À consommer avec modération

Alcool et dépendance

Michel Craplet

• Éditeur: Odile Jacob
• Année: 2005
• ISBN:
  9782738187918
• Sujet: Psychologie
• Sous-sujet: Psychopathologie

Êtes-vous particulièrement sensible aux effets de l'alcool? Est-il possible de boire sans tomber dans l'excès? À partir de quand devient-on alcoolique?Boire est agréable, l'alcool avive nos sens et renforce la convivialité. Pourtant, trop d'alcool peut nous gâcher la vie et celle de nos proches. Le Dr Craplet explique comment rester dans la modération, comment ne pas tomber dans la dépendance et comment en sortir avec bonheur. Bref: comment rester libre. Psychiatre et alcoologue à l'hôpital de Saint-Cloud, Michel Craplet est médecin délégué de l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, et expert auprès de la Commission européenne.

Annexe 1

L’alcool et les calories cachées
 dans votre verre

Quantité d’alcool dans différents contenants

1 ml d’alcool à 100 % correspond à 1 x 100/100 x 0,8 =

0,8 g d’alcool

Pour toute boisson, il suffit donc de multiplier le volume en millilitres (ou centimètres-cube ce qui revient au même) par le degré et par le chiffre 0,8 pour obtenir le poids d’alcool contenu en grammes.

Volume (en ml) x degré (en %) x 0,8 = poids (en grammes d’alcool pur)

Formule pour calculer le nombre de molécules d’alcool dans un volume de boisson :

C’est-à-dire 500 milliards de milliards dans une goutte d’alcool pur. Un ml d’alcool pur en contient donc vingt fois plus : 10 000 milliards de milliards et un petit verre de vin (100 ml) à 12º contient donc 120 000 milliards de milliards de molécules d’alcool.

Apports caloriques des boissons alcooliques

Les apports sont exprimés en fonction de leur composition en alcool

et sucres.

Les calculs ont été faits en utilisant les valeurs caloriques exactes soit pour l’alcool 7,12 calories/g et pour les glucides 3,74 calories/g. Ces valeurs sont habituellement arrondies à 7 et 4.

Attirons l’attention sur la richesse en glucides de certaines boissons :

– Une bière à 5º apporte pour 10 cl, 90 g d’eau, mais surtout 4 g d’alcool et 4 g de glucides, ce qui correspond à une valeur énergétique de 44 calories, soit 110 calories pour un « demi » ou une canette de 25 cl.

– Le cidre doux titre au maximum 3 % d’alcool soit 24 g pour 1 litre et doit contenir au minimum 45 g de sucre par litre. Le cidre brut contient moins de 28 g de sucre par litre mais il titre environ 5 % d’alcool soit 40 g d’alcool par litre. Dans les deux cas, la valeur énergétique se situe autour de 350 calories par litre, soit 70 calories pour une bolée de 20 cl.

Annexe 2

Questionnaires de dépistage d’abus
 et de dépendance à l’alcool

Questionnaire CAGE (Cut-down Annoyed Guilty Eye-opener Test)

C’est le questionnaire le plus utilisé dans le monde anglo-saxon ; il a été traduit en français, en particulier sous le nom de DETA, sous la même forme de quatre questions. Ce test explore la vie entière.

Questionnaire CAGE/DETA

Avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer votre consommation de boissons alcoolisées ?

Votre entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de votre consommation ?

Avez-vous déjà eu l’impression que vous buviez trop ?

Avez-vous déjà eu besoin d’alcool dès le matin pour vous sentir en forme ?

Il suffit de deux réponses positives pour que soit suspecté un usage nocif (abus ou dépendance).

Questionnaire AUDIT (Alcohol Use Disorders Identification Test)

Il a 10 items et apporte plus d’informations. Il explore les 12 derniers mois, il est plus pertinent pour le diagnostic précoce. Les réponses aux questions sont cotées de 0 à 5 selon la fréquence des troubles analysés. Plusieurs versions françaises sont disponibles, l’une est validée et recommandée par l’OMS :

Des scores supérieurs à 8 et 12, pour les hommes, et à 7 et 11, pour les femmes, correspondent respectivement à un mésusage d’alcool et à une dépendance.

Questionnaire FACE (Formule pour Approcher la Consommation d’alcool par Entretien)

Un troisième test a été testé en milieu francophone, il est issu du programme BMCM destiné à sensibiliser les médecins généralistes à la question alcool et à leur démontrer qu’ils peuvent facilement aider leurs patients. Ce questionnaire simple est bien accepté par le médecin et le consultant. Les quatre questions, issues des questionnaires Cage et Audit, sont :

À quelle fréquence consommez-vous des boissons contenant de l’alcool ?

Combien de verres standard buvez-vous les jours où vous buvez de l’alcool ?

Votre entourage vous a-t-il déjà fait des remarques concernant votre consommation d’alcool ?

Avez-vous déjà eu besoin d’alcool le matin pour vous sentir en forme ?

