Un autre Israël est possible

Dominique Vidal, Michel Warschawski

• Éditeur: Éditions de l'Atelier
• Année: 2012
• ISBN:
  9782708243897
• Sujet: Politics & International Relations
• Sous-sujet: Political Freedom

Durant l'année 2011, en Israël, jusqu'à 500 000 hommes et femmes – l'équivalent de près de 4 millions en France – ont manifesté contre le saccage néolibéral de l'éducation, du logement, de la santé et de l'État social. Un mouvement sans précédent, soutenu par la grande majorité de l'opinion publique, dans une société pourtant traditionnellement conformiste... Qui sont les « Indignés » de Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa? Comment leur révolte a-t-elle muri avant de surgir? Mobilisés autour de revendications économiques et sociales, perçoivent-ils que, pour sortir de la crise sociale la plus grave de son histoire, Israël doit cesser de coloniser les Territoires palestiniens, s'en retirer et accepter de reconnaître l'État palestinien qui s'y construit? Leur révolte bousculera-t-elle un paysage politique obsolète et sans horizon? Pour répondre à ces questions, Dominique Vidal et Michel Warschawski sont allés à la rencontre de vingt porteurs de ce mouvement et demain, peut-être, d'alternatives plus globales. Ils sont Juifs et Arabes, femmes et hommes, laïcs et religieux, militants de base et députés, universitaires et étudiants, anarchistes et communistes, nationalistes et pacifistes, travaillistes et anticolonialistes, etc. Un autre Israël est-il possible? Dominique Vidal est historien et journaliste. Également journaliste, Michel Warschawski a fondé le Centre d'information alternative (AIC) de Jérusalem. Tous deux ont écrit de nombreux livres sur le conflit israélo-palestinien. Aux éditions de l'Atelier, ils ont publié ensemble et avec Leila Shahid Les Banlieues, le Proche-Orient et nous.

Annexe 1.
Brève chronologie (1947-2011)

1947 (29 novembre) : L'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (AGONU) adopte, à la majorité requise des deux tiers, la résolution 181 qui partage la Palestine sous mandat britannique en deux États, l'un « juif » et l'autre « arabe », plus une zone internationale avec Jérusalem et les Lieux saints.

1948 (14 mai) : L'État d'Israël déclare son indépendance. Les armées de cinq pays arabes pénètrent dès le lendemain en Palestine.

1949 (23 mars – 20 juillet 1949) : Armistices successifs entre Israël et les États arabes voisins. L'État juif a augmenté d'un tiers le territoire que l'ONU lui avait alloué et en a chassé 800 000 à 900 000 Arabes palestiniens. Celui de l'État arabe, mort né, est partagé entre Israël, la Transjordanie, qui occupe et annexera bientôt la Cisjordanie, et la bande de Gaza, qu'occupe l'Égypte. En mai, pour être admis comme État membre de l'ONU, Israël signe avec les États arabes voisins le protocole de la Conférence de Lausanne, par lequel l'un et les autres reconnaissent les résolutions 181 et 194 de l'AGONU. Cette dernière, adoptée le 11 décembre 1948, prévoit le droit au retour et/ou à compensation pour les réfugiés de la guerre de 1948.

1956 (octobre-novembre) : Opération militaire israélo-franco-britannique contre l'Égypte, qui vient de nationaliser la Compagnie du Canal de Suez. Sous la pression des États-Unis, Israël devra retirer ses troupes du Sinaï.

1963 : Levy Eshkol succède à David Ben Gourion comme Premier ministre.

1964 (29 mai) : Création de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Le Fatah de Yasser Arafat lancera sa première action armée contre Israël le 1er janvier 1965.

1967 (5 juin) : Israël attaque l'Égypte, la Syrie et la Jordanie. À la suite d'une guerre éclair de six jours, il occupe le Sinaï, la bande de Gaza, le Golan, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Dès l'été, la colonisation de ces territoires commence. Le 22 novembre, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte sa résolution 242, qui exige le retrait d'Israël des (en anglais « de ») Territoires occupés.

