Dieu et le malheur du monde
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Dieu et le malheur du monde

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Quel est ce Dieu qui a laissé faire cela? Cela? Le malheur aux cent visages: tremblements de terre et tsunamis, ouragans et inondations, mais aussi maladies génétiques ou encore accidents de toute sorte qui brisent la vie des hommes et leurs amours. Cela? Les horreurs d'Auschwitz, mais aussi celles du Cambodge ou du Rwanda, ces enchaînements mécaniques de la violence qui dépassent l'entendement et la capacité des êtres humains à les maîtriser. Dans des sociétés où la foi en Dieu va de soi car elle est au fondement de tout, la question s'incline devant la volonté divine. Mais dans la nôtre, où l'existence même de Dieu est en cause, comment passer outre cette question? Ils sont trois auteurs à s'engager sur le sentier vertigineux du malheur et de la compassion, trois qui s'avancent en quête de Dieu... une mère de famille, traductrice, un prêtre philosophe et un théologien. « Voilà un livre au ton juste. Il pousse à réfléchir: il ne pense pas à la place du lecteur, n'esquive pas les interrogations. Il ose aller au-delà des représentations figées, parce qu'il n'échafaude aucune stratégie de défense. Sur un sujet délicat, ses auteurs exposent comment, eux, avancent dans leur propre vie. Ils n'invitent pas seulement à lire, mais à vivre. » Albert Rouet, archevêque émérite de Poitiers. Jean-Marie Ploux est prêtre de la Mission de France, théologien, auteur de nombreux ouvrages dont Le christianisme a-t-il fait son temps? (L'Atelier, 1999), Lettres à Sébastien (L'Atelier, 2000), Le dialogue change-t-il la foi? (L'Atelier, 2007), et Dieu n'est pas ce que vous croyez (Bayard, 2009 – prix des libraires Siloë). Thierry Niquot est prêtre du diocèse de Périgueux et Sarlat, vicaire épiscopal pour l'Ensemble pastoral du Périgord centre, prêtre accompagnateur du service diocésain de formation permanente et responsable du pôle Annonce de la Foi. Il a été professeur de philosophie aux séminaires de Poitiers (1996-1998) et Bordeaux (1998-2005). Jacqueline de Tourdonnet est une laïque insérée dans la vie de sa paroisse (CPM, aumônerie de l'hôpital, accompagnement des familles en deuil), et nourrie par la spiritualité ignacienne à travers son appartenance à la Communion du Chemin Neuf. Traductrice de formation, elle est veuve, mère de six enfants et grand-mère de treize petits enfants.

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Informations

ISBN
9782708243934
Chapitre 1.
Que dire du malheur ?
JDT : Aidez-moi à mieux comprendre la différence que vous faites entre le malheur et le mal.
TN : Le malheur, selon l'étymologie, c'est la « mauvaise fortune », le « mauvais sort », ce qui survient sans que nous ayons pu l'anticiper, ce qui s'impose à nous, sans que nous ayons eu notre mot à dire, sans que notre responsabilité soit directement engagée. Au fond, parler du malheur, c'est aborder la dure réalité de la souffrance sous l'angle de ce qui échappe à notre contrôle, à notre volonté propre ; de ce que nous ne maîtrisons pas, malgré tous les efforts déployés ; de ce que nous ne pouvons pas prévoir, malgré tous nos calculs savants et nos connaissances techniques et scientifiques. Mais il est vrai que, lorsque nous souffrons et disons « J'ai mal » ou « Cela me fait mal », nous ne faisons guère la différence entre le malheur et le mal subi qui est imputable à l'homme...
JMP : Parler du mal, nous savons faire ; disserter sur la souffrance aussi. Mais le malheur ? C'est terrible à dire mais la théologie a horreur du malheur. Elle n'en parle pas, elle fuit le sujet ou le contourne. Et pourtant, nous avons tous dans nos mémoires des paroles ou des discours qui tentent de donner des explications ou de justifier ce qui reste injustifiable. Personnellement, alors que j'étais ordonné diacre en 1968, j'ai reçu comme une parole décisive ces mots du cardinal Veuillot, archevêque de Paris, qui mourait d'un cancer : « Nous savons faire de belles phrases sur la souffrance. Moi-même j'en ai parlé avec chaleur. Dites aux prêtres de n'en rien dire : nous ignorons ce qu'elle est et j'en ai pleuré. » De quoi a-t-il pleuré ? De douleur sans doute. D'avoir dit des paroles vaines ou abstraites sans doute aussi. Mais parce que les réalités que nous évoquons dépassent l'homme et qu'elles l'écrasent, faut-il pour autant que le philosophe ou le théologien se taise et condamne les victimes au silence ?
