L'enfant des possibles
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L'enfant des possibles

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L'enfant des possibles

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Près de 500 000 couples consultent chaque année en France pour infertilité et cette statistique va croissant. L'Assistance médicale à la procréation (AMP) – ou Procréation médicalement assistée (PMA) – peut leur être proposée pour répondre à leur désir d'enfant, favorisant ainsi la naissance de 20 000 bébés par an. Si ce nombre n'est pas élevé, il n'est pour autant pas négligeable, notamment au regard des débats et des questions que soulèvent aujourd'hui les nouvelles techniques de procréation. En effet, l'AMP constitue une remise en cause profonde de ce qui apparaissait jusqu'à présent comme intangible et à caractère divin: la nécessité pour un homme et une femme de recourir à l'acte sexuel pour donner la vie. L'ouvrage de Séverine Mathieu montre comment des repères moraux, et parfois religieux, sont mobilisés dans les prises de décisions et les différentes étapes de la réflexion d'AMP. Le livre fait une large place à la parole des couples mais aussi des équipes médicales qui s'attellent ainsi à une construction – à la fois rigoureuse, résolue et sensible – d'un « faire famille » où le désir d'enfant est central. Ce livre intéressera aussi bien les acteurs de l'AMP – couples, médecins, chercheurs, personnels hospitaliers – qu'un grand public désireux de saisir comment s'élaborent aujourd'hui de nouvelles formes familiales empreintes d'éthique et de lien social. Séverine Mathieu est sociologue, professeure agrégée, habilitée à diriger des recherches, à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE) et membre du GSRL (Groupe Sociétés, Religions, Laïcités) au CNRS. Elle travaille sur les questions de laïcité, les liens entre famille et bioéthique. Elle a notamment publié La transmission du judaïsme dans les couples mixtes (Éditions de l'Atelier, 2009) et codirigé avec Martine Gross et Sophie Nizard Sacrées familles! Changements familiaux, changements religieux (Erès, 2011).

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Informations

ISBN
9782708244108

Chapitre 1
Le terrain et l'enquête

C'est dans un CECOS et dans un service de biologie de la reproduction parisiens que cette enquête fut menée, de mars 2009 à février 2010. Point marquant, le fait religieux intéresse les soignants : preuve en est, l'accueil chaleureux réservé à ce travail au « staff{49} » du CECOS lors de la présentation de ce projet de recherche{50}. Même si les membres de l'équipe (médecins, psychologues, techniciens) furent nombreux ce jour-là à dire que la religion occupait une très faible place dans les parcours d'AMP, ils trouvaient tous pertinent de creuser cette question. L'ouvrage Le bazar bioéthique, de Véronique Fournier, témoigne de l'absence de cette problématique de la religion dans les questions plus générales « d'éthique clinique ». La religion n'y est mentionnée qu'une seule fois, à propos de l'allusion faite par une femme espagnole exprimant ses réticences à recourir au don d'ovocytes. Celle-ci le vivrait comme une « rupture généalogique », imputant son attachement à cette fidélité de l'héritage « à ses racines familiales et chrétiennes{51} ». J'ai pu constater que cette variable n'était pas si absente que cela, sans jamais pourtant occuper une place fondamentale dans les parcours.

