Et soudain ils ne riaient plus
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Et soudain ils ne riaient plus

  1. 344 pages
  2. French
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Et soudain ils ne riaient plus

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À propos de ce livre

C'est un matin de janvier. Le 7 exactement. Dehors, la tempĂ©rature dĂ©passe tout juste zĂ©ro. À Gennevilliers, un homme vĂȘtu d'une veste Ă  capuche, blanche et aux emmanchures noires, sonne Ă  l'interphone d'un immeuble de briques. Il s'est rĂ©veillĂ© tĂŽt. Il n'est encore qu'un simple point dans la multitude qui converge, au lever du jour, vers la capitale... VoilĂ  le rĂ©cit minutieux, heure par heure, minute par minute, des trois jours de janvier 2015 oĂč tout a basculĂ© pour la sociĂ©tĂ© française, de l'attaque de Charlie Hebdo Ă  la prise d'otages de l'Hyper Cacher. C'est un livre au plus prĂšs possible des faits. Il raconte la tension, les nuits, les accĂ©lĂ©rations, les pauses, la sidĂ©ration, la rĂ©volte et la peur. La traque des assassins et les failles dont ils ont profitĂ©. La course contre la montre pour empĂȘcher qu'ils ne recommencent. Le courage des victimes. La petite histoire des anonymes et la rĂ©action des autoritĂ©s. En reprenant les faits tels qu'ils se sont passĂ©s, ce livre nous plonge dans l'histoire en train de s'Ă©crire et non comme on la reconstitue a posteriori. Il fixe les Ă©vĂ©nements pour nous permettre de les comprendre. Ces trois jours resteront dans notre mĂ©moire collective. Ils nous disent quelque chose de la France, de ses grandeurs et de ses faiblesses. De nos vulnĂ©rabilitĂ©s aussi. Ils prĂ©figurent une nouvelle Ă©poque.

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Informations

Éditeur
Les ArĂšnes
Année
2015
ISBN
9782352045205
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1
Personne n’aime reprendre le travail aprĂšs les fĂȘtes. Ce 7 janvier, pourtant, JĂ©rĂ©my Ganz roule vers Paris, aprĂšs avoir bondi hors de son lit dĂšs 4 heures du matin et chantonnĂ© sous la douche. Depuis Ormesson-sur-Marne, petite commune d’Île-de-France Ă  la limite de la Brie, il faut Ă  peine une demi-heure pour rallier la capitale quand la circulation est fluide.
Dehors, la tempĂ©rature dĂ©passe tout juste zĂ©ro. Et le brouillard Ă©pais qui enveloppe la proche banlieue parisienne n’est pas prĂšs de se lever. Mais pour JĂ©rĂ©my, la journĂ©e sera belle. Il a 32 ans, il est employĂ© de Sodexo, l’un des leaders mondiaux de la maintenance des immeubles, et, dans quelques heures, il travaillera Ă  nouveau sous les ordres de FrĂ©dĂ©ric Boisseau, un colosse, de dix ans son aĂźnĂ©, qui est tout autant son ami que son chef.
FrĂ©do, c’est ainsi que tout le monde l’appelle, a lui aussi quittĂ© sa maison de Villiers-sous-Grez aux aurores. Pour gagner Paris, il doit bien compter une heure et demie de trajet. Quand il est parti, sa femme, Catherine, et ses deux garçons de 11 et 13 ans dormaient encore, Ă  l’ombre des grands arbres de Fontainebleau.
Jérémy et Frédéric, deux minuscules points sur la grande carte routiÚre du trafic quotidien en direction de Paris. Deux hommes heureux de se retrouver pour commencer la nouvelle année.
Le premier est un petit gars de la banlieue, qui a grandi Ă  Trappes oĂč il a vu mourir une dizaine de ses copains : suicide, accidents de voiture, et mĂȘme meurtres. Le deuxiĂšme est un homme de la campagne qui n’a jamais voulu s’éloigner de sa forĂȘt. « À nous deux, disent-ils toujours, on forme un couple du tonnerre. » C’est FrĂ©dĂ©ric qui a voulu garder JĂ©rĂ©my dans son Ă©quipe quand celui-ci a Ă©tĂ© embauchĂ© Ă  Sodexo sept ans plus tĂŽt, lui aussi qui s’est battu pour son salaire, qui l’a aidĂ© quand il Ă©tait en panne de logement. Ces derniers temps, une rĂ©organisation du travail les avait sĂ©parĂ©s. Et puis, juste avant NoĂ«l, FrĂ©do a offert Ă  JĂ© son plus beau cadeau : « C’est bon, mon JĂ©, je te rĂ©cupĂšre. On fait Ă  nouveau Ă©quipe. C’est reparti. On va tout exploser. »
Ce 7 janvier, JĂ©rĂ©my arrive le premier devant les locaux de Sodexo, 64 rue du Dessous-des-Berges, dans le 13e arrondissement. Il se rĂ©jouit de rĂ©intĂ©grer le groupe de FrĂ©dĂ©ric, une seconde famille, chaleureuse, cosmopolite, oĂč lors des pots et des anniversaires on prĂ©voit de la dinde pour ceux qui ne mangent pas de porc et du Coca pour ceux qui ne boivent pas d’alcool.
