Chefs d'entreprise, ce que le monde attend de nous
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PATRONS, oserez-vous ?

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Chefs d'entreprise, ce que le monde attend de nous

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« Le systĂšme Ă©conomique s'intĂšgre Ă  l'ensemble des activitĂ©s humaines, Ă  l'intĂ©rieur de la biosphĂšre, dĂ©sormais menacĂ©e par le rĂ©chauffement climatique. À nous, chefs d'entreprises de relever ce dĂ©fi. Pour cela nous devrons oser. [
] Nous devons repenser notre sociĂ©tĂ© et la refonder en rĂ©inscrivant l'humain au centre du jeu, afin de rĂ©inventer la solidaritĂ© et la coopĂ©ration. [Ce livre] est une somme de propositions sur l'entreprise de demain. »Comment bĂątir un nouveau modĂšle respectueux de l'humain, du social et de l'environnement?Qui engagera cette transformation?Ce que l'on n'espĂšre plus de l'État ou de la sociĂ©tĂ©, l'entreprise peut encore l'apporter. Bernard Gainnier, PrĂ©sident de PwC France et Maghreb, en a la conviction. Dans cet ouvrage, entre tĂ©moignage personnel et essai engagĂ©, il offre aux chefs d'entreprise des pistes pour repenser leur action, devenir les pionniers du monde de demain et ouvrir ensemble la voie Ă  la rĂ©volution qui rĂ©conciliera Ă©conomie et enjeux sociaux et environnementaux.Biographie de l'auteur: Bernard Gainnier est actuellement PrĂ©sident Ă©lu de PwC pour la France et le Maghreb. Il prĂ©side la F3P (FĂ©dĂ©ration Française des Firmes Pluridisciplinaires) et le pĂŽle de compĂ©titivitĂ© Finance Innovation. Il a fondĂ© le mouvement #LetsgoFrance, qui a pour vocation de faire rayonner les rĂ©ussites françaises en France et Ă  l'international et combattre le « French-bashing ». Il est Ă©galement PrĂ©sident de TĂ©lĂ©maque et MouvUp!, deux associations engagĂ©es pour l'inclusion.

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Informations

Éditeur
ALISIO
Année
2020
ISBN
9782379351747
TroisiĂšme partie
Les grands rendez-vous de l’entreprise engagĂ©e
Pour la plupart d’entre nous, chefs d’entreprise, nous n’avons pas peur du monde qui vient. Nous cherchons à le comprendre, à nous y adapter de façon positive car nous savons que c’est collectivement que nous nous saisirons du meilleur, et que nous parviendrons à conjurer le pire.
La puissance de la technologie est le premier dĂ©fi concret, Ă  la fois utile et pĂ©rilleux, que nous, dirigeants, devons relever. Mais j’y associe cinq autres grands enjeux de plus long terme et incontournables, auxquels nous devrons rĂ©pondre. Ils ont partie liĂ©e : l’environnement, l’inclusion, la formation, la rĂ©gulation et le rĂ©veil volontariste du rĂȘve europĂ©en.
Ensemble, nous avons les moyens de nous adapter, dans le sens d’un progrĂšs partagĂ©. Mais, pour rĂ©ussir, il faudra lever l’obstacle que constitue la vieille hostilitĂ© de principe qu’inspire l’entreprise en France. La vision pĂ©rimĂ©e, rĂ©trograde et conflictuelle d’un certain nombre d’enseignants, crĂ©e une sĂ©paration entre la jeunesse et l’univers professionnel. Cette attitude ne nous aide pas Ă  affronter le monde qui vient, surtout en pĂ©riode de crise. Face aux inquiĂ©tudes actuelles, n’oublions pas que l’avenir professionnel est un enjeu incontournable et prioritaire pour nombre d’enfants et leurs familles quels que soient leurs milieux, dĂ©favorisĂ©s ou non. Cette attitude est amplifiĂ©e parfois par celles de certaines de « nos Ă©lites », qui font force rĂ©fĂ©rence dans l’opinion publique : « Il y a en France un problĂšme d’inculture Ă©conomique, rappelait l’économiste Philippe Aghion [
] Cette inculture concerne jusqu’aux Ă©crivains et autres personnalitĂ©s de l’intelligentsia qui interviennent Ă  la tĂ©lĂ©vision. » (Les Échos, 11 avril 2018.)
