Le Retour du Capital
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Le Retour du Capital

Les fusions-acquisitions en France et dans le monde

  1. 240 pages
  2. French
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Le Retour du Capital

Les fusions-acquisitions en France et dans le monde

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À propos de ce livre

Les fusions-acquisitions, que l'on connaßt surtout sous la forme spectaculaire de l'OPA, sont l'enjeu de la «guerre économique» que se livrent aujourd'hui les pays et les entreprises dans le monde. Baudouin Prot et Michel de Rosen, inspecteurs des Finances, exercent d'importantes responsabilités dans la banque et l'entreprise. Ils ont réuni des études de premiÚre main sur les fusions-acquisitions en France et dans le monde.Un livre de référence pour comprendre un phénomÚne-clé de l'économie contemporaine.

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
1990
ISBN
9782738161628
Sous-sujet
Finance

CHAPITRE 1

Les deux mondes


BAUDOUIN PROT
MICHEL DE ROSEN
L’activitĂ© de fusions-acquisitions est restĂ©e, au plan mondial, largement dominĂ©e jusqu’en 1985 par les entreprises de deux pays : les États-Unis et la Grande-Bretagne. Cette domination repose sur des facteurs socioculturels qui diffĂ©rencient nettement l’univers anglo-saxon de la RFA ou du Japon. Jusqu’en 1985 Ă©galement la France est restĂ©e un acteur marginal de ce marchĂ©. Depuis 1986, une puissante vague mondiale de restructurations s’est levĂ©e, de nouveaux acteurs y prennent une part trĂšs active. Ce mouvement devrait se poursuivre.

Jusqu’en 1985, un phĂ©nomĂšne largement anglo-saxon et domestique

Aux États-Unis, cette pratique de la vie des affaires, ancienne, n’a cessĂ© d’ĂȘtre intense du milieu des annĂ©es 50 jusqu’à aujourd’hui

Aux États-Unis, les opĂ©rations de fusions-acquisitions sont tout Ă  fait admises, y compris sous forme d’OPA hostiles, car dans la mentalitĂ© amĂ©ricaine il est normal qu’un actionnaire cĂšde ses actions au plus offrant qui devra Ă  son tour, pour justifier son prix d’achat, amĂ©liorer la rentabilitĂ© des actifs ainsi acquis. Que l’acquĂ©reur procĂšde pour ce faire Ă  des rĂ©ductions massives d’effectifs ou Ă  des cessions d’actifs n’est pas casser l’outil de travail ou dĂ©manteler l’entreprise mais appliquer au monde des affaires les dures lois de la vie.
Un autre point essentiel caractĂ©rise les États-Unis, c’est la qualitĂ© de l’information financiĂšre disponible sur toutes les entreprises cotĂ©es : ceci est dĂ©terminant car, sous le contrĂŽle rigoureux de la SEC, les rapports annuels doivent ĂȘtre Ă  la fois trĂšs dĂ©taillĂ©s et complets. Une Ă©tude exhaustive de cette documentation publique permet d’obtenir des Ă©lĂ©ments essentiels Ă  une Ă©valuation financiĂšre et Ă  une bonne comprĂ©hension de la stratĂ©gie de l’entreprise sur ses principaux marchĂ©s.
Contrairement aux idĂ©es reçues, en nombre d’opĂ©rations de fusions-acquisitions rĂ©alisĂ©es chaque annĂ©e, le niveau des annĂ©es 80 (de 2 400 Ă  3 000 par an) est infĂ©rieur de moitiĂ© Ă  celui atteint au cours des annĂ©es 1968 Ă  1972. Le maximum historique de 6 000 opĂ©rations a Ă©tĂ© atteint en 1970. Les crises pĂ©troliĂšres sont passĂ©es par lĂ  et depuis 1975 jamais ce nombre n’a dĂ©passĂ© 3 000 par an. Dans les annĂ©es 60, se sont constituĂ©s, par acquisition d’une multitude d’entreprises de taille moyenne, les grands conglomĂ©rats (ITT, Gulf et Western, Textron) que l’on « dĂ©monte » maintenant.
Il est vrai qu’en montants l’évolution a Ă©tĂ© trĂšs sensible, passant d’un niveau moyen unitaire de 13 millions de dollars en 1968-1972 Ă  80 millions dans les annĂ©es 80 Ă  85 et, dans la mĂȘme pĂ©riode, d’un montant total de 20 milliards de dollars Ă  90 milliards par an. En pourcentage du PIB et de la capitalisation boursiĂšre, les opĂ©rations de fusions-acquisitions ont reprĂ©sentĂ© en 1983-1985 une part deux fois plus Ă©levĂ©e que pour les annĂ©es 1968-1970.
La comparaison de ces deux périodes fait encore apparaßtre trois éléments de stabilité et deux éléments de discontinuité :
– La permanence du trĂšs haut niveau, en nombre et en montant, des opĂ©rations rĂ©alisĂ©es sur le marchĂ©.
– La stabilitĂ© du poids (Ă  un niveau d’environ 10 Ă  15 % de la valeur totale des transactions) des opĂ©rations initiĂ©es, aux États-Unis, par des entreprises Ă©trangĂšres.
– Le maintien de la faible importance relative des opĂ©rations rĂ©alisĂ©es Ă  l’étranger par des entreprises amĂ©ricaines (moins de 1 % de la capitalisation boursiĂšre amĂ©ricaine).
– L’inversion du sens d’un grand nombre d’opĂ©rations : tournĂ©es vers la constitution de conglomĂ©rats diversifiĂ©s il y a vingt ans, elles sont intĂ©grĂ©es dans des stratĂ©gies de recentrage dans les annĂ©es 80.
– L’apparition, Ă  la fin des annĂ©es 70, et l’affirmation au cours des annĂ©es 80, des acquisitions rĂ©alisĂ©es par LBO (Leveraged Buy Out, ou rachat d’une entreprise avec effet de levier).
Au total, de 1955 Ă  1985, le poids des États-Unis dans le marchĂ© mondial des fusions-acquisitions est restĂ© prĂ©pondĂ©rant, reprĂ©sentant, pour leurs seules opĂ©rations domestiques, de l’ordre de la moitiĂ© de ce marchĂ©.