« HĂ©, JĂ©rĂ©m, tu t’es levĂ© tĂŽt aussi ? lui dit FrĂ©dĂ©ric quand il entre Ă  son tour dans le bureau. Ça doit ĂȘtre Ă  cause de la lune. On se fait un cafĂ© ? » Sa silhouette massive – 1 m 88, 110 kg –, ses grosses paluches rassurent aussitĂŽt JĂ©rĂ©my. « On vient de dĂ©crocher un lot d’immeubles rue Nicolas-Appert, poursuit FrĂ©dĂ©ric. Il y en a quatorze ou quinze. On peut embellir et faire du chiffre. On va y aller en repĂ©rage aujourd’hui. »
Le temps de rĂ©unir les plans, les documents et l’outillage nĂ©cessaire, l’horloge marque 9 heures. JĂ©rĂ©my enfile sa doudoune et son gros bonnet, FrĂ©dĂ©ric son Ă©ternel blouson. Ils montent dans la Clio blanche de fonction, traversent la Seine pour gagner la rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement. Sur le chemin, ils se montrent leurs photos de NoĂ«l et du rĂ©veillon du Nouvel An.
*
À Gennevilliers, un homme vĂȘtu d’une veste Ă  capuche, blanche et aux emmanchures noires, sonne Ă  l’interphone d’un immeuble de briques. Lui aussi s’est rĂ©veillĂ© tĂŽt. Et lui aussi n’est qu’un point dans la multitude qui converge, au lever du jour, vers la capitale.
À 7 h 12, la camĂ©ra de surveillance de son HLM de Reims l’a filmĂ© alors qu’il franchissait la porte du hall, laissant derriĂšre lui sa femme malade et son fils de 2 ans et demi. Et la camĂ©ra du rĂ©seau de tramways rĂ©mois l’a vu monter Ă  la station Arago et descendre Ă  la gare. Enfin, une autre camĂ©ra, celle de la SNCF, l’a enregistrĂ© quand il a embarquĂ© Ă  7 h 43 dans un train en partance pour Paris. Il en est descendu Ă  8 h 31, toujours vĂȘtu de sa veste bicolore et muni d’un sac en bandouliĂšre, pour prendre le RER direction Gennevilliers, dans la proche banlieue nord.
À chacune de ces Ă©tapes, sa silhouette a imprimĂ© la pellicule des diffĂ©rents dispositifs vidĂ©o qui saisissent Ă  la volĂ©e les milliers d’ĂȘtres humains passant Ă  leur portĂ©e. Maintenant, il sonne au 17 rue Basly, une rue tranquille de Gennevilliers, Ă  l’écart des grandes barres de bĂ©ton du quartier. Il rejoint son petit frĂšre, qui le guette Ă  la fenĂȘtre depuis le dĂ©but de la matinĂ©e en lisant le Coran pour calmer son impatience.
L’aĂźnĂ© a failli ne pas venir au rendez-vous. La veille, il Ă©tait clouĂ© au lit Ă  cause d’une gastro-entĂ©rite qui a aussi terrassĂ© sa femme et son fils. Il a vomi toute la nuit. Ce matin encore, il monte dans l’appartement de son cadet, pour aller aux toilettes. Il ne croise aucun autre locataire. Mais tous le connaissent. Les deux frĂšres sont insĂ©parables. En apparence, leurs histoires ressemblent Ă  celles de centaines d’autres habitants de Gennevilliers ou de Reims. Ils ont la trentaine, pas de travail. On dit que le cadet vend parfois sur Leboncoin.fr « des vĂȘtements fabriquĂ©s en Chine ou des baskets tombĂ©es du camion ». À la diffĂ©rence de son aĂźnĂ©, qui porte chĂ©chia et tunique traditionnelle, il met des joggings et des chaussures de sport. Il est plus grand de taille et plus athlĂ©tique, mais il passe autant de temps que lui en priĂšres.