Accorder une place à la religion dans les parcours d'AMP

Avant de procéder au travail de terrain en milieu hospitalier, j'ai regardé comment cette question est abordée concrètement, hors du champ des prescriptions officielles, par les différentes religions, notamment sur les forums Internet. De fait, de nombreuses questions apparaissent sur les forums : peut-on être musulman, chrétien, juif pratiquant et avoir recours à l'AMP ? Précisons que ces questionnements sur AMP et religion émanent non seulement de forums consacrés aux questions religieuses mais aussi de forums plus généralistes, comme celui, très fréquemment cité par les patients dans leurs demandes d'information, « aufeminin.com » (www.aufeminin.com). Cela étant, lorsque l'on effectue une recherche « religion et AMP » sur Internet, ce sont surtout des sites musulmans qui abordent ces questions. Tel le site « La maison de l'islam » (www.maison-islam.com) qui consacre une de ses rubriques à la question : « L'insémination artificielle est-elle permise ? » Oui, s'accordent à dire les réponses, à condition que cette insémination reste intraconjugale et qu'elle respecte certaines conditions (notamment l'interdit de la masturbation, sauf à la faire pratiquer par la femme ou par prélèvement par le médecin. Les témoignages évoquent également le souci de préserver la nudité). Sur un autre site, « Forum Muslim » (www.muslim.xooit.com), une femme demande si elle peut avoir recours à la FIV car elle essaie d'avoir un enfant depuis trois ans sans succès : certaines réponses penchent pour le oui, mais la grande majorité lui conseille de patienter encore un peu, telle celle qui assure « Allah peut donner un enfant très tard ». En l'absence d'autorité centrale, devant le dépit d'une femme à laquelle son imam a interdit la FIV{52}, une autre lui répond qu'elle n'a qu'à changer d'imam et en trouver un qui soit plus conciliant.
Sur ces forums, débattent par exemple des couples catholiques (surtout des femmes) qui s'interrogent sur la compatibilité de leur démarche d'AMP avec leur pratique religieuse. C'est le cas, au printemps 2009, d'une femme catholique qui se pose des questions sur le respect de la position de l'Église catholique sur le recours à l'AMP. Les réponses lui conseillent majoritairement de ne pas écouter les conseils rétrogrades de l'Église, à l'exception de l'une d'entre elles qui lui conseille un livre de prières pour la fertilité.
Pour saisir la place accordée à la religion, j'ai également consulté les soignants. En effet, en réponse aux interrogations de ces pratiquants, la variable religieuse est évoquée par les praticiens eux-mêmes. Le plus exemplaire de ces parcours est, sans conteste, celui de René Frydman qui, après avoir été l'initiateur avec Paul Atlan d'une « consultation éthico-religieuse » qui se tient à l'hôpital Antoine Béclère de Clamart au sein du service de gynécologie-obstétrique, a écrit Dieu, la médecine et l'embryon, publié en 1999{53}. Dans cet ouvrage, il réfléchit aux questionnements contemporains sur le statut de l'embryon, dans le cadre plus général d'une réflexion sur les rapports de la science, de la religion, de la loi et de la morale. Il évoque notamment dans ce livre cette consultation, créée en 1996, dont il raconte que le souci initial était de mettre en œuvre une « éthique pratique », en faisant « sortir l'éthique des colloques » et en prenant en compte les patients « dans leur dimension non seulement humaine mais aussi culturelle ». Elle ne concerne certes pas que l'AMP mais nombre des entretiens qui y ont lieu abordent ce thème. Cette consultation d'éthique pratique correspond, selon lui, à « la bonne conception du laïcisme{54} ».
Des médecins issus d'horizons confessionnels se sont intéressés aux liens entre religion et AMP : à la suite de la loi de bioéthique de 1994, un groupe animé notamment par Claude Sureau, Patrick Madalenat, Jacques Milliez et Alain Proust organise des colloques sur le thème « Éthique, religion, loi et reproduction », en 1996 et 1997, rassemblant des contributions, par exemple de Gilles Bernheim (Grand rabbin de France), Israël Nisand (gynécologue-obstétricien), Geneviève Delaisi de Parseval (psychanalyste), Gawthi Hadj-Eddine Sari-Ali (théologien musulman spécialiste de bioéthique) ou Jacques Testard{55}.
En France, ce sont en particulier des médecins catholiques qui s'interrogent sur le devenir et le bien-fondé des nouvelles techniques de procréation et sur la bioéthique en général. C'est notamment le cas de Claude Sureau qui, rejetant les prescriptions de l'Église catholique et se prononçant en faveur du recours à l'AMP, explique dans un entretien : « Quoique me considérant comme catholique, je suis profondément choqué par la position rigide de l'Église catholique (...). J'ai une opinion dissidente{56}. » Comme George David, ce médecin membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) cherche à concilier sa morale catholique avec les avancées scientifiques en matière de procréation, notamment en proposant de distinguer l'embryon d'un « être prénatal », ce qui lui permet de se prononcer en faveur de la recherche sur l'embryon, interdite par les autorités catholiques. Ses dires reprennent un de ses textes sur l'éthique de la procréation, sorte de manifeste qui s'achève par un « plaidoyer pour la reconnaissance de la spécificité de l'être prénatal{57} ». C'est d'ailleurs aussi cette position que Claude Sureau, auditionné dans le cadre de la révision des lois de bioéthique de 2004{58}, réitérera.
Une fois appréhendés ces liens entre religion et AMP dans l'espace public et dans l'univers médical, l'enquête de terrain à proprement parler a été menée.

