L' Expertise psychiatrique
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L' Expertise psychiatrique

Face à la dangerosité et à la récidive des criminels

  1. 224 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L' Expertise psychiatrique

Face à la dangerosité et à la récidive des criminels

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À propos de ce livre

Au cƓur des expertises psychiatriques depuis trente ans, le docteur Jean-Claude Archambault, psychiatre des hĂŽpitaux, nous fait pĂ©nĂ©trer dans le monde de la dĂ©linquance et du crime. Le cannibale, la jeune femme infanticide, le malade mental meurtrier qui se prend pour un serpent, le pervers envahi de ses fantaisies imaginatives, le bandit de grand chemin, tous relĂšvent d'une expertise psychiatrique. Au cas par cas, l'expert psychiatre apprĂ©cie la responsabilitĂ© et la dangerositĂ© psychiatrique et, maintenant, Ă©value le risque de rĂ©cidive. Mais il existe une crise de confiance du citoyen envers l'expertise et l'institution judiciaire. Comment l'expertise psychiatrique intervient-elle dans le jugement? À partir de diffĂ©rentes affaires criminelles, une rĂ©flexion utile sur les sujets qui font dĂ©bat: irresponsabilitĂ© pĂ©nale, rĂ©cidive, jugement des malades mentaux
 Le docteur Jean-Claude Archambault est psychiatre des hĂŽpitaux, chef de service Ă  l'hĂŽpital Robert-Ballanger Ă  Aulnay-sous-Bois. Inscrit sur la liste prĂšs la cour d'appel de Paris, Ă  la rubrique psychiatrie d'adultes, agrĂ©Ă© par la Cour de cassation et la Cour pĂ©nale internationale, il est aussi vice-prĂ©sident du Conseil national des compagnies d'experts de justice (CNCEJ).

