Précarisés, pas démotivés
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Précarisés, pas démotivés

Les jeunes, le travail, l'engagement

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Précarisés, pas démotivés

Les jeunes, le travail, l'engagement

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À propos de ce livre

Les jeunes salariés seraient-ils malléables à l'esprit de l'entreprise flexible? Se résignent-ils, dans un contexte de chômage et de précarité, à la loi de la concurrence généralisée? Ou au contraire, sont-ils capables de s'engager pour la dignité et la reconnaissance du travail sans pour autant se mettre au service d'une cause pour laquelle ils devraient sacrifier leur existence? Fruit de deux enquêtes approfondies, cet ouvrage révèle le malaise qu'éprouvent de nombreux jeunes salariés sommés de devenir des collaborateurs « performants et dévoués » et obligés de revoir à la baisse leurs ambitions et leurs revendications. L'interpellation touche évidemment les directions d'entreprise mais aussi les syndicats. Le rôle de ces derniers, aux yeux des jeunes, ne va plus de soi. Ils ne peuvent plus se contenter de représenter les salariés dans différentes instances, ils doivent faire leurs preuves: accompagner et défendre les salariés au quotidien mais aussi apporter une vraie expertise sur l'organisation et les conditions du travail, l'évolution technologique, la formation, la reconnaissance professionnelle. Face aux défaillances de la démocratie dans l'entreprise, les jeunes salariés aspirent à un syndicalisme porteur et promoteur de projets accessibles à tous qui rende crédible l'idée qu'un autre monde est possible. En donnant largement la parole aux jeunes, ce livre révèle les nouveaux rapports qu'ils instaurent entre l'investissement dans le travail et l'engagement citoyen, entre la réussite professionnelle et la solidarité, entre le besoin de valorisation individuelle et la quête de communauté. Nomades, précarisés mais pas démotivés, tel est le portrait des jeunes salariés qui se dégage de cette passionnante plongée dans leur univers. Qui saura répondre à leurs aspirations? Michel Vakaloulis, philosophe et sociologue, est maître de conférences en science politique à l'Université de Paris VIII. Spécialiste de l'action collective et de l'analyse des relations professionnelles, il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Jeunes salariés en entreprise publique (La Dispute, 2005) et Le syndicalisme d'expérimentation (PUF, 2007)

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Informations

Jeunes salariés et investissement syndical

Quelle est la pertinence de l'engagement dans l'entreprise ? Si le syndicalisme bénéficie d'une bonne image auprès des jeunes salariés, on ne remarque pas un engouement pour y adhérer. La méconnaissance des syndicats, les carences du militantisme de proximité, la crainte des jeunes de se compromettre auprès des directions sans contrepartie significative sont des obstacles à l'adhésion.
Pour les enquêtés syndiqués, la démarche de l'engagement est une manière de se sentir acteur dans l'entreprise. C'est une expérience enrichissante en termes d'apprentissage, de contacts humains, de maturation personnelle. Le militantisme est une épreuve à flux tendus qui engage des qualités relationnelles, morales, intellectuelles. Il est pourtant confronté actuellement à des sérieuses difficultés d'implantation, de communication, de projection stratégique. D'où la nécessité d'accélérer son renouveau et de recentrer ses formes d'intervention pour lutter efficacement contre la précarisation de la jeunesse.

