Guérir de sa mère
eBook - ePub

Guérir de sa mère

De la blessure à la réalisation de soi

  1. 216 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Guérir de sa mère

De la blessure à la réalisation de soi

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Nous ne pouvons pas faire sans nos mères mais faire avec elles est difficile, parfois destructeur. Trop présentes, trop absentes, mal aimantes, hyper fragiles ou encore inconscientes de leurs attentes démesurées, elles façonnent nos personnalités et conditionnent notre rapport à la vie.

Que reste-t-il dans nos existences d'adultes des traces de ces enfances mal vécues dans le sillage d'une mère défaillante? Comment en s'installant dans la vie, ces blessures de mère nous confrontent-elles à ce que nous aurions voulu oublier? Estime de soi fragile, manque chronique d'énergie, liens aux autres qui ont du mal à se nouer et durer... Que faire d'un héritage maternel douloureux? Ce livre nous invite à tracer notre propre route, à nous dégager de cette fidélité inconsciente à notre enfance pour réaliser qui nous sommes vraiment.

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramètres et de cliquer sur « Résilier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez résilié votre abonnement, il restera actif pour le reste de la période pour laquelle vous avez payé. Découvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l’application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accès complet à la bibliothèque et à toutes les fonctionnalités de Perlego. Les seules différences sont les tarifs ainsi que la période d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous économiserez environ 30 % par rapport à 12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accéder à Guérir de sa mère par Franck Lopvet en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Psychologie et Histoire et théorie en psychologie. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Éditeur
Eyrolles
Année
2016
ISBN
9782212153071

TROISIÈME PARTIE

De soi à soi, de soi aux autres, des liens à nouer

Confrontés à notre histoire d’enfant, comment se créent nos liens aux autres, quand le lien avec nous-mêmes est si fragile, que le regard que nous nous portons est chargé de négativité, de dépréciation quand ce n’est pas de méconnaissance ?
Comment se créent nos liens aux autres quand notre rapport à nous-mêmes est lourd d’omnipotence enfantine, qu’il impose l’approbation et l’amour de l’autre, à tout prix et dans n’importe quelles conditions ?
Comment se créent nos liens aux autres quand nos besoins d’idéal, nos exigences d’absolu dominent nos relations et que nous sentons les autres à une telle distance de nous que rien de commun ne semble pouvoir être partagé avec eux, ni même nous rapprocher ?
Chapitre
Handicapés du sentiment ? 10
Sommes-nous condamnés à revivre dans nos relations la froideur affective que nous avons connue enfant ? Serons-nous toujours des handicapés du sentiment, qui voudraient recevoir tellement d’amour que ce qui nous est offert n’est jamais à la hauteur de nos attentes et que nous nous retrouvons éternellement déçus ?
Sommes-nous condamnés à sentir que les autres ne sont jamais à la bonne distance de nous, trop loin, trop près, toujours trop quelque chose ?
L’idéal vivant en nous n’aurait-il d’autre but que de faire de nous un éternel rêveur, un inadapté ? Que faire de l’idéal quand on a surtout vécu du négatif ? À quoi sert-il ? Pourquoi prend-il tant de place ?
Sommes-nous « normaux » quand nous constatons que nos émotions et nos sensations sont figées et ne savent pas donner tendresse, chaleur ; même le ressenti du plaisir érotique est endormi ?
Notre maturation en tant qu’adultes exige-t-elle de faire la paix avec nos blessures de mère ?
Comment installer cette paix en soi ? Peut-on l’installer tout seul ? Est-il nécessaire que les parents, la mère en particulier, passent aux aveux ?
Que faire du ressentiment, de la colère, qui peut aller de l’éloignement indifférent jusqu’au besoin de vengeance ?
Comment accepter que ce qui n’a pas eu lieu dans notre enfance nous marque au point de bloquer inconsciemment nos projets de vie avec autrui ?

De la sensorialité au lien

Toutes ces questions renvoient à la trace que les blessures précocement éprouvées laissent sur notre personnalité consciente et inconsciente. Comme nous l’avons vu, on sait désormais que la personnalité du bébé se façonne dès sa naissance – et même avant – à partir des expériences d’échanges intersubjectifs avec la personne qui incarne la figure maternelle. Ces échanges sollicitent les parts psychiques les plus archaïques de la mère ou de son substitut.
En s’instaurant de personne à personne, ces échanges créent la possibilité pour le bébé de ressentir qu’il est considéré comme un sujet à part entière, avec « bientraitance ». Et même s’il n’est pas encore capable de le penser, il le ressent avec sa sensorialité puissamment développée et il s’abandonne en confiance au lien.
À partir de la place qui lui est faite dans une histoire familiale vivante, l’incluant dans un authentique récit, le bébé, puis l’enfant, développera une capacité à s’investir dans la relation à l’autre. Il va nouer avec les autres des liens du même type que ceux qui se sont instaurés entre lui et les figures parentales auxquelles il a été sensibilisé.
On comprend alors qu’une expérience maternelle assurée et joyeuse, sachant intégrer les frustrations et l’ambivalence, va donner au bébé une confiance en lui suffisante pour pouvoir oser se risquer dans le lien à l’autre. Il n’aura pas peur des ratages de la relation qui ne manqueront pas de survenir.
On comprend aussi que, confronté à une mère préoccupée, voire absente psychiquement, et cela de manière répétitive, ou encore, en souffrance pour quelque raison que ce soit, le bébé pourra moins aisément se risquer dans la relation. Par peur de ne pas être accueilli, mais aussi peur de déranger, il restera sur une réserve relationnelle, observant et évaluant attentivement l’autre. Certains en deviennent ce que l’on appelle « timides ». « Aussi loin que je remonte dans mon enfance, dira cette jeune femme, je me souviens d’avoir été capable de savoir en observant son visage, quand ma mère avait bu et quand elle était sobre… Aujourd’hui je ne peux pas m’empêcher de scruter les visages des inconnus… Cette méfiance me reste, comme si je devais d’abord vérifier qu’ils ne sont pas ivres ! »
Mais à son tour quand elle se sent « observée » par l’autre, elle perd sa confiance en elle et se recroqueville dans des attitudes de blocage pour se protéger d’une possible menace.
Au contraire, on l’a vu, cette expérience de distance maternelle pourrait aussi animer chez le bébé une excitation pour provoquer à tout prix du lien, comme pour égayer une mère triste, ou encore pour stimuler en elle le réveil d’une position maternelle dont il a besoin… Ce sont ces bébés clowns qui mettent très précocement en place la fonction antidépressive qui leur est inconsciemment assignée.

