Cheminer avec le vivant
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Cheminer avec le vivant

Dialogue avec Didier de la Porte, Ă©leveur, maraĂźcher, apiculteur et semeur de joie

  1. French
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Cheminer avec le vivant

Dialogue avec Didier de la Porte, Ă©leveur, maraĂźcher, apiculteur et semeur de joie

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Citations

À propos de ce livre

Didier de la Porte est ingĂ©nieur agronome, Ă©leveur, maraĂźcher bio et apiculteur naturel
 entre autres! Il nous raconte dans cet ouvrage 40 annĂ©es d'observations et d'expĂ©rimentations au cƓur du vivant. De son pacte avec les renards Ă  ses dialogues avec les abeilles, de son calendrier cosmique des semis aux traitements homĂ©opathiques qu'il administre Ă  ses vaches, de paramĂštres et de processus complets inspirĂ©s de la biodynamie et de la permaculture Ă  une Ă©coute subtile et une prĂ©sence consciente aux lieux et au cosmos, il nous transmet sa joie d'habiter la nature et de faire alliance avec le vivant mais aussi un sens accru de la responsabilitĂ© qui nous incombe.SpĂ©cialisĂ© en Ă©cologie microbienne des sols, passionnĂ© de biodynamie, Didier de la Porte a repris la ferme de sa famille en 1979, Ă  Villerville (Calvados), et l'ouvre Ă  tous ceux qui dĂ©sirent penser le vivant autrement (visite de la Ferme du ChĂąteau sur Youtube: prĂšs de 400k vues.) Co-auteur du Calendrier des semis biodynamiques (20 000 ex. vendus par an) et formateur, il fait partie des rĂ©seaux Bio en Normandie, MaraĂźchage sur sol vivant (13k abonnĂ©s Facebook), MABD.Carole Babin-Chevaye travaille sur l'accompagnement au changement et l'intelligence collective. AnimĂ©e par les 3 Ă©cologies de Pierre Weil (l'Ă©cologie personnelle, sociale et planĂ©taire) elle a co-Ă©critDites Ă  l'avenir que nous arrivons — la (r)Ă©volution des conspirateurs positifs ».

