dĂ©cision est prise : il va mettre au point un procĂ©dĂ© pour les fabriquer lui-mĂȘmeâŠ
Aussi Pierre puise dans ses compĂ©tences en mĂ©canique et invente une presse Ă rouleaux pour calibrer les vitrages. Sur les conseils de lâAnvar (Agence nationale de valorisation de la recherche), celle-ci fera dâailleurs lâobjet dâun dĂ©pĂŽt de brevet en 1984. Ă cette date, il crĂ©e lâusine historique de ce qui est aujourdâhui le groupe VIP (Vitrages isolants de Pont-Audemer), entreprise en nom propre, Ă Beuzeville, dans lâEure.
Il perfectionne sa machine initiale et invente la presse Ă tapis, pour laquelle un brevet est Ă©galement dĂ©posĂ©, en 1988. Cette mĂȘme annĂ©e, il prĂ©sente sa machine au salon international du verre Ă DĂŒsseldorf : il en vend une dizaine ! Un succĂšs nâarrive jamais seul : les chambres de mĂ©tiers de lâEure, du Calvados et de la Seine-Maritime lui dĂ©cernent le prix de gestion artisanale. Avec ce prix, il rĂ©investit rapidement afin de pouvoir innover â cette façon de faire sera constante : Ă chaque Ă©tape de sa rĂ©ussite, loin de se laisser griser, quitte aussi Ă se payer peu, Pierre rĂ©investit les bĂ©nĂ©fices pour aller vers de nouveaux produits et dĂ©velopper de nouvelles activitĂ©s. Dans ses investissements, parfois audacieux, sa banque le suit toujours et lui fait confiance. Pierre nâest plus seul, VIP compte Ă ce moment-lĂ une vingtaine de collaborateurs.
1989 marque le dĂ©but dâune longue sĂ©rie de crĂ©ations et dâacquisitions dâentreprises. Comme cela sera le cas Ă chacun de ses investissements, ce sont des raisons personnelles et une aventure humaine qui dĂ©cident Pierre Ă crĂ©er VIC (Vitrages isolants du Cotentin) : une forte volontĂ© de dĂ©velopper une activitĂ© dans la pĂ©ninsule du Cotentin, une rĂ©gion chĂšre Ă sa femme Christiane, ainsi quâune rencontre avec un dirigeant de Saint-Gobain dĂ©sirant quitter la « grande maison », mais qui hĂ©site Ă se mettre Ă son compte. Ă cette pĂ©riode, Pierre ne sait pas encore quâil formera un gĂ©ant industriel français â mais quâĂ cela ne tienne, le groupe Riou Glass Ă©tait nĂ© !
Ă la fin de lâannĂ©e, câest la consĂ©cration : lâOffice europĂ©en des brevets de La Haye le dĂ©signe comme inventeur et lui dĂ©cerne un brevet pour son procĂ©dĂ© de calibrage Ă©lectronique du verre. Câest son premier et seul diplĂŽme. Il en est trĂšs fier. MalgrĂ© ce succĂšs, Pierre a des doutes. Que doit-il faire ? Fabriquer ses propres machines-outils ou poursuivre dans la transformation du verre plat et lâassemblage des vitrages isolants ? Si Pierre est animĂ© par la passion, Christiane, qui avait appris Ă gĂ©rer les comptes, sera sa raison. Elle le persuade que la vente de vitrages est plus rĂ©guliĂšre que la vente de machines-outils. Le doute est ĂŽtĂ©, le mĂ©tier de lâentreprise familiale sera la transformation du vitrage : le virage Ă©tait pris, les annĂ©es qui suivront ne modifieront pas cette direction !
AprĂšs la Haute-Normandie, terre dâadoption du couple, et la Basse-Normandie, rĂ©gion dâorigine de Christiane, Pierre rĂȘve de revenir aux sources et de conquĂ©rir la Bretagne, une rĂ©gion Ă laquelle il voue un attachement profond. Ses vacances Ă Saint-Coudan, prĂšs de Kergrist-MoĂ«lou, oĂč se retrouvait toute la famille, oncles, tantes et cousins, restent encore aujourdâhui les plus beaux souvenirs de son enfance. LâopportunitĂ© se prĂ©sente en 1993, lorsquâil reprend Ă LoudĂ©ac une unitĂ© de fabrication de produits verriers en grande difficultĂ© et ce Ă la demande du patron de lâĂ©poque. Pierre empĂȘche la faillite personnelle de son homologue et ami entrepreneur et sauve une dizaine dâemplois. Il appelle tout naturellement cette usine VIB (Vitrages isolants de Bretagne).
