Tu as dressé devant moi une table
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Tu as dressé devant moi une table

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À propos de ce livre

La Bible est parsemée d'histoires de tables et de repas. Il y a d'abord celle d'Abraham, le père des croyants, qui accueille sous le chêne de Mambré trois étrangers inconnus. Il les sert à table et leur lave les pieds en signe d'hospitalité et de respect. À travers eux, c'est le Seigneur lui-même qui lui rend visite. Hospitalité, partage, rencontre, bienveillance: au fil des textes puisés dans l'Ancien et le Nouveau Testaments, et au gré de ses expériences de vie, Gilles Rebêche montre comment le repas et le service des tables incarnent et révèlent le projet d'Alliance. Alliance de Dieu avec l'humanité, Alliance de chacun avec ses semblables et avec la Création qui nous est confiée.

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Informations

ISBN
9782708252974

Chapitre 1
« Mettons-nous à table ! »

La Bible comme histoire sainte est parsemée d’histoires de tables et de repas. Elle révèle le projet d’Alliance de Dieu avec l’humanité et la proposition faite à l’Homme de vivre en conséquence dans une culture d’alliance avec ses frères et avec la Création qui lui est confiée.
Le service des Tables y est présenté comme un lieu d’apprentissage de cette culture d’Alliance. Le premier à en faire la démonstration est le patriarche Abraham, le Père des croyants, qui se met en quatre pour accueillir, sous le chêne de Mambré, trois étrangers inconnus. Il les sert à table et leur lave les pieds en signe d’hospitalité et de respect. Cet acte est le préalable pour accueillir la Promesse. Aujourd’hui encore, tous les enfants d’Abraham, juifs, chrétiens et musulmans contemplent dans ce geste d’hospitalité et ce service des Tables un des fondamentaux de la rencontre interreligieuse pour redécouvrir « l’œcuménisme de la charité ».
C’est d’ailleurs en référence à cet événement que dans de nombreux établissements de la diaconie du Var, l’icône de la Trinité, d’Andreï Roublev, avec les trois anges assis autour de la table d’Abraham, est accrochée au mur comme un clin d’œil à la phrase de l’apôtre : « N’oubliez pas de pratiquer l’hospitalité. En effet, en la pratiquant, certains ont accueilli des anges sans le savoir » (He 13,2).
Dès les origines, dans le livre de la Genèse, au temps de la Création, c’est une histoire de nourriture et de rapport à cette nourriture qui se perturbe et se dégrade, au point d’embrouiller la relation d’Adam avec Ève et avec Dieu.
Ils n’ont pas su s’asseoir à la même table et faire confiance à la parole échangée. Ce drame de la relation pervertie entre Dieu et l’humanité, et entre les humains eux-mêmes, est comme la toile de fond sur laquelle la culture d’Alliance balbutie ses premières interrogations. Deux questions d’ailleurs, prêtées à la voix de Dieu dans le livre de la Genèse, résument ce désir d’alliance renouvelée après cet échec apparent : « Adam, où es-tu ? » et « Qu’as-tu fait de ton frère ? » Ces deux questions traversent toute l’histoire de l’humanité et sont encore des questions intérieures qui résonnent dans le cœur de chaque croyant, non pas comme des questions culpabilisantes, mais comme des questions qui ouvrent un avenir. Et en écho, à la fin de la Bible, dans le livre de l’Apocalypse, Dieu revient avec insistance sur ces deux questions et suscite notre participation au service des Tables :
« Écoute, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai un repas avec lui et lui avec moi » (Ap 3,20).
Intrigué par l’omniprésence des repas dans la Bible, et toujours en quête de mieux comprendre ce qu’était le service des Tables, je dois avouer que j’en ai perçu l’originalité et la pertinence de manière tout à fait imprévue : en étant moi-même invité fréquemment à la table d’amis ou d’inconnus soit par sollicitude amicale pour ma vie de célibataire peu enclin à cuisiner, soit par mondanité sympathique à cause de mon statut d’ecclésiastique ou de responsable associatif. Ces invitations diverses m’ont permis d’observer trois points forts du service des Tables très instructifs pour mieux appréhender la vie en société et le bien vivre ensemble.
L’art du service des Tables consiste à faire circuler la parole autant que les plats
Si, lors d’un repas où l’on est invité, la discussion est terne, sans intérêt ou monopolisée par celui qui accueille, même si la cuisine est excellente, il est évident que l’on se dit, en partant, « cette soirée était mortelle, je ne reviendrai jamais chez cette personne pour un repas ». En effet la qualité d’un repas tient tout autant à l’ambiance, à l’échange entre les convives, qu’aux mets qui sont servis. Celui qui invite a la mission de veiller tout autant à la circulation de la parole qu’à celle des plats. Même dans le cadre d’un repas en silence au monastère, il n’y a pas que les plats qui circulent. Les moines qui sont au service des Tables redoublent d’attention fraternelle pour garder une ambiance d’écoute et de recueillement, d’autant plus s’il faut écouter une parole venue d’ailleurs par une lecture, ou un fond musical.
