Annexe 1.
Les écueils en premier coaching
Les cas de premier coaching relatés dans ce livre, ainsi que plusieurs années d’expérience en tant qu’enseignants, nous ont montré que certaines difficultés des jeunes coachs revenaient de façon récurrente lorsqu’ils effectuent leur premier coaching.
Les deux principaux écueils récurrents
1 Le premier problème majeur d’un (d’une) jeune coach(e) est la tendance à oublier sa propre personne, c’est-à-dire ce qui se passe en lui (en elle), en séance, et qui est le principal « matériau » du travail de coach, ou dont il (elle) ne tire pas profit pour aider le client. Voir le cas « Luc ».
Dans le même ordre d’idée, les jeunes coachs ne prennent pas assez en compte les éléments contre-transférentiels * :
- l’impact qu’a la problématique * du client sur leur propre personne, ce à quoi cela les renvoie dans leur propre histoire ;
- l’impact, parfois, de la personnalité même du client (à qui il leur « fait penser »).
Ces éléments peuvent notablement influencer leur façon de mener le coaching.
2 La seconde difficulté du jeune coach est d’oublier – ou de ne pas oser – métacommuniquer *. C'est un incontournable du métier. Voir le cas « Heather ».
Les écueils courants
1 L'analyse de la demande * pour l’ensemble du coaching est rarement oubliée par les jeunes coachs, mais le contrat de séance * l’est assez souvent. À l’inverse, certains coachs ont tellement peur de ne pas parvenir à un contrat de séance qu’ils en proposent un trop vite ! Voir le cas « Oui-Oui ».
2 Chaque jeune coach a tendance à se réfugier dans une attitude préférée en cas de difficulté au cours de la séance. Certains se mettent uniquement à écouter et négligent la progression vers l’objectif. D’autres se lancent dans l’explication d’un concept. Certains ont recours à des procédures structurées. D’autres voient tout par la lunette de leur approche psychologique préférée. D’autres, encore, se mettent à donner des conseils ou proposer des solutions. Voir le cas « Georges ».
Un jeune coach qui se lance doit connaître ses réactions instinctives en situation de stress. Les mises en situation lors de la formation professionnelle, ainsi que le travail thérapeutique* sont là pour l’y aider.
3 Les jeunes coachs n’osent pas fréquemment aller à la droite du curseur* (cran 4 *) et voir par exemple en quoi la culture de l’entreprise où travaille la personne coachée influence le problème pour lequel il vient en coaching.
4 Ils (elles) ne pensent pas toujours à donner des protections *. Attention, cela peut conduire à des « dommages* » ! Voir le cas « Alain ».
5 Ils (elles) ont souvent des difficultés à établir le contrat triangulaire dans le cas d’enjeux secrets *. Voir le cas « Hector ».
6 Beaucoup de jeunes coachs ont du mal à confronter*. Voir le cas « Fred ».
7 Ils (elles) sont évidemment, comme tout professionnel de la relation d’aide, tentés par le sauvetage*. Voir le cas « Patrick ».
Les écueils occasionnels
1 Certains jeunes coachs donnent trop vite des signes de reconnaissance* à la personne coachée, pour s’en faire une alliée.
2 Ils (elles) peuvent se faire « balader » par une personne coachée qui a un problème de position haute* et perdre alors la maîtrise du processus de séance.
3 Suivant leur personnalité, de jeunes coachs peuvent se trouver désarçonnés par l’apparition d’émotions imprévisibles. Voir le cas « Patrick ».
Un témoignage de jeune coach
« Je me suis rendu compte, avec l’expérience, que nous avons tous les éléments nécessaires à un diagnostic solide très tôt dans le processus, parfois dès le premier coup de fil, à la première séance, ou aux deux premières. Je crois me souvenir que cela nous avait été dit durant la formation.