Je suis sûr que les gestes, la présence silencieuse en disent beaucoup plus que les mots, mais j'ai aussi la conviction que les paroles dites et entendues dans l'humilité et le dépouillement nous humanisent.
TN : Pour reprendre la distinction opérée par Paul Ricœur, dans son ouvrage Le Mal. Un défi à la philosophie et à la théologie{6}, nous voulons affronter la réalité du mal subi, de ce mal dont nous ne sommes objectivement pas responsables, de ce mal qui nous tombe dessus sans que nous sachions pourquoi et qui est, pour cette raison, beaucoup plus redoutable que le mal commis !
JDT : Diriez-vous que le malheur relève de la fatalité ?
JMP : En un certain sens, oui, dans la mesure où notre responsabilité n'y est pas engagée. Souvenons-nous d'Haïti en 2010, du Japon en 2011... Les convulsions de la terre et du ciel, les tremblements de terre, les ouragans, les tsunamis, les inondations, les incendies gigantesques qui, en quelques heures, quelques minutes parfois, dévastent tout, anéantissent des années de travail, ravagent des villes et des pays, portent la mort et disloquent tous les liens d'amour et d'amitié, voilà le malheur. Les maladies, les accidents, les infirmités de toutes sortes, génétiques ou non, cérébrales ou motrices, les deux parfois, les formes inguérissables de la démence, voilà le malheur. Tout ce qui échappe au génie de l'homme, à sa maîtrise de la nature, et qui le meurtrit ou l'écrase, voilà le malheur. La mort d'un enfant ou d'un adolescent, la détresse des infirmités du grand âge, voilà le malheur. Georges Hourdin, évoquant sa fille atteinte de trisomie, parlait du « malheur innocent », mais il n'y a pas de malheur coupable. Devant le malheur, nous sommes tous innocents. J'entends dire souvent que la mort est la figure suprême du mal ou du malheur. Ce n'est pas vrai. Ce sont les conditions de la vie avant la mort, de la vie devant la mort qui portent souvent le visage du malheur. La mort, pour beaucoup, est une délivrance... Ainsi le malheur a cent visages mais, chaque fois qu'il vous atteint, il est unique et injustifié. À qui s'en prendre ?
TN : Face à cette question, Dieu lui-même peut nous apparaître étrangement silencieux, au point d'ailleurs que nous pouvons conclure à son indifférence face à notre malheur, ou le soupçonner d'une complicité perverse avec le malheur qui nous frappe... Complicité qui en fait aussi le responsable tout désigné de nos malheurs. C'est la grande question du livre de Job{7}, de cet homme qui est frappé par le malheur et qui, dans sa situation, cherche à comprendre, s'interroge et interroge son Dieu !
JDT : Mais cette question est de toujours... Pensez-vous qu'elle se pose autrement aujourd'hui ?
JMP : En dépit de tous les oublis, de toutes les lignes de fuite, elle se pose ! Je comprends qu'après tant de romans, de drames, de livres de philosophie ou de théologie écrits sur ce sujet, on puisse se demander si tout n'a pas été dit. Mais, après tant de livres, tant de poèmes et de chansons, tant de films qui évoquent l'amour, faut-il en composer encore ? La souffrance comme l'amour sont au cœur ou au creux de toute existence humaine et nous n'en finissons pas de nous interroger à leur sujet, nous n'en finirons jamais... Malgré toutes les épreuves, les hommes ne cesseront pas d'aimer ; en dépit de tout, ils continueront à lutter contre la souffrance. Si, un jour, ils venaient à désespérer sur ces deux fronts de leur existence, c'en serait fait de leur humanité. C'est un devoir de fraternité de vivre en compassion, de chercher à comprendre, de lutter ensemble contre ce qui broie l'humanité, de partager, malgré tout, les raisons d'espérer.
Au début du texte consacré par le concile Vatican II à l'Église dans le monde de ce temps, on lit ces lignes :
« Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n'est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur{8}. »
JDT : Mais pourquoi la question du malheur retentirait-elle de façon nouvelle à notre époque ? L'humanité par ses connaissances scientifiques et ses capacités techniques n'a-t-elle pas au contraire considérablement réduit la portée du malheur ?