Engagement au travail et travail de l'engagement

Pour être pleinement investis dans l'activité professionnelle, les jeunes salariés s'abstiendraient-ils de tout engagement collectif dans l'entreprise ? Plutôt que d'opposer les deux postures, nous soutenons au contraire que la quête de sens dans le travail est un point d'entrée dans la problématique de l'engagement. Sans arborer une appartenance identitaire particulière, les enquêtés rencontrés{4} se déclarent dans leur grande majorité attachés à un système de valeurs professionnelles et de convictions éthiques qu'ils s'efforcent d'incarner dans leurs missions.
Cet attachement n'est pas forcément vécu comme un engagement à proprement parler, ni a fortiori comme un acte contestataire. Il traduit pourtant un souci de qualité et d'utilité dans les rapports de travail que les jeunes s'efforcent de concrétiser tout en respectant le cadre et les règles de l'entreprise. Faire passer des « messages » de solidarité et de dignité humaine en interne, défendre les standards de la professionnalité, montrer l'exemple en matière de coopération et de communication sans baisser la garde de la reconnaissance méritocratique sont des micro-mobilisations structurantes qui engagent subjectivement leurs auteurs sans qu'ils affichent explicitement une affiliation syndicale. Même en l'absence d'un recours à la revendication, de nombreux enquêtés assurent « se battre » à leur manière pour mener leurs missions dans de bonnes conditions. Même s'ils n'ont pas encore expérimenté un engagement, ils pensent que s'engager fait sens.
En même temps, ces enquêtés expriment une méfiance à l'égard de l'engagement durable. Ils plébiscitent les actions solidaires, les expérimentations locales, les interventions ponctuelles pour soutenir un projet ou une cause juste. Ils sont prêts à s'associer, à se connecter, à échanger sur leurs préoccupations personnelles, de près ou de loin. Et donc, à découvrir les mille et une façons de faire collectif. Ils ne se réclament pas d'un modèle de société mais d'une attitude « responsable », centrée sur les valeurs de la personne humaine. Ils sont ouverts à des formes ciblées d'expression et de participation, mais réticents à des engagements plus conséquents, et surtout, à la prise de responsabilités pérennes dans les groupements traditionnels. La figure du militant affilié qui consacre une bonne part de sa vie à l'organisation ne fait pas recette. Plus fondamentalement, ces jeunes récusent les modes de coordination centralisés et le fonctionnement hiérarchisé de l'action collective. Ils envisagent toute forme d'institutionnalisation avec beaucoup d'incompréhension, voire avec suspicion, comme étant extérieure à l'authenticité de l'engagement. Ainsi, la perspective d'adhérer aux organisations existantes s'éloigne.
Pourtant, ces jeunes ne sont ni passifs ni indifférents aux problèmes qui touchent la collectivité mais se sentent capables de se mobiliser pour changer les situations auxquelles ils sont confrontés. Ce n'est pas parce qu'ils ne s'investissent pas massivement dans le syndicalisme qu'ils désinvestissent la prise de responsabilités dans l'espace public. Au contraire, nombre de leurs comportements témoignent d'une réelle sensibilité en matière d'environnement, de diversité culturelle, de dignité humaine. La jeune génération connaît un véritable engouement pour le commerce équitable de même qu'elle a été fascinée par l'élection de Barack Obama en 2008. Néanmoins, sa disponibilité effective est considérablement réduite par les préoccupations liées à la réussite professionnelle, à la stabilisation affective dans la sphère privée et aux activités culturelles. En définitive, elle n'est pas en excès, mais plutôt en manque de temps disponible sur lequel elle veille jalousement. C'est un paramètre à prendre en considération pour éviter tout jugement hâtif sur le « retrait » des jeunes de la sphère publique.

Réussite individuelle et implication collective

Certains commentateurs se complaisent à épingler l'impatience des jeunes salariés dans l'entreprise. On dit qu'ils veulent « tout », « tout de suite », et qu'ils ne sont pas prêts à attendre qu'un poste se libère ou qu'une situation s'améliore. Leur niveau d'exigence trouble les directions et intimide les militants. Pire, leur « individualisme spontané » rendrait difficile la mise au travail en mode collaboratif. Un tel tropisme serait-il fondé ?
Voyons de plus près. L'évocation de l'individualisme est sans doute embarrassante parce qu'elle mélange à bon compte trop de problèmes. Elle risque notamment de passer à côté de la complexité des choses et de « mal nommer » la nouvelle génération qui recherche, à sa manière, des repères collectifs. Elle est surtout problématique dans la mesure où elle conduit à confondre volonté de réussir sa vie et carriérisme, souci de réalisation personnelle et égocentrisme, affirmation de l'individualité et égoïsme. Au brouillage du vocabulaire se superpose l'ambiguïté des faits.
En fait, les jeunes vivent et évoluent dans une société de zapping qui tend à individualiser à outrance les comportements, les ambitions, les projections. La communication qui véhicule ces normes incite à penser à soi-même avant de penser par soi-même. Le modèle de la réussite en vigueur prône la gestion utilitariste de la vie professionnelle selon le court terme. Le message est fort : la réussite individuelle est la meilleure manière de participer à l'effort collectif. Réussir pour soi est aussi réussir pour les autres. La réussite collective ne serait que la juxtaposition des réussites singulières. En cas d'échec, l'individu n'aura qu'à s'en prendre à soi-même.
L'affaire n'est pas pourtant réglée. Pour forger « leur » réussite, les jeunes, dans leur grande majorité, ne disposent ni des moyens suffisants ni de soutien global dans l'entreprise. Ils aspirent à maîtriser leur destin social, mais beaucoup d'options qui s'offrent à eux sont des leurres. Ils veulent avoir prise sur leur trajectoire professionnelle, mais ils constatent qu'ils n'ont pas d'emprise sur les stratégies de l'entreprise. Et surtout, ils réalisent que la posture individualiste suscitée par les politiques patronales ne représente pas une réponse à leur souci d'intégration. Elle est au contraire partie prenante de l'équation qu'il s'agit de résoudre.
L'affirmation de l'individualité dans les relations professionnelles est une manière de se faire entendre et de se défendre au milieu d'un espace de compétition et de désagrégation. Les jeunes se montrent sensibles à la reconnaissance de leur implication dans le collectif, à la mise en valeur de leur « utilité ». Ils sont ainsi choqués quand ils sont accueillis dans l'indifférence au sein de l'entreprise. En même temps, ils sont désireux de rapports de confiance, de respect, de convivialité. Ils souhaitent articuler progression personnelle et participation à un projet plus large qui les dépasse. S'accomplir dans le métier avec responsabilité est leur manière ordinaire de « militer ». Ils se placent délibérément du côté de la personne humaine plutôt que de l'« individu conquérant ». Sinon, ils se rebiffent, se lassent, se démotivent.
« Lorsque l'entreprise nous traite comme si l'on était des machines, on finit par faire la machine. » (Kamel, 31 ans, titulaire d'un bac + 3, directeur de restaurant, restauration rapide, six ans d'ancienneté)