Pour leurs voisins, l’un comme l’autre sont deux hommes pieux mariĂ©s Ă  des femmes intĂ©gralement voilĂ©es. Aucun ne sait qu’ils sont fichĂ©s depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000 comme « individus liĂ©s Ă  la mouvance islamiste radicale internationale ». Que le plus jeune a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  trois ans de prison pour avoir Ă©tĂ© membre d’un rĂ©seau d’acheminement de djihadistes vers l’Irak. Que le plus ĂągĂ© est soupçonnĂ©, par les services de renseignement amĂ©ricains, de s’ĂȘtre entraĂźnĂ© au maniement des armes dans un camp au YĂ©men.
À son Ă©pouse handicapĂ©e par une sclĂ©rose en plaques, l’aĂźnĂ© a dit, avant de claquer la porte de son appartement de Reims, qu’il rentrerait dans la soirĂ©e. À l’autre ombre recouverte de noir qui vit Ă  Gennevilliers avec le cadet, les deux frĂšres expliquent maintenant qu’ils vont « faire les soldes » Ă  Paris. Il est 9 h 30.
Sur le grand Ă©cran radar de la vidĂ©osurveillance, leur trajet se mĂȘle Ă  celui de tous les anonymes des grandes artĂšres de la capitale. Ils se dirigent vers la rue Nicolas-Appert Ă  bord d’une CitroĂ«n C3, dont le numĂ©ro d’immatriculation CW-518-XV n’éveille aucun soupçon bien qu’il s’agisse d’une voiture volĂ©e. Ils entrent dans la ville aussi facilement que JĂ©rĂ©my Ganz et FrĂ©dĂ©ric Boisseau.
*
Patrick Deschamps doit couvrir moins de kilomĂštres ce mercredi 7 janvier – il vit dans le 19e arrondissement, Ă  cĂŽtĂ© du parc des Buttes-Chaumont – mais comme tous les matins de la semaine, il a programmĂ© l’alarme de son rĂ©veil sur 3 h 45. Son mĂ©tier ne lui autorise aucune grasse matinĂ©e. Patrick Deschamps gĂšre un kiosque Ă  journaux. Celui du 170 boulevard Saint-Germain. Et dĂšs 4 h 30, il doit, avec sa jeune vendeuse Karine, s’occuper de la mise en place. Le mercredi est un jour de forte affluence, avec la sortie du Pariscope, de Gala, du Canard enchaĂźnĂ©, de TĂ©lĂ©rama ou de L’Express, de Charlie Hebdo, aussi, dont il ne vend plus que dix exemplaires par semaine. À 67 ans, Patrick Deschamps est l’un des derniers reprĂ©sentants d’une profession sinistrĂ©e, qui a dĂ©clinĂ© en mĂȘme temps que le papier, la presse et le journalisme « Ă  l’ancienne ». Mais il ne se plaint pas. Avant, il tenait le kiosque de la porte de Clignancourt. Ce n’était pas l’endroit le plus sĂ©lect de Paris, avec tous « ces dealers, ces travestis, ces prostituĂ©s, ces droguĂ©s prĂȘts Ă  vous faire la caisse pour s’acheter une dose ». Boulevard Saint-Germain, Ă©videmment, c’est autre chose. À Saint-Germain, Patrick Deschamps bĂ©nĂ©ficie de la clientĂšle du Flore, des Deux Magots, de Lipp, juste Ă  cĂŽtĂ©, qui attirent l’intelligentsia, les artistes, les Ă©diteurs, les Ă©crivains, les hommes politiques encore friands de journaux. En termes de vente et de cĂ©lĂ©britĂ©s, seul le kiosque qui est en face du Fouquet’s peut rivaliser avec le sien. Plusieurs fois par semaine, sinon tous les jours, Patrick Deschamps sert Catherine Deneuve, Lionel Jospin, Bernard Tapie, Jean-Pierre Elkabbach ou Karl Lagerfeld (« adorable, il retire toujours ses gants » pour lui serrer la main). Il sert aussi Georges Wolinski, qui aime bien discuter de tout et de rien, mĂȘme s’il faut bien l’avouer, le dessinateur s’intĂ©resse plus Ă  sa vendeuse Karine. Il sert Ă©galement Cabu, qui lui aussi a toujours un mot gentil et le mĂȘme air, lunaire. Parfois, on le voit qui dessine l’église Saint-Germain : « Je m’exerce tous les jours, dit-il. Et je le ferai jusqu’à ma mort. »
*
Ce mercredi 7 janvier, c’est Georges Wolinski qui passe le premier, vers 9 heures. Comme tous les jours, il achĂšte LibĂ©, Le Figaro, Le Parisien, un ou deux « news magazines ». C’est un papivore, un dinosaure, pas du genre Ă  lire les journaux sur une tablette. Cabu arrive un peu aprĂšs, pour Le Canard enchaĂźnĂ©. « Je ne prends pas Charlie, je l’aurai lĂ -bas », disent-ils l’un et l’autre. Le kiosquier ne s’en formalise pas. Il sait que le mercredi, jour de sortie de l’hebdomadaire, est aussi jour de confĂ©rence de rĂ©daction. Et que Wolinski et Cabu retrouvent « toute la bande Ă  Charlie » dans les locaux du journal, au 10 rue Nicolas-Appert dans le 11e arrondissement.
