Le Monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez !

Jacques Lecomte

• Éditeur: Les Arènes
• Année: 2017
• ISBN:
  9782352046288
• Sujet: Sciences sociales
• Sous-sujet: Dissertations en sociologie

À la stratégie de la peur, ce livre oppose un message d'espoir. La culture du désespoir est contre-productive et dangereuse: elle pousse à l'immobilisme, voire au rejet, et peut déboucher sur des politiques autoritaires. Si nous voulons un monde meilleur, nous devons être conscients des progrès accomplis, et inspirer plus qu'accuser. Tel est l'optiréalisme auquel ce livre nous invite.
À la stratégie de la peur, ce livre oppose un message d'espoir. La culture du désespoir est contre-productive et dangereuse: elle pousse à l'immobilisme, voire au rejet, et peut déboucher sur des politiques autoritaires. Si nous voulons un monde meilleur, nous devons être conscients des progrès accomplis, et inspirer plus qu'accuser. Tel est l'optiréalisme auquel ce livre nous invite.
Depuis des années, les cris d'alarme se multiplient sur les dangers qui nous menacent. Pourtant, jamais le monde n'a été aussi peu violent. Et la liberté, la tolérance, l'éducation et la santé ont progressé sur la planète dans des proportions insoupçonnées. À rebours des idées reçues, Jacques Lecomte nous donne à voir une humanité en progrès. Plusieurs centaines de chiffres, de statistiques et de rapports internationaux incontestables dessinent un bilan sans appel: majorité de démocraties dans le monde, mortalités maternelle et infantile divisées par deux depuis 1990, éradication planétaire de la variole, reconstitution de la couche d'ozone, redécouverte de plus de 350 espèces d'animaux considérées comme disparues, nombre de pays ayant aboli la peine de mort multiplié par 13 depuis 1950, chute de 65 % du nombre d'homicides en vingt ans, etc.

1 PAUVRETÉ

Une baisse impressionnante, plus rapide que prévu

Depuis 1990, l’extrême pauvreté a chuté de plus de deux tiers et plus d’un milliard de personnes ont échappé à cette condition1.

En septembre 2000, l’Onu a fixé l’objectif ambitieux de réduire de moitié la pauvreté dans le monde entre son niveau de 1990 et celui de 2015. L’objectif a été atteint cinq ans avant la date prévue. Les principaux progrès ont eu lieu en Asie de l’Est où la chute du taux de grande pauvreté est impressionnante : de 61 % en 1990 à 4 % en 20152.

Aujourd’hui, le nouvel objectif clairement affiché par l’Onu est l’éradication de la pauvreté mondiale à l’horizon 2 0303. Selon Lilianne Ploumen, coprésidente du Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement, « pour la première fois dans l’histoire, l’éradication de la pauvreté en l’espace d’une génération est à notre portée4 ». Même propos chez Erik Solheim, président du Comité d’aide au développement de l’OCDE : « Aujourd’hui, pour la première fois, l’humanité a la capacité, les connaissances et les ressources nécessaires pour mettre fin à la pauvreté et “verdir” nos économies5. »

LES RAISONS DU SUCCÈS

Divers facteurs sont à l’origine de cette évolution, en particulier :

L’aide internationale

Même si le pourcentage de l’aide octroyée reste à un niveau nettement inférieur à l’objectif internationalement admis de 0,7 % du revenu national brut des États donateurs, le montant de l’aide publique internationale a régulièrement augmenté depuis cinquante ans.

Une nouvelle conception de la croissance

La croissance économique peut être un facteur important de réduction de la pauvreté et de la faim ; mais pas n’importe quelle croissance. Une étude portant sur cent pays montre que le soutien à l’agriculture familiale réduit la pauvreté, tandis que la présence importante d’industries minières et pétrolières freine cette amélioration6.

Il existe une autre forme de croissance qualifiée d’inclusive, ou croissance en faveur des pauvres, qui favorise un accès équitable à l’alimentation et aux ressources. Cette approche devient la perspective officielle de divers gouvernements et institutions internationales7, ce qui constitue une évolution considérable par rapport à certaines orientations passées. Un rapport de l’OCDE sur ce thème affirme que « la croissance économique n’est pas une fin en soi8 ».