L’enjeu est le suivant : souhaite-t-on que l’enseignement au lycĂ©e fasse une place Ă  l’entreprise ? Cela reviendrait-il automatiquement Ă  « glorifier » la figure de l’entrepreneur ? Nous n’en demandons pas tant, seulement la possibilitĂ© d’apparaĂźtre (sans gloire) dans le champ des rĂ©alitĂ©s, parmi les acteurs de la vie Ă©conomique et sociale. Ce mĂȘme type d’enseignement ne parle pas non plus de l’entrepreneuriat, et il a aussi lieu de le dĂ©plorer. Mentionner et dĂ©crire « l’esprit d’entreprise » ou l’entrepreneuriat, ne revient pas Ă  satisfaire quelque scandaleuse « pression patronale ». L’entreprise n’est pas LE problĂšme ! Elle fait partie de la solution ! Il serait bon que dĂ©sormais, patrons et enseignants, nous allions tous dans le mĂȘme sens ! Celui de l’intĂ©rĂȘt commun de celles et ceux qui inventeront, ensemble, la sociĂ©tĂ© de demain, au-delĂ  de leurs diffĂ©rences sociales et culturelles !
J’admets, cependant, que plus les entreprises sont grandes, plus on est tentĂ© de les voir ainsi. L’opinion les soupçonne souvent d’ĂȘtre complices d’un systĂšme qui pousse notamment au creusement des inĂ©galitĂ©s. Leur mauvaise rĂ©putation vient souvent du fait que certaines d’entre elles exercent une pression constante et exagĂ©rĂ©e sur leurs fournisseurs, petits ou moyens. Dans la grande distribution, en particulier, au nom de l’intĂ©rĂȘt du consommateur, les exemples abondent d’effets en cascade. Ainsi telle sociĂ©tĂ© de l’agroalimentaire, pour amĂ©liorer ses marges, finira par s’approvisionner en blĂ© en Ukraine plutĂŽt qu’en France et malgrĂ© des normes environnementales et sociales plus permissives.
La pression s’exerce dans tous les mĂ©tiers. Les grandes entreprises imposent leur puissance au sein de leur Ă©cosystĂšme. Les grands groupes se sont focalisĂ©s sur ce qu’ils savaient faire de mieux, pratiquant ici et lĂ  la sous-traitance, pour mieux contrĂŽler la valeur crĂ©Ă©e. À terme, ils deviendront une partie du problĂšme, s’ils fragilisent Ă  l’extrĂȘme leur chaĂźne de valeur sous l’effet d’une volontĂ© de surprofit, de domination ou de pratiques discriminantes. À la poursuite permanente d’une rentabilitĂ© maximum, ces entreprises en oublient le respect de leur Ă©co- systĂšme. À l’avenir, les entreprises ne devront plus ĂȘtre ni complices ni victimes de ce dĂ©voiement.
Un Ă©lĂ©ment important est Ă  ajouter. Une part de subjectivitĂ© affecte la perception que l’on a des grandes entreprises. Leur poids Ă©conomique, leur influence, leur pouvoir d’imposer des normes de production, associĂ©s Ă  leurs positionnements et Ă  leurs rĂ©putations les dĂ©signent comme responsables de premier plan, alors qu’elles-mĂȘmes subissent des pressions trĂšs largement sous-estimĂ©es.
