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Les femmes et les hommes d'EDF

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Les femmes et les hommes d'EDF

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À propos de ce livre

À EDF, on n'est pas seulement Ă©lectricien mais chaudronnier, chimiste, mĂ©decin du travail, secrĂ©taire, agent de conduite de centrale nuclĂ©aire, technicien de maintenance qui rĂ©pare les machines, agent de sĂ©curitĂ© qui surveille les sites, ingĂ©nieur qui les sĂ©curise...Ils-elles travaillent Ă  Chinon, Lyon, Tours, Cordemais, Flamanville, Marckolsheim ou en Martinique... Ils-elles racontent dans ce livre la diversitĂ© de leurs mĂ©tiers, du plus attendu – le technicien d'exploitation, la conseillĂšre clientĂšle – vers le plus insolite – l'Ă©clusier qui fait passer les bateaux sur le Rhin.Presque toutes celles et tous ceux qui prennent la parole ont le sentiment de ne pas faire un mĂ©tier comme un autre. ConsĂ©quence de la sĂ©curitĂ© extrĂȘme qui entoure chacun de leurs gestes, du gigantisme des installations aussi, sur lesquelles ils-elles font un travail d'horloger.Ils-elles parlent de leur activitĂ© avec passion et libertĂ©, mais aussi de leur vision du service public, des Ă©volutions de l'entreprise. Sans cacher leurs interrogations et leurs doutes lĂ©gitimes.Dans ce livre, chaque mĂ©tier se comprend Ă  la lumiĂšre des autres par le biais de mĂ©taphores. L'agent de conduite parle de son circuit comme d'un gros coeur tandis que le mĂ©decin du travail passe son temps Ă  mettre de l'huile dans les rouages du systĂšme... Ces hommes et ces femmes font dĂ©couvrir la face mĂ©connue de la production de l'Ă©lectricitĂ©. Cet ouvrage est issu d'un travail commun avec le ComitĂ© central d'entreprise (CCE) EDF.

Foire aux questions

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Informations

ISBN
9782708252660

Thierry, Ă©clusier, centrale hydraulique de Marckolsheim (Haut-Rhin)

45 ans. À EDF depuis vingt-trois ans.

