Faire vivre le dialogue social dans la fonction publique d'Etat
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Faire vivre le dialogue social dans la fonction publique d'Etat

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Faire vivre le dialogue social dans la fonction publique d'Etat

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À propos de ce livre

La loi du 5 juillet 2010 « relative Ă  la rĂ©novation du dialogue social » dans la fonction publique incite les partenaires sociaux Ă  faire de la nĂ©gociation un vĂ©ritable levier de progrĂšs au bĂ©nĂ©fice des usagers et des salariĂ©s.Ce texte, qui concerne cinq millions d'agents, peut changer la donne dans la fonction publique d'État. En effet, il Ă©largit – Ă  tous les niveaux pertinents – le champ de la nĂ©gociation, base la reprĂ©sentativitĂ© syndicale sur l'Ă©lection, crĂ©e un conseil commun aux trois fonctions publiques et amĂ©liore les garanties des agents investis de mandats syndicaux.Ce livre explique les nouvelles rĂšgles, Ă©claire les enjeux, dĂ©crit des situations concrĂštes de concertation ou de nĂ©gociation.? Qu'est-ce que nĂ©gocier?? Comment et que peut-on nĂ©gocier dans le cadre de cette nouvelle loi?? Qu'en disent les diffĂ©rents acteurs: responsables politiques, syndicalistes, Ă©lus, cadres de l'administration, experts?? Comment initier et mener Ă  bien un cycle de concertations ou de nĂ©gociations?Donnant la parole Ă  l'ensemble des acteurs, cet ouvrage est destinĂ© aux directeurs et Ă  leurs Ă©quipes comme aux syndicalistes et salariĂ©s de la fonction publique d'État.

Foire aux questions

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Informations

ISBN
9782708251038
Sujet
Droit

Le dialogue social en action

La fonction publique d'État est aujourd'hui l'objet de rĂ©formes de grande ampleur, touchant tous les ministĂšres, Ă  tous les niveaux. La tradition de l'État rĂ©galien se traduit souvent par l'absence de dialogue avec les agents et les responsables syndicaux. Il y a nĂ©anmoins des exemples significatifs de dĂ©marches de concertation et de nĂ©gociation menĂ©es avant la signature des accords de Bercy. Ceux qui les ont initiĂ©es dans des contextes difficiles auraient eu de bonnes raisons de ne rien faire. Pourtant ils ont agi et ne l'ont manifestement pas regrettĂ©.
La fonction publique d'État est aujourd'hui confrontĂ©e Ă  des mutations que la loi incite dĂ©sormais Ă  aborder par la nĂ©gociation. Dans son discours d'introduction aux premiĂšres Assises du dialogue social dans la fonction publique, Jean-Paul Delevoye a plantĂ© le dĂ©cor en insistant sur la nĂ©cessitĂ© de « rĂ©veiller l'Ă©thique du service public » pour permettre aux diffĂ©rentes parties prenantes – usagers, agents, Ă©quipes d'encadrement, syndicalistes, responsables politiques – de retrouver le sens du bien commun, car le dialogue ne vaut que si tous ses acteurs ont la mĂȘme perception des enjeux. « En France, nous ne sommes pas douĂ©s pour la conduite du changement. [...] Or, on ne peut pas gĂ©rer le service public d'aujourd'hui avec les outils d'hier, a-t-il affirmĂ©. L'autoritĂ© imposĂ©e d'en haut sera de plus en plus contestĂ©e [...]. Si l'on veut ĂȘtre exigeant avec les salariĂ©s, il faudra l'ĂȘtre aussi avec les managers. Il faut une rĂ©ciprocitĂ©. Un nouveau rapport entre les managers et les organisations syndicales. Être dirigeant, ce n'est pas ĂȘtre supĂ©rieur Ă  ceux que l'on dirige, mais plus responsable. Être syndicaliste, ce n'est pas dĂ©fendre des intĂ©rĂȘts particuliers mais militer pour une cause collective. »