En 1996, le vitrage isolant ne suffit plus. Pierre veut maĂźtriser tous les mĂ©tiers de la transformation du verre et se lance dans les verres de sĂ©curitĂ©. Les investissements se poursuivent avec lâagrandissement de lâusine VIP (5 000 mĂštres carrĂ©s) et la mise en place des Ă©quipements permettant la fabrication de verres trempĂ©s de sĂ©curitĂ© et de verres Ă©maillĂ©s.
Lâentreprise familiale prend tout son sens en 1999, lorsque Nicolas entre officiellement dans la sociĂ©tĂ© pour Ă©pauler ses parents. Pierre est dĂ©sormais rassurĂ©, la relĂšve est assurĂ©e ! Le self-made man Ă la française redouble alors dâefforts.
Si lâentreprise grandit et quâun groupe se dessine, Pierre conserve malgrĂ© tout son esprit crĂ©atif. En 2000, il dĂ©pose la marque Pierre et Cristal Ă lâINPI. Son idĂ©e est simple, mais efficace : plutĂŽt que de jeter les chutes de verre provenant de ses usines, il sâen servira pour fabriquer des assiettes, des appliques et dâautres objets de dĂ©coration !
Lâaventure exceptionnelle continue en 2002 avec un nouvel agrandissement de VIP qui atteint aujourdâhui 11 000 mĂštres carrĂ©s. Les innovations sâenchaĂźnent (four de fabrication de verres bombĂ©s, dĂ©coupe automatisĂ©e du verre, fabrication automatisĂ©e des vitrages isolantsâŠ), et les investissements suivent : 10 millions dâeuros, soit le double du chiffre dâaffaires ! Pierre fait alors entrer des sociĂ©tĂ©s de capital-risque dans ses projets pour lever les fonds (ils sortiront du capital en 2007). La petite entreprise familiale devient peu Ă peu un groupe important. Câest Ă cette pĂ©riode que Pierre propose Ă lâun de ses fidĂšles partenaires financiers de le rejoindre pour mettre en application ses nombreux conseils.
Le groupe est sur les bons rails, la vitesse de croisiĂšre est atteinte. Pierre reprend en 2005 une nouvelle usine en difficultĂ© Ă Montady, dans lâHĂ©rault, et sauve une quarantaine dâemplois. Il crĂ©e SLPV (SociĂ©tĂ© languedocienne de produits verriers). En 2006, il rachĂšte deux usines au verrier britannique Pilkington : il renomme celle des Herbiers VIV (Vitrages isolants vendĂ©ens) et celle du Nord-Pas-de-Calais VIN (Vitrages isolants du Nord). Les frontiĂšres historiques de la Normandie et de la Bretagne sont dĂ©passĂ©es : le groupe rĂ©gional devient un vĂ©ritable groupe industriel français.
Au cours de la mĂȘme pĂ©riode, il crĂ©e une plateforme logistique de distribution du verre pour la rĂ©gion parisienne (en 2007) et, en parallĂšle, il crĂ©e STV (SociĂ©tĂ© de transports verriers, qui dĂ©tient 45 camions Ă ce jour) qui a pour vocation les transports internes de la production du groupe, lâavantage Ă©tant pour les chauffeurs de pouvoir faire 200 heures/mois (et de ne pas ĂȘtre limitĂ©s aux 35 heures/semaine). « Travailler plus pour gagner plus » pourrait ĂȘtre le credo de Pierre, ce travailleur acharnĂ©. Ses collaborateurs le savent bien : il nây a que le travail et le mĂ©rite qui priment. Lâascenseur social nâest pas en panne dans la sociĂ©tĂ© de Pierre : pour preuve, ce sont les anciens chefs dâatelier qui dirigent aujourdâhui ses deux usines SLPV et VIN.