J’adore surprendre les gens quand je leur dis que je suis Ă  EDF, que je ne suis pas Ă©lectricien, mais Ă©clusier et que mon travail, c’est de faire monter et descendre des bateaux sur le Rhin. « Ah bon, et il passe beaucoup de bateaux ? » Quand la France a demandĂ© l’exploitation hydro-Ă©lectrique du Rhin Ă  la Convention de Versailles en 1919, la navigation a exigĂ© qu’en compensation, EDF rende le Rhin navigable Ă  titre gracieux. Nous sommes donc quarante-neuf Ă©clusiers Ă  travailler sur les huit Ă©cluses EDF qui s’étalent le long du Rhin entre Kembs et Strasbourg, Ă  cĂŽtĂ© de chacune des centrales. L’entretien est Ă  notre charge et la circulation gratuite pour les bateliers.
Moi, j’ai Ă©tĂ© embauchĂ© en dĂ©cembre 1995 comme mĂ©canicien et Ă©clusier remplaçant Ă  la centrale de Marckolsheim. Parmi les 150 candidats qui postulaient sur le poste, j’étais un des seuls Ă  parler allemand et comme l’allemand est la langue officielle du Rhin, j’ai Ă©tĂ© pris. Au bout de cinq ans, j’ai changĂ© complĂštement de branche et je suis parti Ă  la distribution Ă  Aix-en-Provence, oĂč j’ai passĂ© trois ans avant de revenir Ă  Marckolsheim en tant cette fois qu’électro-mĂ©canicien et toujours remplaçant Ă©clusier. Je m’occupais du petit entretien des pompes, de tout ce qui est mĂ©canique et Ă©lectronique. Et puis, j’ai eu des problĂšmes de santĂ© avec des restrictions mĂ©dicales trĂšs strictes. On m’a alors proposĂ© de choisir entre les Ă©cluses et un poste administratif. Je n’ai pas hĂ©sitĂ© longtemps. L’informatique ne me faisait pas peur, mais je me voyais mieux en solitaire, aux Ă©cluses. C’est un mĂ©tier que tout le monde ne se sent pas capable de faire, mais qui moi me va trĂšs bien.
Depuis ma cabine qui domine le canal du Rhin, « mon phare », je vois arriver les bateaux, je les dirige et je dĂ©cide de les envoyer dans l’un des deux sas, le petit ou le grand, qui leur permet de monter ou de descendre la chute de treize mĂštres. Tout dĂ©pend de leur dimension et de leur cargaison. En gĂ©nĂ©ral, on les connaĂźt d’avance, en communiquant avec les autres Ă©clusiers amont et aval. Mais parfois des bateaux arrivent des ports situĂ©s entre les Ă©cluses, sans que l’éclusier amont ou aval n’ait pu nous prĂ©venir. Auquel cas, on demande aux bateliers de dĂ©cliner leurs spĂ©cificitĂ©s – nom, taille, cargaison – et on gĂšre avec ceux qui sont annoncĂ©s. Dans tous les cas, le batelier m’appelle avant le virage du fleuve et en fonction de ce que je vais lui dire, il va rĂ©guler sa vitesse : ralentir si je lui dis qu’il y a de l’attente, accĂ©lĂ©rer si je lui dis que le sas est prĂȘt. Moi, je calcule pour savoir si plusieurs bateaux qui arrivent en mĂȘme temps peuvent tenir ensemble dans un sas. Je dĂ©cide en fonction de leur taille, mais aussi de ce qu’ils transportent : un bateau ne peut Ă©cluser avec un autre qui transporte des produits inflammables que s’il possĂšde l’ADN, un document qui l’y autorise.
Une fois qu’il est entrĂ©, je vĂ©rifie qu’il est bien amarrĂ© sur les bites d’amarrage flottantes qu’on appelle des bollards et que ses moteurs sont arrĂȘtĂ©s. Alors je lance le systĂšme automatique qui ferme les portes et les vannes Ă  l’amont. Une manƓuvre complĂšte, depuis la fermeture des portes amont jusqu’à l’ouverture des portes aval, dure environ quinze minutes pour le grand sas et dix minutes pour le petit. Un sas, c’est comme une baignoire. Vous voulez la remplir, vous mettez un bouchon, vous ouvrez le robinet. Si vous voulez la vider, vous fermez le robinet et vous enlevez le bouchon. Aucun systĂšme de pompe. Ça ne marche que par gravitĂ©. Je manƓuvre tout depuis ma cabine. GrĂące Ă  des camĂ©ras, je vois toute l’écluse, je peux zoomer sur des points qui m’intĂ©resse et tout est enregistrĂ©. En cas d’accident ou de dĂ©gĂąts matĂ©riels, nous sommes assermentĂ©s et nous pouvons dresser un procĂšs-verbal.