N’oublions jamais que les grandes entreprises, elles aussi, sont fragiles. Beaucoup d’entre elles d’ailleurs ont disparu. Hier, le couperet tombait sur les compagnies aĂ©riennes UTA (1990), Pan American Airlines et Eastern Earlines (1991), les hypermarchĂ©s Mammouth (1996). Depuis 1996, on ne revient plus chez FĂ©lix Potin, qui compta jusqu’à 150 supermarchĂ©s et 800 Ă©piceries. Plus rĂ©cemment, Moulinex (2000), Compaq, PolaroĂŻd, les compagnies Trans World Airlines, Sabena (2001) et Aigle Azur (2019) sont allĂ©s au tapis. Le groupe français Alcatel a fusionnĂ© avec l’amĂ©ricain Lucent en 2006 avant d’ĂȘtre absorbĂ© en 2015 par le norvĂ©gien Nokia.
Les grandes entreprises sont des gĂ©ants aux pieds d’argile, susceptibles de disparaĂźtre beaucoup plus vite dans le fracas du marchĂ© mondialisĂ©. SpĂ©cialement celles qui sont confrontĂ©es Ă  la vague des transformations liĂ©es Ă  l’environnement et Ă  la technologie, sans parler des consĂ©quences qu’entraĂźne la crise sanitaire provoquĂ©e par la Covid-19. FracassĂ©s, les secteurs du tourisme et de l’aĂ©rien en ont pris pour plusieurs annĂ©es. BoostĂ©es, les Amazon, Netflix, Tesla et autres « Big Tech » creusent leurs avantages en 2020.
Le « capitaliste » investit certes dans la perspective d’un gain, mais il ne gagne pas Ă  tous les coups ! Dans le monde aux mille opportunitĂ©s d’aujourd’hui, il est heureux que des investisseurs se hasardent Ă  prendre un risque que d’autres ne veulent pas ou ne peuvent pas supporter. Surtout si certaines d’entre elles veulent et peuvent transformer positivement, le xxie siĂšcle.
L’entreprise est perçue et reconnue, avant tout, par la confiance qu’elle est capable de produire. C’est l’objet du combat que nous devons mener auprĂšs de tous les publics et de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble. Mais l’enjeu est clair. Pour satisfaire la double contrainte : soutenabilitĂ© Ă©conomique et Ă©conomie durable, la vision stratĂ©gique des entreprises doit absolument changer. Les dirigeants ont la tĂąche extrĂȘmement difficile de prendre en compte toutes leurs parties prenantes ainsi que la chaĂźne de valeurs de leur business, pour mieux en gĂ©rer la complexitĂ©.
Environnement, inclusion, technologie, formation et rĂ©gulation : ces sujets sont bien sĂ»r abordĂ©s par les conseils d’administration, mais hĂ©las, trop timidement ou trop superficiellement encore. Si l’environnement et le sociĂ©tal figurent au rapport annuel, ils tĂ©moignent souvent d’une approche de prĂ©vention des risques et apparaissent trop rarement sous leur dimension stratĂ©gique. En proportion, les conseils passent beaucoup plus de temps sur les aspects financiers, de communication ou de conformitĂ© que sur les sujets cruciaux qui prĂ©sident et sanctionnent leur avenir. Le niveau de conscience ou d’appropriation est incontestable mais reste insuffisant, le court terme paralysant trop souvent le long terme.
La composition des conseils d’administration n’y est pas pour rien. En France, singuliĂšrement, nos Ă©lites peinent Ă  accepter un monde plus complexe, la diversitĂ© des points de vue, la nĂ©cessitĂ© d’accueillir de nouveaux profils d’administrateurs. De mĂȘmes origines sociales et partageant les mĂȘmes fondamentaux, ayant suivi les mĂȘmes cursus, elles vivent trop dans l’entre-soi pour prendre du recul, pour changer leur regard. Cet entre-soi est renforcĂ© par le fait que les uns et les autres se cĂŽtoient dans d’autres conseils d’administration, et que s’installe une sorte de pacte de fair-play qui consiste Ă  ne pas faire de zĂšle, Ă  ne pas chercher des poux dans la tĂȘte de ses pairs.