Le paradoxe de l'État rĂ©galien

Dans son dernier rapport de mĂ©diateur de la RĂ©publique, en fĂ©vrier 2010, Jean-Paul Delevoye avait dĂ©clarĂ© la France en situation « d'usure psychique », avec une qualitĂ© des rapports humains de plus en plus dĂ©gradĂ©e, dans la famille, dans la ville ou au travail. Les derniĂšres enquĂȘtes rĂ©alisĂ©es auprĂšs des salariĂ©s de la fonction publique corroborent ce constat.
Seul un fonctionnaire sur quatre est « optimiste » quant Ă  l'avenir de la fonction publique, selon une enquĂȘte de l'Ifop pour Accenture et Les Échos{31}, rĂ©alisĂ©e en novembre 2010 dans la fonction publique d'État et territoriale. L'inquiĂ©tude se cristallise sur la rĂ©forme de l'État, jugĂ©e pourtant nĂ©cessaire par 54 % des sondĂ©s mais dont la mise en Ɠuvre inquiĂšte. Parmi les personnes interrogĂ©es dont les services ont Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©s, 60 % indiquent ne pas avoir Ă©tĂ© informĂ©es du pourquoi de cette restructuration et 70 % qu'elles n'ont pas Ă©tĂ© associĂ©es Ă  la rĂ©flexion en amont. 82 % de ces mĂȘmes salariĂ©s estiment que leur charge de travail s'est accrue sans que pour autant leur productivitĂ© ou l'intĂ©rĂȘt de leur poste ne s'amĂ©liorent.
Les Ă©quipes d'encadrement ne se montrent guĂšre plus enthousiastes. InterrogĂ©s sur les fusions de services, les trois quarts des cadres de la fonction publique d'État sondĂ©s par Ineum Consulting pour la revue Acteurs publics{32} les trouvent plutĂŽt justifiĂ©es sur le fond mais dĂ©sapprouvent la mĂ©thode. Pour 62 % d'entre eux, le bilan est nĂ©gatif : les critiques se focalisent sur l'absence de concertation, la dĂ©gradation du service et l'alourdissement de la charge de travail des agents.

Un chantier mené sans concertation

L'opinion dominante, chez les salariés de la fonction publique, est bien qu'il faut réformer. « Mais pas sans nous », disent-ils en substance. Cette attitude est celle exprimée par les organisations syndicales qui les représentent.
« Nous avons signĂ© les accords de Bercy parce que nous pensions qu'il Ă©tait important et utile de renouer le dialogue entre pouvoirs publics et syndicats pour discuter des vrais enjeux. Mais pendant que nous discutions, au sein des confĂ©rences sociales, des outils de concertation et de dialogue, les nĂ©gociations salariales continuaient d'ĂȘtre un simulacre », rappelait Bernadette Groison, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la FSU, lors des premiĂšres Assises du dialogue social dans la fonction publique. « Par ailleurs, juste au moment oĂč nous Ă©tions sur le point de signer les accords de Bercy, en mai 2008, le gouvernement annonçait les premiĂšres mesures de modernisation prises dans le cadre de la RĂ©vision gĂ©nĂ©rale des politiques publiques (RGPP). Nous ne comprenons pas comment le gouvernement peut d'un cĂŽtĂ© faire voter une loi de rĂ©novation du dialogue social basĂ© sur un large consensus des partenaires sociaux et d'un autre cĂŽtĂ© ne pas concerter au moment de lancer un train de rĂ©formes de grande ampleur. »
« L'Unsa a toujours dĂ©fendu l'idĂ©e qu'une mise Ă  plat des missions de service public Ă©tait nĂ©cessaire, renchĂ©rit Élisabeth David, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de l'Unsa. Mais la mĂ©thode choisie mĂ©connaĂźt les principes mĂȘme du dialogue social, fondĂ© sur une rĂ©elle concertation avec les organisations syndicales reprĂ©sentatives. Cette rĂ©forme se fait au mĂ©pris des agents qui ne sont informĂ©s de rien. Certains ne savent plus quelles sont leurs missions ni de quels services ils relĂšvent, MĂȘme les cadres intermĂ©diaires sont dans l'inconnu ! » En n'associant ni l'encadrement ni les organisations syndicales aux travaux de rĂ©flexion et de prĂ©paration, la RGPP s'est privĂ©e d'une composante majeure d'une mise en Ɠuvre rĂ©ussie.

