C'est l'hôpital qui se moque de la charité ! - La fabuleuse histoire de l'hôpital du Moyen Age à nos
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C'est l'hôpital qui se moque de la charité ! - La fabuleuse histoire de l'hôpital du Moyen Age à nos

  1. 189 pages
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C'est l'hôpital qui se moque de la charité ! - La fabuleuse histoire de l'hôpital du Moyen Age à nos

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La fabuleuse histoire de l'hôpital du Moyen Âge à nos jours.
Avec un goût prononcé pour l'anecdote et une maîtrise de l'art de la chute, le grand chirurgien et professeur Jean-Noël Fabiani nous raconte, avec humour et érudition, les grandes heures de l'hôpital et de la médecine française.
On y apprendra notamment:
Comment l'hospice du Moyen-Âge purement religieux s'est transformé en un lieu où l'on a rassemblé des malades.
Comment on a progressivement séparé la notion de maladie de celle de misère.
Comment Bonaparte obligea les médecins à fréquenter les hôpitaux.
Comment Laennec inventa le stéthoscope.
Comment la reine Victoria accoucha sans douleur. Etc.

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Informations

Éditeur
Les Arènes
Année
2021
ISBN
9782352045410
1.
La croix et la bannière…
NOUS SOMMES PENDANT L’ÉTÉ 1189, LE ROI PHILIPPE II Auguste va se croiser. Il a levé la « dîme saladine » pour financer harnachement et goujaterie de l’ost royal.
Mais avant de partir guerroyer au loin, le bon roi Philippe a tenu à laisser « sa ville » en bon ordre. Avant son départ, et pour mieux assurer sa défense, il a fait construire un mur de 9 mètres de hauteur et de 3 mètres d’épaisseur, la ceinturant sur près de 5 kilomètres. Et pour complaire à ses sujets, le souverain vient tout juste d’agrandir la vieille Domus Dei (l’ancêtre de l’Hôtel-Dieu), fondée en 651 par l’évêque de Paris, et sise sur le parvis de Notre-Dame sur la rive gauche de l’île de la Cité, l’emplacement actuel du square Charlemagne. Ces nouveaux bâtiments étaient destinés à accueillir les traîne-misères qui hantaient l’île et qui n’hésitaient pas à mendier, voler, voire à estourbir le bourgeois de sa belle capitale.
À cette époque, l’Hôtel-Dieu comportait une grande salle commune, voûtée en ogive, dont le mur du fond était orné d’un gigantesque crucifix, suffisamment haut pour rappeler à tous ceux présents que le salut ne pouvait venir que de la religion, mais suffisamment écrasant pour rappeler à tous la misère de leur condition de pauvres pécheurs… Avant le départ du roi pour la croisade, les grabats ont été complètement refaits. Pour tout dire, avant de galoper en direction de Jérusalem, et dans sa grande bonté, le roi a fait don à l’hospice de toute la paille de son palais. Les pauvres vont pouvoir mieux dormir… Dans les lits de bois, les indigents sont couchés deux par deux, parfois à trois, parfois plus, selon l’affluence, et souvent tête-bêche. La « bonne place » dans le lit est celle qui permet de voir le Christ en croix.
Mais de qui d’autre pouvaient venir l’espérance et le salut ?
À l’Hôtel-Dieu, les dames augustines tiennent les lieux et une bonne partie de leur temps est consacrée à coudre les linceuls. Car on meurt beaucoup à l’Hôtel-Dieu : un quart des « patients » n’y réchappe pas. Dans chaque lit, il y a, au choix, le malade, le mourant et le mort. Le tout est de savoir pour chacun quel sera son destin.
Pour ce qui est de la médecine proprement dite… il n’y a pas de médecins, seulement des clercs ayant un embryon de culture médicale. Ils admettent les patients et prescrivent quelques soins. Deux fois par semaine passe le barbier et sa lancette ; il fait les pansements, incise les abcès et ampute les membres pourris.
À l’Hôtel-Dieu du parvis de Notre-Dame, on accepte tout le monde, sauf les contagieux, ou plutôt ceux qu’on imagine l’être, comme les pestiférés, qui sont vraiment contagieux, ou les malades atteints du « haut-mal », c’est-à-dire les épileptiques, qui eux ne le sont pas vraiment. Et puis on reçoit aussi les pèlerins, certains mendiants et ceux qui participent à la construction de Notre-Dame… La vocation première de l’établissement hospitalier.
Il faut bien comprendre qu’au VIe siècle de notre ère, date approximative de la création des premiers hôtels-Dieu, ces derniers n’ont pas grand-chose à voir avec les malades… Étymologiquement, l’hôpital ou plutôt l’hospice est le lieu où l’on accueille l’étranger (hostis en latin). L’Occident chrétien officialisa d’ailleurs cette mission, lors du concile d’Orléans en 549, mais son rôle initial était surtout d’y recevoir les pèlerins (car ils participaient comme main-d’œuvre bénévole à la construction des églises et des cathédrales) et les indigents pour les loger, les nourrir et en prendre soin, à défaut de les soigner véritablement. Chose dont ils auraient été bien incapables, du moins au VIe siècle, faute de médecins, mais surtout, faute de médecine. Détail important, le concile d’Orléans donnait aux biens hospitaliers un caractère inaliénable afin de les responsabiliser quant à leur financement. En bref, le concile d’Orléans disait : « j’autorise votre création, mais vous vous débrouillez pour le fonctionnement, qui sera à votre charge ».