Il est temps d’élargir leur composition, par l’internationalisation, par la « fĂ©minisation » et la diversitĂ© des parcours. Nous avons progressĂ© en France sur ce terrain-lĂ , mais nous devons aller beaucoup plus loin, notamment, sous l’angle des origines et des profils diffĂ©renciĂ©s rĂ©unis autour de la table. Les conseils gagneraient Ă  attirer des entrepreneurs qui connaissent bien la technologie, l’environnement, les problĂšmes sociaux et sociĂ©taux.
Aujourd’hui encore, ils sont peuplĂ©s majoritairement de dirigeants, d’économistes, de financiers, d’anciens Ă©lĂšves des grandes Ă©coles d’ingĂ©nieurs ou de commerce. Un conseil d’administration Ă©tant responsable des dimensions stratĂ©giques, il doit ĂȘtre trĂšs transversal et trĂšs pluridisciplinaire. Il a besoin de la diversitĂ© des origines, des compĂ©tences et des expĂ©riences. C’est par nos diffĂ©rences que nous pouvons trouver les meilleures solutions. Je suis convaincu que si les conseils d’administration et les Ă©quipes de direction Ă©taient plus divers, s’ils rĂ©unissaient des vĂ©cus diffĂ©rents, ils verraient bien mieux encore toutes les opportunitĂ©s stratĂ©giques qui s’offrent Ă  leurs entreprises.
Mais une question reste ouverte et non rĂ©solue : À quel niveau la pression doit-elle monter pour qu’un conseil d’administration se saisisse de la question du sens : « Comment pouvons-nous Ă©voluer positivement pour ĂȘtre reconnu publiquement demain, comme un acteur crĂ©ant un produit ou dĂ©livrant un service acceptable Ă©cologiquement et sociĂ©talement ? Bref, comme un acteur fiable, crĂ©dible, qui inspire confiance ? » J’espĂšre que vous avez la rĂ©ponse.
Les propositions du rapport Notat-SĂ©nard sur la finalitĂ© de l’entreprise, le principe des labels RSE, la proposition en faveur de nouveaux outils comptables, et la reconnaissance d’un statut du salariĂ© dont la voix compterait davantage, tout cela procĂšde d’une vĂ©ritable prise de conscience. Mais tout est encore trop lent ou trop timide. Et mĂȘme, si dĂ©sormais, on se prononce sur ces sujets, c’est plus par rĂ©action que par conviction. Il faut se convaincre rapidement que ces enjeux sont essentiels car ils sont stratĂ©giques et nĂ©cessitent d’agir. Dans un proche, trĂšs proche avenir, ils ne seront plus des freins au dĂ©veloppement mais, tout au contraire, de prĂ©cieux avantages compĂ©titifs et des facteurs de succĂšs dĂ©cisifs pour les entreprises qui oseront franchir le pas.
Le dĂ©fi de l’environnement et du dĂ©veloppement durable
Être responsable, face Ă  la problĂ©matique de l’environnement pour une entreprise, consiste Ă  prendre en compte et dĂ©velopper les externalitĂ©s positives et corriger les externalitĂ©s nĂ©gatives gĂ©nĂ©rĂ©es par son activitĂ©, de l’amont Ă  l’aval, de l’achat Ă  la vente, et jusqu’aux diffĂ©rents usages du produit ou du service. Ce n’est pas du jour au lendemain que les entreprises sauront, voudront ou pourront adopter une conduite totalement cohĂ©rente sur ce sujet.
Nous devons nous y prĂ©parer dĂšs aujourd’hui, en commençant par collecter et analyser l’ensemble des informations disponibles. Pour chaque entreprise, cela soulĂšve de nombreuses questions de fond. Cela peut amener certaines d’entre elles, surtout les grandes, Ă  reconsidĂ©rer leur objet et leurs modes de fonctionnement. C’est la seule façon possible d’emprunter le chemin de la transition. C’est loin d’ĂȘtre facile, ce n’est pas un enjeu tactique, c’est tout simplement stratĂ©gique. C’est un long chemin sur une face nord et chaque dirigeant doit s’y engager.