La perception du syndicalisme

Si la majorité des jeunes salariés non encartés défend la légitimité de l'action syndicale, leur perception du fait syndical reste contradictoire, lacunaire, critique. En réalité, ils méconnaissent profondément le syndicalisme d'autant plus que le militantisme de proximité est, dans la plupart des cas, absent sur leurs lieux de travail. En quoi consiste l'engagement syndical ? Comment fonctionne un syndicat ? Qu'est-ce qu'il apporte concrètement aux adhérents ? On ne saurait le dire avec précision.
Les opinions des enquêtés sont largement fondées sur cette méconnaissance. C'est pourquoi elles sont faiblement structurées et peuvent rapidement évoluer. Si les jeunes salariés reconnaissent l'importance des syndicats, ils ne ressentent pas vraiment le besoin d'y adhérer. S'ils admettent leur utilité dans l'entreprise, ils ne sont pas pour autant convaincus de leur réel pouvoir. S'ils apprécient leur fonction de lanceurs d'alerte, ils ignorent complètement leur fonctionnement. Pour les jeunes enquêtés, les syndicats sont utiles mais peu insérés dans les modes de communication actuels.

Une image positive mais lointaine

Premier constat. Les syndicats sont nécessaires pour le bon fonctionnement de l'entreprise. Ils connaissent en profondeur les réalités du monde du travail. Leur apport en matière d'information et de communication est irremplaçable. Ils sont des bons baromètres du climat social et des vecteurs de libertés individuelles et collectives. Ils représentent et défendent les salariés, quitte à s'opposer, le cas échéant, au pouvoir patronal. Ils mobilisent, revendiquent et négocient en vue d'obtenir ou de maintenir des « acquis sociaux ». Ils sont l'expression pratique d'une solidarité qui vise à recréer du collectif dans les rapports de travail. En ce sens, ils constituent un barrage anti-individualiste contre les politiques managériales de mise en concurrence des salariés. Même lorsque les enquêtés jugent inadaptées les opinions ou les propositions syndicales, ils admettent qu'elles ont le mérite d'exister.
Pour être bienveillante, cette image n'est pas moins incertaine et lointaine. Les enquêtés n'ont pas assez de recul pour penser effectivement le syndicalisme. Leur jugement n'est pas tranché ou définitif. Pour être en mesure de s'interroger sur la pertinence de l'engagement, il faut d'abord rencontrer les militants de terrain, se convaincre de l'utilité de leur action, partager certaines de leurs préoccupations et prises de position.
Avec le temps et son cortège de frustrations et de déceptions, des basculements peuvent se produire dans la perception du syndicalisme. Mais la tonalité persistante chez la plupart des jeunes salariés est l'idée de pouvoir se défendre soi-même à travers une démarche contractuelle, individualisée et négociée en face à face avec la hiérarchie. « Si j'ai un conflit à gérer, ce n'est pas à un syndicat que je ferai appel, je prendrai un avocat ou j'irai aux prud'hommes », affirme un professeur agrégé de philosophie devenu consultant. Le syndicalisme est en principe « utile », mais concerne plutôt les « autres » : les plus « âgés », les plus « exposés », les « moins diplômés », et à la limite, « ceux qui n'ont pas de lien avec leur chef » pour discuter directement de leurs problèmes. Le recours à un syndicat n'est pas totalement exclu, il est pourtant différé dans un avenir sans échéance. Pour reprendre les propos d'une employée en mission d'intérim, issue d'une famille de gauche militante :
« Je n'ai pas eu besoin du syndicat, pour l'instant je peux me débrouiller toute seule. Je peux suivre mon chemin. Je suis modérée dans les opinions, ma vie professionnelle ne correspond pas forcément à la syndicalisation. Je lutte à ma manière. Il y a une part de moi que je n'ai pas laissé émerger. Peut-être elle sortira un jour suite à un déclic, peut-être non. Mais je n'ai pas envie aujourd'hui de m'inscrire dans les syndicats actuels. » (Émilie, 27 ans, titulaire d'un bac + 2, commerce)