Méthodologie de l'enquête

Rappelons tout d'abord que la médecine a pour objectif premier de dispenser des soins aux patients. Dans un service d'AMP, l'objectif, souvent répété, est « que le patient reparte avec un bébé ». Entre les médecins et les patients s'établit un compromis pour parvenir à cette fin : l'ordre social qui s'instaure ici est pluriel, c'est un « ordre négocié{59} », c'est-à-dire en continuelle redéfinition de la part des acteurs. Tous sont engagés dans des processus de négociation. Bien sûr, les capacités de négociation varient en fonction des appartenances sociales et religieuses{60}. Autre élément, l'existence de « trajectoires{61} », qui montrent que l'ensemble des acteurs est impliqué dans le travail médical, aussi bien le médecin que le patient lui-même. Les situations sociales sont ainsi sans cesse négociées et redéfinies lors des interactions entre médecin et patient et elles évoluent avec le temps.
La méthodologie suivante a ici été adoptée : dans une démarche ethnographique{62}, j'ai tout d'abord assisté à des « staffs », puis observé des consultations durant cinq mois (138 au total). Des entretiens ont ensuite été menés tout en continuant à suivre les réunions de service, des séminaires et diverses réunions d'information{63}.
La demande d'observation a fait l'objet de deux discussions intenses au sein du service, auxquelles j'assistais. Cette entrée sur le terrain a donc fait l'objet de négociations. Le chef de service a fini par offrir à chaque soignant la possibilité de décider de m'accueillir ou non dans ses consultations. Six ont accepté, auxquels se sont ajoutés les internes (au nombre de quatre durant le temps des observations), qui n'ont pas eu le choix.
En procédant à ces observations, j'ai bien sûr sans cesse gardé à l'esprit que les consultations sont précisément médicales et que les entretiens entre les médecins et les patients s'effectuent de surcroît dans une institution laïque. Comme le souligne un des médecins rencontrés, parmi les patients, « il y a aussi ceux qui vont nous cacher qu'ils vont voir un imam, un rabbin, jusqu'à ce qu'on leur donne le feu vert. Ce qu'ils veulent, c'est un enfant. (...) La question de la religion ne doit pas venir sur le tapis, sauf si les patients l'abordent. Ce n'est pas à nous d'en parler. » Les agents du service public hospitalier sont soumis au principe de neutralité qui ne s'applique pas aux utilisateurs : ces derniers se soucient cependant de rester dans un cadre médical.

La religion, une variable anecdotique ?