Cet aspect du service des Tables comme art de faire circuler la parole autant que les plats s’est souvent vérifié pour moi, même en dehors d’un repas, à de nombreuses occasions.
Quand dans une association caritative, seule compte la distribution des colis alimentaires, des prestations sociales, ou des aides financières ; quand il n’y a plus beaucoup de place pour écouter en profondeur la parole des intéressés, leurs joies, leurs peines, leurs rêves, leurs projets, leur histoire ; quand il n’y a plus d’espace ni de temps pour organiser au sein de la structure un conseil de vie sociale, ou au sein du quartier un conseil des familles, ou un conseil citoyen... Alors, dans ces cas, je constate que l’ambiance est souvent « mortelle » autant que dans un repas où la parole ne circule pas. « Les accueillis » changent de dénomination et on les appelle alors plus volontiers « les clients » ou pire « les usagers » en prononçant parfois « les usagés ». Dans ce type de situations, le service des Tables consiste alors à faire évoluer les pratiques sociales qui peuvent devenir, avec la meilleure volonté, ou avec l’orgueil d’une technicité sociale avérée, des lieux de deshumanisation et parfois même de maltraitance sociale. « Faire circuler la parole autant que les plats » devient le réamorçage d’une démarche participative qui résiste à l’assistanat humiliant.
Pareillement, dans un conseil d’administration ou un conseil paroissial, ou même dans une réunion d’équipe, si la parole ne circule pas et que seul le président, ou le curé, ou encore le chef d’équipe monopolise le débat en déclinant des consignes, des informations, ou des résolutions, il y a fort à parier que ce qui en sortira restera indigeste et que le groupe perdra progressivement le désir et le goût de se réunir à nouveau.
L’art du service des Tables consiste à savoir s’émerveiller de tout ce qui nous est donné de bon à vivre, et à savoir le dire !
Quand on est invité chez quelqu’un, il est toujours de bon ton de savoir dire au moment où il le faut que ce qui nous est donné à manger est bon. Cela fait toujours plaisir à nos hôtes qui se sentent reconnus et félicités dans l’effort qu’ils ont fait pour bien nous accueillir. Si par hasard, le met proposé n’est pas de notre goût, on est alors capable de beaucoup d’imagination pour inventer un compliment du style « c’est vraiment original ce mélange de saveurs ! » ou bien « vraiment merci de me faire découvrir un plat que je ne connaissais pas ! ».
Cet aspect du service des Tables n’est pas un détail dans le cadre du bien vivre ensemble : c’est un aspect de la vie sociale à ne pas négliger. Les paroles de reconnaissance, et plus encore celles exprimées devant témoin, ont une capacité à faciliter le lien social et le bien-être entre tous.
Quand dans une association, une famille, un groupe d’amis, une paroisse, un couple, on ne prend plus le temps de se dire « merci de ce qui nous est donné de vivre ensemble », de l’exprimer à haute voix et de le célébrer d’une manière ou d’une autre dans la fête, on passe à côté de quelque chose d’essentiel. La célébration des anniversaires dans les maisons de retraite, les maisons d’enfants, les foyers d’accueil pour personnes en grande précarité révèle d’une manière très particulière l’importance de ces paroles de reconnaissance : face au temps qui passe inexorablement et pourrait nous faire douter de l’importance de notre vie, le fait d’être célébré dans les chants et la fête nous fait goûter à la joie d’être soi, et de vivre en relation avec les autres.
Quand on rend visite à une personne seule ou malade, lui redire en partant « merci de m’avoir accueilli, c’était vraiment un bon moment que ce moment passé avec vous », ça change tout ! Quand on peut dire à un collègue de travail « c’est vraiment chouette de travailler avec toi », l’ambiance n’est plus la même.
Lorsque je visite une association d’entraide sociale que j’ai fondée, je suis très vite attristé si je réalise qu’il n’y a plus comme occasion de se rassembler que les assemblées générales où l’on parle surtout de chiffres, de budgets, et d’évaluation quantitative (même si j’en comprends le bien-fondé), et qu’il n’y a plus de fêtes, d’opération...

Table des matières

  1. Page de titre
  2. Sommaire
  3. Le service des Tables Préambule
  4. Chapitre 1 « Mettons-nous à table ! »
  5. Chapitre 2 « Une table à rallonges »
  6. Chapitre 3 Les tables de l’Alliance
  7. Chapitre 4 Cartes sur table
  8. Conclusion « Il se lève de table... »