La Grande-Bretagne, autre terre d’élection des fusions-acquisitions

La premiĂšre vague d’opĂ©rations est intervenue au dĂ©but du siĂšcle. La seconde dans les annĂ©es 20, qui a donnĂ© naissance Ă  ICI, GEC et autres Beecham. Le mouvement a repris fortement dans les annĂ©es 60. Ainsi, depuis la fin de la guerre et jusqu’en 1985, leur importance a connu une Ă©volution constante : part relative passĂ©e de 0,5 % du PIB Ă  la fin des annĂ©es 40, Ă  1 % dans les annĂ©es 50, 2 Ă  3 % dans la premiĂšre partie des annĂ©es 60, puis une pĂ©riode particuliĂšrement active de 1965 Ă  1973 (de 3 % Ă  8 % du PIB selon les annĂ©es), suivie par des annĂ©es beaucoup moins intenses jusqu’en 1983 (Ă  environ 1 % du PIB).
Ce n’est qu’à partir de 1984 que le mouvement de fusions-acquisitions a repris une pente fortement ascendante : mais en 1985, le niveau atteint (3 % du PIB) restait nettement infĂ©rieur au record de 1968.
La permanence d’un fort courant d’acquisitions par des Ă©trangers est une autre caractĂ©ristique britannique. Mais le niveau des ventes a presque toujours Ă©tĂ© nettement infĂ©rieur Ă  celui des achats faits Ă  l’étranger par des entreprises britanniques. Au total de 1949 Ă  1985, le rapport global de ces deux flux est d’environ 1 Ă  3. C’est dire que l’ouverture traditionnelle de l’économie britannique n’a pas nui au maintien de l’agressivitĂ© internationale – tout aussi traditionnelle – des entreprises de ce pays.
La troisiĂšme caractĂ©ristique britannique est, comme pour les États-Unis, le nombre Ă©levĂ© des opĂ©rations rĂ©alisĂ©es sur le marchĂ© intĂ©rieur (sous forme d’OPA ou d’OPE) et parmi celles-ci, la frĂ©quence significative (1 sur 4 environ) des opĂ©rations dites « hostiles ».
Au total, les opĂ©rations domestiques rĂ©alisĂ©es aux États-Unis et en Angleterre et les opĂ©rations internationales rĂ©alisĂ©es par les entreprises de ces deux pays ont reprĂ©sentĂ©, jusqu’en 1985, plus des deux tiers de l’activitĂ© mondiale de fusions-acquisitions.