JMP : C'est très juste... Mais si l'on n'a pas renoncé à toute possibilité de croire en Dieu, en particulier en un Dieu créateur et maître de l'histoire, alors le malheur reste une question sur la route. Tout à l'heure, Thierry a fait allusion au livre de Job. Il faut bien prendre conscience que ce livre a été écrit dans une société religieuse, c'est-à-dire dans une société où la religion est partout parce qu'elle est la clé de tout, où l'existence de Dieu relève de l'évidence, où la foi va de soi. Alors Job, assailli par le malheur, peut se battre avec Dieu pour comprendre. Mais dans une société devenue irréligieuse comme la nôtre, où la question de l'existence même de Dieu se pose, le scandale du malheur est devenu un obstacle, un mur de béton sur le chemin qui pourrait orienter l'homme vers Dieu. C'est pourquoi la question du malheur l'emporte en quelque sorte sur la question du mal.
TN : En effet, ici, il importe de comprendre une chose capitale : lorsque, dans une société comme la nôtre, la question se pose de l'existence de Dieu, alors la manière de se le représenter devient décisive. Et, en face du malheur et du mal, il n'est pas sûr que les représentations de Dieu dont nous avons hérité tiennent la route. Dans une société « religieuse », celle de la Bible tout entière comme celle de nombreux peuples aujourd'hui, le débat entre l'homme et Dieu porte sur la manière de concilier la Toute-Puissance de Dieu (puisqu'il est le Créateur de l'univers) avec sa Justice et sa Bonté (car il est la Providence de l'histoire des hommes), et, enfin, avec son intelligibilité ou sa compréhension. Alors, sauf exception, dans un monde où l'existence de Dieu va de soi, les croyants, ne pouvant renoncer à sa Toute-Puissance et à sa Justice, finissent par admettre que les desseins de Dieu et Dieu lui-même sont incompréhensibles. C'est dur à entendre, mais c'est acceptable et cela ne remet pas en cause son existence. C'est d'ailleurs ce que l'on peut lire dans le catéchisme distribué aux jeunes participants des Journées mondiales de la jeunesse de Madrid :
« Dieu a créé le monde à partir du néant. Il est le maître de l'histoire. Il dirige toutes choses et peut tout. La manière dont il utilise librement sa Toute-Puissance est un mystère. Il n'est pas rare de se poser la question : “Mais où donc était Dieu ?” Par le prophète Isaïe, il répond : “Mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins”{9}. »
Ainsi, lorsque non seulement des personnes mais une société comme la nôtre, une culture tout entière mettent en question l'existence de Dieu, alors, si l'on veut faire écho à cette question, on ne peut plus admettre ou mettre en avant qu'en face de la souffrance Dieu soit incompréhensible.
JMP : Et il faut bien se rendre compte que la question sur Dieu est toujours précédée, qu'on le veuille ou non, de sa « trace », des représentations de Dieu portées par les religions, les rites, les théologies. Même les athées héritent des représentations de Dieu auxquelles ils s'opposent...
JDT : Mais, en insistant sur le malheur, ne risquez-vous pas d'escamoter la question du mal ?
JMP : Non, nous ne laissons pas de côté la réalité du mal et nous ne nous dérobons pas aux questions qu'elle pose. D'ailleurs, qui d'entre nous peut dire qu'il est hors de cause quand il s'agit du mal ? Il y a le mal que nous commettons, dont nous sommes les complices plus ou moins passifs et il y a le mal dont, un jour ou l'autre, nous pouvons être victimes. Il y a surtout le mal de l'humanité... J'avais à peine huit ans quand les armées alliées ouvrirent les portes des camps de la mort. Cela me dépassait complètement. Mais, trois ans ou quatre ans plus tard, ma mère me fit lire un cahier écrit par l'une de ses amies déportée à Ravensbrück. Je n'en ai retenu qu'une scène, celle d'une femme qui devait accoucher et que les SS attachèrent sur une brouette de telle sorte que l'enfant ne puisse venir à la lumière et qu'elle meure avec lui et par lui. J'en suis encore horrifié. Mais, là encore, je m'étonne, avec le recul de l'âge, qu'Auschwitz ait eu si peu de place dans ma réflexion et mes études. Ni au lycée, ni en faculté, ni au séminaire, en philosophie ou en théologie, je n'ai été confronté à cette réalité humaine de l'inhumain. Notre faculté est immense de ne pas voir, de refuser la réalité, d'oublier.
TN : Ce que Jean-Marie évoque de sa propre expérience, je ne l'ai pas directement vécu, eu égard à mon âge. Il n'en demeure pas moins que ce mal de l'humanité s'impose à moi comme une question et une blessure. Je garderai longtemps en mémoire ma visite à Oradour-sur-Glane, ce village du Limousin rayé de la carte en quelques heures...