Une fois que le bateau est passĂ©, je l’annonce Ă  l’éclusier suivant. Je consigne son passage dans le cahier de saisie informatique : l’heure de passage du bateau, son nom, sa taille... Quand il n’y a pas de manƓuvre Ă  faire, je fais des rondes. En cas de panne Ă©lectrique ou mĂ©canique, si je ne peux pas le faire moi-mĂȘme, c’est en premier lieu l’astreinte de l’usine hydroĂ©lectrique associĂ©e qui vient dĂ©panner. Quand les dĂ©gĂąts sont plus importants, on essaie de dĂ©gager le bateau coincĂ© pour le faire passer dans l’autre sas et ensuite on fait intervenir l’équipe d’intervention mĂ©canique ou Ă©lectrique. Mais toujours on essaie d’arranger les bateliers au mieux, de les faire attendre le moins possible.
Les journĂ©es tranquilles, on fait passer moins de vingt bateaux dans un quart de huit heures. Mais il y a des matins oĂč il n’y en a que quatre, et des quarts oĂč on en fait passer quarante. LĂ , vous rentrez le soir, vous ĂȘtes rĂ©tamĂ©, vous n’avez pas vu l’aprĂšs-midi passer. Plus il y a de bateaux qui arrivent en mĂȘme temps, plus il faut calculer pour optimiser et les faire passer le plus rapidement possible. C’est un peu comme un jeu de briques qu’on assemble. DĂšs fois, c’est un peu rock’n roll. Ça va l’ĂȘtre encore plus prochainement car le grand sas va ĂȘtre en entretien pendant six mois.
Une bonne journĂ©e, c’est une journĂ©e oĂč il n’y a pas de souci mĂ©canique et oĂč on ne fait pas attendre les bateaux. Les bateliers savent que pour passer les huit Ă©cluses d’EDF, ils vont mettre huit heures environ. Ils sont comme les automobilistes. Quand il y a un bouchon, ils s’énervent. Ils aimeraient bien aller le plus vite possible. Je les comprends et je n’aime pas les faire attendre parce que je sais qu’ils travaillent. Certains s’impatientent, d’autres prennent les choses comme elles viennent et on arrive Ă  bien discuter. J’aime le contact avec eux. Et ça me plaĂźt d’organiser ces gros gabarits, de voir passer toutes ces marchandises, ces pĂ©troliers qui transportent parfois 3 000 tonnes : imaginez le nombre de camions qu’ils remplacent.
On est une Ă©cluse de passage pour l’Allemagne. Il y a Ă©normĂ©ment de gens qui s’arrĂȘtent, qui viennent regarder. De temps en temps, je sors, je vais discuter avec eux, je leur explique le fonctionnement de l’écluse. Ils ne s’imaginent pas tout ce qu’il y a dessous. C’est phĂ©nomĂ©nal, la profondeur des sas, le poids des portes, la pression, le bruit quand ça s’ouvre.
J’ai un beau mĂ©tier et malgrĂ© ce qui se passe actuellement, je suis quand mĂȘme fier de travailler Ă  EDF. J’ai maintenant un nouveau et beau poste de commande, un espace de vie trĂšs agrĂ©able. Je gĂšre mon temps un peu comme je veux. Il y a des collĂšgues d’EDF qui n’ont pas assez de huit heures dans une journĂ©e pour faire tout ce qu’ils ont Ă  faire. Nous, on se relaie 24 heures sur 24, 365 jours par an : les Ă©cluses ne sont fermĂ©es que les nuits de rĂ©veillon de NoĂ«l et de nouvel an. Il y a des coups de bourre aussi, mais globalement, c’est apaisant. On a le temps, parfois mĂȘme de prendre un roman en attendant que le travail vienne Ă  nous. Et puis je suis un gars qui aime l’eau. LĂ , je suis dans mon Ă©lĂ©ment.
{1} Jean-Luc Magnaval est agent EDF depuis trente-huit ans. Il a exercĂ© diffĂ©rents mĂ©tiers au sein de l’ingĂ©nierie nuclĂ©aire et des achats. Il est secrĂ©taire du ComitĂ© cen...

