Ecrire un one-man-show et monter sur scène
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Ecrire un one-man-show et monter sur scène

  1. 222 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Ecrire un one-man-show et monter sur scène

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Qu'est-ce que l'humour absurde, populaire, noir?
Comment déclenche-t-on le rire?
Quels sont les secrets de ceux qui vous font marrer?
Autant de questions dont les réponses se trouvent désormais entre vos mains.

Christine Berrou, ancienne journaliste devenue humoriste et comédienne, vous propose une méthode complète (historique, technique et philosophique) en vous livrant ses ficelles inédites pour écrire votre texte, penser votre spectacle et le porter sur scène.

Pratique et amusant, l'ouvrage est une mine d'exemples repris d'humoristes populaires et de conseils de personnalités du métier pour travailler son style, affiner ses vannes et se faire connaître.

À lire absolument pour transformer votre rêve en réalité!

Foire aux questions

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Informations

Éditeur
Eyrolles
Année
2016
ISBN
9782212092325
Édition
1

Deuxième partie

ÉCRIRE SON SPECTACLE

« Plus la sensation de l’auteur est intense, plus son expression en mots sera exacte. »
Virginia Woolf (extrait de L’Écrivain et la Vie)
Cette méthodologie que je vais maintenant développer, j’ai commencé à l’élaborer lorsque j’étais encore journaliste en presse locale. Parfois, devant six pages de notes que je devais résumer en quelques lignes seulement, il m’arrivait de perdre un peu pied. Aussi ai-je pris l’habitude, pour aller droit à l’essentiel, de me poser deux questions :
  • Qu’est-ce que j’ai envie de dire ?
  • Comment puis-je le dire de façon à être comprise au mieux ?
Quand j’ai arrêté le journalisme pour me consacrer à l’écriture humoristique, je me suis rendu compte que ces deux questions m’aidaient encore à me lancer. Ainsi, avant d’écrire un texte à visée comique, je me demande toujours :
  • Quel est le message que je souhaite faire passer ou le thème que je souhaite aborder ?
  • Comment puis-je en tirer un maximum d’effet comique ?
Très vite, j’ai compris que si je ne pouvais pas répondre à la première question, autrement dit si je n’avais rien à dire, je ne pouvais pas répondre à la seconde. Et j’ai d’ailleurs remarqué que c’était un problème récurrent chez mes élèves : ils me disent se sentir bloqués, incapables d’écrire un sketch. Quand je leur demande ce qu’ils veulent dire sur scène, ils répondent le plus souvent : « Je ne sais pas. » Un humoriste est un artiste et un artiste est un messager. Qu’on soit chanteur, comédien, romancier ou comique, notre atout est de ressentir les choses différemment pour les transmettre différemment. Fonctionner à vide, vouloir faire rire pour faire rire risque de vous exposer très vite au syndrome de la page blanche. Apprenez donc à répondre à cette question : « Qu’est-ce que je veux dire ? » Sans parler d’être engagé, cela peut être : « Je veux dire que ma mère m’énerve, j’ai trente-cinq ans mais l’impression d’en avoir douze. » Ou : « Je suis trop exigeante quand je choisis mes fruits sur le marché. » Soyez le plus précis possible. Ne vous dites pas « j’aimerais écrire un sketch sur les dentistes » mais plutôt « je voudrais parler de mon trouble chez le dentiste parce que c’est bizarre de baver devant un inconnu ».
Vous avez le fond, il faut trouver la forme. Vous avez trouvé quoi, il faut maintenant trouver comment. Alors, comment ? En utilisant mes ficelles par exemple.
Car au fil des mois, à beaucoup écrire pour la presse, la scène et la télé, je me suis rendu compte que certaines architectures de gags revenaient très souvent. Au terme d’un travail de recherche, j’en ai recensé et développé à ce jour vingt-sept que j’ai baptisées avec mes mots et que j’utilise maintenant de façon très habituelle dans mon travail, mais aussi dans mes échanges avec d’autres humoristes. C’est ma « grammaire de l’humour ». Ces ficelles peuvent souvent s’associer entre elles comme s’allient un complément d’objet direct et un complément d’objet indirect, ou un adverbe et un adjectif. Vous le constaterez au fur et à mesure que vous les utiliserez. Pourquoi ne pas essayer de les retrouver, quand vous les maîtriserez, dans les sketchs d’humoristes connus et de voir justement comment ceux-ci les emploient ?
Chacune de ces ficelles est une « cartouche » à insérer dans vos textes pour que ceux-ci gagnent en efficacité comique. Dans le métier, on appelle cela « muscler un texte ». Car bien souvent, quand on débute, on est tenté d’écrire en quantité mais on en oublie, parfois, d’aller chercher le rire. Or, si le rire se déclenche de façon parfois hasardeuse, il existe des façons de le provoquer. Ce sont justement ces façons que j’ai mises en mots pour vous dans ce chapitre.
Les stagiaires que j’ai en atelier d’écriture me demandent souvent en début de formation : « Mais alors, avec cette méthode, je serai drôle à tous les coups ? » Eh bien, c’est un peu comme demander : « Avec un Bescherelle, puis-je devenir le nouveau Rimbaud ? » Disons que pour écrire une poésie, il faut savoir écrire et maîtriser les bases que l’on apprend dès la petite enfance comme le traditionnel « sujet, verbe, complément ». En humour, c’est pareil. Il y a des syntaxes, des formes, des règles à respecter. Et ces règles que j’ai mises en mots structureront vos premiers écrits. L’inspiration ? Le génie comique ? Le talent ? Cela viendra avec le travail.
Certaines de ces ficelles, vous le verrez, sont simples et efficaces. D’autres le sont moins mais sont pourtant importantes à maîtriser.
Les qualités pour être un bon apprenti humoriste par Alexandre Delimoges, directeur de l’École du one man show, du Marathon du rire de Paris et du Théâtre Le Bout
Les mêmes que pour être un bon élève. Au collège, nous avons des aptitudes, parfois malheureusement malmenées par les profs ou les parents, mais maintenant, nous sommes adultes ! Notre motivation de devenir humoriste est là, et nous ne pourrons nous en prendre qu’à nous-mêmes si nous n’allons pas au bout !
Car si le talent est un facteur primordial, rares sont ceux chez qui il était vraiment éclatant dès le départ. Il s’agit donc de le peaufiner, de le bichonner, et surtout de travailler les aspects techniques du métier. Et c’est là que tout se complique ! Aura-t-on assez de patience et de courage pour devenir un vrai pro ?
Je soutiens la « règle des 3 T » : travail, ténacité, talent. J’ajouterais personnellement : générosité et sincérité. Le public appréciera… Il ne faut pas surestimer le troisième T en se disant qu’il va écraser les deux autres. Non. Ce que l’on appelle travail et ténacité, c’est bien écrire, relire, réécrire, réfléchir, réécrire, tester, réécrire, en parler avec un autre ou d’autres, réécrire, retester, réécrire, se filmer souvent. Et ne pas avoir de pitié envers soi-même. Ce qu’on pense être drôle mais qui met le public mal à l’aise ou ne fait rire que quelques personnes… n’est pas drôle !
Ce qu’on appelle travail et ténacité, c’est aussi savoir reconnaître quand le public ne nous entend pas, ne comprend pas, parce qu’on ne parle pas assez fort, qu’on articule pas assez. Et parfois, il ne suffit pas d’y penser : il faut l’apprendre !
Ténacité aussi car ce qu’on appelle « répéter » n’est pas une partie de plaisir, mais bien un acharnement sur son sketch, en passant par tous les stades que je viens d’énumérer pour l’écriture de celui-ci. Un bon humoriste est celui qui est capable de faire, de refaire, de rerefaire. De se renouveler. De se remettre en question.
Et puis, dans ce métier, il y a une bonne dose de relationnel et de facteurs psychologiques. Patience et courage, bien sûr. Sens de l’humour me semble être évident aussi. Pourtant, il y a des acharnés à faire ce métier qui n’ont aucun sens de l’humour. Si on n’est pas capable de rire parce qu’on vient de faire une chute ridicule, à quoi bon faire de l’humour ? Ces gens qui se prennent trop au sérieux pourrissent ma vie de programmateur ! Il s’agit de savoir faire un métier, ou de progresser pour y arriver, et ensuite… de le pratiquer ! Ce n’est pas parce qu’on est artiste et qu’on vit d’un métier passionnant qu’on est plus intéressant qu’un plombier. C’est un travail avant tout. Pas un rêve égocentrique qu’on ne fera jamais.
Il y a ceux qui parlent, et ceux qui font. C’est partout pareil.