Avec le village, ce sont des enfants, des hommes et des femmes qui ont été éliminés dans des conditions abominables. Or, le plus terrible dans cette tragédie, c'est le fait que des hommes eux-mêmes ont perpétré un tel acte de barbarie. Alors, bien sûr, comme pour nous rassurer à distance, nous pouvons faire de ces hommes des monstres. Mais cela ne résout en rien le problème : pourquoi des hommes comme vous et moi sont-ils devenus, le temps d'un massacre, des monstres d'inhumanité ? Il y a quelques années est paru un téléfilm sur Hitler, un de plus ! Or, ce qui m'a le plus heurté, c'est le titre donné à cette réalisation : Hitler. La naissance du mal. Pourquoi ? Parce qu'il laisse penser que le mal est identifiable à Hitler ou, si vous préférez, que l'origine du mal est liée à la personne d'Hitler... De mon point de vue, cette approche est trop réductrice ! Certes, elle nous rassure parce qu'elle nous permet de mettre l'accent sur l'inhumanité dont cet homme a fait preuve. Mais elle n'est pas juste parce qu'elle ne prend pas en compte le processus démocratique qui a conduit à donner le pouvoir à un tel homme. Et, pour le coup, le mal dont Hitler s'est rendu coupable met aussi en cause tous ceux qui ont voté pour lui et pour son parti, lui donnant ainsi la possibilité d'appliquer les théories qu'il avait pris soin d'exposer dans son livre Mein Kampf (Mon combat).
JDT : Je crains qu'Auschwitz parle de moins en moins aux jeunes générations...
TN : Et pourtant c'est au cœur de ce XXe siècle qui fut, par exemple, celui des découvertes de l'atome et de l'ADN, la manifestation la plus épouvantable de la perversité humaine et de la possible inhumanité de l'homme. Oui, pourquoi des hommes, « ordinaires » pour la plupart d'entre eux, sont-ils devenus complices et acteurs de ce que l'histoire retient sous le triste nom de « solution finale » qui a été, en fait, la volonté délibérée, planifiée et rationalisée d'exterminer le peuple juif et, avec lui, ceux que les Nazis considéraient comme des « sous-hommes » ? Je ne suis pas prêt d'oublier le temps passé à Auschwitz et ma douleur face à l'incompréhensible et à l'innommable. À travers ce que j'évoque brièvement, vous percevez que la question du malheur et du mal n'est pas un exercice théorique mais qu'elle m'atteint au plus profond...
Me revient en mémoire le propos d'Élie Wiesel, dans l'introduction à son récit intitulé La Nuit :
« Parfois l'on me demande si je connais “la réponse à Auschwitz” ; je réponds que je ne la connais pas ; je ne sais pas si une tragédie de cette ampleur possède une réponse. Mais je sais qu'il y a “réponse” dans responsabilité. Lorsqu'on parle de cette époque de malédiction et de ténèbres, si proche et si lointaine, “responsabilité” est le mot-clé. Si le témoin s'est fait violence et a choisi de témoigner, c'est pour les jeunes d'aujourd'hui, pour les enfants qui naîtront demain : il ne veut pas que son passé devienne leur avenir{10}. »
Mais, dans un autre ouvrage, Élie Wiesel rappelle que l'homme est aussi source d'espérance :
« Le monde de demain, ce sont les libérateurs qui nous l'ont apporté. Ils pleurent, eux ; ils en sont capables. Plus tard, je revois un soldat noir, un géant tout en muscles et plein d'humanité. Étouffé par la colère, il sanglote : aurait-il honte de l'humanité qu'ensemble, lui et nous, nous incarnons, chacun à son niveau et à sa façon ? [...] Eh oui, ce jour-là, pour moi, en moi, tout a changé. Ce jour-là, j'ai appris ce que je devais aux hommes : c'est à cause d'eux que parfois je désespère ; c'est grâce à eux que souvent je me surprends à espér...

Table des matières

  1. Page titre
  2. Sommaire
  3. Préface par Mgr Albert Rouet
  4. Avant-propos par Thierry Niquot
  5. Introduction
  6. Chapitre 1. Que dire du malheur ?
  7. Chapitre 2. Le malheur avant le mal
  8. Chapitre 3. Fuir le malheur par tous les moyens...
  9. Chapitre 4. Des coupables à tout prix, des victimes qui le restent...
  10. Chapitre 5. La grandeur de l'homme : se dresser contre le malheur
  11. Chapitre 6. Peut-on expliquer le malheur ?
  12. Chapitre 7. Recourir à Dieu ?
  13. Chapitre 8. La voie de Jésus
  14. Chapitre 9. Un Dieu à l'envers
  15. Chapitre 10. Le Dieu qui s'implique
  16. Chapitre 11. Vivre en disciples de Jésus
  17. Ouverture