RemarquĂ© par Jacques Chirac et quelques prĂ©fets, Pierre est dĂ©corĂ© de lâordre national du MĂ©rite, en 2008, par HervĂ© Morin. Il parle volontiers de son Ă©motion lors de cette cĂ©rĂ©monie oĂč lui, le sans-grade et sans diplĂŽme, sâest vu honorĂ© par la RĂ©publique.
Une seule corde manquait à son arc dans la transformation du verre plat : la fabrication de verre feuilleté. Ce manque est comblé par le rachat de la société V2S (Vitrages de sécurité du Sud) à Narbonne, une entreprise spécialisée dans la fabrication des vitrages feuilletés destinés à la protection des biens et des personnes (équipement des gendarmeries, ambassades, prisons, etc.). Ceci le mÚne à accompagner Christian Estrosi en Irak, pays intéressé par ces technologies en raison de sa situation conflictuelle. Il doit y retourner sous peu.
2009 marque un nouveau tournant dans la petite entreprise devenue grande. Ă lâheure de la mondialisation et des grands groupes qui absorbent les petits, Pierre rachĂšte Pilkington France, la filiale française du gĂ©ant verrier mondial. Le groupe, qui sâappelle dĂ©sormais officiellement Riou Glass, compte quatre nouvelles usines rĂ©parties en France et sa taille a doublĂ©. Le groupe comprend maintenant plus de 800 personnes. La femme de Pierre Riou et son fils se partagent la direction gĂ©nĂ©rale. Il sâest dotĂ© dâune responsable RH parce que la rĂ©glementation du travail est compliquĂ©e ! Les partenaires sociaux ont fait leurs premiers pas dans le groupe. Pierre Riou est serein Ă cet Ă©gard. Quand il discute avec eux, il ne manque pas de leur dire : « Voyez dâoĂč je viens, faites comme moi, travaillez et vous vous en sortirez. » Le message est entendu car Pierre Riou est restĂ© abordable et estimĂ©. Son parcours suscite le respect. Chacun sait quâil se payait lui-mĂȘme au SMIC il y a dix ans Ă peine. Et quâaujourdâhui encore il vit modestement en se consacrant entiĂšrement au dĂ©veloppement de lâentreprise. Les ouvriers et les employĂ©s de Pilkington France ne sây sont pas trompĂ©s lorsquâils ont eu Ă voter en 2009 pour choisir leur repreneur : Riou Glass lâa emportĂ© avec 95 % des suffrages.
Pierre avoue travailler beaucoup (il est vrai quâil ne prend guĂšre plus dâune semaine de vacances par an !), il a peu de loisirs en dehors de sa famille et de ses petits-enfants. Son mĂ©tier est la passion qui lâanime depuis plus de trente ans. Comme il aime le rappeler, ses usines sont toutes situĂ©es pas trĂšs loin de la mer, et ce sont ses « seules rĂ©sidences secondaires ». Câest peut-ĂȘtre pour changer dâair quâil sauve dĂ©but 2010 une sociĂ©tĂ© en difficultĂ© Ă la montagne ! Il sâagit dâAVS (Alliance du verre de Savoie). Pierre est insatiable et, dĂ©sormais, les frontiĂšres de la mĂ©tropole sont trop petites pour lui. Il rachĂšte cette mĂȘme annĂ©e Soremir (SociĂ©tĂ© rĂ©unionnaise de miroiterie), prĂ©sent Ă La RĂ©union et Ă lâĂźle Maurice. Pierre nâa pas fini de nous Ă©tonner, il a encore plein de projets en tĂȘte. Il nâoublie pas pour autant de se sentir concernĂ© par les questions de sociĂ©tĂ©. Câest ainsi que son entreprise sâest associĂ©e au cours de lâĂ©tĂ© 2010 Ă lâopĂ©ration La France en courant (www.lafranceencourant.org) avec lâĂ©quipe Riou Glass Endurance 72. Cette derniĂšre a collectĂ© en quatorze jours 3 000 euros destinĂ©s Ă la recherche ...