Wolinski a 80 ans, Cabu 76. Mais il est rare qu’ils manquent une rĂ©union. Tous deux ont des revenus qui pourraient leur permettre de couler une retraite tranquille, surtout Wolins’ qui ne s’est jamais cachĂ© d’aimer « les belles fringues, la bonne bouffe, les cigares, le caviar, le cachemire, les montres Cartier, les Jaguar, les filles impeccables ». Pour se les offrir, ce fils d’un immigrĂ© polonais installĂ© Ă  Tunis (mort assassinĂ© par l’un de ses employĂ©s quand le petit Georges avait 2 ans) est passĂ© par presque tous les journaux, de L’HumanitĂ© Ă  Paris Match. Il a prĂšs de quatre-vingts albums Ă  son actif, il est aussi Ă©crivain, auteur de plusieurs piĂšces de thĂ©Ăątre, publicitaire, affichiste. Cabu, lui, c’est LE dessinateur, sans doute le plus connu de France. Il est capable, dit-on, de dessiner en gardant son crayon et son carnet dans sa poche. MĂȘme Ă  l’aveugle, son trait est sans Ă©gal. Il peut tout faire. Il dessine comme il respire. Il a inspirĂ© des gĂ©nĂ©rations entiĂšres et demeure un modĂšle pour la jeune garde. Les personnages qu’il a inventĂ©s peuplent l’imaginaire commun, certains sont mĂȘme entrĂ©s dans le dictionnaire. Le Grand Duduche, son double naĂŻf et malicieux, nourris aux idĂ©aux de 1968, l’adjudant Kronenbourg, sous-off’ sadique et avinĂ©, inspirĂ© par son service militaire en AlgĂ©rie, le « beauf », caricature de bistrotier poujadiste sous Pompidou, puis affublĂ© d’une queue-de-cheval Ă  catogan et travaillant dans la com’, sous Mitterrand, mais toujours aussi con.
Cabu et Wolinski pourraient donc rester au chaud ce mercredi 7 janvier, se prĂ©lasser et laisser les autres travailler. Mais « nous deux, dit le premier, on continuera longtemps Ă  faire chier le monde ». Pour que la « connerie » reflue. Et cette derniĂšre ne cessant de prospĂ©rer, « je ne me vois pas m’arrĂȘter, dit le second. Chaque jour, on se demande quel dessin on va faire et
 on trouve toujours ! » Surtout pour Charlie Hebdo, leur Ɠuvre commune dont ils portent l’histoire depuis que Cavanna, Reiser ou GĂ©bĂ© ne sont plus. Il n’y a plus qu’eux deux, derniers survivants de l’équipe des fondateurs. Ils ont traversĂ© toutes les Ă©poques du journal. Ils l’ont fait naĂźtre en 1970 pour prendre la relĂšve du mensuel Hara-Kiri (dont ils faisaient dĂ©jĂ  partie) interdit pour cause de « blasphĂšme » envers le gĂ©nĂ©ral de Gaulle 1. Ils ont assistĂ© Ă  sa disparition en 1982, faute de lecteurs et d’annonceurs. Ils ont participĂ© Ă  sa rĂ©surrection en 1992. Depuis prĂšs de trente...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Présentation
  3. Copyright
  4. Exergue
  5. Avant-propos de l’éditeur
  6. MERCREDI
  7. JEUDI
  8. VENDREDI
  9. DIMANCHE
  10. ÉPILOGUE
  11. Remerciements
  12. Les auteurs
  13. Achevé de numériser