1968 (21 mars) : Bataille de Karameh (Jordanie), où les commandos palestiniens mettent les forces israéliennes en déroute. Moins d'un an plus tard, Yasser Arafat devient président de l'OLP.

1969-1971 : « Guerre d'usure » entre Israël et l'Égypte autour du Canal de Suez.

1972 (5 septembre) : Un an après le « septembre noir » des Palestiniens en Jordanie, l'organisation « Septembre noir » prend en otages onze athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich, qui trouvent la mort dans une fusillade entre le commando et la police allemande.

1973 (6 octobre) : Offensive des troupes égyptiennes et syriennes, qui bousculent les défenses israéliennes. Tsahal se ressaisit et remporte finalement cette guerre, dite de Kippour ou du Ramadan, mais le choc provoqué par son impréparation provoque un mouvement de masse qui exige la démission des dirigeants : il débouchera moins de quatre ans plus tard.

1974 (13 novembre) : Yasser Arafat s'adresse à l'Assemblée générale de l'ONU, qui reconnaît le droit des Palestiniens à l'autodétermination.

1977 (17 mai) : Pour la première fois dans l'histoire d'Israël, la droite et l'extrême droite conduites par Menahem Begin remportent les élections législatives et forment un gouvernement en coalition avec les partis religieux.

1975 (avril) : Début de la guerre civile libanaise. Elle durera quinze ans et fera (officiellement) plus de 100 000 victimes.

1976 (30 mars) : La mobilisation des Palestiniens d'Israël pour la défense de leurs terres est violemment réprimée (6 morts).

1977 (19-21 novembre) : Voyage-surprise de Anouar Al-Sadate à Jérusalem.

1978 (17 septembre) : Signature entre l'Égypte, Israël et les États-Unis des accords de Camp David, qui prévoient d'une part la restitution du Sinaï à l'Égypte et d'autre part la négociation d'un processus d'autonomie pour les Territoires palestiniens occupés. Ce deuxième volet restera lettre morte.

1979 (26 mars) : Signature du traité de paix israélo-égyptien à Washington.

1980 (30 juillet) : La Knesset vote une loi proclamant Jérusalem « réunifiée » capitale d'Israël.

1981 (29 juin) : L'aviation israélienne détruit la centrale nucléaire Osirak en Irak.

1981 (14 décembre) : La Knesset vote une loi annexant le Golan.

1982 (5 juin) : Début de l'invasion israélienne du Liban. Le siège de Beyrouth commence quelques semaines plus tard. Quinze jours après le départ de Yasser Arafat et de ses fedayin le 30 août, le nouveau président Béchir Gemayel est assassiné, les Israéliens entrent dans Beyrouth-Ouest et les milices chrétiennes se livrent, sous leurs yeux, à un massacre dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila.

1984 (23 juillet) : Likoud et Parti travailliste arrivent au coude à coude aux élections législatives et forment un gouvernement d'union nationale qui sera présidé tour à tour par Shimon Peres et Itzhak Shamir.

1985 (juin) : Apres trois ans de bourbier, des centaines de soldats tués et des milliers d'autres blessés, Israël se retire du Liban, sauf une bande frontalière dite « de sécurité ».

1986 (5 octobre) : Le Sunday Times de Londres publie les révélations de l'ingénieur atomiste israélien Meïr Vanunu, selon qui Israël disposerait de 200 à 300 têtes nucléaires. Enlevé et ramené en Israël, il y fera dix-huit ans de prison.

1987 (décembre) : Début de la première Intifada palestinienne, qui se généralisera et durera jusqu'en 1991. Elle fera 1 300 morts parmi les Palestiniens et 150 du côté israélien.