Foire aux questions

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Informations

Éditeur
LEDUC PRATIQUE
Année
2021
ISBN
9791028521585
Chapitre 1
Un pacte avec les renards
« Soit nous faisons la paix avec la Terre et nous nous y assurons un avenir
en prenant conscience que nous vivons sur cette planĂšte et que nous en faisons partie,
soit nous courrons à notre perte en tant qu’humains
et entraĂźnons des millions d’autres espĂšces dans notre sillage. »
Vandana Shiva6
Si les mots « Apprivoise-moi » – qu’ils soient ceux d’un renard, des arbres ou du lieu – peuvent questionner, les faits et histoires de Didier et du goupil ne s’arrĂȘtent pas Ă  cet Ă©pisode-lĂ . Bien sĂ»r, leurs contenus tout autant que les conclusions proposĂ©es peuvent provoquer diffĂ©rentes rĂ©actions, du sourire amusĂ© Ă  des successions de points d’exclamation et d’interrogation. Mais cet Ă©vĂ©nement est-il l’expression d’une connexion peu commune d’un homme Ă  un site, Ă  ses habitants ? Signifie-t-il un champ de conscience suraiguisĂ© chez l’agriculteur ? Ou reflĂšte-t-il le chemin d’un Ă©leveur-maraĂźcher en osmose totale avec la nature ? Sans doute un mĂ©lange de tout cela
 Quoi qu’il en soit, ces histoires m’ont emmenĂ©e dans un espace autre, mĂȘlant Ă  la surprise de vĂ©ritables interrogations. Un espace oĂč l’observation sans jugement de faits peu ordinaires invite Ă  de nouvelles rĂ©flexions, Ă  de nouveaux axes oĂč porter l’attention. Mais aussi Ă  regarder diffĂ©remment ce ballet avec l’ensemble des vivants, et non avec la seule humanité 
Amis ou partenaires
Vaches au pelage tachetĂ© de roux, brun ou blanc, paissant çà et lĂ  dans des pĂąturages proches des lĂ©gumes ; cochon vietnamien que le groin Ă©crasĂ© et les formes gĂ©nĂ©reuses rendent immĂ©diatement sympathique ; coqs et poules aux couleurs chatoyantes, picorant au milieu des veaux et du taureau sur fond de hauts marronniers, tilleuls, sureaux et de quelques ronciers. Bienvenue Ă  la Ferme du ChĂąteau. OĂč se dĂ©roule un spectacle permanent. Et qui, s’il change au fil des saisons, apaise ceux qui prennent le temps d’en observer les nuances.
Dans un domaine comme celui-ci, comprenant des poules, oies, paons et divers volatiles, la cohabitation avec le renard donne parfois lieu Ă  l’utilisation de moyens extrĂȘmes, entre piĂšges et fusils. Chez Didier, le lien avec cet animal a toujours Ă©tĂ© plutĂŽt celui de partenaire.
Et c’est cela depuis le dĂ©but. Depuis toujours, en fait ! Par exemple, comme souvent sur une ferme, nous ne jetons jamais les « restes », mais les apportons gĂ©nĂ©ralement au cochon, parfait recycleur. Sachant que je n’ai jamais aimĂ© lui donner de la viande – mĂȘme s’il est omnivore –, nous lui rĂ©servons les fruits et lĂ©gumes ainsi que les morceaux de pain et de fromage, et au goupil, les tĂȘtes ou abats des animaux tuĂ©s sur la ferme. Chacun a ainsi sa place. C’est dĂ©jĂ  une forme de partenariat.
J’avoue que le terme mĂȘme m’a semblĂ© inhabituel pour qualifier une relation entre un agriculteur et un renard, prĂ©dateur efficace ! Perplexe sur le sujet, j’avais envie de savoir jusqu’oĂč pouvait aller ce partenariat.
Lorsque l’une ou l’autre de mes vaches est prĂȘte Ă  vĂȘler, j’ai pour habitude de la laisser libre d’aller oĂč elle veut pour mettre bas. Elle a ainsi Ă  sa disposition un bĂątiment ouvert, accessible Ă  volontĂ©, mĂȘme si gĂ©nĂ©ralement toutes prĂ©fĂšrent aller vĂȘler dans la nature. Elles savent en effet trouver des coins tranquilles, Ă  l’abri de la bise et des courants d’air, et se tenir un peu Ă  l’écart du troupeau. Une fois le veau arrivĂ©, la mĂšre peut le maintenir lĂ  pendant ses premiers jours, avant de revenir vers le groupe.
