Les Faits sont têtus
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Les Faits sont têtus

  1. 172 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Les Faits sont têtus

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À propos de ce livre

Un réquisitoire contre la vision actuelle à court terme de la finance. 100 graphiques originaux, tout en couleurs, permettent de comprendre la crise dans laquelle nous sommes plongés et ce qui nous attend. Un livre d'une rare pédagogie, lucide, qui trace des solutions pour l'avenir.

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Informations

Éditeur
Les Arènes
Année
2014
ISBN
9782352042501
1
Le refus obstiné du deuil de la croissance
Chapitre 1
Fin de croissance
Le cœur de cet ouvrage est résumé par ce graphique, représentant la croissance annuelle par habitant de la France, calculée en moyenne pour chaque décennie :
Évolution annuelle en volume du PIB français par habitant 1960-2011 et taux annuel moyen par décennie [Source : INSEE]
1996.png
La tendance est nette : il y a de moins en moins de croissance et, depuis cinquante ans, elle baisse continûment d’un point chaque décennie en moyenne.
On comprend bien que ce phénomène ait pu ne pas être perçu par les gouvernants des années 1970 et 1980. Mais qu’en 2012 on s’obstine encore à prendre comme hypothèse centrale que les prochaines années verront « le retour d’une croissance forte », disparue il y a quarante ans, ne peut que laisser pantois : oui, les faits sont têtus…
Nous analyserons ainsi dans cette première partie ce phénomène, ses causes et ses conséquences.
*
Pas un discours politique, pas un traité international, pas une interview sans l’invocation de « la déesse Croissance », nouveau veau d’or, qui va user de ses pouvoirs magiques pour améliorer notre sort, comme elle l’a déjà fait durant les Trente Glorieuses.
Malheureusement, peu de personnes comprennent réellement le concept de croissance ni ne savent quelle en a été la source durant ces trois décennies fabuleuses.
Qu’est-ce que la croissance ?
« La croissance » signifie simplement « l’augmentation ». La pratique a voulu qu’on supprime la seconde partie de l’expression qui lui donne un sens : on parle de la croissance du produit intérieur brut (PIB), qui est une notion issue de la comptabilité nationale.
Ce concept a été créé aux États-Unis en 1934 par l’économiste Simon Kuznets, qui a été chargé d’y mettre en place une comptabilité nationale pour suivre les effets de la crise de 1929. Le PIB, premier indicateur synthétique de la production d’une économie, a été adopté en France en 1945.
Il mesure un flux de production, à savoir la valeur de l’ensemble des biens et des services produits dans un pays au cours d’une année. Le PIB peut se calculer de trois manières différentes, qui donnent mathématiquement le même résultat :
1. Par la production : c’est, en gros, la somme des valeurs ajoutées de tous les agents économiques (égales à la valeur de leur production moins les achats réalisés).
2. Par les dépenses : c’est la somme de la consommation, de l’investissement, des variations de stock et du solde commercial (= exportations – importations).
3. Par les revenus : c’est la somme des revenus des agents économiques (rémunérations des salariés + excédent brut d’exploitation des entreprises + impôts sur la production + soldes des revenus avec l’extérieur).
En résumé, c’est tout à la fois la somme de la production, la somme des revenus et la somme des dépenses – rien ne se perdant dans l’économie.
En pratique, on utilise surtout la première méthode, car c’est la plus simple : il suffit d’additionner toutes les déclarations des entreprises.
Les trois approches du calcul du PIB français en 2011 (= 1 996 Md) [Source : INSEE]
1986.png
Les faiblesses de l’indicateur
Si cet indicateur a un réel intérêt, on comprend vite que c’est anormal d’en avoir fait l’indicateur absolu de la mesure de la richesse produite, voire du bien-être économique et sociétal.
En effet, en schématisant, le PIB est en quelque sorte l’équivalent du simple chiffre d’affaires d’une entreprise. Imagine-t-on de ne disposer que de ce seul indicateur pour la gérer ? On voit rapidement les problèmes :
• On a seulement une vision très partielle d’un compte de résultat. On ne déduit jamais rien du PIB, donc on ne calcule jamais une sorte de « résultat intérieur » du pays. Bref, le pays produit le plus possible, mais il ne vérifie jamais que cela ne soit pas à perte ! Il faudrait par exemple déduire le coût des ressources non renouvelables utilisées (pétrole…) ou de la pollution générée (rejets de CO2…).
• On n’a aucune vision patrimoniale, il n’y a pas de « bilan » réel. Prenons un exemple : avant le tremblement de terre au Japon, la croissance y était faible. Juste après, la production a légèrement baissé du fait du manque d’énergie, mais elle a augmenté fortement ensuite, puisqu’il fallait reconstruire. Donc, on mesure « positivement » la reconstruction, mais le PIB n’a jamais été affecté négativement du montant total des destructions…
L’indicateur souffre d’autres défauts intrinsèques. On ne comptabilise pas une grande partie de l’activité non marchande (travaux ménagers, bénévolat, économie souterraine). Ainsi, imaginons deux couples où les femmes faisaient le ménage pour leur foyer mais où elles décident soudain de le faire désormais pour l’autre couple moyennant rémunération ; on augmenterait alors fictivement le PIB des deux nouveaux salaires, alors que l’activité globale n’a en fait pas changé… Comme le disait Alfred Sauvy : « Épousez votre femme de ménage, et vous ferez baisser le PIB… »
Par ailleurs, les évaluations pour le secteur public sont discutables (vu que la production n’est pas vendue). Enfin, l’indicateur n’est pas qualitatif : si un pays va mal, il utilisera plus d’antidépresseurs, plus d’armes, plus de soins médicaux, plus de cercueils, mais tout cela comptera positivement dans le PIB.
Soulignons un dernier point. On s’intéresse donc à l’évolution du volume de la production réalisée. Mais si on veut suivre son évolution dans le temps, ou pire, la comparer à celle d’autres pays, il convient de corriger un biais important : l’évolution de la population. Ainsi, la croissance démographique américaine est plus forte que la nôtre. Mais si les États-Unis produisent plus, c’est parce qu’ils sont bien plus nombreux tous les ans (environ trois millions !). Cet effet explique environ un point de croissance d’écart entre nos deux pays, ce qui est trop rarement pris en compte. Il convient donc de s’intéresser principalement à l’évolution dans le temps de la croissance par habitant.
Précisons enfin que pour comparer les PIB entre pays, on a fréquemment recours à u...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Dédicace
  4. Avant-propos
  5. 1. Le refus obstiné du deuil de la croissance
  6. 2. Erreurs stratégiques
  7. 3. Des conséquences dramatiques
  8. 4. Les trois défis de l’Occident
  9. Bibliographie sélective
  10. Copyright