Une guerre
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Une guerre

  1. 185 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Citations

À propos de ce livre

Ce que cachait l'affaire des otages au Liban.
Pourquoi Georges Besse a été assassiné.
Comment la France a livré la bombe atomique à l'Iran.
Investigation sur la mort de Michel Baroin, où l'on voit Jacques Chirac céder au chantage. Ce livre est le récit d'une enquête. L'auteur s'interroge sur la disparition de Michel Baroin, homme d'influence et président de la GMF, mort dans un accident d'avion au mois de février 1987. Ses investigations la conduisent au cœur de l'affaire des otages français au Liban. Elle découvre une guerre de l'atome dont Michel Baroin et Georges Besse, le président de Renault, furent les premières victimes. Elle démontre qu'aujourd'hui encore, quelques hommes à Téhéran, à Libreville et à Paris disposent d'un moyen de pression sur le président de la République, Jacques Chirac

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Informations

Éditeur
Les Arènes
Année
2016
ISBN
9782352045564

CHAPITRE 1

Au début du mois de septembre 1995, je reçois un coup de fil dun inconnu, Monsieur... appelons-le Pierre Charpentier.
« Jai peut-être une proposition à vous faire. Je cherche quelquun pour reprendre lenquête sur laffaire de la GMF. Vous en avez entendu parler ?
- Comme tout le monde...
- Vous vous rappelez Michel Baroin ?
- Il est mort dans un accident davion, cest ça ?
- Oui, en 87. Enfin, un accident bizarre. Baroin était mon ami. Quand il est mort, la GMF a été reprise par Jean-Louis Pétriat.
- Je vois.
- Il la mise à sec. Plusieurs milliards se sont envolés. Depuis 87, je suis le dossier. Jai mené mon enquête, mais je nai plus le temps de men occuper. Alors, ça vous intéresse ? »
Pendant lété, jai inondé Paris de curriculum vitae. Jai fait beaucoup de rencontres, plus décevantes les unes que les autres. Jai vu un chef de rubrique, dans un journal quotidien. Je lui ai tendu un papier que je venais de rédiger. Jétais choquée par lapologie que Renault faisait de la mafia, dans son dernier spot publicitaire. Pendant ce temps, en Italie, on jugeait les assassins du juge Falcone. Le type a lu mes feuillets, lair gêné. Puis il a minaudé : « On ne peut pas publier ça. » Pour lui, la mafia, cétait « comme une histoire belge », un truc un peu idiot dont il faut « savoir rire ». Je lai traité de démagogue. Il ma répondu : « Personne ne ma jamais dit une chose pareille.
- Cela ne veut pas dire que ce nest pas vrai. »
Jai remballé mon papier, et je suis partie.
Jai rencontré le président dune chaîne de télévision câblée. Avachi sur son fauteuil, il ressemblait à un éléphant de mer. Il épluchait mon C.V, en me racontant ma vie : « Donc, à cette période, vous avez fait tel choix, pour telle raison... Et à telle époque, vous vous êtes dit... » Jai été patiente, au début : « Ce nest pas tout à fait cela... » Puis jen ai eu assez. Je lui ai dit : « Je ne sais pas si vous êtes un grand journaliste, mais je suis sûre que vous nêtes pas un fin psychologue. »
Lentretien était clos. Jai vu aussi, et surtout, le directeur de linformation dune radio. Nous avons passé un long moment ensemble. Il ma fait une promesse dembauche quil na jamais tenue. Jai passé des semaines à lattendre.
Quand Charpentier mappelle, je ne croule pas sous les propositions. Je me dis que la GMF mérite le déplacement, et je réponds sans hésiter : « Rencontrons nous. »
M. Charpentier habite un bel immeuble, dans un quartier bourgeois de Paris. Quand il mouvre la porte, il est habillé dune djellaba et chaussé de babouches. Un instant, je me demande sil est cinglé. Mais il maccueille amicalement, et mentraîne dans son bureau. Je me détends.
Charpentier, qui est un bavard, se met à me parler de la GMF (Garantie mutuelle des fonctionnaires). Il glose sur le gouffre financier (400 millions de dollars) creusé par son opération immobilière à Saint-Martin, une île des Caraïbes, et sur des lettres de crédit, émises par Jean-Louis Pétriat au profit dun « escroc » (plusieurs milliards de dollars). Il ponctue son discours denvolées lyriques sur linfiltration soviétique, létatisation rampante du pays, la corruption généralisée et la dépravation des mœurs. Il fait parfois référence à ses amis, des gens quil ne nomme pas. Il cite en revanche quelques journalistes, dont il se dit très proche.
