TroisiĂšme partie
La démarche GIMSIŸ pour un nouveau tableau de bord
Ătape 1
1 â Environnement de lâentreprise
2 â Identification de lâentreprise
3 â DĂ©finition des objectifs
4 â Construction du tableau de bord
5 â Choix des indicateurs
6 â Collecte dâinformations
7 â SystĂšme de tableau de bord
8 â Choix du progiciel
9 â IntĂ©gration et dĂ©ploiement de la solution
10 â Audit du systĂšme
Objectifs
Au cours de cette Ă©tape, nous allons identifier lâentreprise en termes de marchĂ©, de stratĂ©gie et de management.
Nous pourrons alors :
DĂ©finir la portĂ©e et le pĂ©rimĂštre de lâĂ©tude ;
ContrÎler la finalité ;
Mesurer lâengagement de la direction et la participation du personnel ;
Lâentreprise et son marchĂ©
Le systĂšme de tableau de bord est un instrument de compĂ©titivitĂ© et sa conception doit sâinscrire Ă©troitement dans le contexte de lâentreprise.
DĂšs la premiĂšre Ă©tape, il est important de connaĂźtre le positionnement de lâentreprise en termes de marchĂ©, non pas en qualitĂ© de juge et de conseil, ce nâest pas notre tĂąche, mais pour en identifier la complexitĂ©. Ce premier stade de lâĂ©tude facilitera grandement la comprĂ©hension de la stratĂ©gie mise en place par lâentreprise et Ă©clairera les attentes non formulĂ©es du projet, car souvent non formulables.
La complexitĂ© du marchĂ© nâest pas uniquement liĂ©e Ă la taille de la cible. Ce nâest pas parce quâune entreprise a de nombreux clients, mĂȘme sâils sont de nature diffĂ©rente, que son marchĂ© est nĂ©cessairement complexe. A contrario, ce nâest pas parce quâune entreprise a peu de clients et peu de concurrence que son marchĂ© peut ĂȘtre qualifiĂ© de « simple ». Lâavionneur Airbus a relativement peu de clients, les grandes compagnies susceptibles dâacheter les avions neufs ne sont pas nombreuses, mĂȘme si on ajoute les grands « Brokers » de la vente en leasing. En termes de concurrence, on nâen identifie plus quâun seul important : Boeing. Pourtant, chacun sait que le contexte Ă©conomique du constructeur aĂ©ronautique est infiniment complexe !
Si, en effet, viser une large cible force Ă lâapprĂ©hension dâun degrĂ© de complexitĂ© supĂ©rieur, choisir un marchĂ© Ă©troit nâest pas toujours associĂ© Ă une recherche de simplicitĂ©.
La complexité du marché
Figure 3.1. La complexité du marché
Ce schĂ©ma causes-effets rĂ©sume les principaux critĂšres dĂ©finissant la complexitĂ© du marchĂ© de lâentreprise. Il ne fait vĆu ni dâexhaustivitĂ© ni dâuniversalitĂ©. Selon les cas, il sera personnalisĂ© et complĂ©tĂ© avec les paramĂštres sectoriels spĂ©cifiques du marchĂ© de lâentreprise analysĂ©e. Reprenons chacun des points.
La clientĂšle
Le nombre de clients.
La diversité de la clientÚle :
â en taille (petites entreprises et grands comptes) ;
â en nature (particulier et professionnel) ;
â en secteur (grande distribution, industrie, tertiaireâŠ).
Le niveau dâexigence en termes de dĂ©lais, de coĂ»ts et de rĂ©gularitĂ© (flux tendus par exemple).
La concurrence
Créneau concurrentiel : existe-t-il déjà de nombreux concurrents ?
PossibilitĂ© de produit de remplacement : lâentreprise pourra-t-elle un jour ĂȘtre confrontĂ©e Ă une concurrence proposant un nouveau produit remplaçant les produits ou services proposĂ©s ou « Comment lâinvention de la fermeture Ăclair a bousculĂ© lâindustrie du bouton⊠». Plus sĂ©rieusement, prenons lâexemple de la fabrication de petits composants par injection caoutchouc qui tend Ă ĂȘtre remplacĂ©e par lâinjection plastique, un procĂ©dĂ© permettant des cadences plus rapides et lâobtention de produits finis directement en sortie de presse. Ce procĂ©dĂ© permet dâobtenir de plus grandes quantitĂ©s pour un coĂ»t infĂ©rieur, Ă dĂ©lai rĂ©duit et Ă qualitĂ© Ă©quivalente, voire supĂ©rieure. Une entreprise Ă©quipĂ©e pour le caoutchouc ne peut se convertir du jour au lendemain Ă lâinjection plastique.