Plusieurs témoignages suggèrent que le syndicalisme ne fait pas suffisamment d'efforts pour moderniser sa démarche, sa communication, ses formes d'action et de revendication. Il souffre manifestement non pas d'un déficit de légitimité mais plutôt d'une image « ringarde ».
« Les syndicats ont parfois une image vieillotte liée au fait que les porte-parole ne sont pas très urbains ni très jeunes. Ils ont beau mettre un costard, ils font un peu provinciaux de base. Souvent quand on voit des manifs des cheminots, des gens de la RATP, en premier rang c'est des gens avec des pulls père Noël et des grosses moustaches. » (Fabienne, 27 ans, titulaire d'un bac + 5, intérimaire de relations publiques, communication)
Dans de nombreux témoignages, les militants syndicaux apparaissent comme des « râleurs professionnels », prêts à contester sans apporter des solutions alternatives crédibles. Comme des gens de « mauvaise foi » qui font de la « surenchère », manquent de souplesse, campent sur des « partis pris » inadaptés. Cette perception critique répercute de temps à autre les poncifs des médias qui parlent de l'activité syndicale au travers des grèves et des luttes « bloquantes », sans montrer l'autre versant, nettement plus important, qui consiste à remplir un rôle concret au service des salariés.
Les enquêtés s'accordent sur la nécessité de mener des actions syndicales pour contrer les dérives du capitalisme d'entreprise, à l'instar de la lutte contre les « patrons voyous ». L'aspect revendicatif du syndicalisme est vivement apprécié. Toutefois, beaucoup de jeunes rencontrés semblent regretter la facilité avec laquelle le syndicalisme verse dans le registre purement contestataire, au détriment d'une démarche plus réflexive et constructive. Pour eux, la pertinence d'un mode d'action ne saurait se mesurer selon une « radicalité » autoproclamée, mais à l'aune de son efficacité pratique. Prendre fait et cause pour l'intérêt du travail présuppose de combiner tous les registres de l'action : informer, communiquer, accompagner, réfléchir stratégiquement, conseiller, contester, mobiliser, proposer, intervenir avec ambition dans les Institutions représentatives du personnel (IRP){5}, négocier. Le syndicalisme est surtout attendu sur sa capacité à produire des résultats tangibles, en se préoccupant avant tout des situations professionnelles et des conditions de travail.

Une utilité admise : conserver, rééquilibrer, conquérir

Les enquêtés s'accordent donc sur l'utilité du syndicalisme, même s'ils ne se reconnaissent pas dans son mode de fonctionnement et dans ses formes d'intervention. Cette utilité est envisagée sur une triple dimension : préventive, défensive et prospective. D'abord, il s'agit d'anticiper les évolutions qui sont nuisibles aux intérêts des salariés et de veiller au respect de leurs droits individuels et collectifs. La responsabilité du syndicalisme est de décrypter globalement les stratégies patronales et de donner des repères aux salariés qui manquent de visibilité.
Ensuite, le syndicalisme constitue un contre-pouvoir dans l'entreprise. Les syndicats sont là pour « piquer au vif » les directions patronales, pour alerter l'opinion et influer sur les processus décisionnels :
« Le syndicalisme est nécessaire pour tout le monde, aussi bien pour les ouvriers que pour les patrons. Pour tout pouvoir, il faut son contraire. C'est important d'avoir un contre-pouvoir pour contester des décisions prises qui ne sont pas forcément justes et pour proposer un meilleur partage des richesses. Il permet de faire entendre ce que les ouvriers comme nous pensent. En tant qu'individus, on ne va pas dire à son patron, chacun individuellement, “je veux ça”. Cela permet d'avoir une cohésion, de centraliser toutes les demandes pour avoir un poids, pour amener quelque chose sur la table. » (Guillaume, 27 ans, titulaire ...

Table des matières

  1. Page de titre
  2. Sommaire
  3. Avant propos
  4. Introduction
  5. À la découverte d'un monde nouveau
  6. Rapports de travail et construction identitaire
  7. Jeunes salariés et investissement syndical
  8. De la contestation à l'engagement
  9. En quête de politique
  10. Éléments de bibliographie