Le rĂŽle et la place de l’énergie dans notre monde post-industriel sont au cƓur de toutes ces questions pour toutes les entreprises. Leur activitĂ© est largement dĂ©pendante des Ă©nergies fossiles et le PIB augmente parce que l’énergie disponible augmente, ce n’est plus Ă  dĂ©montrer. (Jean-Marc Jancovici, Dormez tranquilles jusqu’en 2100 et autres malentendus sur le climat et l’énergie, Odile Jacob, 2015.)
Pour les grands acteurs de l’énergie, l’enjeu est immense. À ne pas vouloir changer, ils risquent de se retrouver dans la mĂȘme situation que la multi- nationale Imperial Brands ou d’autres compagnies de tabac, traĂźnĂ©es en justice par des consommateurs qui les accusent d’avoir attentĂ© Ă  leur santĂ©, voire Ă  leur vie.
Ils extraient du pĂ©trole. C’est leur principal mĂ©tier, leur core business depuis toujours. Soyons sĂ©rieux, nous avons besoin et nous continuerons Ă  avoir besoin de pĂ©trole, sauf Ă  revenir Ă  la lampe Ă  huile ou aux chars Ă  bƓufs ! De fait, aujourd’hui, s’il n’y a pas de pĂ©trole, tout s’arrĂȘte. Depuis la rĂ©volution industrielle, notre monde s’est bĂąti autour d’une Ă©nergie carbonĂ©e pour nous permettre de faire d’immenses gains de productivitĂ© et amĂ©liorer nos vies. Cette logique atteint ses limites car la biosphĂšre ne sait plus absorber le choc de ses effets nĂ©gatifs sur l’environnement.
Les Ă©nergies fossiles reprĂ©sentent 84 % du mix Ă©nergĂ©tique dans le monde. DĂ©sormais les compagnies pĂ©troliĂšres ont commencĂ© leur mutation. Ainsi Total ne se considĂšre plus comme un producteur de pĂ©trole mais comme un fournisseur d’énergie. Le groupe a mis l’accent sur le gaz naturel et s’engage Ă  produire une Ă©lectricitĂ© bas carbone, en jouant la carte du solaire, de l’éolien et de l’hydraulique, etc. Mais l’opinion publique ne se reprĂ©sente pas les rĂ©alitĂ©s complexes et persistantes auxquelles font face les professionnels de l’énergie. C’est « le dĂ©bat manichĂ©en », virulent en Europe et plus tempĂ©rĂ© dans le reste du monde, que dĂ©plore avec raison son prĂ©sident, Patrick PouyannĂ©.
Les compagnies pĂ©troliĂšres devront se rĂ©inventer car elles seront obligĂ©es d’évoluer en fonction du niveau de pression exercĂ©e par les consommateurs, les ONG, leurs propres collaborateurs, et Ă©galement en fonction des territoires oĂč elles opĂšrent. Parce que leurs images sont remises en cause, elles doivent prouver qu’elles sont capables de se transformer. Le chemin pour y parvenir est incertain, difficile et complexe, d’autant qu’il nous concerne tous y compris dans nos comportements quotidiens. Alors cessons les dĂ©bats manichĂ©ens et agissons.
Le mouvement est lancé
L’empreinte environnementale concerne, non seulement l’entreprise elle-mĂȘme, mais aussi celle de ses partenaires, directs ou indirects. Toutes sortes de composants et de ressources naturelles entrent dans la fabrication d’un yaourt Ă  base de lait ou d’un tĂ©lĂ©phone Ă  base de plastique, de cuivre et de cobalt. Sous l’angle environnemental, quelle est la part des composants Ă  caractĂšre renouvelable, la part des composants rares, au stock limitĂ© ou dont l’extraction et la transformation ont un impact environnemental dĂ©lĂ©tĂšre ? Sous l’angle social, dans quelles conditions de travail et de rĂ©munĂ©ration sont extraits ou produits les composants que mon entreprise achĂšte ou transforme ?