En RFA et au Japon, l’extrĂȘme raretĂ© des opĂ©rations de ce type s’explique par des systĂšmes socioculturels fort diffĂ©rents

Entre le Japon et la RFA les diffĂ©rences ne manquent pas, mĂȘme dans le domaine des restructurations d’entreprises. Mais ce qui frappe d’abord dans la situation d’avant 1986, ce sont les points communs entre ces deux pays :
– Les restructurations y sont rares.
– Elles se font trĂšs peu par le marchĂ©, et presque jamais sous forme d’opĂ©rations inamicales.
– Les acquisitions rĂ©alisĂ©es par leurs entreprises nationales Ă  l’étranger sont relativement modestes, mais elles sont pourtant nettement plus importantes que les acquisitions rĂ©alisĂ©es par des entreprises Ă©trangĂšres. Ce dĂ©sĂ©quilibre est net en RFA, il est mĂȘme absolu au Japon oĂč les acquisitions rĂ©alisĂ©es par des Ă©trangers sont, dans la pĂ©riode, quasi inexistantes.
Que le contraste soit dans les faits aussi cinglant entre ces deux groupes de pays – États-Unis et Angleterre d’un cĂŽtĂ©, Japon et RFA de l’autre – mĂ©rite que l’on s’y arrĂȘte.
De fait, ces diffĂ©rences correspondent Ă  des systĂšmes socioculturels profondĂ©ment distincts, mĂȘme si dans ces quatre pays se retrouvent la minceur du rĂŽle des pouvoirs publics dans les restructurations d’entreprises et l’existence de systĂšmes de valeurs faisant la part belle aux entrepreneurs et au profit.

L’actionnaire ou l’entreprise ?