Quelques annĂ©es aprĂšs l’épisode « Apprivoise-moi », en mars 2012, survient un hiver frais mais sans vent, oĂč la neige tombe abondamment. L’une de mes vaches, Vagile – amalgame du « va », illustrant la bĂȘte pleine d’énergie et d’« agile », en rĂ©fĂ©rence Ă  sa façon de monter, descendre et de remuer frĂ©quemment –, part vĂȘler. Je vais voir si tout se passe bien. Elle reste dehors quelque temps avec son petit veau, mais celui-ci a du mal Ă  tĂ©ter tout seul. Je monte donc deux fois par jour l’aider Ă  se nourrir. Et deux fois par jour s’ensuivent des excrĂ©ments d’un beau jaune-orange, bien brillants. Le renard dont c’est le territoire repĂšre assez vite qu’aprĂšs chacun de mes passages, il peut trouver ce qui est une vĂ©ritable friandise, et dont il raffole, comme tous ses compĂšres. Le voilĂ  qui se met donc Ă  venir de plus en plus tĂŽt, guettant de loin, patientant pendant que j’aide le veau Ă  se nourrir. Il s’approche ainsi progressivement de jour en jour, pendant une petite semaine, pour finir Ă  moins de 10 mĂštres de moi, attendant ce mets de choix !
C’est ainsi que les rencontres entre Didier et le goupil commencĂšrent. Exception faite de l’épisode « Apprivoise-moi », plus de dix annĂ©es auparavant, cet Ă©pisode marque le dĂ©but de leurs rencontres de prĂšs
 de trĂšs prĂšs mĂȘme. TrĂšs rĂ©guliĂšres. Cela marqua aussi le dĂ©but de bon nombre d’anecdotes ou face-Ă -face. Ce n’est alors plus un renard anonyme, mais bien LE renard.
Un pacte ?
La relation avec le renard, campĂ©e ainsi par Didier, semble apaisĂ©e, alors que ce fut loin d’ĂȘtre le cas Ă  toutes les Ă©poques ! J’ai en effet en tĂȘte des Ă©pisodes oĂč Didier Ă©voquait les « prises » du renard, Ă  savoir les poules que celui-ci venait rĂ©guliĂšrement tuer pour les manger.
Aimant discuter et intĂ©ressĂ© par de nombreux sujets, Didier rencontre comme cela un homme, kinĂ©siologue1, sur le marchĂ© de Trouville, marchĂ© oĂč il vend ses produits laitiers chaque semaine. Devenus amis, les deux hommes partagent pendant des annĂ©es de longues conversations, dĂ©battent passionnĂ©ment et Ă©changent sur leurs diffĂ©rentes interrogations. Jusqu’à ce jour oĂč, pendant l’hiver 2006, Didier dĂ©cide de s’ouvrir Ă  lui sur un incident qui lui pose question.
C’est Ă  une Ă©poque oĂč les poules se promĂšnent partout sur la grande pelouse prĂšs de la maison, picorant insectes, vers et autres nutriments dont elles se nourrissent. Un samedi aprĂšs-midi, arrive un renard qui descend en courant du champ du dessus, bien visible, alors qu’il y a Ă  proximitĂ© une haie dans laquelle il aurait pu se cacher. On le voit ainsi dĂ©bouler de fort loin, se prĂ©cipitant droit sur les volailles, arrivant Ă  moins de 30 mĂštres de nous. FiĂšrement, le coq fait face, mais le goupil contourne l’oiseau pour traverser le groupe de poules sans en saisir une. Et le refait plusieurs fois de suite !
Devant ce comportement, qui est tout sauf normal, je me pose mille questions : pourquoi l’animal nous montre-t-il qu’il est capable d’attraper les volatiles sans le faire ? Que tirer de cet Ă©vĂ©nement ? Quel est le message ? Car pour moi, un renard qui traverse au milieu des volailles sans en choper une, et sous les yeux de nombreux tĂ©moins, ce ne peut ĂȘtre un hasard. Cette impression se renforce quand je le vois refaire la mĂȘme chose plusieurs fois de suite. Je ne comprends pas cette attitude, cherchant, sans trop avoir de pistes de rĂ©flexion.