Ce fut au cours du Moyen Âge qu’allait progressivement se transformer cette vocation d’accueil des hospices religieux. Deux éléments allaient intervenir de façon déterminante. D’abord, l’explosion démographique de l’époque – la population française a été multipliée par trois entre l’an 1000 et l’an 1300 – qui généra les grandes famines liées à une production agricole insuffisante, entraînant misère et mendicité dans les grandes villes. Ensuite les grandes épidémies qui ravagèrent le pays du XIIe au XIVe siècle, comme la peste et le choléra, qui entraînèrent un afflux de malades en détresse vitale dont il fallait bien s’occuper.
Pour faire face à ces arrivages massifs, il a donc fallu choisir ses hôtes. À tel point que les malades et les mendiants devinrent par nécessité les « clients préférentiels » de l’hospice et remplacèrent progressivement les pèlerins dans les seuls établissements susceptibles de les accueillir. C’est ainsi que « l’étranger » que l’on recevait comme hôte le temps d’une étape dans un monde essentiellement rural fut remplacé par les vrais malades ou par des mendiants affamés, l’un et l’autre souvent considérés comme dangereux dans une société qui s’urbanisait progressivement ; l’un à cause de la contagion, dont on prenait progressivement conscience, l’autre à cause de la criminalité qu’il était suspect d’engendrer.
L’hôpital se devait donc d’évoluer en fonction de ces nouvelles contraintes. Puisque ces nouveaux « clients » s’imposaient comme des dangereux, il fallait les enfermer. Et si possible les enfermer loin du centre des villes. Puisque les hospices ne recevaient plus de pèlerins, il n’était plus nécessaire de les bâtir près des cathédrales. C’est ainsi que les hôpitaux commencèrent leur lente migration « hors des murs ». Politique que les pouvoirs royaux successifs allaient s’attacher à réaliser. C’est-à-dire, séparer le bon grain de l’ivraie. Les malades des bien-portants. Les croyants des mécréants. Les paisibles sujets, des assassins. Salauds de pauvres, comme dirait l'autre.
2.
Ils ne mouraient pas tous,
mais tous étaient frappés…
L’HÔPITAL SAINT-LOUIS FUT CONSTRUIT PAR HENRI IV de 1607 à 1612 en dehors de Paris pour hospitaliser les pestiférés qui étaient rejetés de l’Hôtel-Dieu de l’île de la Cité. Il était tout près de Montfaucon, zone qui servait aux Parisiens de zone d’épandage et de décharge, et traditionnellement de gibet. Le nom du saint roi lui fut donné car on pensait (à tort) qu’il était justement mort de la peste à Tunis, première étape de la huitième croisade avortée.
Depuis des siècles, s’il est bien un mot qui a entraîné l’effroi un peu partout en France et en Occident, c’est bien celui de « peste » et de son corollaire, le pestiféré. La peste, maladie divine, envoyée sur la terre pour punir les hommes de leurs péchés, car il semblait évident qu’une telle puissance dans l’horreur ne pouvait qu’être envoyée par un Dieu Tout-Puissant, accréditant ainsi la réalité de la « maladie-punition », comme l’a si bien écrit M. de La Fontaine :
Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés…1
L’horreur sur terre ! Mais, histoire de compliquer les choses, depuis l’Antiquité et jusqu’au Moyen Âge, toutes les épidémies s’affublaient du nom de peste. En fait la plupart d’entre elles n’étaient pas la peste, mais ce seul nom suffisait bien à désigner l’horreur et l’impuissance des hommes devant le fléau. Pour ceux qui veulent toujours classer les choses – les médecins, par exemple –, il est vraisemblable que la variole ait tenu la première place sur le podium d’honneur des épidémies du passé.
Mais la peste, la « vraie » peste, la peste noire, la « grande peste », quand est-elle vraiment apparue sur la scène des fléaux de l’humanité ?
Cette peste, dite peste « bubonique », car elle se caractérise par la présence de ganglions lymphatiques gonflés et douloureux (les bubons) à l’aine et aux aisselles, sévissait de façon endémique en Asie centrale et en Chine. Si bien que l’Occident fut longtemps épargné, jusqu’à ce jour funeste de 1346 où...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Présentation
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Du même auteur
  6. Dédicace
  7. Exergue
  8. Avant-propos. « Marchez pas dans mon mouillé ! »
  9. 1. La croix et la bannière…
  10. 2. Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés…
  11. 3. Un prêté pour un rendu…
  12. 4. Cautères et jambes de bois !
  13. 5. L’hôpital, cette prison…
  14. 6. Chaos et renaissance…
  15. 7. Un vaccin pour les grognards
  16. 8. Soudain Orfila fila…
  17. 9. Et Laennec inventa le stéthoscope
  18. 10. Docteur, on vous a préparé le billard…
  19. 11. Chienne de vie
  20. 12. Tu accoucheras sans la douleur
  21. 13. Mais où est passé l’interne de garde ?
  22. 14. Microcosmos
  23. 15. Si Duchesne n’avait pas été malade…
  24. 16. Les oubliés de la médecine humanitaire…
  25. 17. L’étrange découverte de la pénicilline…
  26. 18. Le pavillon des femmes…
  27. 19. Les bonnes sœurs de Boucicaut
  28. 20. De Gaulle et les centres hospitalo-universitaires
  29. 21. L’invention de la médecine humanitaire…
  30. 22. La « viagra royale »
  31. 23. Jacques a dit…
  32. 24. La terre qui sauve
  33. 25. Nous entrerons dans la carrière…
  34. 26. Le rouge et le noir…
  35. 27. La fin du mandarinat
  36. 28. Le Léviathan
  37. ANNEXES
  38. Remerciements
  39. Achevé de numériser