PossibilitĂ© dâarrivĂ©e de nouveaux concurrents. Certaines entreprises ont la capacitĂ© exceptionnelle de fermer un marchĂ©. Bic, par exemple, avec un bon usage de courbes dâexpĂ©riences, a su verrouiller par des prix bas son marchĂ©. En dâautres termes, un challenger aura beaucoup de difficultĂ©s Ă se prĂ©senter sur le mĂȘme crĂ©neau, les prix des produits proposĂ©s sur le marchĂ© sont trop bas pour dĂ©marrer lâactivitĂ©. Dâautres entreprises nâont pas cette chance et sont Ă la merci de nouveaux concurrents.
Les produits
Nature : quelle est la nature des produits proposĂ©s â des produits simples ou des services complexes ?
Qualité : quel est le niveau de qualité nécessaire ?
Cycle de vie : quelle est la durĂ©e de vie des produits ? Lâentreprise doit-elle proposer en permanence de nouveaux produits et fonctionner avec un cycle de conception en continu Ă un rythme soutenu ? Lâindustrie informatique travaille ainsi aujourdâhui.
ComplexitĂ© intrinsĂšque : quelle est la complexitĂ© du produit et de son processus de fabrication ? Sâagit-il de produits simples bĂ©nĂ©ficiant dâune fabrication en mode continu ou de produits trĂšs complexes Ă fabrication unitaire ou presque (pensons Ă Airbus) ?
Nombre de références : la complexité est aussi liée au nombre de références au catalogue.
Degré de personnalisation : autrement dit, quel est le degré de standardisation des produits proposés ?
Fournisseurs et partenaires
Pression des fournisseurs.
QualitĂ© et compĂ©tence des partenaires : est-il aisĂ© de trouver des partenaires et sous-traitants compĂ©tents, en mesure dâassurer la tĂ©trade â dĂ©lais, coĂ»ts, qualitĂ©, rĂ©gularitĂ© ?
Pérennité des engagements : inclut la durée des contrats, la périodicité de révision, la fréquence des dénonciations et la santé des partenaires.
Ă la lecture du schĂ©ma 3.1, lâarchitecte des systĂšmes apprĂ©hende dans toute sa dimension la complexitĂ© de lâenvironnement dâĂ©volution de lâentreprise.
Ressources et politique de lâentreprise
Quel est le niveau dâĂ©quipement de lâentreprise ?
Le systĂšme de tableau de bord met en application des produits de haute technologie. Nous Ă©tudierons la capacitĂ© de lâentreprise Ă intĂ©grer un nouvel Ă©quipement technologique. Il ne faut pas que ce point devienne un handicap gĂ©nĂ©rateur de rejet de lâensemble du systĂšme. En fait, le constat est relativement simple, la capacitĂ© dâintĂ©gration est directement proportionnelle au degrĂ© de familiarisation de lâentreprise avec la technologie informatique.
Lorsque nous parlons de familiarisation, il faut aller plus loin quâune simple Ă©valuation de lâĂ©quipement technologique en place. Une entreprise familiarisĂ©e avec les systĂšmes dâinformation est une entreprise qui a su gĂ©nĂ©raliser et banaliser la technologie auprĂšs des utilisateurs et nous mesurerons les rĂ©actions de ces derniers. Lâutilisation de la technologie est-elle vĂ©cue comme une contrainte â et les utilisateurs risquent de se placer sur la dĂ©fensive Ă lâannonce dâun nouveau projet â, ou au contraire est-elle perçue comme une composante facilitant leurs tĂąches ? Dans ce cas, les utilisateurs seront plus rĂ©ceptifs Ă la mise en place dâun nouvel outil.
Qui sont les acteurs de lâentreprise ?
La complexitĂ© du projet Ă mettre en place sera dĂ©pendante du niveau culturel global de lâentreprise. Il ne faut pas se cacher les yeux. Il est inutile de chercher Ă implanter une complexitĂ© qui ne peut ĂȘtre « digĂ©rĂ©e » par lâentreprise. On ne rĂ©volutionne pas une entreprise archaĂŻque du jour au lendemain.
Par ailleurs, le sous-Ă©quipement nâest pas nĂ©cessairement un point nĂ©gatif. Lorsque lâentreprise adopte une politique dynamique de remise Ă niveau et entreprend des actions de formation, et si les acteurs sont motivĂ©s et rĂ©ceptifs Ă la nouveautĂ©, le projet pourra sâintĂ©grer dans un processus de complexitĂ© croissante et maĂźtrisĂ©e.
Allons encore un peu plus loin.
Figure 3.2. La complexité du projet
Quelle est la politique interne de lâentreprise ?
Le management
Le systĂšme de tableaux de bord est un systĂšme dâaide Ă la prise de dĂ©cision. Pour mesurer le processus de prise de dĂ©cision et bĂątir le systĂšme le plus en adĂ©quation avec lâentreprise, il est important de sâintĂ©resser au type de management en vigueur.
Blake et Mouton, se fondant sur les travaux de Kurt Lewin, ont bien résumé...