Une volonté politique affirmée

La modernisation de l'État relĂšve d'une volontĂ© affirmĂ©e au plus haut niveau. Faire mieux avec moins de fonctionnaires est une promesse de campagne du prĂ©sident de la RĂ©publique. Dans un discours prononcĂ© le 19 novembre 2007, Nicolas Sarkozy annonce un ambitieux mouvement de rĂ©forme. Un mois plus tard, 96 mesures de modernisation sont prĂ©sentĂ©es dans le cadre de la RĂ©vision gĂ©nĂ©rale des politiques publiques (RGPP). Parmi elles, une diminution d'environ 10 % du nombre des directions centrales des ministĂšres, l'affirmation de l'autoritĂ© hiĂ©rarchique des prĂ©fets de RĂ©gion, un grand nombre de fusions, restructurations et rĂ©organisations, sans oublier de profonds changements dans les modes de gestion des ressources humaines et les mĂ©thodes de travail.
La crĂ©ation de la Direction gĂ©nĂ©rale des finances publiques, rĂ©unissant les directions des impĂŽts et de la comptabilitĂ© publique, la crĂ©ation de 22 directions rĂ©gionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, celle de PĂŽle Emploi nĂ©e de la fusion de l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) avec les Assedic, sont autant d'exemples qui affichent le mĂȘme objectif de « simplification » et de « rationalisation ». La mutualisation des moyens de certains services de support ou le transfert de missions vers des agences font Ă©galement partie du programme.
Pour réduire les dépenses publiques, le gouvernement a décidé de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Cela représente, sur la période 2008-2012, prÚs de 150 000 agents et une baisse des effectifs d'environ 7 %. En contrepartie des efforts demandés aux salariés, le gouvernement s'est engagé à leur restituer la moitié des économies réalisées. Les organisations syndicales demandaient que cela passe par des mesures de revalorisation collective ; le gouvernement a fait le choix d'un systÚme de rémunération plus individualisé.
La RGPP est unanimement rejetĂ©e par les centrales syndicales. « Jamais concertĂ©es, ni au Parlement, ni avec les syndicats, les dĂ©cisions de la RGPP ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©es par quelques hauts fonctionnaires et des conseillers privĂ©s, dont certains sont directement intĂ©ressĂ©s par la privatisation de missions de l'État du fait de l'activitĂ©, passĂ©e et Ă  venir, de leurs sociĂ©tĂ©s, dĂ©clarait ainsi rĂ©cemment Jean-Claude Mailly, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de Force OuvriĂšre, dans la revue Acteurs publics{33}. Ces mesures ont entraĂźnĂ© des rĂ©ductions massives de missions et de services, sans s'intĂ©resser aux consĂ©quences pour les personnels et les usagers{34}. »

La réforme permanente

PrĂ©sentĂ©e comme une rupture par ses initiateurs et vĂ©cue comme telle sur le terrain, la RGPP relĂšve en fait d'une certaine continuitĂ©. La rĂ©forme de l'État a fait l'objet d'une longue sĂ©rie de chantiers, depuis la Rationalisation des choix budgĂ©taires (RCB) des annĂ©es 1960 jusqu'Ă  la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) opĂ©rationnelle depuis juillet 2006, en passant par le renouveau du service public cher Ă  Michel Rocard. Prolongeant les audits de modernisation dits « audits CopĂ© », la RGPP est la derniĂšre manifestation d'un État en rĂ©forme permanente.
L'originalité de la RGPP ne réside pas dans ses objectifs. La nouveauté, c'est le recours systématique, aux cÎtés des corps d'inspection, aux cabinets de conseil privés chargés de réaliser des audits systématiques visant à déterminer les gisements d'économies, les fonctions mutualisables ou externalisables. Il en a résulté des plans d'action et des calendriers, à décliner sur le terrain.