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Informations

Éditeur
Odile Jacob
Année
2012
ISBN
9782738180063
Chapitre 1
L’Europe, « ventre mou »
du monde
La construction europĂ©enne est toujours prĂ©sentĂ©e comme un processus vertueux qui conduit nĂ©cessairement Ă  crĂ©er une Europe plus libre, plus prospĂšre et plus influente. À l’inverse de cette fable idyllique, l’euro, piĂšce maĂźtresse de l’intĂ©gration europĂ©enne, a accentuĂ© les divergences de performances entre ses membres, tandis que la zone euro est devenue une zone de non-croissance relative dans le monde. Enfin, l’accentuation de la concurrence fiscale et sociale en Europe est la nĂ©gation des nobles idĂ©aux affichĂ©s de prospĂ©ritĂ© dans la paix.
La croissance annuelle moyenne de la zone euro est passĂ©e de 2,1 % au cours des annĂ©es 1993-2002 Ă  1 % au cours des annĂ©es 2003-2011. La croissance anticipĂ©e pour 2012 est nulle. Au cours de ces mĂȘmes pĂ©riodes, la croissance annuelle est passĂ©e de 4 Ă  7 % dans le monde Ă©mergent tandis que les États-Unis ont mieux rĂ©sistĂ© que la zone euro avec une croissance qui a Ă©tĂ© 1,7 fois plus rapide de 1993 Ă  2011. Le marchĂ© unique, opĂ©rationnel depuis le 1er janvier 1993, et la monnaie unique, lancĂ©e depuis le 1er janvier 1999, n’ont pas provoquĂ© une accĂ©lĂ©ration de la croissance europĂ©enne mais son effondrement relatif ! L’Europe, comme l’Église au temps de GalilĂ©e et l’Union soviĂ©tique stalinienne, parvient Ă  cacher les faits observĂ©s par l’accumulation des proclamations disant l’inverse des faits. Jusqu’à quand ? L’Église a dĂ» se dĂ©dire et l’Union soviĂ©tique s’est effondrĂ©e.
L’erreur fondatrice de la construction europĂ©enne
Avec le traitĂ© de Maastricht, la construction europĂ©enne a donc changĂ© de nature. Il ne s’agissait plus seulement de favoriser le dĂ©veloppement des Ă©changes de biens et services au sein de l’Union, mais d’intĂ©grer des Ă©lĂ©ments essentiels de souverainetĂ© comme la monnaie, la dĂ©fense et la politique Ă©trangĂšre tout en refusant la mise en place d’un État de droit fiscal et social commun. Or il aurait fallu faire trois choix simultanĂ©s pour rendre cette Ă©volution politiquement lĂ©gitime.
Tout d’abord, l’imposer Ă  tous les États membres en disant Ă  ceux qui souhaitaient des clauses d’exemption qu’ils pouvaient quitter l’Union (le Royaume-Uni et le Danemark Ă©taient autorisĂ©s Ă  s’abstraire de la monnaie unique, la SuĂšde bĂ©nĂ©ficiant de facto – et non de jure – de ces clauses lors de son entrĂ©e dans l’Union en 1995). Or une Union intrinsĂšquement apolitique ne pouvait pas prendre une dĂ©cision aussi intrinsĂšquement politique. Le refus de provoquer un dĂ©bat sur les objectifs rĂ©els de l’Union europĂ©enne lors de la nĂ©gociation du traitĂ© de Maastricht a Ă©tĂ© une erreur magistrale, car celle-ci reconnaissait que certains États n’avaient pas les mĂȘmes droits et devoirs que les autres États membres.
Il eĂ»t fallu ensuite prendre conscience, lors de la nĂ©gociation du traitĂ© de Maastricht en dĂ©cembre 19911, alors que l’Europe ne comptait que douze membres ayant les mĂȘmes niveaux de vie et des systĂšmes de protection sociale similaires, que l’intĂ©gration des politiques devait comporter un volet d’harmonisation du contrat social. En d’autres termes, c’est une contradiction mortelle que de laisser s’instaurer une concurrence fiscale et sociale au sein d’une union monĂ©taire.
L’Europe qui rĂ©sulte du traitĂ© de Maastricht est fondĂ©e sur une Union sans harmonisation sociale et fiscale2. La concurrence fiscale est inscrite dans le fonctionnement du marchĂ© unique europĂ©en et n’a pas Ă©tĂ© remise en cause dans le traitĂ© de Lisbonne3 qui constitue la base institutionnelle du fonctionnement de l’Union europĂ©enne depuis le 1er dĂ©cembre 2009.
Il eût fallu, à tout le moins, intégrer un socle minimum de dispositions préservant le contrat social européen. Or le choix de la concurrence par les normes fiscales et sociales a été imposé par une alliance objective entre le Royaume-Uni et la Commission européenne.
Enfin, une intĂ©gration des politiques essentielles de souverainetĂ© exige de dĂ©finir des « frontiĂšres » de l’Union. Des frontiĂšres pas nĂ©cessairement physiques, mais politiques. Le refus de traiter la question des frontiĂšres alors que le processus d’intĂ©gration se veut apolitique est une recette suicidaire. L’intĂ©gration est un mariage dont les membres Ă©ventuels, sans processus politique d’entrĂ©e, sont inconnus Ă  l’avance. Qui accepterait un tel contrat aveugle ?
Non seulement l’Union europĂ©enne n’a pas su imposer les mĂȘmes rĂšgles Ă  tous ses membres, mettre en place le socle de son contrat social et traiter la question des frontiĂšres, mais cette Union est fondĂ©e sur trois principes viciĂ©s : un processus apolitique, le refus de la puissance et des visions de l’avenir inconciliables.