Vous est-il arrivé de boire et de ne plus vous souvenir le matin de ce que vous avez pu dire ou faire ?

L’abondance des questionnaires et leur diversité sont le reflet de la lenteur de l’évolution et de cette longue période de questionnement où le buveur se pose des questions, met en balance les avantages et les inconvénients, s’approche d’une solution, recule, se trouve des alibis et des raisons expliquant son comportement. En donnant des « scores », ces questionnaires peuvent être utiles pour une approche rapide. Cependant, les chiffres ne remplaceront jamais l’intérêt des mots pour parler de son problème d’alcool.

Annexe 3

Législation sur « l’alcool au volant »

C’est depuis 1970 qu’une loi a fixé un taux légal d’alcoolémie pour les conducteurs. Les contrôles dits aléatoires, exercés même en absence d’infraction ou d’accident, sont possibles depuis 1978. Deux lois votées en 2003 ont renforcé la « lutte contre la violence routière ». Le taux autorisé a été baissé régulièrement ; il est aujourd’hui de 0,5 g d’alcool par litre de sang. Il a été abaissé à 0,2 g/l de sang pour les professionnels du transport en commun (bus et cars) par un décret (2004-1138 du 25 octobre 2004). La législation peut apparaître sévère : conduire avec un taux d’alcoolémie de 0,5 g/l peut paraître possible. Pourtant le risque d’accident est alors déjà multiplié par deux. Les accidents surviennent aussi plus facilement pour des taux encore plus faibles à cause d’un imprévu de la route (verglas, autre véhicule, piéton, éblouissement…). Le conducteur ne saura pas maîtriser cet aléa parce que ses capacités sont déjà diminuées ; c’est pourquoi il est intéressant d’agir sur le paramètre le plus simple à maîtriser : la consommation d’alcool.

Sanctions concernant la conduite automobile

Les sanctions dépendent à la fois du taux d’alcoolémie et des conséquences de la conduite en état d’ivresse ; ces sanctions peuvent être multiples :

Sanctions administratives

– retrait de points du permis de conduire. Depuis le décret du 11 juillet 2003, un retrait automatique de 6 points est effectué pour tout dépassement du « taux légal » de 0,5 (alors qu’auparavant il était de 3 à 6 selon le taux d’alcoolémie). Notons que, pour toute infraction, les points perdus sont retrouvés soit avec le temps – au bout de trois ans écoulés sans nouvelle infraction – soit par un stage (payant) où le conducteur peut récupérer deux points tous les deux ans. Le stage est obligatoire en cas de perte de 3 points ou plus ;

– les forces de police peuvent procéder à l’immobilisation du véhicule et à la rétention du permis pendant un délai de 72 heures (si le taux est supérieur à 0,8) et le préfet peut prendre un arrêté de suspension administrative du permis.

Sanctions judiciaires

Elles entrent dans le cadre d’une contravention de 4^e classe lorsque le taux d’alcoolémie est compris entre 0,5 et 0,8 g/l. Elles sont alors prononcées par le tribunal de simple police sans comparution du conducteur. Lorsque le taux est supérieur à 0,8 g/l, le conducteur a commis un délit ; il est donc convoqué à une audience du tribunal correctionnel. Selon la sévérité du tribunal, différentes peines peuvent être prononcées. Elles s’ajoutent aux sanctions administratives ou bien les remplacent :

– suspension ou annulation du permis. Notons que le permis dit « blanc » permettant de l’utiliser seulement au cours de l’activité professionnelle n’est plus accordé ;

– immobilisation ou confiscation du véhicule ;

– amendes, emprisonnement. Des peines alternatives à l’emprisonnement peuvent être prononcées : les travaux d’intérêt général sont ordonnés de plus en plus souvent : choisis en fonction du délit dans un but éducatif, ils représentent le quart de l’ensemble des condamnations ;

– des peines complémentaires qui touchent d’autres activités que la conduite peuvent être prononcées : interdiction de détenir une arme, confiscation de ces armes, retrait du permis de chasse (avec interdiction d’en solliciter un nouveau pendant trois ans au plus), interdiction de conduire certains véhicules terrestres à moteur pour lesquels le permis de conduire n’est pas exigé, obligation d’acc...

Table des matières

• Couverture
• Titre
• Copyright
• Introduction - Lire au lieu de boire
• Première partie - Boire sans tomber dans l’excès
• Deuxième partie - Lorsque le piège de l’alcool se referme
• Conclusion - Les fleurs de la modération et les fruits de la sobriété : tirer bénéfice de son problème d’alcool
• Informations pratiques et adresses utiles
• Notes
• Bibliographie
• Annexe 1 - L’alcool et les calories cachées dans votre verre
• Annexe 2 - Questionnaires de dépistage d’abus et de dépendance à l’alcool
• Annexe 3 - Législation sur « l’alcool au volant »
• Annexe 4 - Législation sur « l’alcool au travail »
• Annexe 5 - Les appareils de contrôle de l’alcoolémie
• Annexe 6 - L’alcool dans les médicaments