Lensemble nest pas cohérent, mais lintention de me convaincre est flagrante. Enfoncée dans un fauteuil, jécoute Charpentier. Il sattarde sur son amitié pour Michel Baroin. Il me brosse le portrait dun humaniste, évoque la thèse de son assassinat, insiste sur son attachement à sa mémoire et me démontre, photos de vacances à lappui, quil reste très proche de sa veuve et de son fils. Posés sur son bureau, accrochés aux murs, jai remarqué plusieurs clichés. Baroin est photographié seul, ou en groupe. Jamais en compagnie de Charpentier.
Après avoir longuement parlé, Charpentier me demande :
« Vous avez des questions à me poser ?
- Sur la GMF, aucune. Je ne connais pas le dossier. Mais pourquoi mavez vous appelée ?
- Je vous lai dit, je cherche quelquun pour reprendre lenquête... »
Je le coupe : « Ce que je vous demande, cest : pourquoi moi ? Daprès ce que vous venez de me dire, vous ne manquez pas damis journalistes.
- Parce que personne ne vous connaît. Vous pourrez enquêter discrètement, vous nêtes pas repérée. Bon, vous êtes daccord ?
- Je voudrais en savoir plus.
- Je vais vous donner des documents. Entrez dans laffaire, on se reverra dans quelque temps. »
Il sort dun placard plusieurs volumes de coupures de presse photocopiées et reliées, et les feuillette devant moi : « Lisez ça, vous avez de quoi vous occuper. Plus tard, je vous fournirai des informations. On va dîner ? »
Je me demande sil compte sortir en djellaba. Mais non, il séclipse un moment et revient en pantalon.
Je rentre chez moi avec un point dinterrogation dans la tête. Objectivement, si son projet consiste à reprendre lenquête sur la GMF, Charpentier na pas besoin de moi. Le poids des documents que je transporte laisse présager du nombre de journalistes qui travaillent sur le sujet. Et Charpentier connaît du monde. Conclusion : il compte sur ma naïveté et sur ma docilité. Mais à quelle fin ?
Pendant un temps, je me demanderai si Charpentier veut me faire jouer le rôle de la chèvre, ou celui du lièvre. La chèvre est un appât. On lattache à un piquet, pour attirer les loups. Le lièvre, lui, est fait pour courir devant, et entraîner une meute à sa suite. Je découvrirai rapidement que cest ce dernier rôle, celui du lièvre, qui mest dévolu. Mais ce que nous ne savons encore ni lun, ni lautre, cest que je serai happée par ma rencontre avec Michel Baroin. Et quelle memmènera très loin de la Garantie mutuelle des fonctionnaires.
Pour lheure, cette histoire daccident davion me laisse perplexe. A table, jai demandé à Charpentier :
« Vous pensez vraiment que Baroin a été assassiné ?
- Evidemment! Tout le monde le pense, tout le monde le sait.
- Et personne ne dit rien ? »
Avec son majeur, il a fait deux gestes devant sa bouche, qui figuraient une croix : un premier trait horizontal, coupé par un second, vertical.
Je lai pressé : « Que voulez-vous dire ? Les gens se taisent ? »
Il a lissé sa barbe : « Ils ont peur. »
Dès le lendemain, je me plonge dans la déconfiture de la GMF, au travers des articles parus entre 1987 et 1995, qui traitent essentiellement de lopération « Saint-Martin ». A première vue, cest une belle affaire financière. Une carambouille immobilière de haut vol, dans un décor de paradis fiscal franco-hollandais régi par un clan de notables véreux. En toile de fond, des truands du milieu lyonnais et un carrefour de la drogue. Laffaire est intéressante, mais je ne peux mempêcher de penser à Baroin et à cette histoire dassassinat : rumeur ou réalité ?
Dans la période qui suit, je vois Charpentier régulièrement, deux à trois fois par mois. Nous passons un moment à son bureau, et nous enchaînons sur un dîner, toujours dans la même brasserie.
Nos séances de travail se ressemblent toutes. Charpentier est assis derrière son bureau, je suis face à lui dans un fauteuil. Il parle sans sarrêter, pendant une heure ou deux. Je prends des notes. Je mapplique à retranscrire ses monologues. Sans fil conducteur, sans repère dans le temps, sans la moindre thèse structurée, Charpentier passe du coq à lâne, de Bérégovoy à Charasse, de Ménage à Pétriat, de Barril à Bongo, en jetant des énormités, des on-dit, comme on jette des miettes de pain aux pigeons. Le seul message que je reçois clairement est celui de sa haine pour Pétriat. Il veut me faire écrire lhistoire de son ennemi, selon son propre scénario. Pendant ce temps, je pense à Baroin, et à sa fille, renversée par une voiture quelques mois avant son propre accident. Un jour, je demande à Charpentier :
« Si Baroin a vraiment été...

Table des matières

  1. Présentation
  2. Copyright
  3. Titre
  4. Dédicace
  5. Avertissement
  6. Chapitre 1
  7. Chapitre 2
  8. Chapitre 3
  9. Chapitre 4
  10. Chapitre 5
  11. Chapitre 6
  12. Chapitre 7
  13. Chapitre 8
  14. Chapitre 9
  15. Chapitre 10
  16. Chapitre 11
  17. Chapitre 12
  18. Épilogue
  19. Remerciements
  20. Achevé de numériser