Au regard des consultations, il n'est que très rarement fait mention de la religion : cela s'explique en grande partie par le fait que, dans ce cadre où énormément de choses se disent et doivent être discutées (résultats des bilans, protocole à suivre, etc.), il serait de toutes les façons malaisé de lui accorder une place. Lorsque pourtant c'est le cas, c'est plutôt dans le cadre de couples qui consultent pour la première fois, afin d'établir un diagnostic de fertilité. Les consultations d'AMP opèrent comme un filtre par rapport à cette variable : il est évident que des personnes très religieuses, qui adhèrent totalement aux normes édictées par leurs autorités religieuses en matière de procréation, ne franchissent pas le seuil d'un centre d'AMP. Et si aujourd'hui, les médecins déclarent que de plus en plus de personnes musulmanes consultent pour une AMP, il y a fort à parier qu'il ne s'agit pas des plus religieuses d'entre elles, ou, qu'à tout le moins, elles sont, sur ces questions d'AMP, en partie sécularisées ou en tout cas prêtes à faire passer leur désir d'enfant avant les prescriptions. C'est ce que remarque d'ailleurs un médecin : « Il y a un phénomène d'auto-sélection : les très très religieux ne recourent pas à l'AMP. »
Sans pouvoir établir de statistiques précises, dans les consultations pour bilan de fertilité, la population semble différente de celle plus avancée dans le parcours d'AMP et, notamment, les classes sociales sont plus « populaires ». On y croise des couples qui s'expriment parfois mal en français. C'est le cas par exemple de cette femme qui traduit les propos du médecin à son mari, turc, précise-t-elle. Il est ainsi évident que ces premières consultations, qui visent à établir un diagnostic d'infertilité, agissent là aussi comme un filtre. Les personnes apprenant qu'elles sont infertiles ne sont pas nécessairement prêtes à rentrer dans un parcours d'AMP, pour de multiples raisons, liées notamment à l'origine sociale et culturelle des patients, et/ou aussi à la religion.
Au cours des 138 consultations observées, le thème de la religion n'est apparu spontanément qu'à quatre occasions seulement{64}. Ces quatre cas seront évoqués par ordre chronologique. Lors d'une consultation pour infertilité, un médecin encourage Monsieur A. à engager son couple dans un processus d'AMP en commençant, explique-t-il, par des inséminations simples. L'homme refuse. En dépit d'insistances bienveillantes et d'interrogations sur les motifs de ce refus, il se borne à répéter qu'il « ne veut pas ». Le praticien lui demande si c'est « à cause de la religion » (le médecin semble présumer qu'il est musulman sans que cela n'ait été abordé dans le cadre de la consultation). De fait, dans ce cas précis, ce propos semble aider son interlocuteur qui se saisit de cette proposition pour justifier son refus. L'enquête le confirmera, la mise en avant de la religion par les patients est souvent interprétée par les soignants comme un principe non attaquable, une justification légitime d'un refus d'accéder à telle ou telle technique (en particulier le don de gamètes), un argument avancé par les patients pour qu'on ne les pousse pas plus avant dans leurs retranchements.
Le médecin conseille à Monsieur A. de se référer à ses autorités religieuses pour leur demander si c'est possible. Il lui répète que, de son point de vue, cela ne doit pas être un problème. Il se tourne ensuite vers moi et me demande de sortir, puis de rentrer lorsque la consultation est achevée et qu'il raccompagne Monsieur A. C'est pour évoquer avec celui-ci l'interdit de la masturbation, me dit-il, qu'il a préféré rester seul avec lui. Il ajoute que « la religion, c'est une perche que j'ai tendue à ce monsieur ». Selon ce praticien, le problème ici est bien plutôt celui du sentiment d'une atteinte à sa virilité qui ne peut exprimer en tant que telle. « La virilité, dans cette culture, ajoute-t-il, c'est extrêmement important{65}. » Ce médecin déclare avoir expliqué à Monsieur A. que, dans le cas de l'AMP, la masturbation n'est plus un interdit car elle permet de donner le jour à un enfant. (Interrogé sur ce point, il est par ailleurs, selon ses dires, ignorant du principe de nécessité stipulé par le droit musulman qui permet de contourner cet interdit puisqu'avoir une descendance est crucial pour le musulman : « Non je ne connais pas ce principe. Pour moi, c'est du bon sens, c'est lui dire que sa religion lui permet aussi d'avoir des enfants. ») La religion est ici un motif invoqué pour ne pas avoir à aborder des questions plus intimes, que le patient n'est d'ailleurs parfois pas à même de mettre en mots. À propos de cet interdit de la masturbation, Corinne Fortier montre qu'il renvoie finalement plus à des questions de pudeur qu'au souci d'obéir à des injonctions religieuses{66}. Face à ces patients, les médecins trouvent des compromis. Dans le cas qui vient d'être évoqué, le médecin propose à l'homme de venir avec sa femme le jour du recueil de sperme. Dans ces conditions, selon lui, le sentiment de la transgression sera moins fort. Pour finir, l'homme déclare qu'il va réfléchir : quelques semaines plus tard, il sera dans la salle d'attente, accompagné de sa femme.
La seconde fois que le thème de la religion est abordé, c'est par Madame B. qui, alors que le médecin lui détaille le protocole à venir pour l'insémination, s'exclame, tout en précisant qu'elle est catholique, Inch Allah !, et ajoute : « Je prie Dieu que tout se passe bien. » Son mari évoque lui aussi cette dimension : « Je suis sûr que cela va marcher, c'est Dieu qui décide et il va bien décider puisque c'est Dieu. » Mais ce n'est pas cette croyance qu'ils mettent en avant lorsque le médecin, anticipant sur un éventuel échec de l'insémination, leur parle de don de sperme. D'un commun accord, ils déclarent tous deux : « C'est comme si quelqu'un d'autre me faisait un enfant. » S'ils refusent de recourir à cette solution, c'est à cause du fantasme adultérin qu'elle évoque. Leur souci est d'avoir un enfant issu de leurs propres gamètes.
Le troisième cas est celui de Monsieur C., bien connu du service me dit-on, qui demande que l'ICSI (Intra Cytoplasmic Sperm Injection, c'est-à-dire la microinjection d'un spermatozoïde dans l'ovocyte) qu'on lui a proposée soit faite avant le ramadan. Le médecin n'y voit pas d'inconvénients, mais insiste sur le fait que son épouse ne doit pas respecter le jeûne prescrit lors de cette période. À l'unisson, les conjoints affirment qu'elle ne le fera pas, que cela ne leur « pose pas de problèmes ». ...

Table des matières

  1. Page de titre
  2. Sommaire
  3. Table des sigles
  4. Préface par René Frydman{*}
  5. Introduction GÉNÉRALE{*}
  6. Chapitre 1 Le terrain et l'enquête
  7. Chapitre 2 Des croyants pragmatiques{*}
  8. Chapitre 3 Les élus de l'AMP{82}
  9. Chapitre 4 Le désir d'enfant
  10. Chapitre 5 Un désir d'enfant borné par des principes éthiques
  11. Chapitre 6 Un naturalisme sous-jacent ? lever ou non l'anonymat des dons de gamètes
  12. Chapitre 7 Les bienfaits d'une éthique à la française ?
  13. CONCLUSION GÉNÉRALE
  14. ANNEXES
  15. BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
  16. Notes
  17. REMERCIEMENTS