Des raisons d'espérer

Les acteurs du dialogue social sont placés dans une situation paradoxale. D'un cÎté, la loi de juillet 2010 leur fournit la liste de tous les sujets dont ils sont invités à se saisir, depuis les conditions de travail jusqu'à la formation, en passant par l'égalité professionnelle et la gestion de l'emploi. D'un autre cÎté, ils n'ont pas été invités à débattre des projets de modernisation en amont des sujets en question.
Que reste-t-il alors à discuter ou à négocier ? Au minimum, les conséquences concrÚtes des réformes sur la vie quotidienne des collectifs de travail. « Ce n'est pas parce qu'on désapprouve le cadre général qu'on n'a plus, en tant que syndicaliste, la responsabilité de veiller aux conditions de travail des agents », note Vincent Hacquin de la CFE-CGC. Cette posture est également valable pour les équipes de direction et d'encadrement, chargées d'appliquer les réformes, et qui sont en premiÚre ligne face aux organisations syndicales. Il ne s'agit pas de « co-gérer » ou de « faire passer » la réforme, mais d'en gérer les conséquences au mieux, voire si possible d'infléchir le cours des événements.
Le changement imposĂ© d'en haut fait partie intĂ©grante de notre tradition rĂ©galienne et centralisatrice. Mais par-delĂ  toutes les caricatures, le dialogue social est possible. Des hommes et des femmes, syndicalistes comme dirigeants, en ont fait le choix, que ce soit pour mettre en Ɠuvre telle ou telle rĂ©forme ou sortir d'un conflit. Les exemples sont trop peu nombreux mais ils existent.

La DREAL RhĂŽne-Alpes : mener une fusion

La crĂ©ation des directions rĂ©gionales de l'environnement de l'amĂ©nagement et du logement (DREAL) procĂšde directement de la volontĂ© prĂ©sidentielle de rĂ©duire le nombre de directions d'administration centrale. Dans chaque rĂ©gion, les anciennes directions rĂ©gionales de l'environnement (DIREN), directions rĂ©gionales de l'Ă©quipement (DRE) et directions rĂ©gionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE) ont Ă©tĂ© fusionnĂ©es au sein d'un nouveau service unifiĂ© du ministĂšre de l'Écologie, de l'Énergie, du DĂ©veloppement durable et de la Mer (MEEDDM), « pilote unique, au niveau rĂ©gional, des politiques de dĂ©veloppement durable{35} ». Les DREAL ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es en trois vagues (1er janvier 2009, 2010 et 2011). La rĂ©gion RhĂŽne-Alpes a fait partie de la premiĂšre vague, expĂ©rimentale.

Une décision politique nationale

« La décision de créer ces nouveaux services fusionnés était idéologique, estime Patrick Marzin, délégué régional de l'Union nationale des syndicats professionnels-FO en RhÎne-Alpes{36}. Il n'y a eu aucune concertation en amont à aucun niveau. Il a fallu mettre en musique sur le terrain et sous la pression du temps des décisions prises en haut lieu. »
Hubert Goetz, directeur adjoint de la DREAL RhĂŽne-Alpes, confirme : « Les dĂ©cisions sur l'architecture des directions rĂ©gionales et dĂ©partementales ont Ă©tĂ© prises au niveau politique, par exemple le transfert d'une partie de l'ex-DRIRE au ministĂšre du Travail en sortant la partie industrie et mĂ©trologie{37} du pĂ©rimĂštre DREAL. De mĂȘme, le maintien d'unitĂ©s territoriales non rattachĂ©es aux prĂ©fect...

Table des matiĂšres

  1. Page de titre
  2. Sommaire
  3. Remerciements
  4. Pourquoi ce livre ?
  5. Une volonté partagée de rénovation
  6. Une loi pour déployer largement la négociation
  7. Le dialogue social en action
  8. Engager la dynamique sur le terrain
  9. Index des personnes citées dans l'ouvrage