Le jeune coach accumule en fait beaucoup de matériaux au cours des premières séances, et cela lui permet de nourrir facilement l’établissement de son diagnostic. Il ne se rend pas compte qu’il dispose de l’essentiel très tôt, et perd du coup du temps pour mettre en place une stratégie* de travail avec le coaché. »
Annexe 2.
Les fiches concepts
Cette liste de « fiches » a un goût d’inachevé. Elle se contente d’expliciter sous forme résumée les principaux concepts mentionnés par les jeunes coachs lorsqu’ils racontent leur histoire, et insiste sur ceux qui sont peu développés dans la littérature de coaching. Aller plus loin aurait exigé l’élaboration d’un véritable « dictionnaire technique du coaching » qui aurait dépassé le cadre de cet ouvrage.
Du point de vue des « outils, méthodes et procédures » utilisés en coaching, les attitudes des jeunes coachs sont assez différentes selon les personnalités.
Certains n’aiment pas ! Ce sont d’abord les personnalités intuitives qui préfèrent agir au fur et à mesure de la séance de coaching, en fonction de ce qu’elles « sentent », de ce qui se passe (le processus), de ce qu’elles observent de l’état du coaché, etc. Cette attitude professionnelle serait idéale puisqu’elle autorise le coach à déployer son génie, sa créativité, son intuition. Idéale si… les déficiences dites « techniques » ne rattrapaient pas les jeunes coachs en cours de route, de façon parfois douloureuse : diagnostic hâtif, contrat absent ou bâclé, manque d’information sur le réel conduisant à surestimer telle ou telle partie du discours de la personne coachée, coup de « position haute* » de celle-ci, etc. Tous ces éléments peuvent donc conduire certains jeunes coachs à trop se fier à leur seule intuition.
Ce sont aussi de jeunes coachs qui sont effrayés par l’ampleur des aspects théorico-pratiques du métier. Quoi ! Il faut savoir « tout ça » ! Au fur et à mesure de leur formation de coach, ils découvrent qu’il faut à la fois dérouler l’analyse de la demande* et explorer les zones d'intervention*, tout en ayant l’œil sur le processus parallèle * et, surtout, en maintenant en bonne santé le kit de survie *… Horreur ! Semblables à ces jeunes conducteurs qui paniquent parce qu’il faut tout faire en même temps – le clignotant, la signalisation, les changements de vitesse, le rétroviseur, etc. –, ils renâclent à apprendre et utiliser les nécessaires savoirs et savoir-faire du métier. Cette attitude se poursuit parfois très longtemps après la formation, avec le risque d’effectuer des coachings médiocres.
Il est vrai que, dans ce métier très exigeant, il faut aussi « savoir » et surtout « savoir-faire à partir du savoir » ! Nous sommes parfois consternés, dans cette nouvelle profession, de constater que certains coachs ne savent pas ce qu’est un processus parallèle *, ignorent les quatre conditions du sauvetage* ou la métacommunication *, pour ne citer que quelques exemples.
Certains adorent ! Ils adorent les outils, techniques et procédures parce qu’ils ont besoin, pour mener une séance, de structure et de repères. Alors, vive l’analyse de la demande * et les zones d'intervention* ! Vivent le MBTI, la Process Communication ou les niveaux logiques de Dilts ! Ce sont là des repères bien commodes auxquels ils peuvent se raccrocher parce qu’ils sont effrayés de ne pas savoir comment remplir le temps d’une séance, ou ce qu’il faut faire si la personne coachée garde le silence ou ne parvient pas bien à formuler de demande*. Pourquoi leur jeter la pierre ? Lorsque l’on démarre le métier, se « raccrocher » aux méthodes est très humain. Cela a l’avantage annexe d’apprendre à bien les utiliser, un peu comme un jeune pianiste qui fait ses gammes.
Ce serait donc une excellente attitude si elle ne cachait pas, pour certaines personnalités, un manque de confiance en soi ou un recours exclusif au menta...