Chapitre 6

Ma grammaire de l’humour : les ficelles

Les basiques

Voici les ficelles inévitables dont vous vous servez déjà, j’en suis sûre, sans le savoir.

La vanne basique en deux ou trois temps et la vanne frontale

La vanne, encore appelée punchline, est une « citation d’humour ». C’est une phrase courte et dont l’impact humoristique se veut fracassant. Son ancêtre pourrait être le trait d’esprit que j’évoquais dans l’historique, et qui dit « faire de l’esprit » dit « avoir un raisonnement ». Une vanne est forcément constituée d’une idée, d’un propos, d’une réflexion légère ou engagée dont on a fait une traduction comique.
Un spectacle d’humour doit de préférence en contenir pour être efficace puisque la vanne déclenche le rire facilement. En très peu de temps, elle décrit un contexte, développe une pirouette et tombe sur une chute.
Le contexte va donner au public le « où ? quand ? comment ? » de la vanne. Si le contexte n’est pas assez décrit, le spectateur pourrait avoir du mal à vous comprendre. C’est la raison pour laquelle les stand uppers demandent souvent avant d’introduire un sujet culturel ou politique : « Vous connaissez (ceci ou cela) ? » Ils s’assurent ainsi que le contexte est bien connu de tous.
La pirouette, c’est la ruse, la malice, le tremplin qui berne un instant le public et donne de l’élan à la chute.
La chute, c’est le fin mot de l’histoire, celui qui déclenche le rire.
L’haïku, l’ancêtre poétique de la punchline
Vous avez peut-être déjà entendu parler de ces poèmes japonais très courts qui visent à restituer une idée, un sentiment, un effet grâce à la précision de ses mots. Voici par exemple un haïku de Bashō, (XVIIe siècle) :
Sur une branche morte
Les corbeaux se sont perchés
Soir d’automne
Le haïku est une discipline très technique ayant des règles très précises de temps et de pieds. Je ne suis pas spécialiste en la matière mais ne peux que remarquer comme l’importance du phrasé, de la mélodie, se rapproche de celle que l’on doit donner à la vanne. Un bon haïku suscite l’émotion ; une bonne vanne, le rire.
On essaye ici de fabriquer sur mesure le ressenti du lecteur ou la réaction du spectateur. Tout est alors important : le propos, le choix des mots, leur nombre, et le rythme.

La vanne basique en deux ou trois temps

La chute peut être doublée ou triplée si le contexte et la pirouette le permettent. Si la chute se situ...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Copyright
  4. Avant-propos
  5. Introduction, salutations et comment lire ce livre
  6. Première partie – Trouver son style
  7. Deuxième partie – Écrire son spectacle
  8. Troisième partie – Monter sur scène
  9. Pour conclure
  10. Index des noms propres
  11. Index des termes techniques
  12. Table des intervenants
  13. Table des matières
  14. Remerciements