1988 (15 novembre) : Le Conseil national palestinien, réuni à Alger, proclame l'État de Palestine, reconnaît Israël et renonce au terrorisme. Confirmées par Yasser Arafat un mois plus tard devant l'AGONU réunie à Genève, ces décisions amènent les États-Unis à entamer un « dialogue » avec l'OLP.

1990 (2 août) : L'Irak de Saddam Hussein envahit le Koweït. Six mois plus tard, les États-Unis et leurs alliés déclenchent la guerre du Golfe.

1991 (30 octobre) : Conférence internationale de paix de Madrid, avec la participation de délégations israélienne et jordano-palestinienne. Les négociations multilatérales qu'elle lance s'enliseront.

1992 (23 juin) : Les travaillistes et leurs alliés remportent les élections législatives. Itzhak Rabin devient Premier ministre.

1993 (13 septembre) : Signature officielle, à la Maison Blanche, par Itzhak Rabin et Yasser Arafat des accords d'Oslo, négociés secrètement depuis janvier.

1994 (1er juillet) : Retour de Yasser Arafat à Gaza et installation de l'Autorité palestinienne.

1995 (4 novembre) : Assassinat d'Itzhak Rabin. Shimon Peres assure l'intérim.

1996 (29 mai) : Après des mois d'escalade (assassinat de Yehia Ayache, attentats-kamikazes du Hamas dans les villes israéliennes, bombardements israéliens au Liban), Shimon Peres perd les élections législatives au profit de Benyamin Netanyahou et de sa coalition droite-extrême droite-religieux. À l'exception de l'accord de retrait partiel de Hébron, le nouveau Premier ministre bloquera complètement le « processus de paix ».

1999 (17 mai) : Ehoud Barak remporte les élections législatives.

2000 : Échec des négociations avec la Syrie (mars), retrait unilatéral de l'armée israélienne du Sud-Liban (mai) et impasse au sommet américano-israélo-palestinien de Camp David (juillet). Le 29 septembre, la visite d'Ariel Sharon sur l'esplanade des Mosquées déclenche la seconde Intifada. Celle-ci fera, en cinq ans, environ 5 000 morts palestiniens et 1 000 morts israéliens.

2001 (6 février) : Ariel Sharon remporte les élections législatives. Après les attentats du 11 septembre, il assure que « Arafat est notre Ben Laden »...

2002 (28 mars) : Au lendemain du Sommet arabe de Beyrouth, qui propose une normalisation complète à Israël en échange de son retrait des Territoires occupés, Ar...

Table des matières

• Page titre
• Sommaire
• Introduction. Pourquoi ce livre ?
• Liste des interviewés
• Daphnee Leef, ou la passionaria des Indignés
• Koby Snitz, ou l'anarchiste contre le Mur
• Yehuda Shaul, ou le silence brisé
• Hanine Zoabi, ou ma députée préférée
• Hillel Ben-Sasson, ou le pacifiste à la kippa
• Raanan Alexandrowicz, ou la caméra jusqu'au bout
• Henriette Dahan et Yvonne Deutsch, ou comment être féministe ?
• Hassan Jabareen, ou le combat pour la citoyenneté
• Lea Tsemel, ou l'avocate sans frontières
• Shlomo Swirsky, ou la question orientale
• Zeev Sternhell, ou le procureur du travaillisme
• Ilan Greilsammer, ou la lassitude de la gauche sioniste
• Aïda Touma, ou une communiste comme on n'en fait plus
• Dov Hanin, ou le « gramscisme » version judéo-arabe
• Avraham Burg, ou l'alternative post-sioniste
• Gadi Algazi, ou les nouvelles alliances
• Nurit Peled, ou la protectrice des enfants
• Daniel Boyarin, ou la religion comme argument
• Idith Zertal, ou d'un désastre à l'autre
• David, ou Facebook au service de la paix
• Annexe 1. Brève chronologie (1947-2011)
• Annexe 2. Cartes
• Annexe 3. La scène politique et associative