Chapitre 1 : Pourquoi stresser moins est si important
Nous savons tous que le stress nous porte préjudice, on nous le rabâche assez. Toutefois, il est vraiment très facile de balayer cette idée d’un revers de main en se disant que ce n’est qu’un petit désagrément, une simple gêne alors qu’il y a là de quoi vraiment s’inquiéter. Chaque jour que Dieu fait, nous stressons à un moment ou à un autre.
Mais en fait, ce n’est pas de cette façon qu’il faut envisager le stress. Bien qu’il soit très répandu, cela ne veut pas dire que ce n’est pas grave. À vrai dire, le stress est un phénomène intense qui peut causer de sévères problèmes à court terme comme à long terme.
Il réduit votre espérance de vie, vous empêche de jouir de la vie et entraîne de graves maladies. Il affecte votre cerveau et vos performances, réduit à néant vos relations et mène à l’impuissance. Tout cela est-il aussi négligeable que ça ?
Pour mieux comprendre la chose, concentrons-nous un peu plus sur ce qu’est précisément le stress. Comment nous cause-t-il ces problèmes ? Pourquoi est-il nécessaire de tout faire pour l’en empêcher et pour le faire baisser ? Et comment y arriver ?
Définissons donc ce qu’est le stress.
Le stress, c’est ce que nous ressentons quand nous travaillons trop, quand nous redoutons quelque chose qui est sur le point d’arriver ou quand, d’une manière générale, nous sommes incapables de nous détendre, de rester calme, à cause de facteurs extérieurs ou intérieurs qui influencent nos pensées.
Mais en fait, cela va plus loin. C’est une réaction physiologique fondamentale qui se déclenche dans le but de nous aider à nous focaliser et à survivre. En soi, ce n’est pas une mauvaise chose ; c’est même une faculté d’adaptation. Mais, sorti de son contexte, ses effets négatifs l’emportent sur ses effets positifs.
À la base, le stress gère notre réaction : fuir ou combattre ? C’est une réponse physiologique à un danger perçu qui est élaborée pour augmenter nos chances de survie. La vue d’un lion, par exemple, déclenchera une cascade d’effets conjoints qui aboutira à la réaction de stress.
Cela démarre lorsque nous remarquons un danger ou que nous avons peur. Une activité plus intense dans notre cerveau mène à la libération d’adrénaline, de dopamine, de norépinéphrine et de cortisol — nos hormones du stress. A leurs tours, celles-ci provoquent plusieurs changements physiologiques : augmentation des rythmes cardiaque et respiratoire, concentration aiguë sur la menace potentielle.
Voici une liste des symptômes :
— augmentation du rythme cardiaque,
— respiration rapide et haute,
— contraction musculaire,
— rétrécissement du champ visuel (tunnel vision),
— sensibilité accrue,
— augmentation de la viscosité sanguine,
— insensibilisation à la douleur,
— inhibition du système immunitaire,
— inhibition du système digestif,
— dilatation des pupilles,
— dilatation des vaisseaux sanguins,
— réduction de l’activité du cortex préfrontal (hypofrontalité [NdT: réduction du flux sanguin dans le cortex préfrontal] temporale).
En résumé, c’est bon pour nous : tout cela nous permet d’échapper au danger ou de surmonter une situation de combat. L’augmentation de la tension musculaire nous rend plus forts. Une haute viscosité sanguine fait coaguler plus facilement notre sang si nous sommes blessés. Des pupilles dilatées laissent entrer plus de lumière et améliorent notre vision. Par l’inhibition des fonctions secondaires, plus de sang peut être conduit aux muscles et au cerveau. Et avec l’insensibilité à la douleur, nous pouvons continuer à nous battre, à nous acharner ou à courir malgré les blessures.
Autrement dit, tout ce qui peut vous aider à survivre est hautement mis en valeur tandis que les fonctions secondaires sont réduites. L’idée étant que, quand les circonstances seront enfin moins dangereuses, nous pourrons désactiver cette réaction de fuite ou de combat et nous installer alors dans un état « de repos et de digestion » pour récupérer. Dès que le prédateur est parti, nous pouvons nous en remettre.
Mais il y a un problème : dans les environnements modernes où nous vivons, les prédateurs ne sont pas l’obstacle majeur. De nos jours, il est rare d’être chassé, de prendre part à des combats futiles ou d’avoir besoin d’échapper à un feu de forêt.
Ce qui est courant, en revanche, c’est de se faire hurler dessus par son employeur parce que nous sommes en retard sur les délais. Et il n’est pas rare que nous soyons angoissés par l’état de nos finances ou par des problèmes matrimoniaux.
Malheureusement, votre cerveau inte...