Cela conduit à remettre en question le produit intérieur brut comme indicateur de la richesse d’une nation. Il mesure simplement le niveau d’activité économique, quelle qu’en soit l’origine. Ainsi, chaque accident, cata­strophe, meurtre, épidémie ou guerre, etc. fait augmenter le PIB et donc stimule la croissance économique, tandis que les actions de prévention ralentissent sa progression. D’autres indicateurs existent aujourd’hui, qui mesurent la qualité de vie, le niveau d’éducation ou encore le respect de l’environnement9. Avec des résultats parfois très différents de ceux liés au PIB ; ainsi une comparaison entre 53 pays a mis en évidence que le Costa Rica obtient le meilleur score sur l’indice de progrès social, tandis que l’Arabie Saoudite reçoit le pire10.

Une bonne gouvernance

Les pays qui n’atteignent pas les objectifs internationaux de réduction de la pauvreté sont habituellement caractérisés par une mauvaise gouvernance, la guerre civile et une croissance économique mal orientée, en particulier vers l’extraction minière ou pétrolière.

Les partenariats entre de multiples acteurs

L’expression « aide au développement » est souvent remplacée aujourd’hui par « coopération pour le développement ». De nombreux partenariats se nouent actuellement dont le plus large est le « Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement » qui fait se rencontrer toutes sortes de partenaires : gouvernements, ONG, syndicats, organisations internationales, entreprises, fondations et banques de développement.

Les partenariats facilitent trois types d’action11 :

Le partage des connaissances

Le dialogue permet d’apprendre les uns des autres et favorise la confiance et le respect mutuel.

L’action coordonnée

Aucune partie prenante ne peut prétendre résoudre seule les problèmes. Ainsi, les États ne sont plus les seules sources de financement du développement. Ils peuvent créer les conditions appropriées, encourager et réguler l’investissement privé et assurer la protection sociale, laquelle évite à 150 millions de personnes dans le monde de tomber dans la pauvreté12. Les entreprises peuvent créer des emplois et mettre au point des technologies respectueuses de l’environnement. Les ONG, traditionnellement positionnées comme lanceurs d’alerte, s’engagent de plus en plus comme forces de proposition (voir également le chapitre 10).

La responsabilité

La plupart des engagements pour le développement sont volontaires et ne sont donc pas juridiquement contraignants. Comme le souligne Fabrizio Pagani, « dans de nombreux cas, la méthode douce caractérisant les examens mutuels se révèle plus adaptée qu’un mécanisme classique d’application pour encourager et améliorer le respect de la loi13 » (voir le chapitre 10 pour un exemple concret). Les responsables politiques sont généralement très attentifs à leur réputation et des sanctions « symboliques », telles que la pression des pairs ou la publication de mauvais résultats dans la presse peuvent être très efficaces.

LA PRUDENCE RESTE DE MISE

Le déclin de la pauvreté en Afrique subsaharienne reste insuffisant : plus de 40 % de la population de cette région du monde vivait encore dans une extrême pauvreté en 2015.

NOTES

1. Onu (2015), Objectifs du millénaire pour le développement. Rapport 2015, New York, Nations unies, p. 14.

2. Ibid., p. 15.

3. O...

Table des matières

• Couverture
• Présentation
• Copyright
• Titre
• Dédicace
• INTRODUCTION
• TROIS BONNES RAISONS DE NE PAS TROP ÉCOUTER LES PROPHÈTES DE MALHEUR
• 1 L'HUMANITÉ VIT MIEUX...
• 2 ... ET EN MEILLEURE SANTÉ
• 3 ENVIRONNEMENT : ON AVANCE
• 4 JAMAIS AUSSI PEU DE VIOLENCE
• LA GRANDE RÉCONCILIATION
• 50 RAISONS D’ÊTRE OPTIMISTE*
• REMERCIEMENTS