Mon ami kinĂ©siologue me propose alors de faire une sĂ©ance pour essayer de comprendre. J’accepte, bien sĂ»r, curieux, sans aucune opinion sur ce qu’il peut se passer. Le jour J, nous allons tous les deux nous promener sur la pelouse oĂč la scĂšne s’est dĂ©roulĂ©e. Mon ami me prend les deux poignets. Et me demande de me mettre profondĂ©ment en communication avec les canidĂ©s du lieu afin que, lorsqu’il pose ses questions, les rĂ©ponses de type « oui » ou « non » soient les leurs, pas les miennes. Il m’interroge ainsi – tour Ă  tour Ă  haute voix ou intĂ©rieurement –, recueillant leurs rĂ©ponses par l’écoute et la prise en compte de ma tension musculaire. Puis au bout d’un certain moment, m’expose : « Tu es en train de faire quelque chose ou de penser Ă  faire quelque chose qui est en lien avec ce qu’ils ont vĂ©cu il y a deux cents ans et qu’ils n’ont pas supportĂ©. »
Mon premier rĂ©flexe est d’ĂȘtre rassurĂ© ! Si c’était il y a deux cents ans, je ne suis pas en cause ! Mais mon ami ajoute :
« Les renards ne sont vraiment pas du tout contents de ce qu’il s’est passĂ© alors.
– Mais
 qu’est-ce que je peux y faire ? »
S’il ne connaĂźt pas la rĂ©ponse, mon compagnon capte pour autant que la racine du problĂšme est reliĂ©e au feu et Ă  la fumĂ©e : « Je ne comprends pas vraiment. Mais dans tous les cas, ils ont la trouille des flammes, des vapeurs et Ă©manations. »
Adepte des traitements par la kinĂ©siologie, ma surprise est cependant grande de la voir intervenir dans pareil contexte ! Qui plus est, face au dialogue que me reconstitue Didier. Sans la confiance que j’ai en lui et en sa santĂ© mentale, mon Ă©coute de ce qui suit aurait pu ĂȘtre teintĂ©e de doute, voire d’amusement ironique
 Mais Didier continue tranquillement son rĂ©cit.
Il faut prĂ©ciser qu’à cette pĂ©riode, j’ai pas mal de prĂ©lĂšvements, certaines de mes volailles disparaissant rĂ©guliĂšrement. DĂ©terminĂ© Ă  arrĂȘter ça, j’ai le projet de clore l’ensemble de l’ancien parc. Or le projet d’enclos que j’ai en tĂȘte reprend Ă  peu prĂšs le contour dessinĂ© par les vestiges d’une ancienne clĂŽture. L’idĂ©e me vient alors que, des annĂ©es auparavant, les propriĂ©taires de l’époque avaient peut-ĂȘtre enfumĂ© les renards se trouvant Ă  l’intĂ©rieur de l’enceinte pour les en Ă©liminer. Mais tout ceci n’est que supposition non vĂ©rifiable puisque je n’ai, aujourd’hui encore, aucune preuve de la vĂ©racitĂ© de cette hypothĂšse. Je raconte cela Ă  mon ami, qui rĂ©agit aussitĂŽt :
« C’est possible. Dans tous les cas, le problĂšme tourne autour de ce sujet : ce territoire est leur terrain de chasse, et ils ne supportent pas que tu menaces de le restreindre. »
Curieusement, face Ă  cet Ă©change quand mĂȘme un peu Ă©tonnant, je me vois me prendre au jeu !
« Je veux bien le comprendre. Mais moi, je ne supporte pas qu’ils tuent autant de poules qu’ils ne le font. »
En parallĂšle, intĂ©rieurement, je pousse la rĂ©flexion plus loin. Ce chantier d’enclos va me coĂ»ter cher, en temps et en argent. Et je me surprends Ă  Ă©mettre une proposition
 Peut-ĂȘtre puis-je leur laisser quelques volailles en Ă©change. Par exemple, s’ils se contentent d’une tous les quinze jours, je suis d’accord