Le vĂ©ritable enjeu pour toutes les entreprises, fait obligation de mesurer l’impact sur l’environnement de leur activitĂ©. Comment je produis ? Qu’est-ce que je produis ? Avec le concours de qui ? Est-ce que je sais d’oĂč viennent les composants ? Ai-je une vision claire de ma stratĂ©gie de production ou de services ? Sur quels points, au stade des achats, de la transformation, de la vente, je dois et je peux progresser ? À la lumiĂšre de l’analyse de ces donnĂ©es, les entreprises doivent expliquer et rĂ©inventer la façon dont elles se projettent dans l’avenir, et la maniĂšre dont elles conçoivent leur rĂŽle.
Certaines, comme Danone, s’y engagent avec dĂ©termination. Les informations que le groupe s’emploie Ă  publier vont aller bien au-delĂ  du spectre strictement financier. D’autres entreprises le font diversement, d’autres pas du tout. Je n’ai pas de jugement Ă  donner. J’attire l’attention sur le fait que le mouvement est lancĂ© et qu’il prend de l’ampleur.
L’examen de l’impact environnemental n’est pas rĂ©servĂ© seulement Ă  l’industrie, l’agriculture ou l’énergie. Les mĂ©tiers de service sont eux aussi concernĂ©s. Ne serait-ce, comme c’est le cas chez PwC, du fait de la mobilitĂ© des collaborateurs, de l’impact des bĂątiments que nous utilisons ou de notre infrastructure technologique. Compte tenu de la dimension internationale et de la multitude de nos clients, nos Ă©quipes se dĂ©placent Ă©normĂ©ment.
PwC s’est trĂšs rĂ©cemment engagĂ©, pour l’ensemble de son rĂ©seau mondial, Ă  respecter et mettre en place un engagement « net zĂ©ro carbone » Ă  l’horizon 2030. Notre engagement n’est pas un simple objectif supplĂ©mentaire. Il s’agit d’une mobilisation de notre rĂ©seau et de nos Ă©quipes sur une trajectoire, des indicateurs. C’est aussi et c’est peut-ĂȘtre l’essentiel, la volontĂ© d’intĂ©grer dans nos offres de conseil et d’audit la dimension environnementale en lui donnant toute son ampleur stratĂ©gique. Il y va de notre avenir et de celui de nos clients. Nous souhaitons ĂȘtre Ă  la pointe de cet enjeu.
L’environnement devient un levier stratĂ©gique de transformation
Soyons clairs, 2020 aura toutefois marquĂ© un tournant chez PwC. Pour ĂȘtre honnĂȘte, la limitation des dĂ©placements n’était pas pour nous un enjeu stratĂ©gique, ne serait-ce qu’il y a encore trois ou quatre ans. Ce ne sont ni la pression de l’opinion, ni une prise de conscience aiguĂ« du coĂ»t de la facture Ă©nergĂ©tique qui ont changĂ© notre regard. Non, ce sont plutĂŽt les contraintes induites par la crise sanitaire, le confinement, les consignes sanitaires et les dĂ©placements rendus difficiles ou inenvisa...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Copyright
  3. Titre
  4. Exergue
  5. Sommaire
  6. Préface
  7. PremiÚre partie - Des mondes en états de choc
  8. DeuxiĂšme Partie - Les chemins de la transformation
  9. TroisiĂšme partie - Les grands rendez-vous de l’entreprise engagĂ©e
  10. Quatriùme partie - Osons l’entreprise symbiotique !
  11. Conclusion - Vivre et incarner le changement
  12. Remerciements