Une Union aux principes viciés : un processus apolitique
La construction europĂ©enne a Ă©tĂ© imaginĂ©e comme un processus essentiellement apolitique. Or l’évolution de l’Union Ă  partir du traitĂ© de Maastricht devait conduire Ă  « politiser » cette construction afin d’ĂȘtre en phase avec son changement de nature. Le fonctionnement bureaucratique de la construction europĂ©enne, avec sa culture du consensus, et une Commission europĂ©enne composĂ©e d’acteurs qui n’ont aucune lĂ©gitimitĂ© politique directe (si ce n’est d’avoir Ă©tĂ© choisis par des gouvernements nationaux ou par un prĂ©sident de la Commission soumis aux demandes des gouvernements), le fonctionnement intergouvernemental du Conseil europĂ©en et du Conseil des ministres et la finalitĂ© imprĂ©cise de cette construction, tous ces Ă©lĂ©ments donnent un caractĂšre lointain aux processus europĂ©ens sur lesquels les citoyens n’ont pas de prise directe.
Il faudrait donc assumer le caractĂšre trĂšs politique de l’Union en instaurant un processus de lĂ©gitimation dĂ©mocratique de ses responsables qui n’est pas Ă  l’ordre du jour et qu’il est difficile de proposer dans une Union disparate dont les membres ont, depuis les Ă©largissements postĂ©rieurs Ă  1995, des cultures politiques et des structures Ă©conomiques hĂ©tĂ©rogĂšnes. Dans ce contexte, on ne peut pas espĂ©rer un renforcement politique de l’Europe en construisant un État fĂ©dĂ©ral au niveau de l’Union Ă  27, car cela supposerait que ses objectifs aient Ă©tĂ© clarifiĂ©s et ses frontiĂšres prĂ©cisĂ©es. De plus et surtout, seul un tout petit nombre de pays partagent les mĂȘmes valeurs et les mĂȘmes intĂ©rĂȘts et pourraient s’accorder sur une union politique rĂ©elle.
Une Union aux principes viciés : le refus de la puissance
Ce premier principe viciĂ© d’apolitisme bureaucratique est directement liĂ© au second : le refus d’une politique de puissance. Dans un article rĂ©cent4, le directeur de l’Institut d’études de sĂ©curitĂ© de l’Union europĂ©enne Ă©crivait : « L’Union a pour fondement le rejet de la politique de puissance. [
] Ce fondement est le garant de sa survie. Si intĂ©rĂȘt vital commun il y a, il consiste Ă  prĂ©server l’Union et avec elle son ambition de promouvoir le multilatĂ©ralisme Ă  l’échelle de la planĂšte. » Ce rejet de la politique de puissance pouvait sembler sans inconvĂ©nient quand il s’agissait d’harmoniser les normes techniques pour faciliter le commerce intra-europĂ©en ; il est suicidaire dans un monde en voie de hiĂ©rarchisation rapide. L’échec du sommet de Copenhague sur le climat en dĂ©cembre 2009, au cours duquel l’Europe est apparue inexistante, ou l’incapacitĂ© de l’Europe Ă  peser face au G2 constituĂ© par les États-Unis et la Chine font apparaĂźtre l’inanitĂ© du modĂšle europĂ©en de « souverainetĂ© partagĂ©e ».
L’Europe ne se fait pas dans le vide, mais au sein d’une Ă©conomie mondiale en voie de hiĂ©rarchisation des puissances. Ce diagnostic est probablement le nƓud indĂ©passable de l’opposition entre ceux qui veulent une Europe structurĂ©e pour qu’elle s’impose face aux autres grandes puissances mondiales et ceux qui souhaitent une Europe dĂ©structurĂ©e, zone de libre-Ă©change ouverte Ă  toutes les ambitions.
Si l’on conçoit que l’économie mondiale est dans une phase de hiĂ©rarchisation des puissances avec des stratĂ©gies de puissance trĂšs affirmĂ©es des États-Unis, de la Chine, de l’Inde, de la Russie, du BrĂ©sil, etc., il y a urgence absolue Ă  doter l’Europe des moyens de s’imposer dans ce jeu mortel de classement des Ă©conomies et des centres de dĂ©cision Ă©conomiques et politiques qui traduit essentiellement l’ordre des volontĂ©s. Car l’enseignement du dernier demi-siĂšcle est que la volontĂ© stratĂ©gique des hommes prime sur les moyens disponibles et que la puissance Ă©conomique ne rĂ©sulte qu’en partie des dotations de dĂ©part : c’est la volontĂ© des acteurs, ordonnĂ©e selon un plan stratĂ©gique prĂ©cis, qui fait la diffĂ©rence. L’essor des pays Ă©mergents, qui n’était pas anticipĂ© il y a trente ans alors que la triade rĂ©gnait sur le monde, illustre parfaitement ce principe. Et la façon dont l’Allemagne a reconstruit sa compĂ©titivitĂ© depuis le milieu des annĂ©es 1990 confirme le primat de la volontĂ© dans l’échange et la crĂ©ation de richesses.
La bureaucratie europĂ©enne a un problĂšme d’ordre psychanalytique avec le mot de « puissance ». Certes, c’est un terme ambigu qui subjugu...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Copyright
  4. « Penser la société »
  5. Préface
  6. Introduction
  7. Chapitre 1 - L’Europe, « ventre mou » du monde
  8. Chapitre 2 - Pour une Europe politique
  9. Conclusion
  10. Dans la mĂȘme collection