Remerciements
Que les nombreuses personnes, proches et amis qui nous ont aidés, chacun à leur manière, à la rédaction de ce livre, trouvent ici l’expression de notre profonde reconnaissance.
Nous remercions tout particulièrement Bernard Stéphan et Camille Deltombe, pour leur précieux accompagnement tout au long de ce projet d’écriture qu’ils ont amplement contribué à faire mûrir. Nous adressons également nos vifs remerciements à Joseph Moingt s.j., qui a su nous faire partager la passion et l’audace avec lesquelles il poursuit sa quête du Christ, ainsi qu’à Bruno Latour, dont l’enthousiasme a affermi notre désir de participer à une relève de l’engagement chrétien, et qui nous a aidés à chercher les mots pour en dessiner les nouveaux contours.
N’hésitez pas à nous écrire :
[email protected] {1} Simone Weil, Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale, Paris, Gallimard, coll. « Folio essai », 2003 [1934], p. 146.
{2} Alain Supiot explique dans son cours au Collège de France (La Gouvernance par les nombres, Paris, Fayard, 2015), qu’à l’imaginaire industriel des XIXe et XXe siècles a succédé un « imaginaire cybernétique ». La caractéristique principale de ce dernier serait une « gouvernance par les nombres », c’est-à-dire une saturation de l’espace public et décisionnel par des discours économiques et une accumulation de données, dont nous ne maîtrisons plus l’ampleur. La gouvernance par les nombres soumet les lois à un calcul d’utilité chiffré qui structure désormais notre vision du monde : déficit budgétaire, ratio d’endettement ou taux de croissance sont devenus l’horizon privilégié du politique, fidèle au « rêve de l’harmonie par le calcul » ou à « l’utopie d’un monde plat, tout entier régi par les forces immanentes du marché ». À ce titre, Alain Supiot explique qu’on ne peut plus parler de « gouvernement » mais de « gouvernance », car il n’y aurait plus d’orientations majeures prises par des gouvernements politiques mais simplement des mécanismes d’ajustement en fonction d’indicateurs qui déterminent la marche à suivre.
{3} Michaël Foessel, « Mélenchon a intégré la tradition antitotalitaire », Le Monde, 18.04.2017.
{4} Bruno Trentin, La Cité du travail. Le fordisme et la gauche, Paris, Fayard, 2012, p. 22.
{5} L’obsession de la décadence et des discours antimodernes n’est pas seulement palpable chez Alain Finkielkraut, Renaud Camus ou Éric Zemmour, elle traverse aussi la pensée de nombreux intellectuels catholiques (cf. chapitre 1).
{6} Denis Pelletier, « Le vote pour Fillon montre l’émergence d’une droite patrimoniale et catholique », Le Monde, 24.11.2016.
{7} Sens commun est un mouvement politique français issu du mouvement de la Manif pour tous et affilié au parti Les Républicains (LR), qui déclare promouvoir la « famille traditionnelle », en opposition au mariage homosexuel, sans se réclamer explicitement d’un courant religieux. Le mouvement suit les orientations générales du parti LR sur les questions liées à la défense du libéralisme économique, à l’affirmation de l’État régalien et à la valorisation de la Nation.
{8} S’inscrivant dans la dynamique conciliaire, la genèse de ce document fut autant marquée par les derniers soubresauts de la guerre d’Algérie que par les événements de mai 1968.
{9} Le mouvement des prêtres-ouvriers est initié en 1943, sous l’impulsion du cardinal Suhard, qui crée la Mission de Paris. Celle-ci est destinée à former des prêtres pour qu’ils soient envoyés en mission dans les milieux ouvriers, dans un contexte de « déchristianisation », mis en lumière par l’ouvrage des pères Godin et Daniel, France, pays de mission ?, publié la même année. Après la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre de prêtres commencent à travailler en usine huit heures par jour ; parmi eux, nombreux sont ceux qui rejoignent des centrales syndicales et manifestent de vives sympathies à l’égard du Parti communiste. En 1954, dans un contexte de guerre froide et de méfiance vis-à-vis de « l’imprégnation marxiste », le pape Pie XII interrompt ce qu’il nomme alors « l’expérience des prêtres-ouvriers », quelques années après avoir interdit, en 1949, la collaboration des catholiques avec les partis communistes. Ils sont une centaine de prêtres-ouvriers au moment de l’interdiction, qui provoque une crise profonde au sein de l’Église. Voir, à cet égard, l’excellent article de Guillaume Cuchet, « Nouvelles perspectives historiographiques sur les prêtres-ouvriers (1943-1954) », in Vingtième siècle. Revue d’histoire, no 87, 2005/3.
{10} Il faut rappeler que les catholiques ont été associés très tôt au débat sur les lois bioéthiques. On peut par exemple mentionner leur participation au Comité consultatif national d’éthique dès sa fondation, en février 1983, par François Mitterrand.
{11} Associé à la Manif pour tous, les Veilleurs est un mouvement né en 2013 qui promeut l’idée d’une « écologie humaine » et qui se réunit dans des lieux publics pour manifester son opposition à la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe. Leur action s’est élargie par la suite à d’autres questions sociétales et économiques comme celles de la gestation pour autrui, de la financiarisation de l’économie ou de l’écologie.
{12} Le refus du clivage droite-gauche revendiqué par les Veilleurs est particulièrement délicat : il est à la fois salutaire, dans la mesure où il tente de s’émanciper d’une séparation parfois stérile et simplificatrice, qui privilégie souvent la confrontation d’héritages symboliques plutôt que le débat sur le contenu des programmes ; en même temps, il peut aussi porter une forme d’hypocrisie qui ne rend pas justice à la réalité d’autres clivages (sociaux, économiques) existants.
{13} Voir : Erwan Le Morhedec, Identitaire. Le mauvais génie du christianisme, Paris, Le Cerf, 2017.
{14} Voir : Gaël Brustier, « Comment le peuple de droite a ressuscité », Slate, 7.03.2017.
{15} « Discours de Nicolas Sarkozy au Palais du Latran », Le Monde, 21.12.2007.
{16} « Discours de Nicolas Sarkozy au Puy-en-Velay », La Croix, 03.03.2011.
{17} La renaissance de l’hebdomadaire Valeurs actuelles au cours des dernières années est, à cet égard, un signal faible.
{18} Christian Delahaye, « “Honte” aux évêques qui n’appellent pas à voter contre Marine Le Pen », Le Monde, 26.04.2017.
{19} L’appui de la droite sur la religion catholique, comme garant d’une autorité morale, s’est manifesté avec clarté dans le projet de Sens commun, ainsi qu’en témoigne, entre autres, l’entretien de Madeleine de Jessey au micro de France Culture, le 4 avril 2017.
{20} Voir en particulier : Philippe Braud, Sociologie politique, Paris, LGDJ, 2011.
{21} Selon un sondage Ifop pour Le Pèlerin, le 24.04.2017.
{22} Johann Baptist Metz, La Foi dans l’histoire et dans la société, Paris, Le Cerf, 1977, chapitre 3.
{23} Les enjeux de bioéthique ne doivent cesser de nous interpeller et de susciter notre vigilance. Ainsi, sur la question de l’IVG, même si tout doit être fait pour préserver le droit à une information équilibrée, son inscription dans les textes de loi reste plus que souhaitable pour des raisons de santé publique. En ce qui concerne la PMA, l’avis divergent récemment émis par un certain nombre de membres du Comité consultatif national d’éthique semble ajusté : ils soulignent que l’extension de l’insémination artificielle avec donneur aux mères célibataires et aux couples l...