Les défenses précoces contre l’environnement toxique

Les nourrissons sont capables de mettre en place des défenses psychiques contre un environnement affectif défaillant ou toxique ; elles adoptent des modes d’expression différents.
Nous n’aborderons pas ici le répertoire des défenses plus spécifiquement somatiques que le bébé est capable de mettre en œuvre : troubles du sommeil et de l’alimentation sont en effet les premières ressources défensives à la disposition du bébé pour réagir à ses difficultés d’adaptation à son environnement. Ces difficultés sont souvent transitoires, soit le message est reçu et le problème est simplement résolu, soit, au contraire, le message n’étant pas reçu, elles s’intensifient et s’expriment dans le registre relationnel à la disposition du bébé.

L’évitement

La première défense relationnelle est l’évitement. On connaît des bébés vifs et animés qui se débrouillent très tôt, parfois dès quelques jours, pour éviter le regard d’autrui, ne pas le chercher, ni pouvoir le soutenir lorsqu’il leur est proposé.
Ils balaient l’espace d’un regard vide, sans s’arrêter sur les propositions de rencontre et de contact qui leur sont faites. Souvent, en consultation, on observe qu’ils peuvent échanger de longs et sympathiques regards avec des personnes qui leur sont beaucoup plus étrangères que leur mère ou le substitut maternel : le père, des soignants, les frères et sœurs plus âgés, des inconnus, etc. Ce comportement nous renseigne sur l’équipement de mémoire dont dispose le bébé mais surtout sur l’impact des situations traumatiques partagées précocement avec une figure maternelle défaillante et la façon dont il est, très tôt, enregistré. Le refuge sécurisant d’une mère protectrice n’a pas été suffisamment ressenti. Le risque se présente en particulier dans des séparations traumatiques précoces, hospitalisations sans continuité de lien, décès, maladies douloureuses.

Partenaire ou jumeau ?

Chez l’adulte, cette modalité défensive d’évitement aura un écho dans l’établissement de ses liens aux autres. Il se caractérise par le besoin de trouver chez l’autre un frère, une sœur, un jumeau, bref un « double1 » qui offre d’abord un sentiment sécurisant de familiarité et tient à distance l’impact de la différence. Tout se passe comme si ce qui n’avait pas été suffisamment vécu avec la mère restait en attente, à la recherche d’un partenaire « ajusté » comme elle l’est vis-à-vis de son bébé. Il ne faut pas croire qu’il s’agisse d’un besoin régressif de maternage, mais bien plutôt d’un besoin d’ajustement relationnel avec l’autre, dans des conditions sécurisées et sécurisantes.
On pense évidemment à la relation homosexuelle quand elle peut s’installer dans un couple, mais aussi à ce besoin généralisé de trouver « l’âme sœur ». Il s’agit alors de contrôler la singularité du partenaire au profit d’un fantasme de fusion aconflictuelle : ce « jumelage » fantasmatique a pour fonction de réduire l’angoisse de la différence entre soi et l’autre.
On connaît des couples qui semblent plus assortis comme frères et sœurs que comme conjoints. D’autres trouvent leur intimité dans une relation plus proche affectivement de celle de parent et d’enfant que d’adultes paritaires.
On connaît ces couples qui, une fois installés dans la conjugalité, limitent ou même abandonnent leurs anciens investissements, activités, relations, au profit d’une culture exclusivement centrée sur ce qu’ils peuvent partager et vivre ensemble.
Ceci montre bien que le lien à l’autre est une création singulière qui ne répond à aucun modèle préétabli. L’important étant l’« accordage ».

L’immobilisation

Une autre modalité défensive du bébé, bien connue chez certains animaux confrontés à un danger, est l’immobilisation qui consiste à « faire le mort » en se fondant dans le décor.
Quand le bébé se trouve contraint de s’effacer pour se protéger psychiquement, et même parfois physiquement, il se met dans la position de ne rien manifester2. Il ne communique rien, tout ressenti est anesthésié, en même temps qu’il se soustrait à la situation agressive. Mais il fait aussi l’expérience d’un environnement sourd, aveugle et insensible à sa détresse.
Il est difficile d’imaginer l’état de solitude extrême dans lequel ces moments peuvent être vécus par un tout petit d’homme.
Le paradoxe de cette situation...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Copyright
  4. Table des matières
  5. Avant-propos
  6. Introduction
  7. Première partie – À la recherche d’une identité…
  8. Deuxième partie – Les pleins et creux de la vitalité
  9. Troisième partie – De soi à soi, de soi aux autres, des liens à nouer
  10. Conclusion
  11. Bibliographie