D’un cĂŽtĂ©, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, le systĂšme est centrĂ© sur l’actionnaire, propriĂ©taire de l’entreprise. Afin d’ĂȘtre assurĂ© d’une valorisation maximale de son patrimoine, il doit avoir Ă  tout moment la libertĂ© de garder ses titres ou de les vendre au plus offrant. Ce faisant, il ne dessert ni les intĂ©rĂȘts de l’entreprise – puisqu’il l’incite en permanence Ă  amĂ©liorer ses performances, et l’empĂȘche ainsi de s’endormir – ni ceux de l’ensemble de l’économie – puisqu’il contribue Ă  une bonne allocation des richesses entre les diffĂ©rentes entreprises. Ainsi aux États-Unis, en cas d’OPA, les actionnaires de la sociĂ©tĂ© cible qui apportent leurs titres peuvent revenir sur leur dĂ©cision dans un dĂ©lai de quinze jours et si le prix finalement payĂ© change, le nouveau prix plus Ă©levĂ© s’applique aux actions dĂ©jĂ  achetĂ©es.
Il faut noter que ces deux pays ont dominĂ© successivement la finance mondiale depuis deux siĂšcles : cette stratĂ©gie dĂ©libĂ©rĂ©e d’ouverture leur Ă©tait Ă  la fois accessible et avantageuse. En Grande-Bretagne, Mme Thatcher, dans ce domaine comme dans bien d’autres, a pratiquĂ© un vĂ©ritable retour aux sources.
Au contraire, au Japon et en Allemagne fĂ©dĂ©rale, le systĂšme est centrĂ© sur l’entreprise comme collectivitĂ©. Son avenir doit ĂȘtre assurĂ© en tant qu’entitĂ© avec ses dirigeants, son personnel et
 ses actionnaires. ThĂ©orisĂ©e par Ludwig Ehrard au travers de la « soziale Marktwirtschaft » (Ă©conomie sociale de marchĂ©), cette conception attache beaucoup plus d’importance Ă  l’intĂ©gritĂ© de l’entreprise et Ă  son devenir Ă  long terme.
Pour les Anglo-Saxons, l’entreprise doit d’abord et avant tout bien servir les intĂ©rĂȘts de l’actionnaire. Celui-ci en retour la fortifie, la stimule, en pratiquant l’infidĂ©litĂ© ou au moins en Ă©tant libre de pouvoir ĂȘtre infidĂšle. Pour les Allemands et les Japonais, Ă  l’inverse, l’actionnaire doit bien servir l’entreprise, notamment en lui Ă©tant fidĂšle : il l’aide ainsi Ă  concentrer son Ă©nergie et ses talents pour conduire et mettre en Ɠuvre une stratĂ©gie de compĂ©titivitĂ© Ă  long terme.
Ces deux conceptions sĂ©crĂštent ou s’accompagnent de multiples diffĂ©rences. D’un cĂŽtĂ©, le marchĂ© des actions est Ă  la fois ample, fluide et central. De l’autre, il est cloisonnĂ©, faible et marginal en RFA ou massif mais pourtant sous contrĂŽle (complexe) au Japon.
(en milliards de dollars)
Le poids des financements apportĂ©s par ce marchĂ© est important dans un cas, marginal dans l’autre. CorrĂ©lativement le rĂŽle des banques est, tant en ce qui concerne le financement que le pouvoir, beaucoup plus fort au Japon, et plus encore en RFA, qu’aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Le capital Ă©tranger est, comme tout capital, le bienvenu dans un cas, il est traitĂ© avec distance dans l’autre.
Les opĂ©rations « hostiles » sont normales et mĂȘme saines dans un cas, elles sont choquantes dans l’autre. Le jeu des attaquants et des dĂ©fenseurs doit s’exercer avec le maximum de libertĂ© et d’équilibre, d’un cĂŽtĂ©, la prime est clairement Ă  la dĂ©fense, de l’autre.
CorrĂ©lativement, on s’attache nettement aux États-Unis et en Grande-Bretagne Ă  protĂ©ger les minoritaires, alors qu’au Japon et en Allemagne domine le souci de respecter les majoritĂ©s. Les dirigeants sont trĂšs mobiles et distincts de l’entreprise, d’un cĂŽtĂ©, ils sont beaucoup plus stables, et presque assimilĂ©s Ă  l’entreprise, de l’autre.
Les convergences au sein de chacun de ces deux groupes sont frappantes. Faut-il s’en Ă©tonner, il y a nĂ©anmoins dans chacun des pays des spĂ©cificitĂ©s qui correspondent Ă  leur histoire, Ă  leur culture et Ă  leur propre systĂšme de valeurs. Il faut citer, en particulier : aux États-Unis, le rĂŽle omniprĂ©sent et trĂšs important des juges, dont les dĂ©cisions exercent un poids considĂ©rable sur les restructurations elles-mĂȘmes et sont, Ă  ce titre, trĂšs souvent sollicitĂ©es par les attaquants comme par les dĂ©fenseurs.
En Grande-Bretagne, le poids des rĂšgles de place – le City Code on Take Overs and Mergers – constamment modifiĂ©es pour s’adapter aux Ă©volutions du marchĂ© et qui sont fixĂ©es par les reprĂ©sentants des principales organisations professionnelles de la City.
En Allemagne fĂ©dĂ©rale, l’opacitĂ© financiĂšre demeure remarquable : trĂšs peu de sociĂ©tĂ©s publient des comptes dĂ©taillĂ©s puisque le pays ne compte que 2 200 sociĂ©tĂ©s anonymes1 ; de plus les pratiques de provisionnement et de mise en rĂ©serve rendent la lecture et l’interprĂ©tation de ces donnĂ©es plutĂŽt hasardeuses ; enfin, la valeur des transactions est rarement rendue publique. Cette situation contraste de façon frappante avec la qualitĂ© de l’information disponible sur les entreprises, en Grande-Bretagne et, plus encore, aux États-Unis.
La bourse reste en Allemagne un instrument marginal. La RFA ne compte que 473 entreprises cotĂ©es. La puissance financiĂšre des entreprises allemandes, dont le taux d’autofinancement a toujours Ă©tĂ© Ă©levĂ©, et le soutien actif qu’elles reçoivent de leur banquier, leur ont permis de ne pas prendre le chemin de la bourse. De leur cĂŽtĂ© les Ă©pargnants allemands continuent de marquer une prĂ©fĂ©rence pour les placements sĂ»rs de type obligataire : le nombre des actionnaires dans ce pays comme la place des actions dans l’ensemble des portefeuilles de valeurs mobiliĂšres est sans rapport avec la situation qui prĂ©vaut aux États-Unis et en Grande-Bretagne.
Les entreprises cotĂ©es en bourse emploient d’ailleurs moins de 10 % des salariĂ©s en RFA alors que cette proportion est de 37 % aux États-Unis et de 51 % en Grande-Bretagne.
À signaler aussi en Allemagne le poids et l’efficacitĂ© des rĂšgles Ă©crites qui viennent corseter le systĂšme : notamment, une loi de 1937 sur le dĂ©pĂŽt des titres qui autorise les banques, en l’absence de directives de vote donnĂ©es par leurs dĂ©tenteurs, Ă  utiliser comme elles le souhaitent leurs droits de vote aux assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales. Ou encore, les rĂšgles de protection des dirigeants – membres des conseils de surveillance ou des directoires – qui bĂ©nĂ©ficient d’une quasi-immunitĂ© et d’une panoplie Ă©tendue de moyens de dĂ©fense. Le plus souvent, les statuts des entreprises les rendent invulnĂ©rables, grĂące Ă  une clause qui prĂ©voit qu’aucun actionnaire, quel que soit le nombre de ses titres, ne peut dĂ©tenir plus de 5 % des ...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. Avant-propos
  5. Chapitre 1 - Les deux mondes
  6. Premiùre partie - Le primat de l’actionnaire
  7. Deuxiùme partie - Le primat de l’entreprise
  8. TroisiÚme partie - La France réveillée
  9. Glossaire
  10. Table