Table des matiĂšres

  1. Page de titre
  2. Sommaire
  3. Avant-propos Par Jean-Luc Magnaval et François Dos Santos
  4. Préambule Par Blandine Bricka
  5. Luc, technicien d’intervention Ă©lectrique et clientĂšle, Martinique 52 ans. À EDF depuis vingt-trois ans
  6. LĂ©a, conseillĂšre clientĂšle, Île-de-France 30 ans. À EDF depuis six ans
  7. Richard, opĂ©rateur de conduite en centrale nuclĂ©aire, Flamanville (Manche) 52 ans. À EDF depuis trente-quatre ans
  8. Pierre, dispatcher au service sĂ©curitĂ© systĂšme, Martinique 54 ans. À EDF depuis vingt-six ans
  9. CĂ©cile, assistante de direction, Tours (Indre-et-Loire) 47 ans. À EDF depuis dix-huit ans
  10. Augustin, chargĂ© d’affaires ingĂ©nierie senior, Martinique 57 ans. À EDF depuis trente-trois ans
  11. Bastien, technicien d’exploitation en centrale hydraulique, Marckolsheim (Haut-Rhin) 28 ans. À EDF depuis six ans
  12. Thomas, chaudronnier en centrale thermique, Cordemais (Loire-Atlantique) 32 ans. À EDF depuis huit ans
  13. AurĂ©lie, prĂ©paratrice chargĂ©e d’affaires en centrale hydraulique, Vogelgrun (Haut-Rhin) 30 ans. À EDF depuis dix ans
  14. Gilles, technicien d’intervention et de surveillance en centrale thermique, Cordemais (Loire-Atlantique) 37 ans. À EDF depuis dix ans
  15. Julie, acheteuse, Tours (Indre-et-Loire) 39 ans. À EDF depuis quinze ans
  16. Jean-Christophe, agent de manutention et de logistique en centrale nuclĂ©aire, Chinon (Indre-et-Loire) 33 ans. Depuis six ans dans son entreprise prestataire d’EDF
  17. JĂ©rĂŽme, ingĂ©nieur gĂ©nie civil en centrale nuclĂ©aire, Flamanville (Manche) 27 ans. À EDF depuis quatre ans
  18. Pascal, chargĂ© d’études senior, Lyon (RhĂŽne) 57 ans. À EDF depuis vingt-huit ans
  19. Marie, technicienne aux essais en centrale nuclĂ©aire, Chinon (Indre-et-Loire) 31 ans. À EDF depuis onze ans
  20. Henri, formateur, Bugey (Ain) 55 ans. À EDF depuis vingt-huit ans
  21. Fanny, technicienne chimiste de tranche en centrale nuclĂ©aire, Cruas (ArdĂšche) 25 ans. À EDF depuis quatre ans
  22. Adrien, technicien performance machine en centrale thermique, Cordemais (Loire-Atlantique) 26 ans. À EDF depuis six ans
  23. Nicolas, manager en centrale nuclĂ©aire, Chinon (Indre-et-Loire) 41 ans. À EDF depuis dix-sept ans
  24. Arnaud, coordinateur projet au sein du programme sĂ©curitaire d’EDF, Tours (Indre-et-Loire) 44 ans. À EDF depuis vingt ans
  25. Thibaut, agent protection de site en centrale nuclĂ©aire, Chinon (Indre-et-Loire) 31 ans. À EDF depuis treize ans
  26. François, ingĂ©nieur de recherche senior, Saclay (Essonne) 57 ans. À EDF depuis trente-quatre ans
  27. Laurent, ingĂ©nieur d’études, Tours (Indre-et-Loire) 51 ans. À EDF depuis trente-quatre ans
  28. Rodrigue, ingĂ©nieur de recherche en informatique industrielle option rĂ©seaux et tĂ©lĂ©communications, Saclay (Essonne) 44 ans. À EDF depuis vingt-six ans
  29. Fabien, directeur de la formation et de la professionnalisation 48 ans. À EDF depuis vingt-quatre ans
  30. Bernard, mĂ©decin du travail, Montrouge (Hauts-de-Seine) MĂ©decin du travail depuis trente-trois ans. À EDF depuis neuf ans.
  31. Coraline, gestionnaire de contrat, Lyon (Rhîne) 41 ans. À EDF depuis sept ans.
  32. Thierry, Ă©clusier, centrale hydraulique de Marckolsheim (Haut-Rhin) 45 ans. À EDF depuis vingt-trois ans.