Et c’est ainsi que ce pacte quelque peu atypique est conclu ! Je valide avec les renards, depuis mon for intĂ©rieur, que je suis prĂȘt Ă  abandonner le projet de clĂŽture s’il n’est pas mangĂ© plus d’une poule tous les quinze jours sans que le reste du cheptel ne soit plus inquiĂ©tĂ©.
Jusque-lĂ , cette histoire peut paraĂźtre curieuse. Étonnante
 mĂȘme si j’adhĂšre plus facilement que je ne le pensais Ă  cette façon de faire, peu cartĂ©sienne. Mais le plus surprenant, c’est que cela a fonctionnĂ© ! C’est-Ă -dire qu’à partir de cette sĂ©ance avec le kinĂ©siologue et pendant les mois qui suivirent, Didier a bien subi un prĂ©lĂšvement de volailles un samedi tous les quinze jours. Pas plus, pas moins. Les samedis aprĂšs-midi, pour ĂȘtre prĂ©cis. Le goupil dĂ©barquait ainsi sur la grande pelouse, qu’il y ait du monde ou pas, attrapant une volaille, et repartant avec.
Ce ne pouvait ĂȘtre dĂ» au hasard, la rĂ©gularitĂ© des saisies parlait d’elle-mĂȘme.
Mais difficile d’expliquer pareil accord à l’entourage
 C’est ainsi qu’un jour, l’une de ses cousines arrive devant lui en courant :
« Didier ! Didier ! Il y a un renard qui vient de prendre une de tes poules ! »
Et moi de poser la question :
« On est quel jour ?
– Samedi.
– Alors c’est normal. »
Je sais qu’elle s’en souvient encore, ayant trouvĂ© ma rĂ©ponse pour le moins
 inattendue. Mais, malgrĂ© mon Ă©tonnement – encore lĂ  aujourd’hui –, j’avais intĂ©grĂ© qu’il venait se servir un samedi sur deux.
J’étais lĂ  face Ă  une rĂ©alitĂ©, face Ă  des faits prĂ©cis qui Ă©taient quand mĂȘme trĂšs surprenants, et que je gardais du coup en moi. J’ai en tĂȘte la phrase de l’Évangile : « Et Marie mĂ©ditait cela en son cƓur » concernant des Ă©vĂ©nements qu’elle vivait. C’est un peu ainsi que j’ai ressenti les choses. En questionnement intĂ©rieur. À essayer de comprendre pourquoi cela avait Ă©tĂ© efficace
 car clairement, ça l’avait Ă©tĂ© ! La pĂ©riode d’accalmie, sans aucun prĂ©lĂšvement, que je traversais avec mes volailles Ă©tait sans ambiguĂŻtĂ©. Et nous n’avions rien fait d’autre. Je notais d’ailleurs que le pacte n’avait finalement pas Ă©tĂ© totalement respectĂ©. Ou plutĂŽt, qu’il n’avait pas Ă©tĂ© reçu Ă  la lettre, mais bien dans l’esprit, parce qu’en donnant le feu vert pour qu’il mange une poule tous les quinze jours, je pensais bien sĂ»r une poule toutes les deux semaines, soit quatorze jours
 Ce que le renard traduisit directement ainsi, ses prĂ©lĂšvements d’une poule se dĂ©roulant avec prĂ©cision le samedi aprĂšs-midi
 toutes les deux semaines.
Renégociation
J’ai Ă©videmment complĂštement abandonnĂ© le projet de clĂŽture. Quelques mois aprĂšs, en mai 2006, le canidĂ© est Ă  nouveau venu se servir ; il n’a alors pas pris une poule
 mais deux. PassĂ© la premiĂšre surprise et ne comprenant pas ce changement de comportement, j’en parle Ă  mon ami. Et nous refaisons une nouvelle sĂ©ance de kinĂ©siologie ! Les Ă©changes commencent. Puis il me transmet sa conclusion :
« Les renards trouvent que tu n’es pas assez gĂ©nĂ©reux. »
Moi qui estimais que je l’étais dĂ©jĂ  un peu trop
 Une poule toutes les deux semaines, ça en faisait 25 dans l’annĂ©e. Vingt-cinq que j’élevais en plus, simplement pour remplir notre accord
 Cela me semblait vraiment trĂšs consĂ©quent ! Si ça ne leur suffisait pas, jusqu’oĂč irait-on ? Je me vois encore lui rĂ©pondre avec vivacitĂ© :
« Si c’est ça, j’arrĂȘte le contrat. »
Et nous en restons là ; je ne me sentais plus aucunement lié avec les renards.
À ce moment-là...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Titre
  3. Préliminaire
  4. Copyright
  5. Prologue : Apprivoise-moi

  6. Chapitre 1 - Un pacte avec les renards
  7. Chapitre 2 - Une crĂȘte pour annoncer le chant du coq
  8. Chapitre 3 - Entre joie, rĂ©ciprocitĂ© et confiance
 des histoires de vaches
  9. Chapitre 4 - Danses avec les abeilles
  10. Chapitre 5 - Des plantes aux animaux
 des complĂ©mentaritĂ©s sophistiquĂ©es !
  11. Chapitre 6 - Du sous-sol au cosmos, des champs de recherches infinis
  12. Conclusion
  13. Lettre Ă  Didier
  14. Postface
  15. Pour aller plus loin
  16. Remerciements
  17. Notes et bibliographie